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Éditeurs
Gallimard
64 produits trouvés
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Pour le droit de vote dès la naissance
Clémentine Beauvais
- Gallimard
- Tracts
- 5 Septembre 2024
- 9782073102331
«Être un enfant, c'est déjà une forme d'expertise sur le monde.» Dans la file d'attente d'un bureau de vote, un enfant de six ans s'apprête à glisser, comme tout le monde, son bulletin dans l'urne. Si cette idée suscite l'hilarité chez la plupart des adultes, c'est que les enfants sont universellement jugés incapables de participer à ce rituel qui scelle le pacte démocratique. Que se passerait-il, pourtant, si l'on remettait en question ce préjugé ? Le droit de vote dès la naissance, réforme juste et nécessaire de la démocratie, sera l'occasion d'une réflexion collective, réjouissante et populaire, sur la compétence électorale, l'expertise politique, l'éducation civique et les affinités humaines au-delà des catégories d'âge.
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Ci-gît l'amer : guérir du ressentiment
Cynthia Fleury
- Gallimard
- Blanche
- 1 Octobre 2020
- 9782072858550
La philosophie politique et la psychanalyse ont en partage un problème essentiel à la vie des hommes et des sociétés, ce mécontentement sourd qui gangrène leur existence. Certes, l'objet de l'analyse reste la quête des origines, la compréhension de l'être intime, de ses manquements, de ses troubles et de ses désirs. Seulement il existe ce moment où savoir ne suffit pas à guérir, à calmer, à apaiser. Pour cela, il faut dépasser la peine, la colère, le deuil, le renoncement et, de façon plus exemplaire, le ressentiment, cette amertume qui peut avoir notre peau alors même que nous pourrions découvrir son goût subtil et libérateur.L'aventure démocratique propose elle aussi la confrontation avec la rumination victimaire. La question du bon gouvernement peut s'effacer devant celle-ci : que faire, à quelque niveau que ce soit, institutionnel ou non, pour que cette entité démocratique sache endiguer la pulsion ressentimiste, la seule à pouvoir menacer sa durabilité ? Nous voilà, individus et État de droit, devant un même défi : diagnostiquer le ressentiment, sa force sombre, et résister à la tentation d'en faire le moteur des histoires individuelles et collectives.
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160 000 enfants : Violences sexuelles et déni social
Edouard Durand
- Gallimard
- Tracts
- 8 Février 2024
- 9782073071927
«Le corps des enfants, le corps des femmes, négociables ou non négociables ?» Édouard Durand Le constat est effroyable, appuyé désormais sur d'innombrables témoignages : 160000 enfants sont sexuellement violentés chaque année en France... Elles sont là, à nos côtés, sous nos yeux, ces victimes, s'ajoutant à la foule des traumatisés d'un passé qui ne passe pas. Quel crédit la société porte-t-elle à ces voix de souffrance, lorsqu'elles ont osé se faire entendre ? Le juge Édouard Durand, qui a dirigé les travaux de la Ciivise pendant trois ans avant de s'en voir retirer la charge, a observé les mécanismes de déni encore à l'oeuvre dans la société. Il livre ici ses conclusions personnelles. Si, comme on l'entend encore trop souvent, «tout le monde savait», c'est que personne au fond ne voulait que ça se sache ; on préférerait que les victimes ne soient pas des victimes et que les criminels n'aient agressé personne. Mais entre l'impunité et la justice, il faut choisir. La parole des victimes doit être entendue sans arrière-pensée ; c'est là que tout commence, le premier geste non négociable de la protection de l'enfance. On ne pourrait aujourd'hui s'y soustraire sans créer un immense malaise.
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Préférence nationale : Leçon d'histoire à l'usage des contemporains
Gérard Noiriel
- Gallimard
- Tracts
- 14 Mars 2024
- 9782073074829
La loi «Asile et immigration», votée le 19 décembre 2023 et en partie censurée par le Conseil constitutionnel, a placé au centre du débat une nouvelle polémique sur la «préférence nationale» - et rappelé que la majorité de nos concitoyens pensent qu'il est normal que celles et ceux qu'ils ont élus défendent en priorité leurs intérêts. Le «problème» de l'immigration s'est imposé dès les débuts de la IIIe République et il a ressurgi à chaque fois que notre société a été en crise. L'histoire montre que la fuite en avant dans une politique de plus en plus répressive à l'égard des migrants, menée au nom de la «préférence nationale», met en péril à la fois les valeurs humanistes de notre République et les principes démocratiques de l'État de droit. Après avoir mis en lumière ces leçons de l'histoire, Gérard Noiriel propose quelques pistes pour s'opposer plus efficacement au risque de dérive xénophobe du corps social.
