Pendant longtemps, la majorité des femmes surent lire, mais pas écrire, l'écrit restant, dans la répartition traditionnelle des tâches entre les sexes, la chasse gardée des hommes. Quand elles accédèrent enfin au droit à l'écriture, elles durent mener une lutte encore plus longue, celle de la reconnaissance de leur production écrite.Alors que la plupart de ces femmes aspiraient à une vie sans contrainte, où elles auraient pu exprimer librement leur art, les obstacles qui ne cessèrent en effet de se dresser devant elles - trouver du temps pour écrire constituant déjà une tâche en soi - les vouèrent à un anticonformisme qui les mettait en danger.À ces contraintes sociales s'ajouta une pression intérieure, une quête inconditionnelle d'authenticité qui, entravée, put les mener à la folie ou au suicide.Cet ouvrage dresse le portrait d'une cinquantaine de ces auteures, depuis le Moyen Âge avec Hildegarde de Bingen et Christine de Pisan, jusqu'à l'époque contemporaine avec Carson McCullers, Marguerite Yourcenar, Anaïs Nin, Simone de Beauvoir, Marguerite Duras, Françoise Sagan - ou plus récemment Toni Morrison, Isabel Allende ou Arundhati Roy - en passant par les incontournables soeurs Brontë, George Sand, Colette, Virginia Woolf ou Karen Blixen.
« En octobre 2015, alors que j'assistais à une rétrospective artistique majeure à Londres, j'eus une révélation. En regardant autour de moi, je réalisai qu'aucune oeuvre d'une femme artiste n'était exposée. Me vint alors cette question : pouvais-je nommer vingt noms de femmes artistes sans y réfléchir ? La réponse était non. Avais-je exclusivement étudié l'histoire de l'art à travers un prisme masculin ? La réponse était oui. » Combien de femmes artistes connaissez-vous ? Qui « fait » l'histoire de l'art ? Est-ce que les femmes étaient reconnues en tant qu'artistes avant le xxe siècle ? Qu'est-ce que le baroque au bout du compte ?
Découvrez la flamboyante Sofonisba Anguissola à la Renaissance, l'oeuvre radicale de l'Américaine Harriet Powers au xixe siècle et l'artiste qui a réellement inité le mouvement du ready-made incarné par Marcel Duchamp. Explorez l'âge d'or néerlandais, le travail étonnant des artistes d'après-guerre en Amérique latine, et les femmes qui ont impulsé l'art en 2020.
Des Cornouailles jusqu'à Manhattan en passant par le Nigeria et le Japon, voici l'histoire de l'art comme elle n'a jamais été racontée auparavant. Suivant un ordre chronologique mais sans adopter la grille de lecture occidentale des mouvements artistiques et événements politiques, L'Histoire de l'art sans les hommes redéfinit les canons traditionnels en mettant en lumière l'oeuvre d'artistes exceptionnelles qui ont repoussé les frontières et osé défier une pratique artistique dominée par les hommes.
« Il n'y a rien de plus puissant qu'une femme brisée qui s'est reconstruite », déclare Hannah Gadsby dans son spectacle Nanette. Lors de sa diffusion sur Netflix, Nanette a captivé par son honnêteté et sa capacité surprenante de faire passer du rire aux larmes. Nanette en dix étapes prolonge ce concept en déconstruisant les normes, confirmant ainsi qu'Hannah Gadsby est l'une des voix les plus importantes et singulières de notre époque.
Hannah Gadsby, la cadette de cinq enfants, grandit dans une petite ville isolée en Tasmanie où l'homosexualité est illégale jusqu'en 1997. Après avoir vécu une enfance qu'elle considère comme ordinaire, elle se rend compte de la vulnérabilité de son existence quand elle prend conscience de son homosexualité. Après avoir déménagé en Australie continentale et obtenu un diplôme en histoire de l'art, Hannah se retrouve face à un mur : elle doit alterner entre plusieurs postes de travail et endurer des années d'isolement ponctuées de violences homophobes et sexuelles. À l'âge de 27 ans, sans foyer et incapable de se projeter dans son propre futur, une connaissance l'encourage à participer à un concours de stand-up qu'elle gagnera. C'est ainsi qu'elle lance sa carrière dans la comédie.
