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Syllepse
18 produits trouvés
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Apprendre à transgresser ; l'éducation comme pratique de la liberté
Bell Hooks
- Syllepse
- Nouvelles Questions Feministes
- 3 Octobre 2019
- 9782849507506
Si bell hooks est connue pour son engagement féministe, l'articulation de cet engagement avec les pratiques dans le domaine de l'édu- cation et de la pédagogie a été peu débattue en Europe.
Ce livre est un recueil d'essais sur la péda- gogie de l'émancipation qui aborde non seulement l'importance du féminisme dans les salles de classe mais aussi l'articulation de la théorie et de la pratique dans la lutte fémi- niste afro-américaine.
Hooks y parle de solidarité et d'économie politique, et de la façon dont la pédagogie des opprimés à laquelle elle a été formée par Paulo Freire peut s'appliquer à l'émancipation des Afro-américaines. Des cas particuliers y sont décrits pour souligner l'importance de l'enseignant·e dans la pratique de la liberté.
La traduction de cet ouvrage présente un intérêt bien au-delà du monde uni- versitaire francophone. bell hooks est une enseignante-chercheuse mais son travail trouve une résonance tant dans la théorie que dans les pratiques politiques. Ainsi, Apprendre à transgresser parlera aux lecteurs·rices intéressées par le féminisme, par les pratiques éducatives et par les stratégies antiracistes. C'est d'ailleurs ce qui la distingue de beaucoup d'ouvrages féministes publiés en français : le déploiement de la théorie en pratique de l'enseignement et la transformation de la salle de classe en lieu d'émancipation.
Les pratiques éducatives françaises et la sin- gularité des élèves dans le contexte scolaire ont été débattues en France ces deux der- nières années, et ce livre apporte un regard différent en décrivant des stratégies d'ensei- gnement dans un monde multiculturel.
Par ailleurs, l'intérêt du public pour l'inter- sectionnalité et le féminisme antiraciste s'est développé en France. Le modèle universa- liste français étant réinterrogé et la question de l'identité plus que jamais d'actualité, l'ouvrage de hooks constitue une contribu- tion importante au débat, que ce soit dans le champ disciplinaire des sciences humaines et politiques et dans le milieu associatif fémi- niste, LGBT et antiraciste.
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Les femmes du coin de la rue : Corps à corps avec la précarité
Patricia Bouhnik
- Syllepse
- Nouvelles Questions Feministes
- 15 Février 2024
- 9791039901918
Le livre donne à voir la vie quotidienne, les épreuves permanentes, l'art de la débrouille ainsi que les détresses de ces femmes femmes confrontées à des situation de violence.
Le livre privilégie les problématiques de genre et de développement des vulnérabilités accentuées par les différents épisodes de la pandémie en inscrivant les récits recueillis dans le contexte historique et social de la transformation des quartiers populaires.
Il interroge la place des femmes dans l'espace public.
À la recherche de lieux et de relations privilégiées qui les aident à se maintenir en vie. Pour certaines, ce sera une boutique bric-à-brac, pour d'autres les couloirs du métro, le hall d'une gare, une camionnette ou un banc.
L'ouvrage met également une focale particulière sur la place du corps qui joue pour ces femmes un rôle charnière, tant sur le plan de la visibilité (manières d'apparaître et de disparaître), des techniques de survie que sur celui de leur humanité où se croisent en permanence souffrances et petits plaisirs.
Ces « femmes du coin de la rue », ce sont nos voisines, que nous croisons, parfois sans les voir, en bas de chez nous, dans le métro, à la fin des marchés.
Si certaines sont destinataires d'interventions et d'aides (associations, travailleurs sociaux...), la plupart se tiennent à distance ou ne les rencontrent que très occasionnellement, souvent par peur des logiques de contrôle et d'encadrement ; ce sont surtout ces dernières que l'autrice a rencontrées.
Elles constituent un prisme d'appréhension de la condition des femmes précarisées dans les villes d'aujourd'hui.
