Galilee
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Séminaire la peine de mort
Jacques Derrida
- Galilee
- La Philosophie En Effet
- 25 Octobre 2012
- 9782718608761
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Séminaire ; la bête et le souverain Tome 2 (2002-2003)
Jacques Derrida
- Galilee
- 14 Janvier 2010
- 9782718608105
Jacques Derrida a consacré, on le sait, une grande partie de sa vie à l'enseignement : à la Sorbonne d'abord, puis durant une vingtaine d'années à l'École normale supérieure de la rue d'Ulm et enfin, de 1984 à sa mort, à l'École des hautes études en sciences sociales, ainsi que dans plusieurs universités dans le monde entier (aux États-Unis régulièrement).
À partir de 1991, à l'EHESS, sous le titre général " Questions de responsabilité ", il a abordé successivement les questions du secret, du témoignage, de l'hostilité et l'hospitalité, du parjure et du pardon, de la peine de mort. Enfin, de 2001 à 2003, il a donné ce qui devait être, non la conclusion, mais l'ultime étape de ce séminaire, sous le titre " La bête et le souverain ". En 2001-2002, Jacques Derrida poursuivait ses recherches des années passées autour de la souveraineté de l'État-nation et de son fondement onto-théologicopolitique, vaste réflexion portant désormais sur les grandes questions de la vie animale - celle de l'homme " animal politique ", disait Aristote, et celle des " bêtes " - et du traitement, de l'assujettissement de la " bête " par l'" homme ".
Ce travail se trouve infléchi l'année suivante dans une patiente lecture de deux textes qu'il qualifie lui-même d'" aussi hétérogènes que possible " :l'oeuvre de fiction de Daniel Defoe, Robinson Crusoé, d'une part, et le séminaire professé par Martin Heidegger en 1929-1930 (Les Concepts fondamentaux de la métaphysique. Mondefinitude-solitude), d'autre part. Jacques Derrida décrivait en ces termes, dans l'Annuaire de l'EHESS 2002-2003, les principales lignes de force de la réflexion ainsi engagée : Tantôt croisées, tantôt parallèles, ces lectures visaient un foyer commun : l'histoire (notamment l'histoire politique du concept de souveraineté y compris, inséparablement, celle de l'homme sur l'animal) dans l'Angleterre pré-coloniale de Defoe (avec son arrière-fond religieux étudié dans Robinson Crusoé) et à travers les nombreuses, diverses et passionnantes lectures de Robinson Crusoé au cours des siècles (Rousseau surtout, Kant, Marx et de nombreux économistes politiques du XIXe siècle, mais aussi Joyce, V.
Woolf, Lacan, Deleuze, etc.) et dans l'Allemagne moderne de Heidegger (le début des années 1930). Ces deux livres sont aussi des livres sur la solitude, sur le prétendu " état de nature ", sur l'histoire du concept de Nature (surtout chez Heidegger) dont nous avons commencé à suivre le lexique si essentiel (souvent associé à celui de phusis), si peu remarqué et si peu traduisible de Walten (Gewalt, Umgewait, Übergewaltigkeit, etc.) qui inondera les textes de Heidegger à partir de 1935, et désigne une force ou une violence archi-originaires, de " souveraineté " - comme on traduit parfois - au-delà de l'onto-théologie, c'est-à-dire du philosophico-politique comme tel.
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D'un ton apocalyptique ; adopté naguère en philosophie
Jacques Derrida
- Galilee
- 14 Mars 2005
- 9782718606804
" j'en parlerai donc d'un ton apocalyptique en philosophie.
" a commencer ainsi, un discours semble promettre, annoncer ou prédire. mais s'engage-t-il à parler de toutes ces choses, l'intonation, l'apocalypse et la philosophie ? peut-être déclare-t-il seulement un ton choisi, ce jour-là, pour l'adresse.
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Chapitre Los ; abstracts et brèves chroniques du temps i
Hélène Cixous
- Galilee
- Lignes Fictives
- 24 Janvier 2013
- 9782718608815
Ce livre est un chapitre du Livre-que-je-n'écris-pas. Il est le premier à s'être présenté mais, à la fin, il ne sera pas le chapitre un, j'en suis presque sûre, il n'y aura pas, entre tous les chapitres, de chapitre plus premier qu'un autre.
