Les émotions ont mauvaise presse et souffrent depuis toujours d'un préjugé tenace. Les émotions, ce sont les « humeurs », ou encore les « passions » ? passivité de l'âme. Aujourd'hui encore, les hommes, bien souvent, ne doivent pas montrer leurs larmes, tandis que les femmes passent pour hystériques quand elles le font. Pourtant, ce sont nos émotions, ce que nous ressentons, qui nous rendent humains.
À rebours du développement personnel, c'est un guide philosophique des émotions que propose Ilaria Gaspari. Nostalgie, angoisse, gratitude, etc. : les mots que nous mettons sur nos maux ont une histoire, celle de toutes les personnes qui les ont vécues, dites, chantées, étudiées. En s'appuyant sur les plus grands philosophes et la littérature, des récits initiatiques d'Homère à Schopenhauer en passant par Spinoza, Ilaria Gaspari montre que ce qui est le plus intime est aussi universel : les émotions nous inscrivent dans la lignée des hommes.
À travers ce voyage émotionnel dans le temps et la philosophie, à partir de son expérience personnelle, Ilaria Gaspari enjoint à se reconnaître comme émotif afin de ne pas se laisser dominer par elles, ne pas les subir, ni les réprimer, mais les vivre et nous fier à ce qu'elles nous disent. Car c'est l'émotion que nous ressentons qui nous rappelle nos besoins profonds, qui nous rappelle que nous sommes humains.
L'ouvrage débute par une définition très précise des termes « anarchie » et « anarchisme » et de leur histoire, en même temps que par un tour d'horizon des enjeux politiques contemporains qui rendent nécessaire une nouvelle réflexion sur ces termes et leur potentiel émancipateur, trop vite enterré ou méprisé (les anarchistes sont des nihilistes, des terroristes, etc.). Catherine Malabou s'interroge sur la raison pour laquelle certains des philosophes les plus importants du XXe siècle ont élaboré des concepts d'anarchie décisifs pour comprendre la situation contemporaine de la pensée en matière d'éthique et de politique sans jamais toutefois se référer à l'anarchisme. Comme si l'anarchisme était quelque chose d'inavouable, qu'il faudrait cacher alors même qu'on lui vole l'essentiel : la critique de la domination et de la logique de gouvernement. Au fil de l'interprétation critique de chaque philosophe se dégagent les éléments d'une pensée du « non gouvernable », qui va bien au-delà d'un appel à la désobéissance ou d'une critique convenue du capitalisme. Le livre propose donc une réinterprétation de l'anarchisme.
Dans les épreuves et les violences du monde contemporain. l'invivable est la pointe extrême de la souffrance, de l'injustice, et du soin qui peut et doit y répondre. Mais qu'est-ce qui est invivable ? Puisqu'il exige immédiatement une action et un soin, comment s'en prémunir et le réparer? Judith Butler critique les normes qui rendent des vies « précaires » et « invivables » (depuis Trouble dans le genre ), mais sans pour autant la lier à une philosophie de « la vie » ou du « soin ». Frédéric Worms, de son côté revendique un « vitalisme critique », pour lequel tout ce qui cause la mort relève de la vie, mais d'une manière différenciée selon les vivants, de sorte que « l'invivable » qui tue quelque chose en nous, reste littéralement vital et révèle la spécificité des vivants humains.
Mais tous les deux voient dans la différence entre le vivable et l'invivable le fondement critique pour une pratique contemporaine du soin. Pour l'un et pour l'autre, le soin complet rendra la vie humaine vivable, « plus que vivante ». Il faut s'appuyer pour cela sur les pratiques concrètes des humains confrontés à l'invivable, les réfugiés dans le monde contemporain, les témoins et les écrivains des violations du passé. Ce sont eux qui nous apprennent et nous transmettent ce qui dans l'invivable est insoutenable, mais aussi indubitable, et ce qui permet d'y résister.
Un dialogue transcrit et traduit d'une séance tenue à l'Ecole normale supérieure.
Le sexe désigne communément le sexe biologique qui nous est assigné à la naissance (mâle ou femelle), le rôle ou le comportement sexuels qui sont censés lui correspondre (le genre), et, enfin, la sexualité. Les théories féministes s'attachent à la problématisation de ces trois acceptions mêlées du sexe. Elles travaillent à la fois sur les distinctions historiquement établies entre le sexe, le genre et la sexualité, sur leurs constructions et leurs relations.