Hannah Gadsby est devenue célèbre pour son humour et son autodérision, devenant elle-même la cible de ses propres blagues. Mais en 2015, au moment où la légalisation du mariage homosexuel est débattue en Australie, elle remet en question ses méthodes en travaillant sur ce qui deviendra : « le spectacle le plus anticipé de l'année » (The New York Times) Déchirant et hilarant à la fois, Nanette en dix étapes retrace le parcours de vie d'une femme queer. Sa relation en constante évolution avec la comédie, le diagnostic tardif de son autisme et de ses troubles de l'attention la guideront vers la réalisation de Nanette : le spectacle du renoncement à l'autodérision, du rejet de la misogynie et de l'importance morale de formuler la vérité.
L'oeuvre de Frida Kahlo (1907-1954) est peu abondante. Elle ne se compose que de cent quarante-trois peintures, de format généralement réduit, dont deux tiers d'autoportraits. Ce narcissisme frappant est en lien étroit avec sa biographie, avec son pays et son époque, avec ses dons naturels complètement excentriques. Il n'est pas étonnant que les grands «énigmatiques» du XVIe siècle, Jérôme Bosch et Bruegel l'Ancien, figurent parmi ses peintres de prédilection:Frida Kahlo ne montre jamais ses blessures directement, qu'elles soient corporelles - celles qui ont été provoquées par les accidents et les maladies - ou psychologiques. Sa langue symbolique est faite de clés subtiles; elle est riche de métaphores puisées au fonds de presque toutes les cultures du monde. Les mythes fondateurs aztèques, les mythologies extrême-orientales et antiques et les croyances populaires catholiques se mêlent au folklore mexicain et à la pensée de son époque, avec Marx et Freud. Exotiques et explosives, significatives et vitales dans leur discours artistique, les images de Frida Kahlo sont le miroir d'une âme complexe et souvent effrayante:«Ma vérité intérieure», avait-elle coutume de dire.
"Il n'y a pas de femmes compositrices !" proclamait en 1920 un maestro britannique. Et Hildegarde de Bingen au Moyen Age ou Maddalena Casulana à la Renaissance ? Et Nannerl Mozart, Fanny Mendelssohn, Clara Schumann ou encore Björk ? Autant d'artistes venues peupler ce livre, aux côtés d'interprètes telles que Martha Argerich, Jacqueline du Pré et Maria Callas, ainsi que de grandes pédagogues comme Nadia Boulanger. Mieux, c'est une jeune musicienne italienne qui manie ici la plume aussi talentueusement que sa baguette de cheffe d'orchestre pour brosser ces seize portraits de consoeurs ayant dû batailler dans un univers masculin, et pour nous fredonner à travers elles une petite histoire de la musique accessible à toutes les oreilles, par-delà les préjugés et les barrières de genre.
Jane Evelyn Atwood est une photographe américaine née en 1947 qui vit à Paris. Fascinée par les personnes hors normes et la notion d'exclusion, elle consacre plusieurs années à ses sujets, travaillant jusqu'à ce que ses images traduisent l'empathie qu'elle ressent. Lauréate de nombreux prix, publiée et exposée internationalement, elle est l'auteure d'une dizaine de livres dont Pigalle People. 1978-1979 (Le Bec en l'air, 2018) qui a fait l'objet d'une exposition lors des Rencontres d'Arles 2018.
En 1954, le concours du Secrétariat international de la laine couronne deux jeunes inconnus : Yves Saint Laurent, dix-huit ans, et Karl Lagerfeld, vingt et un ans. Tous deux, dotés d'un talent hors du commun, vont bouleverser l'univers compassé de la mode. Ils ont été amis, ils ne le seront plus.