S'en rapprocher, les considérer, les écouter peut permettre d'inverser les spirales dans lesquelles elles sont prises. -
L'ennemi principal Tome 1 ; économie politique du patriarcat
Christine Delphy
- Syllepse
- Nouvelles Questions Feministes
- 26 Septembre 2013
- 9782849503942
- Être une femme, c'est avant tout être sujet à l'oppression - « La boîte à outils de Delphy vient déboulonner le mythe de la naturalité » (nonfiction.fr) « Précis et rigoureux [.], les articles de Delphy témoignent d'une pensée qui, à chaque ligne, essaye de réfléchir à contre-courant, de s'opposer aux évidences qui empêchent les opprimés de s'apercevoir du poids qui pèse sur leurs épaules et qui, parfois, les pousse même à apprécier leur propre oppression. Bref, autant d'invitations à penser autrement » (Rue 89).
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L'ennemi principal Tome 2 ; penser le genre
Christine Delphy
- Syllepse
- Nouvelles Questions Feministes
- 26 Septembre 2013
- 9782849503959
- « Les femmes n'ont pas tort du tout quand elles refusent les règles de vie qui sont introduites au monde, d'autant que ce sont les hommes qui les ont faites sans elles », Montaigne - « Je n'ai jamais réussi à définir le féminisme. Tout ce que je sais, c'est que les gens me traitent de féministe chaque fois que mon comportement ne permet plus de me confondre avec un paillasson », Rebecca West « J'étudie l'oppression des femmes. Mais l'oppression des femmes est spécifique non pas parce que les femmes seraient spécifiques, mais parce que c'est un type d'oppression unique. »
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Féministes : luttes de femmes, lutte de classes
Suzy Rojtman
- Syllepse
- Utopie Critique
- 1 Décembre 2022
- 9791039900706
Le mouvement féministe contemporain en France a plus de cinquante ans, un temps d'histoire, histoire d'un enthousiasme fou de se retrouver ensemble, émaillé de victoires décisives, mais jalonné de difficultés face à un patriarcat qui se défend bec et ongles.
Dans cette histoire, on oublie souvent une des actrices essentielles?: la «?tendance lutte de classes?» comme elle s'est définie elle-même, après Mai 68, dans les années 1970. Restituer cette histoire occultée, c'est le but de ce livre, réalisé à partir de trois colloques organisés par le Collectif national pour les droits des femmes.
Il aborde l'histoire pionnière du MLF et de toutes ses tendances?: celle des groupes femmes créés dans les entreprises et les quartiers, celle des militantes d'extrême gauche, de gauche, des syndicalistes, qui, impliquées avec conviction, ont bataillé dans leurs organisations respectives.
L'histoire des luttes ouvrières où les femmes ont dû s'affirmer (Lip, Renault, banques, Chèques postaux). L'histoire méconnue des groupes de femmes immigrées ou dans les populations colonisées. L'histoire des luttes pour la visibilisation et l'affirmation des lesbiennes.
C'est aussi celle de la conquête du droit à l'avortement et son remboursement, celle de la création de collectifs féministes?: contre le viol et contre le racisme?; de l'unité avec la création de la Maison des femmes de Paris, d'Elles sont pour et du Collectif national pour les droits des femmes, des combats internationaux avec la Marche mondiale des femmes. C'est la parole de ses actrices elles-mêmes qui donne corps et vie à cette histoire.
Ce sont les contributions de 28 autrices qui donnent corps à ce livre, illustré avec des documents d'époque. Un livre coordonné par Suzy Rojtman, active dès 1974 dans la tendance «?Lutte de classes?» du MLF, qui milite à l'heure actuelle dans le Collectif national pour les droits des femmes. -
Les femmes noires en France doivent être sauvées de leur famille, de leur communauté (pères, frères, cousins). Ce sauvetage est proposé gracieusement par l'État au travers de l'école républicaine, appuyée par des allié·es de choix (médias, monde de la culture, associations, intellectuel·les).
Mwasi est un collectif de femmes qui ne veulent pas être « sauvées » par qui que ce soit et qui prend la parole. Les autrices, des femmes noires et afro-descendantes, désignent l'État français, le « féminisme » blanc dominant, le racisme d'État comme des ennemis politiques.
Ce livre est un instantané de ce qu'est le collectif Mwasi et de ce qu'il veut :
« Notre seule préoccupation est d'être à la hauteur des idées, des pratiques et de l'héritage qui sont les nôtres :
Les combats contre la négrophobie, l'impérialisme, l'hétéro-patriarcat et le capitalisme.
Nous avons choisi l'afroféminisme pour traduire politiquement nos révoltes en tant que femmes noires ;
Révoltes que nous voulons transformer en révolution pour un changement radical de système. Un système de justice sociale pour tou·tes, sans racisme, débarrassé de la domination masculine et du capitalisme.