S'agit-il d'une relation de causalité : le sexe biologique détermine-t-il le genre et la sexualité ? D'une relation de simultanéité non contraignante entre le sexe biologique, d'une part, et l'identité sexuelle (de genre et de sexualité), d'autre part ? S'agit-il d'une relation de normalisation ? L'hétérosexualité reproductrice est-elle la norme légale, sociale, mais aussi médicale, à l'aune de laquelle les catégories de sexe comme de genre peuvent être déconstruites, voire contestées et bouleversées ? Le présent volume porte sur les théories féministes de ces cinquante dernières années, dont la richesse et l'engagement en font l'un des champs les plus novateurs de la recherche actuelle : le féminisme marxiste, l'épistémologie ou l'éthique féministes, l'histoire et la philosophie féministes des sciences, le black feminism, le féminisme " post-moderne " et la théorie queer.
L'ensemble de ces pensées constitue aujourd'hui un véritable champ de la philosophie contemporaine, dont on trouvera ici une introduction et une problématisation particulièrement éclairantes.
" Au-delà d'une simple recension des " vocables " psychanalytiques, ce Vocabulaire propose une réflexion, allant du plus simple au plus complexe, sur l'ensemble des concepts que Freud et d'autres à sa suite ont progressivement élaborés, pour rendre compte des découvertes de la psychanalyse. Notre commentaire a tenté, à propos des notions principales qu'il rencontrait, d'en lever ou tout au moins d'en éclairer les ambiguïtés, d'en expliciter les éventuelles contradictions. Il est rare que celles-ci ne débouchent pas sur une problématique susceptible d'être retrouvée dans l'expérience même. " (J. Laplanche, J.-B. Pontalis).
Ce Vocabulaire, fut publié pour la première fois en 1967 dans une version reliée, puis repris dans la collection Quadrige et son succès, tant en France (plus de 100 000 exemplaires vendus) qu'à l'étranger (des éditions en dix-sept langues, de l'anglais au japonais, du suédois au turc et à l'arabe) ne s'est jamais démenti, preuve de la pertinence de ce travail " encore bien présent, même s'il serait améliorable... Il ne s'agissait pas de faire le tour de Freud mais de lancer des coups de sonde, d'approfondissement. Le contraire même d'une mise en manuel : une mise en problème " selon les termes de J. Laplanche.
Un serviteur qui venait l'hiver nous apporter en ville des oeufs frais de notre maison de campagne me raconta qu'il avait vu, au milieu du jardin, devant la maisonnette qui m'appartenait à moi toute seule, "un couple" désireux d'entrer, mais qu'il avait éconduit. Quand il revint la fois suivante, je lui demandai des nouvelles du couple, sans doute parce que l'idée qu'ils avaient dû depuis souffrir du froid et de la faim m'inquiétait : "Où ont-ils bien pu aller ? Eh bien, m'annonça-t-il, ils ne se sont pas éloignés.
Alors ils sont toujours devant la petite maison ? Eh bien, ce n'est pas cela non plus : ils se sont complètement transformés, ils sont devenus de plus en plus minces et petits ; ils se sont tant amenuisés qu'ils ont fini par s'effondrer complètement." Car, un matin qu'il balayait devant la maison, il n'avait plus trouvé que les boutons noirs du manteau blanc de la femme, et, de l'homme, il ne restait plus qu'un chapeau tout bosselé ; mais le sol à cet endroit était encore couvert de leurs larmes glacées.
Une première ébauche de cet essai fut écrite entre mars et mai 1919. Freud avait travaillé en même temps à " L'inquiétant, dans lequel apparaissait déjà le terme de " contrainte de répétition ". L'essai fut achevé en juillet 1920 et publié en décembre sous la forme d'un volume de l'Internationaler psychoanalytischer Verlag. Ce livre occupe une place essentielle parmi les grands écrits métapsychologiques de Freud, annonçant les oeuvres de la dernière période et particulièrement Le moi et le ça de 1923. Il est également dans la continuité des " Formulations sur les deux principes de l'advenir psychique ", de " Pour introduire le narcissisme " et de " Pulsions et destins de pulsions ". Sigmund FREUD. Direction scientifique : Jean Laplanche. Direction de la publication : André Bourguignon, Pierre Cotet. Notices, notes et variantes par Alain Rauzy. Traduit par Janine Altounian, André Bourguignon, Pierre Cotet et Alain Rauzy. Préface de Jean Laplanche.