Saint Laurent et Lagerfeld ont sculpté les années 70 et 80. Bals costumés, nightclubbing délirant, créativité explosive marqueront à jamais ces décennies prodigieuses. Plus belle sera la chute... Bientôt le sida, la drogue font des ravages, la mode devient une industrie, l'argent prime sur tout.
Dans Beautiful People, Alicia Drake, à travers une enquête exceptionnelle qui lui a permis de rencontrer la plupart des acteurs et des témoins, nous livre le portrait croisé de deux personnages d'exception mais aussi d'une époque dont ils ont été les pivots. Elle nous offre ainsi la chronique inédite et incisive d'un moment singulier de notre histoire - ses obsessions, ses ambitions, sa quête insensée du beau, sa décadence, sa tragédie.
Elles fascinent, elles enchantent, elles surprennent depuis plusieurs centaines d'années. Qu'elles soient pop stars glamours ou meneuses de revues, militantes engagées ou animatrices de télévision, les drag queens réveillent la nuit en robes fourreaux et en escarpins vertigineux.
De Bambi à Conchita Wurst, de Michou à RuPaul, de la Cage aux folles à Priscilla, retrouvez les plus grandes de ces reines qui ont écrit la folle histoire de cette contre-culture joyeuse et festive.
En 1956, Sylvia Plath écrivait à sa mère Aurelia : « J'ai le sentiment d'être en train de développer une sorte de style primitif bien à moi, et que j'aime beaucoup.
Attends de voir... » Tout au long de sa vie, Sylvia Plath a parlé de l'art comme de sa source d'inspiration la plus profonde ; et pourtant, tandis que ses écrits connaissent un succès mondial, ses dessins restent méconnus.
La présente édition rassemble des dessins datés de 1955 à 1957, période durant laquelle elle étudiait à l'Université de Newnham, à Cambridge, boursière du prestigieux programme Fulbright. C'est à cette époque qu'elle rencontre, et épouse en secret, le poète Ted Hughes ; ils partiront en lune de miel à Paris et en Espagne avant de retourner aux États-Unis en juin 1957.
Les dessins à l'encre de Sylvia Plath témoignent de délicieux moments d'observation à cette période de sa vie, et comptent parmi leurs sujets des toits parisiens, des arbres, des églises, et un portrait de Ted Hughes.
Avec une introduction éclairante de sa fille Frieda Hughes, le livre met en lumière ces années clés de l'existence de Sylvia Plath, et inclut des lettres ainsi qu'un passage de son journal où il est question de son art.
Fille du réalisateur Dario Argento et de l'actrice Daria Nicolodi, Asia a passé une enfance chaotique entre une mère violente et un père absent, totalement dévoué au cinéma. Cette absence de cadre a forgé chez elle, très jeune, un désir farouche de liberté que la vie - les hommes en particulier - n'a cessé de lui faire payer très cher.
Ses débuts dans le cinéma à 9 ans, ses rapports compliqués avec sa mère, sa découverte de l'amour et du sexe, tout comme celle de la drogue et des excès, sa carrière mais aussi les jeux de pouvoir et les rouages de l'industrie du 7e art... Victime parmi tant d'autres d'Harvey Weinstein, Asia Argento pose un regard lucide et sans complaisance sur sa vie et sur son monde, animée par la franchise de ton et la soif de liberté qui l'ont poussée à faire voler en éclats l'omerta qui y règne.
On connaissait ses films, on découvre une autrice, une forte personnalité qui parle d'elle et de notre société sans fard mais avec beaucoup d'humour, une conteuse véritable dotée d'un grand sens du rythme. C'est sa psychologue qui a conseillé à celle qui se qualifie souvent de survivante d'écrire pour se reconstruire. On ne peut qu'approuver.
Le fantasme de la Parisienne, subtile mélange de beauté et d'élégance naturelle, captive notre imaginaire depuis des décennies, voire des siècles. Dans cet ouvrage, Lindsey Tramuta lève le voile sur ce mythe et déconstruit les stéréotypes pour nous présenter les Parisiennes telles qu'elles sont : multiples.