Il y a un livre que j'ai appelé Le-livre-que-je-n'écris-pas, dont je rêve depuis plus de trente ans. Il est le maître, le double, le prophète, presque le messie de tous les livres que j'écris à son appel. Ce livre me précède et me résume. Il rassemble toutes mes vies et tous mes volumes. Il me hante et me guide.
J'en ai souvent parlé à mes amis. Vous savez. Il fut toujours mon livre promis et donc désiré et désespéré, l'ombre devant tous mes pas. Je suis moi-même l'ombre de mon ombre. Il fallut à Stendhal se changer en un Henry Brulard pour écrire sa My Life, sa Ma Vie, en recueillant des morceaux de la vie d'Henry Beyle. On ne peut écrire le Livre My Life qu'en se détachant en pièces et se reliant en riant.
De ce livre Jacques Derrida me disait : celui que tu n'écris pas s'écrit autrement. J'aurais voulu le voir, un jour, avant de mourir. J'y renonçai. Je n'ai jamais voulu que lui, je n'ai jamais renoncé qu'à lui. Il ne m'a jamais quittée. Il fut comme un immortel qui n'aurait jamais connu de naissance. Et je n'ai jamais vu son visage de face. J'aperçois son éclat voilé, son dos indéchiffrable, debout sur l'étagère du ciel, sa silhouette élégante, tout à fait étrangère et familière, de revenant du futur. J'ai toujours imaginé qu'il viendrait, naturellement. Quand ? Après l'ensemble de toutes mes morts ? Juste avant, ou juste après, la dernière de mes morts.
Il m'aura donc toujours manqué les yeux pour le voir, les yeux voyants, vivants, capables de regarder en face sans larmoyer tous les visages du Visage de dieu-le-tout, autrement nommé My Life. (On comprend pourquoi Stendhal se présentant pour Beyle ne pensait " sa " " vie " que comme son étrangère) Le Livre qui me contenait, moi et mes vies, était avec moi, devant moi, au-delà de moi, marchant comme une colonne diffuse, indistincte, plus moi-même que moi, comme une âme toute puissante privée d'enveloppe, une lettre trop nue, que j'aurais presque pu lire, mais autrement.
Ces ans-ci, je ne l'attendais plus. Je me faisais une résignation. C'est alors.
C'est toujours alors, et seulement quand on a traversé le désespoir, qui ne cesse d'espérer, et que l'on a atteint le calme, que l'Inattendu absolu arrive. Alors :
Ce livre-ci s'est présenté, d'un seul coup, " un beau matin ", entièrement écrit, flottant juste devant la fenêtre de mon bureau, clairement constitué, comme un rêve sorti à terme de la tête d'un rêve. Je l'ai rapidement recopié, sans le quitter des yeux, en conservant scrupuleusement ses indications, ses rythmes, ses moments de silence. Je l'ai trouvé. Tel que vous le voyez.
C'est un pétale du Livre-que-je-n'écris-pas. Un pétale. Détaché du tout de la fleur du Livre. Los, comme le dirait ma mère en sa langue allemande. Los : détaché. C'est-à-dire : arrivant : mobile : autonome : destinal. L'instant d'une vie. Un instant est toujours un présent.
Ce n'est pas un récit. C'est un aujourd'hui même, quelles que soient sa date, son action, sa durée. C'est une synchronie. Un instantané symphonique : il se passe ici-et-maintenant, à toute vitesse. À sa condensation, à ses sursauts, à son éternelle jeunesse, à son allure précipitée de revenant de la mémoire, on pourrait le prendre pour un rêve. Il est entièrement vrai.
Carlos est entièrement vrai. Est un instant.
Tout instant est également le présent.
C'est un pétale détaché de la fleur de ma vie.
Une fois détaché, il reste, magnifique, en soi.
Le détachement a eu lieu par accident. Le livre-chapitre-pétale, a été arraché à la fleur par le violent coup d'une mort.
En vérité, il doit sa mise en liberté littéraire littéralement à la mort. La vie que donne la mort, ou plutôt qu'elle rend, cette vie née de la mort, ce serait la littérature ?
Si Carlos n'était pas mort brusquement, mort de mort soudaine, emporté d'une heure à l'autre dans le fleuve du temps, celui qui est écoulement, il ne se serait peut-être jamais retrouvé vivant dans le monde des pétales de livre.