Nous faisons le choix de la lutte collective, de l'organisation politique autonome et de la libération comme horizon.
Nous voulons que notre lutte soit comprise, reprise et interrogée par les Afro-descendant·es de France et les générations de militant·es noir·es qui nous suivront.
Que ceci soit pris comme notre contribution afroféministe à la libération noire et panafricaine. »
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Le coït dans un monde d'hommes
Andrea Dworkin
- Syllepse
- Nouvelles Questions Feministes
- 7 Mars 2019
- 9782849507155
À l'opposé de l'air du temps et de la pré tendue « égalité-déjà-là », de l'illusion que des pratiques sexuelles pourraient être « naturelles » et de l'oubli des rapports de domination, Andrea Dworkin aborde le coït en l'intégrant dans les rapports de pouvoir. Elle parle de « la baise » dans un monde dominé par les hommes, une certaine forme de sexe outil et matière de la domination, l'anéantissement des femmes dans la sexualité masculine, l'inégalité sexualisée des unes et des autres.
L'auteure ne s'adresse pas à un auditoire timoré, passif ou avide de textes consensuels. Le Coït dans un monde d'hommes ( Intercourse en anglais) est un livre violent qui explore le monde sexué de la domination et de la soumission. « Il procède en cercles descen- dants plutôt qu'en ligne droite. Comme dans un tour- billon, chaque spire plonge plus profondément dans ce monde » (Andrea Dworkin).
Les titres des neuf chapitres ouvrent sur des analyses subversives, dérangeantes : « Répugnance », « À vif », « Stigma », « Communion », « Possession », « Virginité », « Occupation et collaboration », « Pouvoir, statut et haine », « La loi », « Saleté et mort ».
En 1988, le poète et chanteur canadien Leonard Cohen saluait sa lecture d'Andrea Dworkin en ces termes:
« La gamme complète des arguments exposés dans ce livre est assez radicale, complexe et magnifique.
Intercourse est le premier livre que j'ai lu par un au- teur, masculin ou féminin, qui affiche une défiance qui soit profondément subversive au sens sacré - ex- traterrestre. Elle dit que notre monde est entaché par des préjugés humains, que les hommes et les femmes ont des idées erronées - même si ces idées ont dix millions d'années et qu'elles viennent de la bouche de dieu, elles demeurent erronées ! La position qu'elle adopte dans ce livre est si provocante et passionnante qu'elle crée une autre réalité et pourrait arriver à l'actualiser. Dans la situation actuelle, c'est ce genre d'attitude qui crée de nouveaux mondes - j'ai une profonde admiration pour Andrea Dworkin ».
Andrea Dworkin n'euphémise pas la réalité. Cela ne signifie cependant pas qu'elle exagère. Son travail, écrit-elle, nous entraîne dans les profondeurs de la vie sociale, « aussi étrange, amère ou salissante que soit la plongée ».
Lire cette immense écrivaine féministe, c'est trou- ver autre chose que ce que l'on pense savoir déjà.
Enfin, comme le rappelle Christine Delphy, la di- rectrice de la collection « Nouvelles questions fémi- nistes », dans sa préface au recueil de l'auteure, Sou- venez-vous, résistez, ne cédez pas, précédemment publié (Syllepse/Remue-Ménage, 2017) chez les mêmes édi- teurs, « pour défendre sa dignité, il faut d'abord en avoir une ».
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L'exploitation domestique
Christine Delphy, Diana Leonard
- Syllepse
- Nouvelles Questions Feministes
- 16 Mai 2019
- 9782849507384
Le constat est implacable : le partage des tâches domes- tiques n'existe pas.
Il ne s'agit pas, nous disent Christine Delphy et Diana Leonard, du seul produit d'une mauvaise volonté des hommes qui profitent de ce travail gratuit, mais plus fon- damentalement d'un système d'exploitation et d'oppression qui dépasse les relations affectives que peuvent entretenir les individus concernés : le patriarcat, et dans le patriarcat, le mariage, y compris le concubinage et le pacsage.
Celui-ci s'incarne concrètement dans une exploitation domestique - qui ne s'applique pas seulement au travail dit « ménager » - dont les autrices s'attachent à dévoiler les mécanismes dans cet ouvrage où la lectrice ou le lecteur ne manqueront pas de reconnaître leurs propres moments de vie quotidienne.
