Perrin
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Germaine Tillion : Une certaine idée de la résistance
Lorraine de Meaux
- Perrin
- Biographie
- 30 Mai 2024
- 9782262082949
De l'Aurès au Panthéon en passant par Ravensbrück, l'exceptionnelle traversée du siècle d'une femme rayonnante d'humanité.
Personnalité de premier plan du réseau du musée de l'Homme, panthéonisée en 2015, l'ethnologue Germaine Tillion (1907-2008) ne se considérait pas comme une héroïne. De sa jeunesse libre à Saint-Maur-des-Fossés dans une famille catholique et intellectuelle à ses missions africaines des années 1970, en passant par sa formation auprès du professeur Marcel Mauss dans l'effervescence parisienne d'un Trocadéro devenu le phare des sciences humaines renouvelées, son immersion de quatre années chez les Chaouïas de l'Aurès, son activité d'évasion, de faux papiers et de renseignements pendant l'Occupation, son emprisonnement à Fresnes puis au camp de Ravensbrück ou encore son engagement au coeur de la guerre d'Algérie - auprès du général de Gaulle, de Yacef Saâdi ou d'Albert Camus -, chaque étape de sa longue existence est passionnante. On découvre une femme audacieuse et courageuse, d'une remarquable honnêteté intellectuelle qui combat les mensonges idéologiques, manie l'humour en toutes circonstances, y compris au coeur du système concentrationnaire nazi, et agit autant qu'elle écrit, pour aider et sauver ses semblables. Toute sa vie, Germaine Tillion est restée fidèle à l'esprit de sa mère, Émilie Tillion, morte à Ravensbrück, à ses camarades assassinés par les nazis et à une certaine idée de la résistance. Avec ses amies Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Anise Postel-Vinay ou Denise Vernay, qui toutes avaient pour elle une grande admiration, elle a incarné la mémoire de la lutte contre la barbarie. Au terme de sa traversée du XXe siècle, elle s'est imposée comme une figure majeure, à la fois incarnation du combat pour la liberté et trait d'union entre l'Afrique et l'Europe. -
Une biographie intime et politique de la Vierge rouge.
Louise Michel est d'abord un nom, celui que portent 190 établissements scolaires de France et bien davantage encore de rues. Un nom idolâtré par la gauche, détesté par la droite, mais dont l'histoire reste méconnue. Avec le talent qu'on lui connaît, Marie-Hélène Baylac est partie sur les traces de l'anarchiste la plus célèbre de France. Née à Vroncourt-la-Côte en 1830, d'une servante abusée par son châtelain, Louise est élevée comme " une demoiselle ", et, devenue institutrice, elle monte à Paris à l'âge de 26 ans. Dès lors, sa vie se confond avec la quête d'une société plus juste. Elle fréquente les milieux républicains, s'investit dans l'éducation populaire et pour l'émancipation des femmes, fait ses premières armes de militante socialiste. La guerre franco-prussienne de 1870 puis la Commune révèlent une combattante intrépide. Elle y perd l'amour de sa vie, Théophile Ferré, mais son courage et sa fierté la transforment en icône.
Déportée en Nouvelle-Calédonie, Louise est l'une des premières à s'intéresser à la nature et à la culture kanak. Elle y puise une source d'inspiration qui parcourra toute son oeuvre littéraire. À son retour à Paris, en 1880, les foules se pressent pour entendre la Vierge rouge, désormais convaincue qu'il n'est de solution à la misère et aux injustices que dans l'abolition brutale de l'État. Pendant un quart de siècle, oratrice infatigable autant qu'écrivaine prolifique, elle tient la police en haleine, multiplie les séjours en prison, se réfugie à Londres. Son chemin croise les grandes crises de la Troisième République, du boulangisme à l'affaire Dreyfus. Elle côtoie les figures majeures de la pensée révolutionnaire internationale - Blanqui, Kropotkine, Malatesta... - et les ténors de la vie politique : Clemenceau, les Jules - Favre, Simon, Guesde, Ferry, etc. Quand elle meurt à Marseille, début 1905, au retour d'une tournée en Algérie, la presse s'incline devant la dernière des romantiques, reconnaissant qu'elle force le respect de tous, y compris de ceux qui combattent ses idées.
