La révolution féministe en théologie, ce n'est pas écrire sur les femmes ou pour les femmes. Mais que les femmes, elles-mêmes, réécrivent la théologie. Déterminant.
Que nos sociétés, et l'Église tout particulièrement, soient en besoin impérieux d'accueillir le " signe de la femme ", voilà une conviction qui accompagne l'auteure de ce livre, relayé depuis sa parution par d'autres approfondissements (dont L'Église, des femmes avec des hommes, Cerf, 2019).
Une Église travaillée aujourd'hui par la nécessité de se réinventer en plus grande fidélité à l'Évangile doit recevoir de la vie vécue au féminin des enseignements fondateurs d'humanité et de fidélité vraie au Christ, en rompant avec le présupposé tacite que le masculin épuiserait le tout de la condition humaine et de la manière de connaître Dieu.
De quoi inspirer de nouvelles relations et des pratiques plus ajustées au sein du corps ecclésial.
La vie de la philosophe juive allemande née en 1891, morte comme carmélite à Auschwitz en 1942, canonisée comme sainte en 1998, dont on lira ou relira la fugurante biographie pour le centième anniversaire de sa conversion en 2021.
Juive, carmélite, sainte et martyre.
Fille d'Israël, disciple de Husserl, soeur du Carmel, victime de la Shoah, Docteur de l'Église et patronne de l'Europe : telle aura été la destinée d'Edith Stein dont la fulgurance éclaire et illumine le siècle des plus abyssales ténèbres. Mais son immense aura ne saurait pas plus plonger dans la pénombre l'enfant, l'adolescente et la femme qu'elle fut. Ce sont ces multiples dimensions que restitue ici Cécile Rastoin, en un portrait inégalé.
Relire l'ensemble du corpus biblique avec le souci de prendre en compte la présence des deux sexes, ou des deux genres les femmes et les hommes, et cela à tous les moments de l'histoire biblique, tel est le travail exégétique entrepris par I. Fischer. Dans ce premier volume d'une trilogie qui étudie successivement les récits des origines d'Israël, les figures multiples de la prophétie, les développements de la sagesse, l'auteur analyse tous les textes où des femmes interviennent dans l'histoire naissante du peuple d'Israël. Au fur et à mesure de ce parcours, le lecteur prend conscience, non sans étonnement, que les femmes ne sont pas mentionnées pour l'anecdote, pour jouer les utilités domestiques : en même temps que les hommes, elles tiennent des rôles décisifs, qui fondent cette histoire. Alors, Dieu est-il le " Dieu d'Abraham "oe Oui, mais en même temps Dieu de Sara et d'Hagar. Dieu d'Isaac mais en même temps et plus encore Dieu de Rébecca. Dieu de Jacob oui, mais aussi et en même temps Dieu de Léa et de Rachel. Les promesses faites aux Pères sont des promesses faites aux "parents ancêtres ". Irmtraud Fischer le montre par une exégèse précise des textes. C'est ensemble qu'elles et ils sont les figures fondatrices.
les courts passages des évangiles de marc et de matthieu qui mettent en scène salomé ont donné naissance à toute une littérature et une production artistique iconographique, musicale, chorégraphique et cinématographique.
depuis les pères de l'eglise en passant par les mystères médiévaux et jusqu'aux salomés des xixe et xxe siècle, il est clair que la figure de salomé constitue un des mythes majeurs de l'inconscient collectif occidental à la richesse interprétative extraordinaire. un pathétique psychodrame à quatre personnages (hérode, hérodiade, salomé et jean baptiste) se joue dans un contexte dramatiquement festif où s'exacerbent les passions, et qui a donné lieu aux mises en scène les plus inventives : la danse de salomé, danse d'eros et de thanatos, y est une expérience-limite, une danse quasi mystique du décollement de l'être.
ange ou démon, la jeune fille - dont historiquement on ne sait quasiment rien - semble échapper à toute prise derrière ses voiles : soumise, dévoratrice, séductrice froide et cruelle ou / et jeune fille dévorée d'amour fou pour jean baptiste qu'elle veut séduire, qu'elle aime peut-être, et dont par dépit elle va demander la tête... elle envoûte jusqu'à incarner l'eternel féminin inaccessible, vu sous les feux du désir masculin.
son dévoilement n'ouvre pas seulement sur une nudité, mais sur un être épris d'absolu.
Dont elle comprend sa vocation sans rompre pour autant l'extraordinaire continuité de ses amitiés et de ses fidélités. Bien des lettres qu'elle a écrites ont été détruites ou perdues, mais celles qui restent témoignent de l'intense activité épistolaire de la carmélite.
Cc second volume de Correspondance permet de découvrir comment Edith Stein est demeurée une femme politiquement engagée, au regard lucide, une philosophe qui continue à confronter phénoménologie et tradition catholique, une femme juive profondément solidaire de son peuple, une pédagogue qui aime à conduire les autres à la révélation de ce qu'ils sont. Affectée, à la fin de 1938, au carmel d'Echt en Hollande, elle s'adapte avec courage à son nouvel environnement, apprenant la langue, conseillant de jeunes étudiants en philosophie, toujours soucieuse du sort des siens.
Les derniers documents incluent les échanges de courrier autour de son éventuel passage en Suisse, alors qu'elle est déjà déportée, avec sa soeur Rosa, à Auschwitz, où elle meurt en 1942.