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Les désillusions de la démocratie
Dominique Schnapper
- Gallimard
- Connaissances
- 30 Mai 2024
- 9782073070692
Les démocraties sont menacées dans leur existence par la guerre que mène Vladimir Poutine en Ukraine, soutenu par les gouvernements de la Chine, de la Corée du Nord, de l'Iran, de l'Inde et de la Turquie, unis par une commune détestation de l'Occident, c'est-à-dire de la démocratie, et par la volonté de détruire celle-ci. Les démocraties trouveront-elles en elles-mêmes la volonté de se défendre ? Ne sont-elles pas fragilisées par leur propre dynamique ? La critique interne de la démocratie est aussi vieille que la démocratie elle-même. Sa légitimité ne repose ni sur la tradition, ni sur la nature, ni sur une référence transcendantale, mais sur les pratiques de ses membres. Ceux-ci s'interrogent sur les écarts qu'ils observent entre les réalités sociales et les principes affichés. Inévitablement, ils jugent la démocratie, au nom de ses propres valeurs, comme pas assez démocratique ou comme trop démocratique. L'idéal de citoyens libres et égaux traitant rationnellement des affaires communes n'est jamais et ne peut jamais être pleinement réalisé. Et l'aspiration à la liberté et à l'égalité risque en permanence d'être dévoyée par le refus des limites et du contrôle. On peut craindre que les démocraties ne soient à ce double titre menacées de délitement. Cette interrogation inquiète sur les insuffisances et les excès possibles de la démocratie «extrême» ne date pas du XXI? siècle mais, dans le monde d'aujourd'hui, elle se pose avec une acuité particulière.
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La nuit ukrainienne : Une histoire intime de la révolution
Marci Shore
- Gallimard
- La Suite Des Temps
- 12 Septembre 2024
- 9782073069856
Historienne américaine spécialiste de la mémoire du XX&ssup ;iècle en Europe de l'Est, Marci Shore raconte le destin de l'Ukraine depuis les empires des Habsbourg et russe, en passant par les deux guerres mondiales, l'époque sovietique, jusqu'au point culminant qu'est la révolution de Maïdan de 2013- 2014, à laquelle succédera la première invasion russe, prélude à la guerre à grande échelle d-aujourd'hui. L'originalité de cet ouvrage - initialement paru aux Yale University Press fin 2017 et dont l'actualité renouvelée depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022 nous vaut un nouvel avant-propos - vient de ce récit suivant le fil des différents témoins, acteurs de cette révolution : bilingues, multilingues, russophones, ukrainophones, Polonais, catholiques, orthodoxes, juifs, dont le principal, Jurko Prokhasko, est un uniate de Galicie, patriote ukrainien à la fois dénué de nationalisme exclusif et tourné vers l'Europe et les valeurs libérales. Marci Shore écoute les Ukrainiens en temps de révolution et de guerre, et montre une Ukraine diverse, intéressante, et éprise de liberté.
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Soyons tous des féministes
Chimamanda Ngozi Adichie
- Gallimard
- Hors Serie Litterature
- 3 Mars 2022
- 9782072988981
Dans cet essai devenu culte, adapté d'une conférence TED qui a fait le tour du monde, la romancière Chimamanda Ngozi Adichie explore de manière unique, intime et profondément vivante la définition du féminisme de nos jours. Entre colère et espoir, elle puise dans ses expériences vécues tout autant que dans les réalités du monde actuel, pour nous dévoiler un remarquable regard sur ce qu'être une femme aujourd'hui implique et signifie. C'est aussi son cri du coeur qui résonne ici pour bâtir «un monde où les hommes et les femmes seront plus heureux et plus honnêtes envers eux-mêmes». Un monde où nous serons tous des féministes.