Puisant aux écrits abondants de " la grande citoyenne " et aux sources officielles, témoignages, articles de presse, visites de terrain, la plume enlevée et experte de Marie-Hélène Baylac nous entraîne dans le récit de cette vie épique. -
La peur du peuple : Histoire de la IIe République (1848-1852)
Marie-Hélène Baylac
- Tempus/Perrin
- Tempus
- 28 Mars 2024
- 9782262107208
La République oubliée.
De février 1848 au coup d'État du 2 décembre 1851, la France semble rejouer l'histoire de la Grande Révolution en accéléré : la chute de la monarchie (de Juillet) laisse place à une république dont les divisions et l'instabilité favorisent un rétablissement de l'ordre ponctué par un coup d'État et la restauration de l'Empire au profit de Louis-Napoléon Bonaparte, devenu Napoléon III.
Pourtant, l'histoire ne se répète jamais et la IIe République présente des caractères propres et d'une étonnante modernité. C'est avec elle que se découvre la fracture moderne entre la droite (ou plutôt les droites : légitimiste, orléaniste et bonapartiste) et la gauche autour de la question sociale, fracture qui apparaît lors des terribles journées de juin 1848 qui préfigurent la Commune. C'est elle qui sacralise le drapeau tricolore, le suffrage universel et l'abolition de l'esclavage qui ne seront plus jamais remis en cause. Encore elle qui instaure l'élection du président de la République (Louis-Napoléon Bonaparte demeure le président le mieux élu de notre histoire) et découvre un paysage politique dont le spectre est toujours globalement d'actualité.
La richesse des acteurs épouse celle, presque incroyable, des événements. Dans l'ordre chronologique : Lamartine, Louis Blanc, Ledru-Rollin, Cavaignac, Thiers, Louis-Napoléon Bonaparte mais aussi tous les grands écrivains du temps (Hugo, Flaubert, George Sand, Tocqueville...) qui furent non seulement des grands témoins, mais souvent des acteurs de premier ordre.
Un grand récit, presque une fresque, porté par la plume, enlevée et experte, de l'auteure. Il a reçu le prix Guerres et Paix 2022. -
Les femmes corses, une présente discrète mais hautement prégnante.
Contrairement à beaucoup d'idées reçues, les Corses ont toujours réservé une place de choix aux femmes, notamment dans les mythes et légendes qu'ils révèrent et qui donnent sens à leur communauté. Elles n'ont pas toujours, et pas seulement, été réduites au rôle de Colomba poussant à la vengeance, à la haine, à la mort. Pas davantage elles n'ont été systématiquement assignées et cantonnées à des fonctions sociales subalternes - à n'être rien que fille de, soeur de, femme de, mère de -, condamnées aux tâches les moins valorisantes et les plus pénibles de la société. Les femmes corses ont été, à toutes les époques et sur tous les plans, des actrices respectées de l'histoire, participant aux combats du monde contemporain. Elles ont contribué à alimenter les rangs de ces nombreux artistes, peintres, écrivains, sculpteurs, chanteurs et cinéastes qui ont illustré la Corse aux XIXe et XXe siècles, y apportant leur sensibilité singulière.
Robert Colonna d'Istria brosse ici magnifiquement le portrait de plus d'une centaine d'entre elles, de leur " doyenne " la " Dame de Bonifacio ", âgée de plus de 9 000 ans, à la résistante Danielle Casanova, en passant par ces paysannes de Calenzana qui, en 1732, depuis le toit de leur maison, jetèrent des ruches grouillant d'abeilles sur des soldats impériaux pour les mettre en déroute, ou encore les pionnières de la cause des femmes Marie-Claire Scamaroni ou Alice Saunier-Seïté : autant d'occasions de comprendre la place des femmes dans la société insulaire, les valeurs qu'elles y ont fait prospérer. Et une manière inédite de revoir ou de découvrir l'histoire de la Corse, loin des images caricaturales. -
L'histoire des femmes en Occident Tome 1 ; l'Antiquité
Georges Duby, Michelle Perrot, Pauline Schmitt pantel
- Tempus/Perrin
- Tempus
- 28 Février 2002
- 9782262018696
Projet démesuré que de couvrir près de vingt siècles d'histoire du monde antique gréco-romain, de parcourir un espace qui va des rivages de la méditerranée à ceux des mers du nord, des colonnes d'héraklès aux rives de l'indus, de se plonger dans des documents aussi divers que les tombes d'une nécropole, la stèle inscrite plaquée aux murs du sanctuaire, le rouleau de papyrus, la scène peinte sur la panse d'un vase...
