Depuis son maître-livre Le Symbolisme du corps humain, Annick de Souzenelle a toujours placé le Christ au centre de son oeuvre : son décryptage des grands textes de la Bible, comme sa vision du corps de l'homme, de la souffrance, du cheminement spirituel auquel tous sont appelés, ont toujours été inspirées et alimentées par une foi orthodoxe fervente, puisant aux racines hébraïques du christianisme.
Mais elle ne nous avait encore jamais offert un ouvrage intégralement dédié aux Evangiles. Trente ans après Alliance de feu, sa monumentale lecture du livre de la Genèse, elle nous livre ici une interprétation très originale de la vie et des paroles de Jésus, revisitées à travers le prisme de la langue hébraïque et de sa symbolique.
En choisissant de se concentrer sur la thématique des guérisons miraculeuses (l'aveugle, le paralytique, la fille de Jaïre, le possédé, etc., jusqu'à la résurrection de Lazare), Annick de Souzenelle nous invite à comprendre la racine de nos maux intérieurs. Profondément ancrée dans la Tradition, mais mue aussi par une sagesse visionnaire, elle nous montre comment nous pouvons, en nous reliant à la transcendance, apporter un remède à notre monde malade.
Le corps a un langage par lequel il exprime sa jouissance et ses souffrances, mais il est aussi lui-même un langage en soi, un «livre de chair». Apprendre à lire le corps, c'est être attentif à son dessin, savoir décrypter les formes du labyrinthe anatomique ; c'est aussi entendre ce que nous disent les grands mythes de l'humanité sur la nature et la fonction subtile de chacun des organes ; c'est enfin, nous dit Annick de Souzenelle, redécouvrir l'Arbre des kabbalistes, car si l'homme est « créé à l'image de Dieu », l'image de son corps doit être lue comme le reflet terrestre de cet «Arbre de Vie » dont nous parle la tradition de la Kabbale.
Qui est cette mystérieuse Marie de Magdala, Marie-Madeleine, qui apparaît peu dans les Evangiles mais dont la tradition chrétienne a fait l'une des figures majeures parmi les proches de Jésus ? Une prostituée, une pécheresse repentie, ainsi a-t-on voulu lire officiellement les Ecritures, tandis que les Gnostiques ont célébré en elle le modèle même de l'Initiée, interprétant son périple comme celui de l'âme prisonnière, éparpillée en ce monde de reflets et d'ombres.
Ici Marie-Madeleine parle et se souvient : de sa vie en Palestine, de son exil en Provence, et surtout de sa rencontre éblouissante avec Jésus dont elle partagea l'enseignement, la Passion et la Résurrection.
Après le temps du féminisme, mouvement social dont Annick de Souzenelle note à la fois la nécessité historique et les limites, et après le temps d'une féminité artificielle exploitée par la publicité, l'heure est venue d'explorer le sens du féminin.
À partir d'une lecture du texte biblique en hébreu, l'auteur nous introduit dans cette dimension essentielle. Scrutant la Genèse, elle s'inscrit en faux contre l'image d'une Ève « sortie de la côte d'Adam », pour mettre en évidence Isha, « l'autre côté d'Adam », la réalité féminine présente en chacun de nous. Elle réinterprète ensuite d'autres grandes figures de la Bible - Marie, Marie-Madeleine, Lot ou Lazare pour les replacer dans une perspective mystique dans laquelle l'âme de l'homme est une « fiancée » promise aux noces divines.
Chaque âge de la vie exprime une nouvelle métamorphose et contient son propre "pouvoir".
Il possède sa beauté, ses ressources et sa magie. il n'est surtout pas altération du précédent! la décrépitude n'existe pas.
L'auteur de la mort viennoise et de la guerre des filles nous dit pourquoi en explorant chacune de ces grandes périodes de l'existence : la gestation, les premiers mois, la petite enfance, l'adolescence, la jeunesse, l'âge adulte et la vieillesse - pour nous en faire découvrir la richesse et les secrets.
