Cet ouvrage analyse la dimension thérapeutique qui sous-tend l´ensemble de la Correspondance entre Descartes et la princesse Élisabeth, fille aînée du roi déchu Frédéric V de Bohême - aussi surnommé « roi d´un hiver ». Sur fond d´exil aux Pays-Bas, l´un pour se libérer de tout carcan social, l´autre à cause de la guerre de trente ans, Descartes et Élisabeth cherchent ensemble quelles réactions avoir face aux événements traumatiques de l´existence et comment se les approprier en tant que sujets. Descartes met en pratique sa théorie du « contentement », et va jusqu´à dévoiler à la princesse les secrets de son équilibre physique et psychique. Quant à Élisabeth, c´est une femme qui a le courage d´affronter ses symptômes en tâchant de les connaître, d´en comprendre le sens et les enjeux profonds. Sa sensibilité la pousse à une exigence intellectuelle accrue, qu´elle satisfait en partie grâce à sa rencontre avec Descartes à qui elle demande de l´aider à se guérir. Descartes lui permet d´accéder à elle-même, explicitant dans ses lettres non plus la notion de dualisme mais celle d´union de l´âme avec le corps, montrant dans quel registre penser le « vrai homme ».
Par leur honnêteté intellectuelle et le lien transférentiel qui s´établit, ils donnent accès à certains mécanismes des passions, abordent la complexité des liens intersubjectifs.
Élisabeth va conduire Descartes à élaborer sa théorie des passions en prenant appui sur le vécu ; leur union épistolaire donnera naissance au traité des Passions de l´âme.