Et une littérature grecque et latine qui, si elle n'a pas donné la parole aux femmes, a beaucoup parlé d'elles.
On l'aura deviné, ce livre n'a pas pour fonction de remplacer l'énorme production qui existe en ce domaine. il aborde un petit nombre seulement des questions qui nous ont paru importantes pour aider à comprendre la place des femmes dans le monde antique et, plus encore peut-être, dans la perspective d'un ensemble de volumes traitant de l'histoire des femmes, comprendre les fondements d'habitudes mentales, de mesures juridiques, d'institutions sociales qui ont duré des siècles en occident.
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L'histoire des femmes en Occident Tome 2 ; le moyen âge
Georges Duby, Michelle Perrot, Christiane Klapisch-Zuber
- Tempus/Perrin
- Tempus
- 28 Février 2002
- 9782262018702
Du rôle de la femme dans l'univers domestique à sa place dans la religion, des lettrés à l'amour courtois et aux représentations, l'émergence d'une place singulière.
Ces femmes du Moyen âge, à qui maîtres, époux et censeurs dénient la parole avec tant de constance, ont finalement laissé plus de textes et d'échos de leur dire que de traces proprement matérielles. Le millénaire que couvre ce volume laisse, vers son début et vers sa fin, passer, un peu plus assurée, la parole même des femmes, bien qu'il faille tendre l'oreille pour la saisir, assourdie, dans le brouhaha immense du choeur des hommes.
Leur discours, leurs témoignages ou leur cri nous permettent simplement de percevoir comment ont mûri en elles les modèles que directeurs de conscience ou maîtres du savoir leur imposaient, les images que les hommes leur renvoyaient d'elles-mêmes, parfois leur refus de cette vision déformée, et toujours la manière dont ces images se sont inscrites dans leur vie et leur chair. L'histoire tout court a tout à gagner à prendre en compte sa part féminine. -
L'histoire des femmes en Occident Tome 3 ; du XVIe au XVIIIe siècle
Georges Duby, Michelle Perrot, Natalie Zemon david, Arlette Farge
- Tempus/Perrin
- Tempus
- 28 Février 2002
- 9782262018719
Les travaux et les jours.
Intermède. d'elle, il est tant parlé. dissidences : la parole, la voix, l'écrit. dissidences : chemins de traverse et rébellions. paroles de femmes.
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Peut-on laisser tout dire, tout écrire au prétexte que la "grande" histoire serait parfois trop complexe, ou pas assez "folklorique" ? En quelques chapitres courts, incisifs, Colette Beaune bat en brèche tous les lieux communs qui circulent encore aujourd'hui sur la plus célèbre de nos grandes figures françaises.
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L'histoire des femmes en Occident Tome 5 ; le XXe siècle
Georges Duby, Michelle Perrot, Françoise Thébaud
- Tempus/Perrin
- Tempus
- 28 Février 2002
- 9782262018733
A étudier aujourd'hui, privilège de l'histoire contemporaine, des vies de femmes qui ont traversé le siècle, on est frappé par le tragique et le grandiose de leurs existences.
Happées par la guerre, la révolution ou la dictature, mais aussi spectatrices et actrices d'un formidable bouleversement entre les sexes. incontestablement la vie des femmes a changé, et l'égalité sexuelle progressé au xxe siècle, sous la pression bien sûr des féministes, grâce aussi aux progrès techniques, à la maîtrise féminine de la fécondité et à une plus grande participation des femmes à la vie sociale - mais non sans résistance et déplacement des discriminations.