Les autrices proposent ici une nouvelle approche radi- cale de la subordination des femmes dans les sociétés oc- cidentales focalisée sur la famille, en tant que système éco- nomique. Elles révèlent que celle-ci constitue en réalité un système de rapports de production dont les hommes sont les artisans - politiques, juristes et autres gouvernants - et les bénéficiaires - tous les autres. Ce sont la structure hié- rarchique et les rapports de production entre les membres de la famille qui sont ici mis à jour. Pour les autrices, la subordination des femmes constitue un cas particulier d'ex- ploitation économique qui ne réduit pas au capitalisme do- minant dans nos sociétés. Exploitation domestique et ex- ploitation capitaliste ne peuvent se confondre même si l'un et l'autre doivent être renversés.
Ouvrage de référence du féminisme matérialiste, L'Exploitation domestique est publié ici pour la première fois en français.
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Souvenez-vous, résistez, ne cédez pas
Andrea Dworkin
- Syllepse
- Nouvelles Questions Feministes
- 4 Janvier 2018
- 9782849506011
Une extraordinaire écrivaine féministe. Des textes poignants, la colère face aux meurtres, aux viols, à la pornographie, à l'anéantissement des femmes dans la sexualité masculine.
La première partie est composée de deux textes à orientation biographique. Dans la seconde, l'auteure aborde, entre autres, le travail de l'écriture, New York, le féminisme radical, Kate Millett, la pornographie, la misogynie, la critique du déterminisme biologique, le judaïsme, le pouvoir des hommes, le viol, la fétichi- sation des corps, les actes et la violence sexuelle, la colère de la survivante... La troisième partie de l'ou- vrage est consacrée à la « fierté lesbienne », à la nuit et aux dangers, aux actions « Reprendre la nuit », au racisme et au masculinisme, aux assassinats de femmes comme politique sexuelle, à la résistance face à la ter- reur et la torture, à la prostitution...
Les livres d'Andrea Dworkin, dont ce recueil offre une palette, restent d'actualité en ces temps de remise en cause des droits des femmes au nom de « tradi- tions » ou du fantasme de l'égalité-déjà-là : « Souve- nez-vous-en, mes soeurs, durant les temps obscurs qui s'annoncent. » Son style, très novateur, mêle la radicalité des ana- lyses féministes et la beauté de la langue : « J'ai utilisé l'écriture pour emmener le langage là où était la souf- france des femmes - et leur peur - et j'ai continué mes fouilles à la recherche de mots capables de porter le fardeau de dire l'indicible ».
L'intransigeance face aux violences contre les femmes et l'onde puissante des mots. Il ne s'agit donc ici ni d'analyses universitaires ni d'indignations désin- carnées, mais bien d'une voix littéraire, nouvelle et forte, qui bouleverse notre compréhension de la do- mination masculine.
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Au nom des femmes : "fémonationalisme", les instrumentalisations racistes du féminisme
Sara r. Farris
- Syllepse
- Nouvelles Questions Feministes
- 2 Décembre 2021
- 9782849509630
Alors qu'en France, une série de dispositions racistes et islamophobes ont été adoptées au nom de l'émancipation des femmes et de la lutte contre le «séparatisme», la traduction de ce livre pionnier vient à point nommé.
Sara R. Farris explore l'émergence de discours et de revendications concernant les droits des femmes émanant d'un ensemble improbable de partis politiques nationalistes de droite, de néolibéraux·ales et de théoricien·nes et responsables politiques féministes en France, en Italie et aux Pays-Bas. Pour décrire cette exploitation et cette assimilation de thématiques féministes dans leurs campagnes islamophobes et xénophobes, l'autrice a forgé le terme «fémonationalisme».
Sara R. Farris démontre qu'en qualifiant les hommes musulmans de dangereux pour les sociétés occidentales et d'oppresseurs à l'égard des femmes tout en insistant sur la nécessité qu'il y aurait à sauver les femmes musulmanes et immigrées, ces groupes et ces politiques d'État se servent de l'égalité de genre pour justifier leur rhétorique et leurs politiques racistes.
Cette pratique a, selon elle, également un rôle économique. L'autrice analyse comment les politiques néolibérales d'intégration et ces groupes féministes canalisent les femmes musulmanes et immigrées non-occidentales vers les industries ségrégatives du soin à autrui et des services domestiques tout en affirmant promouvoir leur émancipation.