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Les Voix de l'enfance : Oeuvres choisies
Françoise Dolto
- Gallimard
- Quarto
- 19 Octobre 2023
- 9782072934124
Les enfances, y compris la sienne, sont au coeur de l'oeuvre si ample de Françoise Dolto. Née en 1908 dans une famille de la grande bourgeoisie parisienne, la petite «Vava» semble avoir un destin tout tracé. On la voudrait rangée, elle dérange. Personne pour répondre à ses questions pressantes. À huit ans, elle déclare : «Je serai médecin d'éducation.» Bientôt la violence de la guerre, les deuils, la mort de sa soeur aînée ravagent l'équilibre familial. Rejetée par sa mère, Françoise réussit néanmoins à imposer son choix et s'engage dans des études de médecine. En deuxième année, elle s'effondre, une psychanalyse scellera son destin. En 1939, elle soutient sa thèse, Psychanalyse et pédiatrie, seize cas minutieusement observés et accompagnés de dessins, qui contient déjà en germe son oeuvre future. Pour elle, tout est langage, et ce depuis la vie prénatale. Jacques Lacan est impressionné par son aptitude à approcher la névrose et la psychose infantiles. Théorie et pratique, chez Françoise Dolto, vont de pair, l'une nourrissant l'autre : Le Cas Dominique en est la parfaite illustration. Elle ne cessera jamais de partager ses découvertes inaugurales avec son public favori : pédiatres, psychiatres, psychologues, parents et professionnels de l'éducation. Ses écrits répondent à une nécessité personnelle qui lui permet d'élaborer ses concepts fondamentaux, dont l'image inconsciente du corps sera le point d'orgue. Parallèlement, toujours poussée par un souci de prévention, elle accepte une émission de radio grand public. Son «parler vrai», le grain de sa voix, le charme unique de ses mots font merveille. Elle est ce médecin d'éducation qu'elle rêvait d'être. Elle a changé à jamais le regard que l'on portait sur l'enfance. Dans cette édition sont réunis les textes d'une pensée toujours vivante, en prise avec l'actualité la plus brûlante. Martine Bacherich, psychanalyste et auteure, en offre un éclairage sensible et inspiré.
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Les origines du totalitarisme ; Eichmann à Jérusalem
Hannah Arendt
- Gallimard
- Quarto
- 29 Mai 2002
- 9782070758043
Dispersé jusqu'à présent en trois volumes, Les origines du totalitarisme retrouve son unité dans la réunion des trois parties qui le constituent. L'ensemble est accompagné d'un dossier critique qui donne à la fois des textes inédits préparatoires ou complémentaires aux Origines, comme «La révolution hongroise», un débat avec Eric Voegelin, des extraits de correspondances avec Blumenfeld et Jaspers.Pour Eichmann à Jérusalem, rapport sur la banalité du mal, des correspondances avec Jaspers, Blücher, Mary McCarthy, Scholem éclairent l'arrière-plan de l'écriture de l'ouvrage et la violente polémique qu'il a suscitée.
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De Révolution en République ; les chemins de la France
Mona Ozouf
- Gallimard
- Quarto
- 5 Février 2015
- 9782070145614
«Qui s'intéresse à la Révolution française rencontre toujours, peu ou prou, l'ivresse que procure l'idée, ou l'espérance, d'une société régénérée et d'un homme neuf. Mais c'est pour découvrir l'ingéniosité mise par les hommes à résister à la refonte autoritaire de leurs vies. La Révolution, qui a fendu en deux l'histoire nationale, réserve le même sort à ses historiens. Fille de la Révolution, la République hérite de cette ambivalence. Tout ce Quarto raconte comment elle a dû composer avec les particularités religieuses, régionales et sociales, renoncer au modèle républicain pur, apporter des correctifs à l'esprit d'uniformité. Elle n'a pu se pérenniser en France qu'en se prêtant à ces accomodements. Aujourd'hui, la France que dessine ce livre semble se dérober à nos yeux. L'idée révolutionnaire a cessé de déterminer nos choix et nos affrontements. Et perdant ses ennemis, la République a perdu la ferveur militante que lui donnaient leurs anathèmes. L'école, hier dépositaire de l'identité nationale, est aujourd'hui l'objet d'un profond désarroi. Toutefois, il arrive à l'histoire de réanimer des enjeux engourdis, et l'apparition de menaces inédites peut redonner de l'éclat à des idées qui semblaient avoir perdu leur force inspiratrice. Et comme nous avons appris à quel point nos héritages conditionnent notre liberté, il n'est pas inutile de remettre nos pas dans les chemins buissonniers que, de Révolution en République, les Français ont dû emprunter.» Mona Ozouf.