Ici l'histoire tend la main aux autres sciences humaines, sans épuiser le champ du possible ni parler de façon univoque. du moins espère-t-on montrer la valeur scientifique d'une approche sexuée de l'histoire et inviter à la réflexion sur les enjeux de notre temps.
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Un livre qui balaie la légende de la reine vêtue de noir, concoctant dans l'ombre ses poisons et une politique machiavélique.
Dans notre mémoire collective, Catherine de Médicis a très mauvaise réputation. La ruse et le machiavélisme auraient inspiré sa politique. Le poison et l'assassinat auraient été ses moyens de gouvernement. Femme et étrangère, elle était toute désignée à la vindicte. La veuve vêtue de noir, dominant et manipulant ses fils, responsable de la Saint-Barthélemy, aurait été la plus maléfique des reines de France.
Le livre de Jean-François Solnon balaie la légende et brosse le portrait d'une femme courageuse. Sa grande passion fut le pouvoir : elle l'exerça trente années durant, au milieu des guerres civiles, toujours soucieuse de préserver l'unité du royaume et de rétablir l'harmonie entre les Français malgré les rivalités religieuses. "Le seul homme de la famille", a-t-on dit d'elle. On ajoutera : "Une femme qui fut un roi."
Jean-François Solnon, professeur à l'université de Besançon, a notamment publié un Henri III, une Histoire de Versailles (tempus) et, dernièrement, un remarquable Turban et la Stambouline. L'Empire ottoman et l'Europe, XIVe-XXe siècle. -
Néanderthal, une autre humanité
Marylène Patou-Mathis
- Tempus/Perrin
- Tempus
- 23 Octobre 2008
- 9782262028442
Apparu il y a 350 000 ans, l'homme de Néandertal disparaît il y a 35 000 ans, supplanté par Cro-Magnon, notre ancêtre immédiat. Historienne majeure de la préhistoire, Marylène Patou-Mathis retrace ici l'aventure de Néanderthal, et offre le bilan de ce qu'on sait de cette espèce distincte de la nôtre, depuis son arrivée en Europe jusqu'à sa totale disparition, sujet aujourd'hui et plus que jamais très controversé.
L'homme de Neanderthal est un mal-aimé. Les savants du XIXe siècle, qui découvrirent ses restes, doutaient qu'il pût être notre ancêtre. Ceux du XXIe siècle s'interrogent encore sur les causes de sa mystérieuse disparition ou sur l'absence d'oeuvres d'art qui en ferait des hominidés de second rang... Leur mode de vie, en relation étroite avec la nature, était pourtant élaboré : grands chasseurs, ils fabriquaient les outils à la perfection, maîtrisaient le feu, enterraient leurs morts. Autant de gestes qui attestent d'une humanité qui ne fait aucun doute pour les scientifiques aujourd'hui. C'est cette aventure que relate avec talent Marylène Patou-Mathis.
Marylène Patou-Mathis, dont les travaux sur Neanderthal font référence depuis plus de vingt ans et qui est responsable de l'unité d'archéozoologie du département Préhistoire du Muséum national d'histoire naturelle (Paris), propose ici une synthèse très documentée et accessible à tous.
" Un puits de renseignements, une mine d'analyses et de déductions. "
Pour la science
" Neanderthal revu et corrigé. "
Le Nouvel Observateur
" Une science aussi sûre qu'avenante. "
La Croix -
Le règne de Victoria, l'un des plus longs de l'histoire (1837-1901), marqua l'apogée de l'Empire britannique et de la domination du Royaume-Uni, première puissance mondiale.
A 18 ans, lorsqu'elle devient reine, Victoria s'impose rapidement, malgré sa jeunesse et son manque d'expérience. Elle se montre tout de suite indépendante de sa mère et de l'amant de celle-ci. Elle règne seule, aimant les hommages, les fêtes et les bals. Contre l'avis de sa mère, elle épouse par amour un prince allemand (dont elle aura neuf enfants) qui impose cette rigueur dite " victorienne ", laquelle, derrière la façade, est soumise à bien des entorses. Victoria elle-même n'est pas à l'abri des allusions à des amitiés amoureuses qui défraient la chronique, tandis que la haute société qu'elle méprise s'encanaille sous ses yeux. Energique et autoritaire, respectant le régime parlementaire tout en ne manquant pas de manifester ses opinions et ses préférences, adorée de son peuple - du moins après la mort de son époux en 1861 -, dissimulant sous un masque austère des caprices, des élans, des passions, la reine Victoria a fortement contribué à l'aura de la monarchie.