Au nom des femmes est une vaste étude sur les liens entre le racisme et le féminisme qui décrit également comment les femmes non-occidentales sont instrumentalisées pour servir une série d'objectifs politiques et économiques.
Nourri de l'analyse minutieuse, dans ces trois pays, des programmes politiques des partis d'extrême droite ainsi que des propos tenus par d'importantes personnalités politiques et universitaires ou encore des politiques d'intégration, l'ouvrage de Sara R. Farris documente de manière fouillée l'essor actuel de cette tendance de l'extrême-droite et des États à instrumentaliser le féminisme pour motiver son discours xénophobe.
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Flora Tristan : une insoumise sous le règne de Louis-Philippe
Olivier Gaudefroy
- Syllepse
- Des Paroles En Actes
- 21 Avril 2022
- 9791039900089
Avec cette biographie, Olivier Gaudefroy nous propose de découvrir les multiples facettes de la vie de Flora Tristan.
Enfant illégitime d'un colonel de l'armée espagnole, elle se définissait elle-même comme une «?paria?», une exclue, non seulement en raison de sa condition de fille naturelle mais aussi à cause de son ressenti de déclassement social et de sa subordination au système patriarcal.
Très vite, elle épouse la cause ouvrière, elle prône l'unité ouvrière internationale et se bat pour faire prendre en compte le combat féministe dans le socialisme. Mariée à un homme violent, elle échappe au féminicide.
Dans son combat, elle se lie aux grandes figures du féminisme anglais. Son voyage au Pérou, à la recherche de ses origines paternelles, lui permet de découvrir et de dénoncer l'esclavage.
Plus tard, de son enquête à Londres sur la condition ouvrière, naîtra un ouvrage de sociologie, Promenades dans Londres, qui connaîtra un large succès.
Immergée dans les débats du mouvement socialiste de l'époque, Flora Tristan écrit Union ouvrière, qui devient une référence. Elle sillonne la France et donne de multiples conférences pour la promotion du livre qui la conduisent sur les routes de l'est et du sud de la France. Ce périple lui provoque un épuisement fatal.
Son dernier combat, pour la construction d'une organisation ouvrière indépendante, où la libération du prolétariat ne se fera pas sans libération des femmes, reste une de ses contributions les plus importantes à l'histoire du mouvement ouvrier français.
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Femmes, chômage et autonomie : des droits sociaux pour abolir la précarité et le patriarcat
Odile Merckling
- Syllepse
- Nouvelles Questions Feministes
- 16 Mars 2023
- 9791039901178
Les femmes sont aujourd'hui en première ligne de la précarité dans l'emploi, les plus touchées par les régressions de la protection sociale et des services publics.
Plusieurs groupes de femmes ont participé activement aux luttes contre la destruction de l'assurance chômage, dont la cynique réforme de 2019-2021, initiée par la loi Avenir professionnel du 5 septembre 2018, a constitué une étape décisive. Elles ont revendiqué la continuité des droits sociaux par-delà les discontinuités de l'emploi et le « droit au cumul emploi- chômage ».
La défense de l'assurance-chômage - qui mobilise les femmes comme les hommes - vise à instaurer un nouveau système fondé sur la solidarité interprofessionnelle et entre catégories sociales. Un tel système devrait permettre une redistribution een faveur des plus précaires, et ses effets pourraient être très bénéfiques pour les femmes et pour les jeunes - souvent condamné·es à vivre dans la dépendance.
L'accès à l'autonomie nécessite, en particulier, la constitution de droits propres et non plus liés à la situation familiale. -
Pour une théorie générale de l'exploitation ; l'extorsion du travail non libre
Christine Delphy
- Syllepse
- Nouvelles Questions Feministes
- 12 Mars 2015
- 9782849504598
- Comment en finir avec cette exploitation radicale qu'est le travail domestique des femmes ?
- Pourquoi et comment 15 % du PIB sont fournis gratuitement par les femmes au profit des hommes ?
Selon l'Insee, 15 % du PIB valorisés à 292 milliards d'euros, ou encore 60 milliards d'heures travaillées, ont été, en France, fournis gratuitement. Le nom de cette activité ?
Le travail domestique assigné à une partie particulière de la population : les femmes.