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La Saint-Barthélemy ; les mystères d'un crime d'Etat (24 août 1572)
Arlette Jouanna
- Gallimard
- 11 Octobre 2007
- 9782070771028
Le 18 août 1572, Paris célèbre avec faste le mariage de Marguerite de Valois et d'Henri de Navarre, événement qui doit sceller la réconciliation entre catholiques et protestants. Six jours plus tard, les chefs huguenots sont exécutés sur ordre du Conseil royal. Puis des bandes catholiques massacrent par milliers «ceux de la religion» - hommes, femmes, vieillards, nourrissons... Comment est-on passé de la concorde retrouvée à une telle explosion de violence ? Comment une «exécution préventive» de quelques capitaines a-t-elle pu dégénérer en carnage généralisé ? Quel rôle ont joué le roi, la reine mère, les Guises, le très catholique roi d'Espagne ? De ces vieilles énigmes, Arlette Jouanna propose une nouvelle lecture. La Saint-Barthélemy n'est l'oeuvre ni des supposées machinations de Catherine de Médicis, ni d'un complot espagnol et encore moins d'une volonté royale d'éradiquer la religion réformée. Charles IX, estimant sa souveraineté en péril, répond à une situation d'exception par une justice d'exception. Mais en se résignant à ce remède extrême, il installe, sans en faire la théorie, une logique de raison d'État. Cette tragédie, vécue comme une rupture inouïe, suscite une réflexion foisonnante sur les fondements du pouvoir, les limites de l'autorité, la légitimité de la désobéissance ; sur le danger aussi que font courir les divisions religieuses aux traditions du royaume. Mais cet effort de restauration politique va se heurter à la sur-sacralisation du roi, qui ouvre la voie à l'absolutisme des Bourbons.
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Les vies politiques auxquelles ces essais sont consacrés n'ont en commun que l'époque au cours de laquelle elles se sont déroulées. Ainsi, Martin Heidegger, Karl Jaspers, Hermann Broch, Walter Benjamin, Bertolt Brecht, Rosa Luxemburg et Jean XXIII, par exemple, ont tous vécu ce que l'un d'eux, Brecht, appela de «sombres temps».L'objectif principal de ce livre n'est cependant pas de dénoncer un mal d'époque mais de réfléchir un peu de «la lumière incertaine, vacillante et souvent faible que des hommes et des femmes, dans leur vie et leur oeuvre, font briller dans presque n'importe quelles circonstances».S'il s'agit bien ici de biographies, c'est donc au sens fort ; entendons : des histoires singulières où la suite des «événements» compte moins que la manière d'être au monde qui s'y manifeste. Ces différents styles d'être que l'auteur parvient à identifier et à restituer dans ce livre inclassable (car irréductible aux domaines de la philosophie politique ou de la critique littéraire) permettent de reconnaître en ces onze vies politiques autant de destins individuels.
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«Il y a déjà un certain temps que je cherche à découvrir l'origine de deux attitudes, connues depuis toujours : l'envie et la gratitude.
Je suis arrivée à la conclusion que l'envie était le facteur le plus actif pour saper, à leur base même, l'amour et la gratitude, dans la mesure où elle s'attaquait à la plus archaïque de toutes les relations humaines : la relation à la mère», écrit Melanie Klein. Au-delà de la seule expérience clinique, elle s'attache à une interprétation de Si j'étais vous, le roman de Julien Green, à une réflexion sur L'Orestie d'Eschyle, centrée sur le matricide, et à une analyse du sentiment de solitude. -
Au cours des années 1915-1917 Freud prononce à l'Université de Vienne vingt-huit conférences destinées à un public «profane» afin d'introduire ses auditeurs à la «jeune science» qu'est la psychanalyse. Il y déploie un rare talent de pédagogue, avançant pas à pas, anticipant les objections (les contradicteurs d'hier sont encore ceux d'aujourd'hui), recourant à des images concrètes qui rendent les développements théoriques plus accessibles. Sa démarche est progressive. Elle n'est pas celle d'un maître d'école, soucieux d'endoctriner. Elle est celle d'un éveilleur. Les Conférences d'introduction, qui connurent à travers le monde un immense succès, paraissent souffrir aujourd'hui d'un relatif discrédit : «Élémentaire, bon pour les lycéens !» prétendent ceux qui croient tout connaître de la psychanalyse. Rien de plus faux. N'est-il pas nécessaire à chacun - psychanalystes inclus - d'être encore et encore introduit à la psychanalyse, bref de demeurer «profane» face à une terre étrangère que personne ne saurait s'approprier ? Cette traduction nouvelle, qui s'imposait, invite à lire Freud pour la première fois. Mieux encore : à entendre sa voix.