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La première biographie de Margaret Thatcher en français. Un portrait magistral et tout en nuance de la « Dame de fer » au destin hors du commun.
Janvier 1979. L'Angleterre travailliste est paralysée par des grèves massives. L'électricité est souvent coupée et le chaos s'installe. Le 3 mai, Margaret Thatcher est élue avec un vigoureux programme conservateur et libéral. Onze ans plus tard, en novembre 1990, elle est renversée par son propre parti.
Son gouvernement, qui aura été le plus long du XXe siècle, bouleverse le Royaume-Uni : syndicats marginalisés, contrôle des changes aboli, économie privatisée, vieilles industries dévastées, croissance des services.
À l'étranger, que ce soit aux Malouines par la guerre, en Europe par le refus d'intégrer l'Union, ou dans le monde, l'Union Jack a retrouvé ses couleurs. Partout la « Dame de fer » impose sa volonté. À partir d'une documentation nourrie, Jean-Louis Thiériot réalise une biographie exemplaire, passant avec subtilité du portrait au contexte politique, économique et social de l'Angleterre de la dernière guerre à nos jours.
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Fille unique du célèbre Necker, Germaine de Staël, née en 1766, est élevée dans le respect des principes de l'Emile de Jean-Jacques Rousseau dont elle défendra fidèlement la mémoire. Elle côtoie très jeune, dans le salon de sa mère, les hommes les plus illustres de son temps auprès desquels elle développera une intelligence exceptionnelle : Marmontel, d'Alembert, Diderot, Grimm, Buffon. En 1786, elle épouse le baron de Staël-Holstein, ambassadeur de Suède à Paris et protestant comme elle. Elle en aura trois enfants mais s'en séparera en 1796. Lorsque éclate la Révolution, et alors que son père se réfugie dans son château de Coppet en Suisse, Mme de Staël défend dans son salon parisien les idées libérales, prenant le parti des monarchiens ou constitutionnels. Lors de la chute de la royauté, elle s'installe à Coppet. De 1794 à 1808, sa liaison orageuse avec Benjamin Constant, chef de file des libéraux, la fait entrer dans l'histoire, tout commesa farouche opposition à Napoléon dont elle a tenté d'être un moment l'égérie. Mais l'Empereur ne pouvait avoir que de la répugnance pour une femme s'occupant de politique, qui plus est s'étant rangée dans le camp des idéologues. Sommée par lui dès le début de l'Empire de « résider au moins à quarante lieues de Paris », elle se fixe à Coppet tout en entreprenant de nombreux voyages en Italie, qui lui inspirera Corinne, ou en Allemagne, d'où elle rapportera De l'Allemagne. Les allusions dont fourmille le livre déplaisent à Napoléon qui fait piloner l'ouvrage et lui intime l'ordre de ne plus quitter la Suisse. Passant outre, elle parcourt l'Europe en tout sens et, partout, travaille à la coalition contre l'Empire. Son livre le plus célèbre, Considérations sur les principaux événements de la Révolution française, sera publié à titre posthume. Avec la sûreté de jugement et l'érudition qu'on lui connaît, l'auteur trace le portrait exhaustif d'une femme à la sensibilité rare, passionnée, ombrageuse, exigeante et tourmentée, disant d'elle-même : « Je suis une personne avec laquelleet sans laquelle on ne peut vivre. » Mme de Staël incarne avec Chateaubriand l'un des deux tempéraments d'écrivains les plus personnels du siècle. Digne héritière du siècle des Lumières, elle fut la première à donner au mot romantisme sa signification nouvelle. Par la hardiesse de sa pensée, par son esprit d'indépendance, Mme de Staël, à deux siècles de distance, semble étonnamment moderne, et son génie singulier plus brillant encore qu'il ne paraissait à ses contemporains.