À travers des portraits et conversations de 40 femmes dynamiques et inspirantes (Leïla Slimani, Lauren Bastide, Rokhaya Diallo, Victoire de Taillac, Anne Hidalgo, Delphine Horvilleur, Céline Pham...), elle nous révèle leurs combats et parcours de vie dans un Paris en pleine métamorphose. Si ces femmes nous font également découvrir leurs adresses favorites (boutiques, parcs, bistrots, bars à cocktails...), l'autrice s'attache à les montrer dans leur recherche d'épanouissement, leur résistance face à l'adversité, et surtout à analyser l'extraordinaire empreinte que les femmes de Paris laissent sur une ville en perpétuelle réinvention.
Chef-d'oeuvre de la littérature mondiale et texte fondateur du roman japonais, Le Dit du Genji ou Genji monogatari, écrit au début du XIe siècle, relate la vie du prince Genji dans la société de la cour impériale et apporte un éclairage exceptionnel sur la culture japonaise : poésie, musique et peinture accompagnent le Genji en politique et en amour tout au long de sa vie mouvementée.
Murasaki-shikibu a trouvé les modèles de ses personnages parmi ceux qu'elle côtoyait dans l'atmosphère raffinée de la cour impériale de Heian, actuelle Kyôto, et les a dépeint avec un extraordinaire souci de l'analyse psychologique. Elle se distingue par sa finesse dans l'observation des sentiments et des comportements, sa sensibilité dans la description des saisons, de l'impermanence des choses et des êtres ou encore son habileté à construire un récit complexe, peuplé de dizaines de personnages aux destins croisés.
Après sept années de recherches iconographiques sans précédent et plus de 2 500 peintures recensées, 520 oeuvres du XIIe au XVIIe siècle et 450 détails en couleurs parmi les plus remarquables, et pour la plupart inédits en Occident, ont été sélectionnés. L'intégralité des plus anciens fragments de rouleaux subsistant du XIIe siècle et classés « Trésors nationaux » au Japon sont reproduits dans cette édition.
Des autorisations exceptionnelles nous ont permis de publier des oeuvres provenant des collections impériales japonaises, de monastères, de musées privés et nationaux, de fondations et de collections privées à travers le monde entier.
Ouverture féministe est un livre manifeste qui propose une méthode et un cadre de pensée pour aborder la question du genre et de la sexualité en musique. En croisant les esthétiques et les époques, de Monteverdi à Madonna, en passant par Beethoven, Tchaïkovski ou Laurie Anderson, Susan McClary nous montre comment la musique peut servir l'ordre du genre, c'est-à-dire la division du monde en masculin et féminin, ainsi que la hiérarchisation entre les deux termes - une réalité qui affecte la vie quotidienne des hommes et des femmes, qui façonne leur corps comme leur identité.
La lutte féministe par le prisme des imagesTrès tôt, les mouvements de lutte pour les droits des femmes ont compris le pouvoir de l'image, et l'ont utilisé pour servir leurs messages. Des affiches des suffragettes aux photographies de Carrie Mae Weems, en passant par les « Nanas » de Niki de Saint Phalle ou encore les clips de Beyoncé, L'Art du féminisme donne à voir la façon dont le combat des femmes a influencé les arts graphiques et les médias.
Rassemblant plus de 350 oeuvres tableaux, illustrations, photographies et performances cet ouvrage tout à fait inédit fait prendre conscience de l'audace et de la vivacité de l'esthétique féministe depuis 150 ans.
Les écrits et correspondances, pour la première fois disponibles dans leur ensemble en français, du peintre, sculpteur, décorateur de théâtre, scénographe et chorégraphe allemand (1888-1943), acteur essentiel du Bauhaus.
Écrits intimes d'un peintre et d'un chorégraphe visionnaire, les Lettres et journaux d'Oskar Schlemmer sont restés longtemps inédits en français, à l'exception de fragments traduits par Éric Michaud en 1978.