« Est-ce qu'une femme peut diriger un État musulman ? » demanda un jour Fatema Mernissi dans son épicerie de quartier. On lui rétorqua ce célèbre hadith : « Ne connaîtra jamais la prospérité le peuple qui confie ses affaires à une femme. »Comment en est-on arrivé là ? Lorsque naît l'islam en 622, l'intention du Prophète est d'instaurer une communauté religieuse et démocratique au sein de laquelle hommes et femmes discuteront les lois de la cité. Quels méandres ont mené jusqu'à la femme voilée, mise à l'écart de la vie politique, confinée dans l'espace privé au nom de la foi religieuse ?La sociologue a mené une véritable enquête policière à travers l'énorme masse de la littérature religieuse. Elle dresse l'état des lieux dans la Médine du viie siècle, lorsque les épouses du Prophète discutaient politique et allaient à la guerre... Fatema Mernissi (1940-2015) a été professeure de sociologie à l'université de Rabat et militante des Droits de l'Homme. Parmi ses publications, sont notamment parus, aux éditions Albin Michel, Sultanes oubliées et Islam et Démocratie.
Cet essai biographique se veut le plus à jour mais aussi le plus ouvert qui soit sur la plus haute figure féminine de l'Espagne, dont Thérèse est la patronne. Histoire, théologie, paysages d'Aragon de Castille et d'Andalousie, mais aussi toutes les questions liées à la féminité, à l'écriture et à la sainteté sont au coeur de cet ouvrage sur celle qui, en 1970, fut la première femme proclamée docteur de l'Eglise.
Cette fille d'un « hidalgo » qui cachait en fait des origines juives, partie à la conquête d'elle-même et du Ciel, sut mettre l'Amour au coeur de ses combats. Si elle fut contemporaine de l'Inquisition, qui la prit pour cible, de la Conquête de l'Amérique et d'un obscurantisme certain, elle n'en fut pas moins la voix féminine la plus forte du Siècle d'or. Impossible par ailleurs de dissocier sa présence de celle de Jean de la Croix, son disciple, de Cervantès ou de Lope de Vega qui préfigure Shakespeare.
Cette évocation flamboyante, merveilleusement écrite, aussi passionnée que son sujet, mobilise toute l'érudition de l'auteur sur l'Espagne éternelle.
Prix littéraire de la Grande Mosquée de Paris« Les femmes sont les gardiennes du secret de ce que Dieu garde secret », dit le Coran dans l'un de ses versets énigmatiques. À l'heure où l'injonction de la « vertu » ou celle de la « libération » tentent de s'imposer aux femmes musulmanes, Karima Berger déploie ici sa pensée du féminin, une pensée politique, spirituelle et poétique. En soulevant le voile des apparences, elle découvre l'intelligence des femmes qui est à l'oeuvre et qui irradie tout le corps de l'islam. Les héroïnes de la tradition (Layla, Hagar, Aïcha, Khadîdja, Fâtima, Marie...) donnent chair à la pensée, à la parole, à la beauté. Elles déploient ainsi tous les degrés de ce « secret » dont les femmes sont les Gardiennes.Mêlant sa vie et sa culture de femme d'Orient et d'Occident, l'auteure prolonge dans ces Gardiennes du secret la recherche qu'elle avait engagée avec Etty Hillesum dans Les Attentives (Albin Michel, 2019).
Il est des moments innombrables où Dieu se tait. Où le cri de l'homme se heurte au silence, renvoyé par l'impla-cable écho. De ce silence de Dieu, de cette absence d'amour, le siècle passé comme celui qui s'ouvre portent les stigmates avec leur cohorte de charniers, de génocides et de catastrophes naturelles. Toujours à reprendre, le cri de Job révolté devant la souffrance, l'injustice et l'absurde demeure d'actualité. C'est le point de départ de ce texte où se croisent littérature et spiritualité, pour se mettre à l'écoute des échos de ce silence irradié de résonances...
Ce petit livre est la reprise de l'entretien inclus dans le beau-livre Entre terre et ciel de Fabienne Verdier (à paraître en octobre). Elle y répond aux questions de Charles Juliet sur son art, sa philosophie de vie, son approche poétique de chaque instant, sa vision du geste créateur comme fulgurance issue des profondeurs de l'artiste. Des paroles essentielles qui vont droit au but sans théorisation superflue. Le but étant toujours le partage d'une intensité de vie.
Avec Hadewijch d'Anvers et Catherine de Sienne, Hildegarde de Bingen est une des trois grandes mystiques qui ont marqué la spiritualité du Moyen Âge. Elle est restée d'une étonnante modernité, notamment par sa vision « écologique » avant la lettre - ses recettes de médecine par les plantes sont redevenues à la mode.
Sa vision, cette femme aux multiples talents l'a exprimée à travers des créations picturales qui illustrent ses livres. Une dizaine de ces peintures accompagnent l'original du Livre des oeuvres divines, son grand classique. Ces images remarquables nous montrent un Homme christique en totale harmonie avec le Cosmos. Marie-Anne Vannier, spécialiste des mystiques rhénans, en décrypte la symbolique des formes et des couleurs, et montre comment ces oeuvres s'enracinent très précisément dans une mystique de l'harmonie.