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Chevaleresses ; une chevalerie au féminin
Sophie Brouquet
- Perrin
- Pour L'histoire
- 10 Octobre 2013
- 9782262036416
Les femmes, paraît-il, seraient partout et toujours porteuses d'un pacifisme marqué par une sainte horreur de la violence, tandis que la guerre serait une activité exclusivement masculine. Ce stéréotype a masqué, dans l'histoire du Moyen Âge, la présence de combattantes conscientes et actives. L'enquête débute avec l'apparition des premières cavalières de l'âge féodal et leur participation aux croisades, et se clôt avec la figure de Jeanne d'Arc, à la fois réelle et idéale. Des femmes, aristocrates pour l'essentiel, partagèrent l'idéal chevaleresque de l'époque, organisèrent des tournois, furent intégrées dans les ordres militaires de chevalerie. Dans la littérature, les chevaleresses prennent la forme de « belles guerrières », les Neuf Preuses de la légende. Ces guerrières de fantaisie trouvent un écho dans les authentiques exploits de certaines dames à qui les hommes n'ont guère à remontrer. Ainsi le Moyen Âge n'a pas été aussi « mâle » qu'on l'a pensé.
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Marie-Thérèse-Charlotte de France (1778-1851), la fille de Louis XVI et de Marie-Antoinette, demeure un personnage mal connu. Souvent citée sous le surnom de Madame Royale, voire de « Mousseline », le petit nom donné par sa mère Marie Antoinette, elle était plutôt, pour ses contemporains, « l´Orpheline du Temple », le lieu d´emprisonnement de la famille royale après la chute de la monarchie en 1792. Marie-Thérèse est la seule de la famille à en sortir vivante, en 1795. Elle sort de cette épreuve meurtrie à jamais, mais auréolée d´une légitimité dynastique et politique hors norme pour une princesse française, exclue du trône par la loi salique. Elle devient, parce qu´elle a partagé les souffrances de ses parents considérés comme des martyrs par les royalistes, une héroïne romanesque et un objet de culte pour l´ensemble des partisans de la royauté. De la même façon, son oncle Louis XVIII, qu´elle rejoint en exil et qui remonte sur le trône de France en 1814, fait d´elle le coeur de l´idéologie royale de la Restauration. Fille de France, Dauphine de France par son mariage avec son cousin germain le duc d´Angoulême, elle défend tout au long de sa vie, avec intransigeance, ses conceptions d´une monarchie traditionnelle ancrée dans la religion. Aux yeux des royalistes, elle en est arrivée à incarner, jusqu´à sa mort en Autriche en 1851, la royauté française à son crépuscule. Napoléon saluera en elle "le seul homme de la famille".
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Les femmes ont-elles eu une influence essentielle sur les moeurs et la politique de la Rome antique ?
Oui, quand on découvre Messaline et Agrippine jouer à la fois du poignard, du poison et de l'exil pour asseoir leur puissance.
Oui, quand on voit la seconde pratiquer l'inceste avec son fils Néron afin d'assurer son emprise sur lui, et la première collectionner les amants pour détruire la réputation de son époux, l'empereur Claude.
Oui, quand tant de femmes, dans la Rome royale ou républicaine, par une volonté de fer, parviennent àélever leurs enfants au sommet de l'Etat.
D'autres, certes, montreront aux hommes l'exemple de la vertu, comme l'impératrice Hélène, mère de Constantin. Mais plus généralement, les femmes, lorsqu'elles s'emparent du pouvoir à Rome, transforment les palais impériaux en antichambres de meurtres innombrables, en lupanars où coule le sang, règnent le stupre et une débauche sans frein. Une forme de féminisme, tantôt exemplaire ? incarnée par Cornélie ou Octavie ?, tantôt intransigeante, à l'image de Livie, est née à Rome : beaucoup s'en inspireront par la suite.