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La politique comme art stratégique
Daniel Bensaïd
- Syllepse
- Mille Marxismes
- 17 Février 2011
- 9782849502907
Hannah Arendt s'inquiétait que la politique puisse disparaître complètement du monde.
Les désastres du siècle étaient tels que la question de savoir si la politique avait "encore un sens" devenait inévitable. Pour elle, le totalitarisme était la forme de cette disparition redoutée. Nous avons aujourd'hui affaire à une autre figure du péril: le totalitarisme à visage humain du despotisme de marché. La politique s'y trouve laminée entre l'ordre naturalisé des marchés financiers et les prescriptions moralisantes du capital ventriloque.
Fin de la politique et fin de l'histoire coïncident alors dans l'infernale répétition de l'éternité marchande. L'idée d'une autre société est devenue presque impossible à penser, et d'ailleurs personne n'avance sur le sujet dans le monde d'aujourd'hui. Nous voici condamnés à vivre dans le monde où nous vivons. Daniel Bensaïd, qui s'inscrit en faux contre cette problématique, tente ici de répondre à cette désespérance en portant son attention aux débats du mouvement altermondialiste, en interrogeant Marx, Lénine et les années 1970, notamment en Europe du Sud et en Amérique latine.
Il souligne tout à la fois les continuités et les ruptures, afin de donner de la profondeur théorique et historique aux controverses actuelles.
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Elles ont fait reculer l'industrie du sexe ; le modèle nordique
Trine Rogg korsvik, Ane Sto
- Syllepse
- Nouvelles Questions Feministes
- 1 Janvier 2015
- 9782849504444
A l'heure où un projet de loi est discuté au Parlement français, ce livre souligne que «vouloir inverser la charge pénale en libérant les personnes prostituées des poursuites pour les transférer sur les véritables auteurs de la violence prostitutionnelle, les clients prostitueurs, c'est ébranler l'un des piliers les plus résistants du pouvoir masculin». En Suède, en Norvège et en Islande, les féministes ont réussi à faire adopter des lois pénalisant l'achat de services sexuels et le proxénétisme tout en décriminalisant l'activité des personnes prostituées.
Le modèle nordique reconnaît que ceux qui payent pour du sexe - les prostitueurs - sont responsables de l'existence de ce qui est devenu une véritable industrie mondialisée : la vente de services sexuels. Les auteures dévoilent le rôle et la fonction du lobby favorable à la prostitution d'autrui et déconstruisent la légende selon laquelle le «modèle nordique» porterait préjudice aux personnes prostituées.
Publiée en norvégien en 2010, puis traduit en anglais en 2011, ce livre décrit le processus politique qui a précédé et fait suite à la promulgation de la loi de 1999 interdisant l'achat de services sexuels. Les auteures analysent les luttes contre la pornographie et la prostitution, en exposant les discussions au sein du mouvement féministe sur l'«oppression sexualisée». Suède, Norvège, puis Islande et Danemark. Les auteures présentent les caractéristiques des mouvements féministes dans les pays nordiques, les différentes analyses sur la prostitution, les services de soutien aux prostituées et tirent un premier bilan des réformes engagées.
Une large place est donnée à la parole des survivantes de la prostitution.
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Un silence de mortes ; la violence masculine occultée
Patrizia Romito
- Syllepse
- 7 Septembre 2006
- 9782849500798
Cet ouvrage traite des violences des hommes contre les femmes et les enfants, ainsi que des mécanismes que la société met en oeuvre pour ne pas voir ces violences, pour les occulter. Un double constat : d'une part, les progrès dans la lutte contre la violence masculine envers les femmes et les enfants sont des progrès importants et indéniables ; de l'autre, la violence, elle, continue bel et bien à exister et, dans bien des cas, il semblerait qu'il y ait aggravation. Contrairement à ce qu'on veut nous faire croire, cette violence est tout à fait courante. Ses conséquences sont atroces. Thèse argumentée dans l'ouvrage : la violence masculine est un des moyens d'entretenir en bon état de marche le système de domination patriarcale, système dont profitent la majorité des hommes et une minorité de femmes. De sorte que c'est la société patriarcale dans son ensemble qui élabore activement son occultation de la violence, afin d'éviter qu'elle cesse. L'originalité du livre réside en une synthèse théorique où sont établis et décrits, à partir d'un matériel aussi vaste que diversifié, les différents types de violences masculines et les différentes manières de les occulter ; tant au niveau social, qu'il s'agisse des lois, du fonctionnement des services sociosanitaires, de la police et des tribunaux, des théories psychologiques et psychiatriques en vigueur, qu'au niveau de l'individu et de ses ressorts psychologiques. Les instruments conceptuels utilisés pour étayer cette synthèse sont l'analyse et la description des tactiques et des stratégies. L'ouvrage fait une synthèse des données récentes, tant pour la France que pour l'Europe et à l'échelle internationale ; des outils d'analyse plus théoriques sont également proposés. Parce qu'il révèle les stratégies et les tactiques d'occultation mises en oeuvre par la société, ce livre offre autant de clés de lecture que d'action à toutes et tous.