Soudain, ce matin-là, j'ai vu l'univers du Livre-que-je-n'écris-pas : c'est une infinité de présents. Il est structuré comme une fleur.
Dans cette fleur les pétales sont des pages non numérotées.
Le pétale est aussi une fleur. Il est à la fois une page qui fait partie d'un tout structuré et en même temps il est un individu détachable, une fleur de la fleur.
Le chapitre Los est une feuille non numérotée du Livre-que-je-n'écris-pas. Il n'y a pas d'ordre dans les feuilles de My Life. Elles sont reliées mais pas par un fil linéaire. Ce sont de vraies feuilles.
Mon éditeur me demande si je sais déjà quels seront les prochains chapitres. J'en aperçois quelques-uns, par la fenêtre, dis-je. Plusieurs sont presque détachés. Qu'ils vivent déjà, je le sens. Un coup de vent, pas moi, décidera, bientôt.
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Trois essais sur la psychanalyse, certes, mais d'abord trois essais sur la logique d'un singulier accouplement: deux résistances s'épousent en effet, telle est dit moins l'hypothèse, elles s'appuient peut-être de nos jours, elles se relaient ou s'allient.
Elles passent entre elles un obscur contrat.
C'est d'une part le retour, une fois encore, d'une résistance à la psychanalyse. résistance croissante et souvent nouvelle dans ses formes sociales ou institutionnelles. on en a mille signes. tout se passe comme si, une ibis assimilée ou domestiquée, la psychanalyse pouvait être oubliée. elle deviendrait une sorte de médicament périmé au fond d'une pharmacie.
ça peut toujours servir en cas d'urgence et de manque, mais on a fait mieux depuis ! qui ne voit se déployer aujourd'hui une résistance parfois subtile et raffinée, une dénégation inventive ou arrogante, souvent directe et massive, à la mesure de toute une culture européenne, la seule au fond qu'ait jamais marquée la psychanalyse et qui semble la rejeter, redouter, méconnaître encore aujourd'hui, passé un temps de mode en somme assez bref ? on pourrait sans doute étudier le retour de cette résistance à la psychanalyse en s'inspirant du discours freudien sur la "résistance-à-l'analyse".
Ce n'est pas la voie privilégiée par ces trois essais.
Car une autre résistance, d'autre part, s'est peut-être installée dès l'origine, comme un processus auto-immunitaire, au coeur de la psychanalyse, et déjà dans le concept freudien de la "résistance à l'analyse" : une résistance de la psychanalyse, telle que nous la connaissons, une résistance à elle-même, en somme, tout aussi inventive que l'autre.
En lui portant secours malgré elle, elle constitue peut-être une donne de notre temps.
Prolégomènes à l'analyse d'une telle donne, ces trois essais furent d'abord des "conférences", les esquisses de "lectures" : de freud, de lacan et de foucault.
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... celui que le portrait invoque et révoque à la fois, lui qui riait, pleurait, parlait, ne disait rien, il fut toujours plus là qu'il n'y était, toujours plus présent que sa présence et plus pensant que sa pensée, plus ressemblant que sa semblance et plus aimant que son aimante, plus éperdu d'être que de paraître et de lettre que d'être, de vie plus que de mort et du " meilleur de la vie " - disait-il - plus que de la vie même, du meilleur que la vie, ainsi toujours plus survivant que vivant, insondablement, infiniment, absolument toujours plus un que plus d'un...
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Le portrait de Dorian Gray, exhibé dès les premières pages du livre de Wilde auquel il donne son titre, fascine d'emblée le lecteur.
La lecture proposée ici souligne que ce portrait, pour ainsi dire jeté en pâture, sert d'écran ou de paravent à un autre portrait encore plus séducteur et inquiétant, en général moins remarqué, celui de la mère morte, représentée en bacchante, qui le hante secrètement.
Outre « L'imposture de la beauté », ce recueil comprend une étude sur « Le Moïse de Michel-Ange » de Freud : « Un autre Moïse, ou la Force de la loi » ; deux lectures consacrées à Nietzsche : « Nietzsche et Wagner », « Nietzsche et Voltaire (Et pourtant elle tremble !) » ; « Un battu imbattable », à propos de Larmes de clown, du cinéaste Victor Sjöström ainsi que « Angoisse et catharsis », sur The Lady Vanishes, d'Alfred Hitchcock.