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Née à Paris en 1893, petite fille du général Morris, le conquérant de l'Algérie, et d'une Juive de Constantine par son père, d'une grande famille levantine, par sa mère, Violette Morris s'est d'abord illustrée sur le Front comme estafette puis comme une sportive de haut niveau : boxe, lancer du poids, javelot, natation, football féminin, vélo, moto et course automobile. Mais ses " excentricités " ne plaisent pas à tout le monde. Non seulement elle aime les femmes, mais s'habille en homme et se fait couper les seins. En 1930, elle perd son procès contre la Fédération Féminine Sportive de France qui lui a retiré sa licence sous prétexte qu'elle donne un mauvais exemple aux jeunes filles.
Puis les événements violents s'accélèrent. En 1937, elle tue un homme sur sa péniche avec une arme à feu. Acquittée pour légitime défense, elle n'en devient pas moins une femme dangereuse... image qu'elle authentifie en fréquentant les milieux collaborationnistes et Allemands sous l'Occupation. Elle dirige un garage réquisitionné par la Luftwaffe, devient le chauffeur du secrétaire général du gouvernement puis fait du marché noir en Normandie et sera accusée d'être agent de la Gestapo... avant d'être exécutée par la Résistance en 1944. Une enquête minutieuse dans les archives des services secrets de la France libre, de la police, des procès en cour de justice de la Libération, et auprès des témoins en Normandie invite à rouvrir le dossier noir de celle qui était surnommée "la hyène de la Gestapo".
Grand format 23.50 €Indisponible
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Madame de maintenon (1635-1719) ou le prix de la reputation
Desprat Jean-Paul
- Perrin
- 7 Janvier 2010
- 9782262032029
Mme de Maintenon, c'est d'abord une destinée exceptionnelle : cette petite-fille du poète Agrippa d'Aubigné naît dans la cour d'une prison, épouse à 17 ans le poète Scarron et devient l'hôtesse du plus brillant salon littéraire de Paris.
Cela lui ouvre - une fois devenue veuve en 1660 - les portes de Versailles, où elle sera chargée de l'éducation des princes bâtards ; puis l'attention du roi, et enfin son coeur puisqu'elle l'épouse secrètement en 1683. Mme de Maintenon, c'est aussi un caractère complexe et contradictoire où se mêlent l'ambition, l'autorité, la dévotion, le goût du pouvoir et de l'éducation, la " tendresse et la sécheresse " qu'analyse en elle Fénelon.
Mme de Maintenon, c'est encore une femme engagée dans le mouvement des Précieuses. Le combat qu'elle mène notamment dans l'oeuvre de Saint-Cyr offre aux jeunes filles de cette institution un accès à l'empire de la raison si longtemps refusé par les hommes. Femme sans appui, elle sait que le prix à payer est celui d'une réputation intacte et pratiquement d'un renoncement à l'amour. Or, Mme de Maintenon " ne met point de bornes à ses désirs ".
Elle veut tout à la fois : la gloire, le salut chrétien et l'amour. D'où des échecs cinglants qu'elle masque en reconstruisant son personnage pour les générations futures. " Je suis née franche, il m'a fallu dissimuler... " Pour la postérité, " elle s'est peinte de dos ". Ce livre est écrit " en face d'elle ".
Grand format 24.50 €Indisponible
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" Elevez-nous des croyantes et non des raisonneuses.
La faiblesse du cerveau des femmes, la mobilité de leurs idées, leur destinée dans l'ordre social [...], tout cela ne peut s'obtenir que par la Religion ", disait Napoléon Ier. Fondée par l'Empereur pour veiller à l'éducation des orphelines de guerre, former des épouses modèles et modestes qui garantiraient la stabilité de l'Etat en transmettant ses valeurs aux générations montantes, la Légion d'honneur connaît très vite un immense succès.
Mais Saint-Denis, Ecouen, Les Loges, réunis sous un même vocable, deviendront sous l'impulsion de leurs directrices, trois maisons fort différentes. A l'aide de dossiers d'élèves retrouvés dans les archives, Rebecca Rogers raconte le fonctionnement de ces établissements. De quelle manière cherchait-on à façonner les petites filles modèles ? Quels étaient leur héritage social et leur itinéraire scolaire ? Le journal intime d'une jeune pensionnaire au XIXe siècle apporte un témoignage vivant sur la place de l'individu dans cette communauté fermée au monde extérieur.