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Un universalisme si particulier ; féminisme et exception française (1980-2010)
Christine Delphy
- Syllepse
- 23 Avril 2010
- 9782849502648
Christine Delphy nous propose avec ce recueil des " interventions " qui s'inscrivent dans le déroulement de la politique du mouvement féministe en France. L'actualité des questions qui se posent au mouvement féministe et de celles que ce mouvement pose à la société, année après année, constitue la ligne de force des " interventions " publiées ici. Ces textes sont pour beaucoup des éditoriaux que l'auteure, rédactrice en chef de la revue Nouvelles Questions féministes, a rédigés au cours des mois et des années. D'autres sont des entretiens qu'elle a donnés à diverses revues ; ou encore des chroniques proposées à l'hebdomadaire Politis. Constater, avec un recul de trente ans, la permanence de certaines questions, ou l'émergence de thèmes qui s'affirment de plus en plus au cours des années, comme celui de l'identité nationale, a donné à Christine Delphy l'idée de constituer ce recueil. En somme, il doit son unité à une permanence, la surdité entêtée de l'establishment aux revendications des femmes, et à une " nouveauté ", le refus du même establishment d'entendre la revendication d'autres exclues, les " issues de l'immigration ".
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Un troussage de domestique
Christine Delphy
- Syllepse
- Nouvelles Questions Feministes
- 1 Septembre 2011
- 9782849503287
Ce livre s'adresse à un large public, celui qui a suivi l'« affaire DSK ».
Son sujet n'est pas l'affaire judiciaire (qui ne fait que commencer). Il ne traite pas non plus des agressions sexuelles. Son sujet est le sexisme comme idéologie rationalisant les atteintes aux droits des femmes.
Il analyse les réactions à l'arrestation de Dominique Strauss-Kahn à New York le 14 mai 2011, puis à son inculpation. Ces réactions, qui ont été majoritairement celles de ses amis politiques, révèlent en fait l'attitude de la majorité des hommes politiques et journalistes français. Ceux-ci ont commencé par déclarer qu'il ne pouvait en aucun cas être coupable des faits qui lui sont reprochés, parce qu'il en serait incapable. Ils ont exprimé une incrédulité totale quant à la possibilité même du crime et ont comparé la situation faite à DSK à un véritable calvaire.
La possibilité même du crime a été déniée : soit parce que l'accusation du procureur était fausse - ce qui revenait à dire que la femme de chambre qui l'avait dénoncé mentait -, soit parce qu'aux USA on confond sexualité et crime.
Son inculpation a été présentée comme l'effet du puritanisme qui refuse tout ce qui est sexuel. La contrainte impliquée par le viol a été niée, euphémisée ou minimisée. Politiques et journalistes ont fait passer le caractère sexuel des faits reprochés à DSK dans la case de la « vie privée », qui ne regarde pas la justice, des « moeurs » et des choix personnels qui ne regardent pas la loi.
Les féministes auteures de ce livre mettent en cause ces propos qui assimilent le viol à la vie privée, au libertinage, à la liberté sexuelle. Elles affirment que la présomption de véracité de la victime « présumée » doit être tout autant préservée que la « présomption d'innocence » du suspect.
Que le viol existe, et que le consentement des deux parties n'est pas un ornement dont on peut se passer, une cerise sur le gâteau, mais la ligne de partage entre un acte licite et un acte criminel.
Enfin, les auteures se demandent si ces propos ne révèlent pas un refus, de la part de la société française, de la loi française, pour laquelle cette ligne de partage est aussi fondamentale que pour la loi états-unienne.