Tout savoir sur les plantes et rituels pour éveiller sa puissance féminine et sacrée.N'avez-vous jamais ressenti le besoin de renouer avec votre nature cyclique ? De faire alliance avec la nature et les saisons ?Dans cet ouvrage en trois parties, Émilie Vagner vous invite à :réveiller votre énergie vitale par un retour à cet espace sacré qu'est le corps : transmission des principes de la naturopathie, ancrage, stimulation de l'immunité... ;prendre soin de votre sphère psychique et de votre âme : initiation à la pleine présence, observation de soi, ouverture du coeur... ;explorer votre nature cyclique, des premières lunes à l'après-ménopause : reliance aux saisons, exploration des archétypes du féminin, connexion bienveillante à vos mouvements intérieurs...Ce cheminement ne saurait se faire sans les merveilleuses vibrations et propriétés régénérantes du monde végétal.Les nombreuses recettes et préparations à base de plantes (onctions, macérats, gélules...), les conseils pour réaliser les rituels (cueillette, bains sacrés, méditation olfactive...) et la partie dédiée aux plantes du féminin (alchémille, hamamélis, sauge officinale...) nous offrent toutes les clés nécessaires à l'éveil et l'éclosion de votre potentiel de guérisseuse.Un ouvrage richement illustré qui redonnera à toutes les femmes la magie guérisseuse dont elles sont les héritières.
Existe-t-il un sacré spécifiquement féminin ? Deux femmes, toutes deux romancières et intellectuelles de premier plan, ont échangé une correspondance autour de cette question. Leurs réflexions sont autant de voyages dans l'espace et dans le temps qui explorent des territoires laissés d'ordinaire à leur mystère. D'Inde ou d'Afrique, Catherine Clément rapporte les scènes stupéfiantes d'un sacré qui s'écrit corps et âmes, tandis que Julia Kristeva, revisitant notamment les oeuvres des grandes mystiques chrétiennes, y décèle la mesure - et la démesure - féminine de l'expérience intérieure.
Dans la préface de cette nouvelle édition, Catherine Clément et Julia Kristeva rappellent la barbarie dont sont victimes de nombreuses femmes dans le monde aujourd'hui. Mais face au péril, elles s'appuient sur l'intuition qu'en ce troisième millénaire, celles-ci s'éveilleront. Ce livre est le portrait exaltant de cet éveil, entre éternité et modernité.
Lorsqu'elle vivait à Amsterdam, Etty Hillesum avait accroché la photographie d'une adolescente marocaine au-dessus de sa table de travail. La jeune femme juive s'adressait parfois à cette figure orientale dans son Journal, écrit avant sa déportation et sa mort à Auschwitz en 1943.
Karima Berger redonne voix à cette « petite Marocaine au regard animal et serein », pour entrer en conversation avec Etty Hillesum. Une complicité intense se noue, à des années de distance et au-delà des différences culturelles, pour dire le monde et lui donner sens, même lorsqu'il paraît sombrer sous les coups des fanatiques. Dans ce va-et-vient entre la vie intérieure et la réalité d'un siècle de sang, un combat spirituel se fait jour, et la fécondité des paroles d'Etty Hillesum résonne plus que jamais dans ce dialogue rêvé entre deux Attentives.
Il est des moments innombrables où Dieu se tait. Où le cri de l'homme se heurte au silence, renvoyé par l'impla-cable écho. De ce silence de Dieu, de cette absence d'amour, le siècle passé comme celui qui s'ouvre portent les stigmates avec leur cohorte de charniers, de génocides et de catastrophes naturelles. Toujours à reprendre, le cri de Job révolté devant la souffrance, l'injustice et l'absurde demeure d'actualité. C'est le point de départ de ce texte où se croisent littérature et spiritualité, pour se mettre à l'écoute des échos de ce silence irradié de résonances...
Après vingt-cinq ans passés à observer le vécu et le comportement des femmes dans des zones de conflit du monde entier (Bosnie, Afghanistan, RDC, Kurdistan...), Carol Mann, historienne et sociologue, a voulu étudier dans la même perspective « genrée » un sujet qui la touche personnellement : l'expérience des femmes pendant la Shoah en France, ce qui jusqu'ici n'avait pas été traité en profondeur. Elle l'a fait à partir de la lecture de journaux intimes (Hélène Berr, Tereska Torrès et d'autres inédits) et surtout des milliers de lettres, et cartes postales, écrites principalement dans le camp de Drancy et rassemblées au Mémorial de la Shoah, dont certaines n'avaient pas été ouvertes depuis la guerre.