L'établissement de concordances entre la névrose individuelle et les interdits
religieux et sociaux préoccupait Freud depuis longtemps. L'idée d'un travail
sur la psychologie des religions n'a pas encore abouti en 1911, mais dans une
lettre à Jung du 12 février, Freud laisse entendre qu'une « assez vaste
synthèse » est en gestation. Le projet se précise suffisamment pour que, le 11
août, il écrive à Ferenczi : « Je suis tout entier Totem et tabou. » Se
référant à Totem et tabou en 1914 dans « Contribution à l'histoire du mouvement
psychanalytique », Freud se demandait si ses conclusions résisteraient à la
critique. Il finit par tenir ce livre pour l'un de ses plus importants. Il
attachait une valeur particulière au quatrième essai, composé, disait-il, avec
la même force de conviction que L'interprétation du rêve. Il déclara même à
James Strachey qu'il considérait ce quatrième essai comme « son oeuvre la mieux
écrite ». Direction scientifique : Jean Laplanche. Direction de la publication
: André Bourguignon, Pierre Cotet. Notices, notes et variantes par Alain Rauzy.
Traduit par Janine Altounian, André Bourguignon, Pierre Cotet et Alain Rauzy.
Préface de Christophe Dejours.
Gradiva : ein pompejanisches Phantasiestück avait été publié en 1903 par Wilhelm Jensen (1837-1911), auteur de nouvelles fantastiques et de romans historiques. L'étude de Freud parut en mai 1907, inaugurant la série des Schriften zur angewandten Seelenkunde, dont elle constituait le premier cahier.
Ce fut sa première analyse approfondie d'une oeuvre littéraire, si l'on excepte son commentaire sur La Justicière de Conrad Ferdinand Meyer et ses notations sur Oedipe Roi et Hamlet. En 1925, il confirmera qu'il a pu, en s'appuyant sur la nouvelle de Jensen, " mettre en évidence que les rêves nés de la fiction poétique autorisent les mêmes interprétations que ceux qui sont réels, que sont donc à l'oeuvre dans la production du poète les mécanismes de l'inconscient que nous connaissons à partir du travail de rêve ". Sigmund FREUD. Direction scientifique : Jean Laplanche. Direction de la publication : Pierre Cotet.
Notices, notes et variantes par Alain Rauzy. Traduction par Janine Altounian, Pierre Cotet, Pascale Haller, Alain Rauzy et Christophe Jouanlanne. Préface de Christophe Jouanlanne.
C'est peut-être là ce qui explique le mieux pourquoi Meyer Schapiro ne reproche à Freud de construire une figure rêvée de Léonard.
L'énigme et l'unique faisceau des hypothèses par quoi Freud pense l'avoir résolue peuvent bien exposer le livre à la critique d'être un « roman psychanalytique », mais le portrait n'est en rien le fruit d'un rêve ou d'un mythe. Laissons à Freud le soin de conclure : « Ne peut-on pas cependant être choqué par les résultats d'une investigation qui accorde aux hasards de la constellation parentale une influence si décisive sur le destin d'un être humain [.] ? Je crois qu'on n'en a pas le droit ; tenir le hasard pour indigne de décider de notre destin, ce n'est rien d'autre qu'une rechute dans la vision du monde pieuse, dont Léonard lui-même prépara le surmontement en écrivant que le soleil ne se meut pas.
»
« Freud désigne le "refus du féminin" comme un "roc", une part de "l'énigme de la sexualité". L'énigme n'est pas tant celle du refus du féminin que celle du féminin érotique, génital, et de sa création par la jouissance sexuelle. Autant l'égalité des sexes doit être revendiquée dans le domaine politico-socio-économique, autant la constitution d'une relation de couple masculin-féminin est une création psychique qui implique la reconnaissance exaltée de l'altérité de la différence des sexes. Le conflit constitutif du féminin s'exprime ainsi : le sexe de la femme veut être effracté, exige de grandes quantités de libido, de la "défaite" et du masochisme érotique, mais son Moi hait tout cela. C'est le masculin de l'homme, antagoniste du phallique, qui crée le féminin de la femme en lui arrachant ses défenses, et la jouissance sexuelle. La qualité de la relation sexuelle, affective et sociale qui s'établit entre un homme et une femme témoigne d'un véritable "travail de culture". »
A défaut de définir l'intelligence, les psychologues ont entrepris de la mesurer. Après l'échec des tests de mesure, les biologistes l'ont cherchée dans les gènes. La génétique demeurant silencieuse, c'est le cerveau et son développement épigénétique qui ont construit le nouveau laboratoire de l'esprit. Aujourd'hui, l'intelligence autorise sa propre simulation par les puces synaptiques. Les programmes Human Brain et Blue Brain entendent cartographier le cerveau humain dans son intégralité jusqu'à produire un jour une conscience artificielle capable de s'auto-transformer en accédant à son code source.