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« J'ai réuni dans ce livre des articles que, pendant quarante ans, j'ai donnés au Nouvel Observateur. C'est une actualité littéraire fantasque qui les a souvent inspirés et les figures imposées du journal qui en ont dicté la forme : une brocante où le hasard semble avoir plus à dire que la nécessité. Et pourtant, cette promenade buissonnière à travers les livres dessine peu à peu un itinéraire familier. On trouvera ici les aveux du roman, les mots des femmes, l'ombre portée de la Révolution sur les passions françaises et un tableau de la France et des Français où l'on voit une diversité obstinée tenir tête à la souveraine unité de la nation. Ces rencontres d'occasion avec les oeuvres et les figures du passé me renvoient donc à mes goûts et à mes attaches. Je n'ai pas de peine à retrouver en elles des voix amicales et des présences consolantes. J'y vois aussi surgir l'événement intempestif, la rencontre inattendue, la surprise des sentiments. La littérature et l'histoire, sur la chaine usée des destinées humaines, n'ont jamais fini de broder les motifs de la complexité humaine. Telle est la cause des livres ». (Mona Ozouf)
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Un espace inobjectif ; entre les paroles et les images
Annie Le Brun
- Gallimard
- Art Et Artistes
- 21 Novembre 2019
- 9782072843433
«Je devais avoir six ou sept ans, quand on me rapporta d'Angleterre La Belle au bois dormant en pop-up. Ouvrant ce livre, je vis soudain éclore un monde entre mes deux mains. Un monde léger, profond, un monde bleu profond. Je ne désirai qu'y pénétrer. Je n'en suis jamais vraiment revenue. Depuis lors, j'ai gardé la certitude que la pensée a au moins trois dimensions, déployant cet espace, où les mots et les images n'en finissent jamais de se rencontrer. Avec le recul, je me suis rendu compte que je n'ai jamais rien cherché d'autre que cet espace intermédiaire, où vient prendre forme tout ce qui nous importe. Espace ni subjectif, espace ni objectif, espace inobjectif. Notre chance est qu'il revient à certains artistes de jouer leur vie à ce jeu et de nous révéler alors le lointain qui nous habite. J'en aurais guetté toutes les approches, singulières ou plurielles. Ce recueil est le carrefour de leurs étranges mouvances. Il y va du déploiement de toute pensée, trouvant sa forme dans l'espace qu'elle fait soudain vivre. Rien n'est aujourd'hui plus menacé que cet espace paradoxal. Jusqu'à quand les contes nous seront-ils garants, comme La Belle au bois dormant l'aura été pour moi, que le grand maître de jeu continue d'être le désir en quête de lui-même?»Annie Le Brun.
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L'amazone et la cuisinière ; anthropologie de la division sexuelle du travail
Alain Testart
- Gallimard
- Bibliotheque Des Sciences Humaines
- 30 Janvier 2014
- 9782070143412
Pourquoi, dans toutes les cultures, les femmes ont-elles été exclues de la chasse? Pourquoi n'ont-elles pu ni monter à bord des navires ni être soldat? Pourquoi leur a-t-on plutôt assigné les tâches de cueillir, de filer, de tisser, de tanner? Qu'est-ce qui expliquerait qu'il existe des façons masculines et des façons féminines de couper, de creuser et de travailler la terre?
Dans cet essai qui conjugue audace intellectuelle et rigueur scientifique, Alain Testart montre que ce sont les croyances qui expliquent la différenciation des activités masculines et féminines et fait remonter leur origine à la lointaine préhistoire. Ces croyances, même tacites et irrationnelles, ont des effets puissants sur la réalité et obéissent à une logique cachée : celle du sang périodique des femmes, perçu comme une grave perturbation qui affecte l'intérieur de leur corps et les exclut de tâches particulières.
Même si cette répartition traditionnelle des activités sera bientôt une chose du passé, elle ne laisse pas d'étonner par sa constance, sa quasi-universalité jusque dans les temps présents. Dans cet essai, Alain Testart nous entraîne pas à pas dans une réflexion d'une grande nouveauté sur le rôle du sang dans les représentations sociales et la constitution du genre.
