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Les hommes aussi s'en souviennent ; une loi pour l'histoire
Simone Veil
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- 29 Octobre 2004
- 9782234057203
Le 26 novembre 1974, Simone Veil, ministre de la Santé au gouvernement de Valéry Giscard d'Estaing, présente son projet de loi sur l'interruption volontaire de grossesse devant l'Assemblée nationale. Modifier profondément la loi répressive de 1920 est urgent : chaque année, entre 300 000 et 500 000 femmes ont alors recours à l'avortement clandestin ou se rendent à l'étranger pour se faire avorter, tandis que des médecins de plus en plus nombreux font part publiquement de leur pratique des IVG en toute illégalité.
Ce discours et les débats qui l'ont suivi révèlent à la France entière une femme courageuse et déterminée, défendant à la fois la dignité de la femme et l'intérêt de la Nation, face à des parlementaires déchaînés.
Personne n'a oublié ce discours. Beaucoup considèrent cette loi comme le fait le plus marquant du septennat Giscard.Trente ans plus tard, Simone Veil a enfin accepté de voir publier son discours de novembre 1974. Il est suivi d'un long entretien avec Annick Cojean, journaliste au Monde. Simone Veil revient ainsi sur ces débats. On comprend pourquoi la publication de ce texte est aujourd'hui plus que nécessaire. Aujourd'hui où certains tentent de remettre en cause cette loi au nom de conceptions religieuses contraires aux fondements de l'État républicain. -
L'Occident décroché ; enquête sur les post-colonialisme
Jean-Loup Amselle
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- Un Ordre D'idees
- 23 Janvier 2008
- 9782234060425
De la critique postcoloniale, on retient surtout la remise en cause de l'universalité de la raison occidentale et celle de la prétention européenne à exporter les Lumières, la démocratie et les droits de l'Homme. Pour Jean-Loup Amselle, cette opposition entre l'Ouest et le reste est simplificatrice : elle ignore les connections et les interférences réciproques, ne prend pas en compte des philosophies ou des pensées concurrentes de la pensée occidentale élaborées en Europe et, enfin, méconnaît les réflexions et les controverses venues Afrique, d'Asie et d'Amérique du Centre ou du Sud.
Pour y voir clair, il a donc entrepris une vaste enquête à travers continents et théories, auteurs et institutions. Du renouveau d'une certaine pensée juive dans le sillage de Benny Lévy à l'indigénisation du mouvement zapatiste, en passant par la défense des savoirs endogènes africains ou l'affirmation d'une temporalité indienne spécifique, il analyse les divers « décrochages » par rapport à l'Occident et les dangers que ceux-ci recèlent quand ils mettent en avant les principes essentialistes de cultures et de races. Chemin faisant, il revient aussi sur la figure tutélaire de Gramsci pour montrer combien l'hommage rituel dont celui-ci fait l'objet dans les études postcoloniales repose sur un usage infidèle de sa pensée.
Ce vaste parcours, solidement documenté et argumenté, nous ramène finalement dans la France d'aujourd'hui où le postcolonialisme arrive tardivement, au moment où la crise des deux modèles d'intelligibilité de la société, celui de la lutte des classes et celui de la République, favorise l'ethnicisation des rapports sociaux.