Laissant de côté toute déploration technophobe, Métamorphoses de l'intelligence engage le dialogue entre autonomie et automatisme, ouvrant ainsi à l'intelligence la voie prometteuse de la démocratie expérimentale.
Le 21 décembre 1914, Freud écrit qu'il prépare " une théorie de la névrose avec des chapitres sur les destins de pulsions, le refoulement et l'inconscient ".
Il commence en mars 1915 à composer ces trois essais qu'il présente, dans la lettre du 1er avril à Lou Andreas-Salomé, comme " une sorte de synthèse psychologique de ses conceptions antérieures ". La rédaction est achevée le 4 mai, en même temps que celle du Complément métapsychologique à la doctrine du rêve et de Deuil et mélancolie. Ces essais seront rassemblés en 1924 sous le titre Métapsychologie, dans le volume V des Gesammelte Schriften. Sigmund FREUD. Direction scientifique : Jean Laplanche. Direction de la publication :
André Bourguignon, Pierre Cotet. Notices, notes et variantes par Alain Rauzy.
Traduit par Janine Altounian, André Bourguignon, Pierre Cotet, Jean Laplanche et Alain Rauzy. Préface de François Robert.
« Définir » le féminisme est illusoire. Il plonge ses racines dans une contestation large, celle de l'inégalité des sexes, pour donner naissance à une multitude de réalisations, depuis les salons d'un Ancien Régime policé, jusqu'aux Femen d'un XXIe siècle revendicatif. C'est la raison pour laquelle cette définition prend ici la forme de 550 entrées. Elles sont biographiques, car le féminisme est fait de grandes figures, égéries conscientes ou non de la cause, et thématiques, car il est porteur d'une identité politique et culturelle qui a marqué la plupart des grands mouvements sociaux, politiques et philosophiques.
Le féminisme a sans nul doute accompagné l'histoire de France en affirmant la volonté d'émancipation née des Lumières. Il fait aujourd'hui encore, par nécessité, partie de l'histoire en mouvement. C'est ce que nous démontrent les 200 collaborateurs de cet ouvrage, qui parcourt l'ensemble des thèmes liés à la cause des femmes, réaffirmant, parce qu'il le faut, qu'aucune question sociale ne se résoudra sans elles.
L'antiféminisme n'est pas une tare du passé. En ont récemment témoigné le « Printemps des pères », la « Manif pour tous », l'opposition à la « théorie du genre » ou encore, de manière tragique, l'attentat, à Toronto, d'un homme se réclamant du mouvement des « célibataires involontaires ». Ces phénomènes, pour être compris et combattus, doivent aujourd'hui être situés dans une perspective historique.
En analysant différentes expressions de l'antiféminisme depuis le XIXe siècle, dont celui porté par des femmes, les auteurs réunis autour de Christine Bard démontrent la vitalité historique du combat contre les droits des femmes et ses divers points de contact avec l'homophobie et le racisme. Une attention particulière est portée aux controverses provoquées par le masculinisme, volontiers victimaire, au sujet des « droits des pères » et des violences entre les sexes.
L'ensemble constitue une réponse inédite et nécessaire à un phénomène en pleine expansion.
Les textes présentés dans ce volume viennent compléter la connaissance que le lecteur français peut ainsi acquérir de la théorie freudienne de la sexualité. Ce ne sont pas des textes synthétiques mais des articles brefs témoignant d'un état de la réflexion de leur auteur sur deux dimensions majeures : le monde des représentations sexuelles et l'exploration de la sexualité dans son rythme temporel.