À côté d'une analyse rigoureuse de la sociologie des victimes (israélites françaises et réfugiées de l'Est, bourgeoises et femmes du peuple...), on a ici la présentation d'un matériau unique : la tragédie en direct, écrite dans l'urgence sur des cartes réglementaires ou des feuilles à carreaux cachées dans des paquets, voire sur des bouts de papier jetés des wagons plombés. Leurs autrices, obsédées jusqu'au bout par la survie de leurs proches, ignorent encore ce qui les attend dans les camps de la mort, ce qui rend la lecture de ces documents d'autant plus poignante.
Pourquoi la question féminine cristallise-t-elle à ce point les passions dans le monde musulman ? Comment en est-elle venue à incarner toutes les peurs des milieux conservateurs face à la modernité ? Pour répondre à ces questions et, éventuellement, proposer des solutions, il ne suffit pas d'en rester au niveau de l'histoire des faits : il faut se plonger dans l'histoire des représentations, y compris les plus obscures et les plus inconscientes.
L'auteur explore ainsi l'image de la femme dans le discours orthodoxe, depuis le Coran jusqu'aux Codes de la famille contemporains : subalterne, tentatrice... Mais elle dévoile aussi un pan méconnu de la littérature musulmane : son « discours érotique religieux » qui révèle une femme « omnisexuelle, animale et insatiable » face à laquelle l'homme est réduit à un phallus à jamais insatisfaisant.
Mêlant analyse sociologique et science des textes, cette étude qui fit scandale lors de sa première parution est à nouveau disponible, dans une version mise à jour.
Loin de toute prétention littéraire, dès l'enfance, une femme se lance dans l'écriture, épouse la folie des mots.
Pour mieux sortir de la solitude, surmonter l'angoisse, elle trace des signes sur la page blanche et traduit ainsi les couleurs d'une existence. Trente-cinq ans d'écriture déjà. De parcours du combattant en connivence avec quelques-uns. De balisage obstiné le long des gouffres. Trente-cinq ans de prière parallèle qui perdure. De réconciliation avec l'aventure terrestre dans l'attente du passage de la maison du corps dans celle du Père.
Telle est, pour Catherine Paysan, le vrai sens de la prière parallèle, cette écriture qui jette un pont fragile entre les hommes et parle en creux d'un Autre, toujours inconnaissable.
Dans notre société sceptique et désabusée, les anges continuent de fasciner. Êtres invisibles et proches de l'homme, créatures de Dieu révélant Sa présence, ils font vibrer notre monde au diapason d'une réalité plus haute. S'ils ont essaimé dans toutes les traditions monothéistes, c'est bien dans la Bible hébraïque qu'ils dévoilent d'abord leur visage mystérieux et familier.
Catherine Chalier en revisite les grands épisodes - les hôtes d'Abraham, la voix du Buisson ardent, mais aussi celui que combattit Jacob ou encore l'Accusateur de Job - pour mieux en révéler la polyphonie. Par delà leur diversité apparente, chacun de ces épisodes éclaire l'homme sur lui-même et sur le sens de sa finitude. De l'ange annonciateur à l'ange destructeur, ce sont autant de figures qui nous introduisent au face-à-face avec l'Autre divin. Autant de lectures, aussi, rationalistes, éthiques ou mystiques, depuis les Sages du Talmud et Philon d'Alexandrie jusqu'à Maïmonide, au Zohar et aux maîtres hassidiques, pour ce voyage à travers la tradition juive dans sa diversité et son unité.
Rares sont les jours où la presse ne parle pas de l'islam, ne serait-ce que pour un fait divers, pointant alors la violence de cette religion, ou les rigidités de sa pratique. Karima Berger, Algérienne, musulmane, apporte un regard aigu sur ces bruits des médias qui viennent brouiller son propre itinéraire spirituel. Mais, de l'autre côté, les armes sont aussi affûtées : comment se dire musulmane et refuser de souscrire au repli communautaire, aux lectures réductrices du Coran, aux dérives ? Tout le talent de Karima Berger est de dire avec peu de mots toute la complexité d'une relation à l'islam. En témoigne cette scène à la Mosquée de Paris, où elle est allée prier, exceptionnellement, lors du Ramadan. Malgré toute l'attention qu'elle a mise à ressembler aux femmes autour d'elle, à s'habiller conformément à la tradition, à faire les gestes avec soin, une femme la coupe dans sa prière et lui dit en français qu'une mèche dépasse de son foulard. Karima Berger lui répond, en arabe, qu'il est interdit de troubler son voisin pendant la prière, surtout dans une langue étrangère.