S'ils dévoilent peu de choses sur sa vie personnelle, l'un de leurs premiers attraits est de nous faire pénétrer au sein du Bauhaus, dont Schlemmer fut l'un des acteurs essentiels, et de révéler les relations d'enseignement et de pouvoir qui s'y tissaient. Ils consignent surtout le dialogue intense et soutenu que, sa vie durant, Schlemmer a entretenu avec lui-même à propos de ses créations, de ses angoisses, de ses contradictions, de ses espoirs. Ils ouvrent une nouvelle perspective pour appréhender cet artiste protéiforme.
La présente traduction des Lettres et journaux d'Oskar Schlemmer est conforme à l'édition des Briefe und Tagebücher de Tut Schlemmer parue en 1958.
« Le noyau de mon être - mon intimité même - est enclos dans une coquille déposée par le monde extérieur. Mon art est sans doute ce qui reflète le mieux ce noyau. Car c'est précisément dans la Forme que ce noyau, invisible et non su, se présente. » (Lettre à Tut, 12 novembre 1919) « Si les nazis prennent le pouvoir, faudra-t-il se retirer dans les forêts de Bohême, ou bien entrerons-nous directement dans la prochaine guerre ? » (Lettre à O.M., 1er décembre 1930) « Né le 4 septembre 1888 à Stuttgart, d'une mère Souabe de Heidenheim dans le Wurtemberg et d'un père de la Hesse Rhénane à Mainz. (De mon père sans nul doute le goût du théâtre et du carnaval, de ma mère la réflexion et le sérieux qui se traduisent ensuite en peinture). Un semestre à l'École des arts décoratifs de Stuttgart, puis l'Académie. Entre-temps, une année à Berlin. Rencontre avec l'art moderne : le Blaue Reiter et le Sturm. À Stuttgart, suite à cette rencontre, débat et conversion. - Débuts du Ballet Triadique. - Ouverture d'une galerie de peinture rue du Neckar. - La guerre ! - Une demi année à l'Académie. Bas reliefs et sculptures. - 1922 : première représentation du Ballet Triadique à Stuttgart. Décembre 1920 : nomination au Bauhaus d'État à Weimar par Walter Gropius (en même temps que Paul Klee). D'abord peinture murale. Plus tard atelier du métal, puis sculpture sur bois et sur pierre. - Pour l'exposition de 1923 : décoration en peinture et sculpture du bâtiment des ateliers. Première démonstration sur de grandes surfaces et dans un vaste espace. Variations sur le thème de l'Homme sous forme de peintures, lignes, surfaces, reliefs, métal, etc. » Oskar Schlemmer (Autobiographie, 1923)
Au cours des dix dernières années, Marianne Faithfull a, selon ses propres mots, " fait quelques disques, enchaîné pas mal de tournées, tâché de retrouver le droit chemin, et... le reste est le sujet de ce livre ". Observatrice ironique et distanciée de son époque, elle revient sur les années marquantes de sa vie, rappelant avec une certaine nostalgie l'ère bohème de ses débuts, sans occulter les moments de doutes ni le nouvel essor pris par sa carrière musicale et cinématographique depuis les années 1990. Chemin faisant, l'on croise ses amis de la Beat Generation, les Rolling Stones et les Beatles, ou encore son père, fondateur de la Braziers Park School of Integrative Social Research, et l'ombre de son grand-père, le baron Sacher-Masoch. Cette galerie de portraits unique constitue autant un hommage à ceux qui ont compté pour elle qu'une autobiographie en creux. " J'ai toujours été attirée par les personnages brillants et excentriques, dit-elle, et, pour une raison obscure, il semble que j'ai toujours agi comme un aimant auprès de ce genre de personnes. "
"la peinture est là tout d'un coup.