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« Il fut un temps où j'avais le sentiment d'avoir saisi l'être de Lacan de l'intérieur. D'avoir comme une aperception de son rapport au monde, un accès mystérieux au lieu intime d'où émanait sa relation aux êtres et aux choses, à lui-même aussi. C'était comme si je m'étais glissée en lui.Ce sentiment de le saisir de l'intérieur allait de pair avec l'impression d'être comprise au sens d'être toute entière incluse dans une sienne compréhension, dont l'étendue me dépassait. Son esprit - sa largeur, sa profondeur -, son univers mental, englobaient le mien comme une sphère en contiendrait une plus petite. J'ai découvert une idée semblable dans la lettre où Madame Teste parle de son mari. Comme elle, je me sentais transparente pour Lacan, convaincue qu'il avait de moi un savoir absolu. N'avoir rien à dissimuler, nul mystère à préserver, me donnait avec lui une totale liberté, mais pas seulement. Une part essentielle de mon être lui était remise, il en avait la garde, j'en étais déchargée. J'ai vécu à ses côtés pendant des années dans cette légèreté. »
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L'identité n'est ni une notion molle, signifiant tout et n'importe quoi ni, à l'opposé, une réalité substantielle qu'il suffirait d'observer. S'appuyant sur la compilation de nombreux travaux produits dans différents domaines (anthropologie, sociologie, psychologie sociale, psychanalyse, histoire), cet ouvrage de synthèse montre qu'il s'agit d'une expérience à la fois importante et dûment structurée, ainsi que d'une notion parfaitement utilisable. Mais il faut pour cela s'abstenir de réduire la question de l'identité à un camp politique, ou à la seule dimension de l'identité nationale, ou encore à une conception essentialiste et unidimensionnelle : ce pourquoi la meilleure façon de comprendre l'identité est d'en passer par ce qu'elle n'est pas. Au terme d'une telle analyse, la notion d'identité apparaît comme non seulement compréhensible mais utile, en tant qu'elle permet de mettre en évidence les conditions d'une cohérence de soi dans les différents régimes d'existence, du plus individuel au plus collectif.
144 pages, sous couverture illustrée, 118 x 185 mm
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Le phénomène «trans» est en expansion. En nombre croissant, des enfants et des adolescents expriment ce qui était naguère inexprimable, inaudible, insensé:la conviction d'être nés dans le mauvais corps. À la surprise des praticiens, les filles sont à présent majoritaires dans la demande de transition.Ce sont les tenants et aboutissants de ce phénomène émergent qu'interroge Claude Habib. Elle ne prétend pas en donner une interprétation, elle s'efforce d'en circonscrire le mystère, en examinant, sans polémique ni complaisance, les innombrables questions, tant théoriques que pratiques, qu'il soulève. Comment l'identité de genre est-elle devenue une affaire de choix personnel? À quelle source rapporter le projet de se recréer qui supplante, chez beaucoup de jeunes, l'acceptation du donné? Pourquoi la difficulté de supporter la condition sexuée, autrefois invisible, surgit-elle au grand jour? Peut-on reconnaître à des enfants la capacité de juger de leur futur destin social? Faut-il autoriser la participation des transgenres aux compétitions sportives féminines?Une question et des questions qui n'ont pas fini de nourrir le débat public et d'alimenter la réflexion.
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Voici le premier livre de l'auteur de L'effort pour rendre l'autre fou. Harold Searles était alors un jeune psychiatre psychanalyste traitant des malades mentaux à Chesnut Lodge et déjà, comme il le fut toujours, totalement engagé dans son travail thérapeutique. C'est pendant cette période que prit corps l'interrogation qui anime tout le livre : comment s'acquiert et comment se perd le sentiment d'identité personnelle, et d'abord celui d'être un être humain ? Pour nous assurer de notre humanité, nous n'avons que trop tendance à définir tout ce qui n'est pas nous en termes purement négatifs : nous en faisons du «non humain». Nous y englobons la nature, les animaux et parfois même nos semblables. Or, singulièrement chez les psychotiques, dont le sentiment d'identité est fragile, toujours menacé, cette bipartition ne tient plus. À l'angoisse panique de devenir non humain - une machine par exemple - répond leur désir de le devenir, de s'identifier à un paysage, à un arbre, à un chien...
Nul mieux que Searles ne sait rendre sensibles la proximité et l'étrangeté de la folie, ce que le délire porte à la fois de souffrance et de vérité.