En décembre 1908, Granville Stanley Hall, président de la Clark University de Worcester, Massachusetts, avait invité Freud à faire une série de conférences à l'occasion du 20e anniversaire de la fondation de cette Université. Freud déclina d'abord l'invitation, mais, la date de la commémoration ayant été repoussée en septembre 1909, il décida de l'accepter. Après avoir retrouvé Brill et Jones à New York, il se rendit à Worcester où il prononça cinq conférences, du 6 au 10 septembre. Jones rapporte qu'il s'exprima en allemand, sans s'aider de notes et " d'un ton familier qui impressionna beaucoup l'auditoire ". Le texte publié connut constamment un vif succès dont témoignent les nombreuses rééditions et traductions. Sigmund FREUD. Direction scientifique : Jean Laplanche. Direction de la publication : André Bourguignon, Pierre Cotet. Préface, notices, notes et variantes par Alain Rauzy. Traduit par René Lainé et Johanna Stute-Cadiot.
La collection "Bibliothèque de psychanalyse", dirigée par Jean Laplanche, professeur émérite à l'Université de Paris VII, assisté de Jacques André, psychanalyste, a pour but de présenter au public les oeuvres françaises et étrangères susceptibles de le renseigner sur toutes les recherches importantes entreprises dans le domaine psychanalytique.
Les textes concernant la psychanalyse écrits par S. Freud entre 1937 et 1939,
en particulier le célèbre texte : L'homme Moïse, dans une nouvelle traduction
des oeuvres complètes - Psychanalyse de S. Freud. Directeur scientifique : Jean
Laplanche Directeurs de la publication : André Bourguignon - Pierre Cotet
Traduit de l'allemand par Janine Altounian, Pierre Cotet, Pascale Haller,
Daniel Hartmann, Françoise Kahn, Christophe Jouanlanne, René Lainé, Jean
Laplanche, Alain Rauzy, François Robert.
Les textes rassemblés dans ce volume jalonnent, de 1894 à 1924, l'évolution de la pensée freudienne concernant la psychopathologie.
« Définition, délimitation, description des modes de défense spécifiques des névroses, des psychoses et des perversions, c'est la tâche centrale que se propose Freud tout au long de l'élaboration de sa psychopathologie ». (Jean Laplanche)
Le monde, l'économie, la société ont changé plus vite que notre système de protection sociale. Aujourd'hui, la pauvreté s'est déplacée des plus âgés vers les plus jeunes (surtout les moins qualifiés) et singulièrement les jeunes femmes seules avec enfant. Le chômage de masse semble irréductible tandis que ceux qui travaillent le font de manière de plus en plus intense.
Répondre à ces nouveaux enjeux n'est pas affaire de simples ajustements. Chez nos politiques pourtant, la quête sans fin de l'efficacité économique semble avoir escamoté la recherche d'une plus grande justice sociale.
Il faut repenser ensemble nos politiques sociales et économiques. S'appuyant sur des expériences menées dans d'autres pays et sur leur connaissance de notre système de protection sociale, les auteurs proposent un nouveau contrat économique et social fondé sur l'investissement social, c'est-à-dire sur une réorientation de nos politiques publiques vers « les femmes, les jeunes et les enfants d'abord ». Pour sortir de l'économie du low cost qui est la nôtre en augmentant la qualification de tous. Pour proposer une montée en gamme de l'économie et de la société française.
On a longtemps opposé rire et féminité. Faire rire était une prérogative des hommes.
Car le rire possède un pouvoir de subversion, et la société se méfie des rieuses.
Revanche des femmes à qui ont longtemps été refusées l'instruction, la parole et l'écriture, la conquête du rire leur offre un terrain de liberté. Mais le chemin a été long.
Jusqu'à une époque récente, au théâtre, au cirque, dans la littérature, on ne trouvait pas de professionnelle du rire. Le rire des femmes était tenu sous contrôle : la bienséance, les règles de la conversation et de la séduction, la morale leur interdisaient de se laisser aller à rire ou à faire rire.
C'est que l'esprit des femmes ne doit pas moins être couvert que leur corps : un coeur pur et un corps silencieux, telle est la vocation du féminin. Si la femme peut sourire, par attendrissement ou amusement, elle ne peut rire.
C'est à cette conquête du rire, à cette lente et délicate prise de pouvoir que s'attache ce livre, de l'Antiquité, avec Aristote et Aristophane, jusqu'aux one woman show de nos jours, qui s'autorisent à être indifféremment drôles, jolies, bêtes ou méchantes - au risque, peut-être, de banaliser ce qui avait longtemps été défendu.
Cet ouvrage reprend la nouvelle traduction publiée dans le cadre des ocf-p (å'uvres complètes de freud/psychanalyse) sous la direction scientifique de lean laplanche et la direction éditoriale de pierre cotet.