quand je lis un livre, quand j'écoute de la musique ou quand je vais au cinéma, c'est avec le temps que je découvre l'oeuvre. un roman, une symphonie, un film ne prennent leur sens que par la succession des mots, des notes et des images. les heures peuvent passer, un tableau ne gagnera ni ne perdra la moindre
parcelle de lui-même. il n'a ni commencement, ni milieu, ni fin. j'aime la peinture parce que dans son inaltérable immobilité elle paraît exister en dehors du temps d'une manière impossible à toute autre forme d'expression artistique.
plus j'avance dans mon existence, plus je voudrais mettre le monde en suspens et saisir le présent avant que, dévoré par la seconde suivante, il ne devienne le passé. un tableau crée l'illusion d'un présent éternel, d'un lieu oú mes yeux peuvent se reposer comme si le tic-tac de la pendule avait cessé par magie. " siri hustvedt (extrait de l'introduction).
Jacqueline Lamba est la jeune femme qui, une nuit de mai 1934, décide d'aller à la rencontre d'André Breton. Avec lui, elle flâne jusqu'aux premières lumières du matin dans un Paris enchanté. Quelques mois plus tard, elle devient sa femme, la mère d'Aube, unique enfant du poète. Breton dédie à Jacqueline ses oeuvres L'Amour fou, L'Air de l'eau, Fata Morgana.
Muse de l'écrivain et des photographes surréalistes, Jacqueline Lamba est surtout, et tout d'abord, une artiste d'un talent remarquable et d'une exceptionnelle sensibilité. Dans sa peinture se reflètent le courage et la passion d'une femme scandaleusement belle et rebelle qui a su se révolter contre les valeurs conservatrices de la société, en vivant toute sa vie dans l'art et pour l'art. Elle a été en contact avec les plus grands artistes et intellectuels du XXe siècle : Antonin Artaud, Claude Cahun, Marcel Duchamp, Max Ernst, Frida Kahlo, Dora Maar, Picasso, Diego Rivera, Jean-Paul Sartre, Trotski et beaucoup d'autres. Elle a vécu à une époque de grande effervescence artistique, littéraire, révolutionnaire. De Paris à New York, du Mexique à la Provence, de Marseille, où elle se réfugie à la villa Air-Bel avec d'autres intellectuels de l'Amérique du nord, où elle a fait plusieurs séjours avec son deuxième mari, le sculpteur américain David Hare. Jacqueline Lamba traverse des lieux et des moments fondamentaux de l'histoire. Protagoniste du passage du surréalisme à l'expressionnisme abstrait américain, son art, comme sa vie, est avant-gardiste, lyrique, provocateur, car comme elle l'écrit dans son Manifeste de peinture, Jacqueline Lamba a toujours vécu et peint « au nom de la liberté et de l'amour ».
Puisant ses références à la source même du modernisme, comme les constructivistes et les suprématistes, le style de Zaha Hadid se caractérise par une volonté de déconstruire l'orthogonalité des objets, utilisant des entrelacs de lignes tendues et de courbes, d'angles aigus et de plans décalés et apportant à ses créations complexité et dynamique.
En France elle a notamment réalisé : un terminus de tramway et le projet de mosquée à Strasbourg, la tour CMA-CGM à Marseille, et le projet de complexe sportif et culturel à Montpellier.
Cette intégrale, premier ouvrage en français consacré à l'oeuvre de Zaha Hadid, présente l'ensemble de ses recherches théoriques, de ses projets et réalisations tant en architecture que dans les domaines du design et de la mode.
Au vu de la nature des matériaux - terre cuite, acier, fonte ou bronze - les figures de hanneke beaumont vibrent d'une légèreté paradoxale.
Toute sa conception et tout son processus de réalisation sont marqués par sa quête d'un arrangement syntaxique à même de conférer aux différentes parties de l'oeuvre une unité de composition à travers un subtil jeu d'équilibre spatial. le message de l'artiste n'est pas, et ne se veut pas, ouvertement politique. ses sculptures représentent autrement l'être humain ; les figures ne sont pas simplement formes mais signifiants de l'esprit et du corps, de l'humanité luttant pour faire de la pensée un sentiment et pour découvrir, simultanément, le sentiment au travers de la pensée.