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Plaidoyer pour une certaine anormalité
Joyce Mcdougall
- Gallimard
- Connaissance De L'inconscient
- 17 Mai 1978
- 9782070299447
A ceux, aujourd'hui nombreux, qui ne voient dans la psychanalyse que la forme moderne de l'effort pour " normaliser " toute expression déviante.
Ce livre apporte une double réponse. d'une part, il existe une " suradaptation " à la réalité dont seule l'expérience analytique révèle la misère psychique sous-jacente. d'autre part, les " déviations " les plus aberrantes témoignent. quand on parvient à en reconstruire le scénario inconscient, d'une créativité remarquable. s'il est rare d'entendre des psychanalystes plaider pour une certaine anormalité.
C'est qu'il est rare aussi d'en rencontrer qui consentent à mettre en question, au-delà même de leur savoir et de leur méthode, leur identité d'analyste. or c'est aux " cas " qui ébranlent celle-ci que s'intéresse plus particulièrement joyce mcdougall : les patients qui, pour être différents du " bon névrosé classique", sont trop rapidement étiquetés comme caractériels, pervers, narcissiques, psychosomatiques.
En fait, pour peu qu'on sache aller au-devant de leur souffrance, ils portent l'analyste aux limites de l'analysable, du représentable, du narrable. c'est sur ce terrain, oú il faut sans cesse inventer pour comprendre, que nous conduit l'auteur, avec une exceptionnelle liberté de pensée et de style.
Grand format 23.50 €Indisponible
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Éros aux mille et un visages : La sexualité humaine en quête de solutions
Joyce Mcdougall
- Gallimard
- 24 Septembre 1996
- 9782070745791
Nos vies seraient assurément plus simples - mais aussi plus pauvres - si notre sexualité était comme chez l'animal réductible à un instinct préformé qui connaît son objet, sa finalité, ses modes de satisfaction. Comme nous serions plus assurés si notre sexe anatomique garantissait notre identité sexuelle. Or le polymorphisme et la persistance de la sexualité infantile antérieure à la maturation des organes génitaux, la bisexualité psychique, les conflits d'identification, l'existence de cet énigmatique X nommé libido, capable de migrer là où on l'attend le moins, compliquent sérieusement le tableau. Éros ne nous laisse pas en paix, au point que Joyce McDougall peut ouvrir son livre avec cette affirmation : «La sexualité humaine est essentiellement traumatique.» Ce sont les multiples visages d'Éros que l'auteur scrute avec le talent qu'on lui connaît, renouvelant, entre autres, au cours de son exploration, nos vues sur la féminité et l'homosexualité féminine, sur les perversions et l'addiction, ou encore sur les diverses formes des éclosions psychosomatiques. L'étendue et la fraîcheur de l'expérience clinique, ici largement convoquée, font du lecteur un compagnon de ce que Joyce McDougall aime appeler le «voyage psychanalytique.»
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Correspondance / Journal d'une année (1912-1913) : (1912-1936)
Lou Andreas-Salomé, Sigmund Freud
- Gallimard
- 9 Décembre 1970
- 9782070270033
Cette Correspondance commence avec l'arrivée à Vienne, en 1912, de Lou Andreas-Salomé, venue s'initier à la psychanalyse ; elle se poursuit pendant un quart de siècle, jusqu'à sa mort. On trouvera, avec cette correspondance, le Journal qu'a tenu Lou pendant l'année décisive où la rencontre avec Freud fait tourner son destin. Ce document, réfracté par une sensibilité extraordinairement réceptive et marqué de la présence de Rilke, est aussi un précieux témoignage sur un moment capital de l'histoire de la psychanalyse ; pour la première fois, nous pénétrons dans le cercle de Freud. Le Journal - un cahier de cuir rouge - commence par ces mots d'écolière : «Aujourd'hui, ouverture des cours de Freud.» Mais cette écolière de cinquante ans, avide de se «consacrer, dans tous les sens du mot, à la cause», et qui a le privilège d'assister aux fameuses réunions du mercredi, se révèle vite, comme le lui dit Freud, non sans humour, une «compreneuse» par excellence. Chaque nouvel apport du maître, chaque contribution des pionniers - Ferenczi, Tausk - et des dissidents, plus tard les malades qu'elle traitera, sont, pour son intelligence inventive et baroque, l'occasion, sans cesse inspirée, de se saisir de tout ce qui lui apporte la découverte de ce nouveau monde qu'elle a pressenti longtemps avant de s'y accomplir.