Ces contradictions, apportées quotidiennement, l'amènent à revenir à ses racines, doubles, à se nourrir de la fécondité de son exil. Elle redécouvre alors, au-delà de l'épreuve, sa propre foi, et paradoxalement, l'enrichit en puisant à d'autres sources, celles des autres traditions, celles de la mystique. Telle Etty Hillesum en qui elle puise cette force de rejoindre son Dieu, Allah, en s'agenouillant.
Pourquoi le monde arabo-musulman a-t-il tant de mal à apprivoiser des acquis démocratiques comme l'égalité statutaire des individus, la reconnaissance du pluralisme, et la liberté de conscience ?
C'est cette énigme que la sociologue marocaine Fatema Mernissi tente ici de percer. Refusant le piège d'une prétendue incompatibilité entre Islam et démocratie, elle nous invite à pénétrer dans le territoire mental de la femme et de l'homme musulmans, pour comprendre leurs réseaux symboliques. Leur peur et leur fascination face aux défis de la démocratie venus d'Occident sont fatalement liés à l'usage que ce même Occident a fait et continue de faire de sa suprématie.
La femme, comme creuset de l'identitaire est au confluent de tous ces sentiments contradictoires. Elle a toujours servi de bouc émissaire dans les crises, politiques, économiques et autres. Mais aujourd'hui, avec sa récente émergence dans un monde arabe dynamisé par l'internet et les télévisions satellites, elle est amenée à jouer un rôle décisif dans l'ouverture démocratique. Fatema Mernissi nous offre une vision tonique de ces bouleversements.
Quelle est la véritable origine de l'intégrisme islamiste ? Pourquoi déteste-t-il l'Occident ? Pourquoi fait-il la guerre aux femmes ? Comment un pays musulman peut-il résister à l'intégrisme ? Ces questions occupent la scène médiatique depuis déjà une quinzaine d'années, mais se sont littéralement imposées comme des questions vitales pour chacun de nous le 11 septembre 2001.
Face à la montée du fanatisme dans le monde islamique et à ses retombées au coeur même de nos sociétés occidentales - déstabilisation, montée des haines et terrorisme -, comment allons-nous réagir si nous ne possédons pas les clés d'une compréhension en profondeur des événements ? Martine Gozlan répond ici de façon claire et pédagogique à ce besoin urgent d'information. Grand reporter à l'hebdomadaire Marianne, spécialiste du monde arabe et de l'Islam, elle nous donne un panorama précis de la nébuleuse islamiste, née dans les années 30 en Egypte, et qui a mis un demi-siècle pour devenir, de l'Iran au Maghreb et à l'Afghanistan, un phénomène politico-religieux d'une ampleur sans précédent.
En nous permettant de relier l'actualité à ses racines historiques et religieuses, ce livre nous aide à dépasser le stade de l'émotion, pour vraiment comprendre le nouveau monde dans lequel nous vivons.
Etty Hillesum n'a cessé de nourrir la pensée de ceux qui, après sa disparition dans l'enfer nazi, ont trouvé une immense force spirituelle dans les pages du Journal qu'elle a laissé. La jeune femme hollandaise avait à sa table de travail, dans la petite chambre qu'elle occupait à Amsterdam au début des années 1940, la photographie d'une « petite marocaine », anonyme, aux yeux de feux.
Dans un univers fictionnel, Karima Berger ressuscite la figure de la petite marocaine et la fait entrer dans un dialogue d'une grande intensité spirituelle avec Etty Hillesum. Deux jeunes femmes, une juive, une musulmane, nouent au fil des pages une complicité pour dire le monde, et lui donner sens, même lorsqu'il paraît sombrer. Dans cet abandon au siècle, à ses périls, il y a une forme de résistance intérieure, un combat spirituel qui se fait jour chez ces deux attentives, l'une qui lit Rilke, l'autre le Coran.
Les phrases d'Etty Hillesum, qui rythment cet ouvrage, résonnent de manière inouïe, radicalement contemporaine, et donnent un écho inédit aux paroles des anonymes qui, telle la jeune marocaine, veillent intérieurement à l'ordre du monde.