Le 11 septembre 2001 a marqué l'irruption spectaculaire de la violence des soldats d'Allah en Amérique, dans le combat - le dijhad - qu'ils mènent depuis longtemps pour faire prévaloir une vision politique qui rejette bien des valeurs que les Occidentaux tiennent pour acquises : la séparation du politique et du religieux, l'égalité des hommes et des femmes, l'égalité de tous les citoyens face à la loi indépendamment de leurs convictions religieuses, etc.
Djemila Benhabib revient sur l'histoire des peuples de culture musulmane pour montrer comment l'islam politique en est venu à supplanter les mouvements démocratiques et féministes, qui étaient pourtant apparus au Moyen-Orient en même temps qu'en Occident. Elle souligne la part de responsabilité des États-Unis dans ce gâchis, eux qui ont renié leurs valeurs fondatrices pour s'assurer en approvisionnement stable en pétrole auprès de l'Arabie saoudite qui finance les réseaux islamiques les plus réactionnaires. Elle fait l'histoire de l'implantation en Europe et en Amérique des Frères musulmans et de leur stratégie pour imposer l'intégrisme islamique sur la place publique, en tirant parti des chartes des droits et de la promotion du multiculturalisme. Elle montre également comment les bien-pensants de gauche et autres partisans de la « laïcité ouverte » deviennent les alliés objectifs, les « idiots utiles », de ces dangereux militants antidémocratiques.
Passant du général au particulier, elle mêle l'analyse des idéologies aux exemples de leurs conséquences réelles sur les individus, en Égypte ou en Iran aussi bien qu'en France, au Québec ou en Belgique, Djemila Behabib lance ici un appel à la vigilance démocratique et un plaidoyer sans concession pour la laïcité.
Est-il permis de porter un regard critique sur l'islam ? A-t-on le droit de douter que le Coran puisse être une source de sagesse ?
Peut-on s'interroger sur le fait que la morale de toute une communauté soit fondée sur les paroles et les actes d'un Prophète dont la biographie est remplie de violence ?
Née en Syrie, Wafa Sultan a subi les lois de l'islam pendant de nombreuses années. Puis, petit à petit, elle s'en est libérée, jusqu'à choisir l'exil. Elle s'est alors crue autorisée à affirmer sur la chaîne de télévision arabe Al Jazeera que l'islam n'était pas une religion de tolérance. Que c'était au contraire une religion de peur et de haine, et, en particulier, de haine des femmes.
Cette opinion lui a immédiatement valu d'être menacée de mort, sans que cela n'entame en rien sa détermination. Par deux fois encore elle a pu exprimer son point de vue avant d'être interdite d'antenne.
Ce livre est avant tout celui d'une femme courageuse qui, un jour, a décidé de faire le procès de son Dieu et qui n'hésite pas à jeter un éclairage cru sur les dérives totalitaires d'une religion qu'elle considère aujourd'hui comme une survivance de temps barbares.
Et plus rien ne saurait l'empêcher de dire sa vérité.