C'est leur immédiateté intuitive et spontanée qui en fait des figures " universelles ".
" Dans la Chine ancienne, la poésie et la peinture étaient indissociables et formaient un tout qui fut le coeur de la culture chinoise.
Sans la poésie calligraphiée sur le tableau, une oeuvre picturale était considérée comme inachevée. Les poètes étaient des peintres et vice-versa. Enfant, j'ai été initiée à la poésie en même temps qu'à la peinture, à la calligraphie et au luth. Aujourd'hui, c'est une joie pour moi de glisser mes tableaux aux côtés des poèmes qui ont bercé mon enfance et mon adolescence. " Shan Sa.
Giovanna Marini construit depuis plus de quarante ans une oeuvre par bien des aspects unique dans le panorama musical européen. Alliant une formation académique et la connaissance approfondie des pratiques musicales traditionnelles et populaires, la compositrice, mais aussi la chanteuse, la pédagogue et la conteuse, tient un rôle d'exception dans la création contemporaine.
Nourrie d'enquêtes sur l'oralité dans les cultures traditionnelles italiennes, son oeuvre propose un nouveau mode de raccontar-cantando, où se mêlent avec une rare liberté d'invention des compositions polyphoniques réfractaires à toute étiquette.
Ses engagements politiques, culturels et didactiques ont mené Giovanna Marini à composer une oeuvre considérable, où l'on croise d'extraordinaires chanteurs et musiciens (depuis les traditions religieuses, rurales ou ouvrières jusqu'aux musiques d'avant-garde, en passant par le jazz, la pop ou le rap), des élèves et des musicologues de grande rigueur, mais aussi tous les cinéastes et metteurs en scène (Pier Paolo Pasolini, Dario Fo, Peter Brook, Pippo Delbono, etc.) pour lesquels elle a écrit.
Par ses spectacles et son enseignement, Giovanna Marini a très tôt été reconnue en France, en Suisse et en Belgique, où elle se produit régulièrement avec son Quartetto Vocale. Pour cette formation elle compose des cantates d'une grande complexité formelle, mais immédiatement accessibles au plus large public et dans lesquelles le chant, les sons et les couleurs vocales extraordinaires ne cessent de faire écho à la réalité contemporaine.
C'est cette liberté créatrice que ce livre à plusieurs voix, avec le CD qui l'accompagne, aimerait restituer dans toute sa exigence et dans toute sa plénitude.
Il Canto necessario
Ignazio Macchiarella
Reparcourant toutes les étapes d'une longue carrière et d'une oeuvre aux multiples facettes, ce texte d'Ignazio Macchiarella constitue le premier hommage à Giovanna Marini, où se mêlent les récits croisés d'une vie de femme, de militante, de compositrice, de formatrice, des témoignages directs de l'artiste et l'analyse de ses compositions les plus représentatives. Il est complété par des photographies, une bibliographie, un catalogue complet des oeuvres et un CD proposant des pièces pour la plupart inédites.
Raccontar-cantando / Cantare-viaggiando
Giovanna Marini
Giovanna Marini mêle ici souvenirs et réflexions sur son travail de collecte musicale et de transcription, sur son enseignement et sur ses rencontres toutes nourries de musiques. Elle tente d'analyser l'ancrage politique et social de son oeuvre, d'abord sous l'influence des courants de pensée et de création animés par le Nuovo Canzoniere italiano dans les années 1960 et 1970, puis pour les décennies suivantes et jusqu'à nos jours, dans une démarche plus personnelle, avec, toujours, le souci d'une sauvegarde vivante et novatrice des cultures populaires menacées par toutes les formes d'uniformisation.
En exilé de la Beauté, Raffaele La Capria ressent la nostalgie de l'harmonie perdue. Il affirme la nécessité de la fonction de la beauté et constate, en même temps, sa quasi disparition du monde de l'art : « C'est art auto-référentiel dominé par une oligarchie qui s'assigne la tâche de nous dire ce qu'il faut ressentir ». A cette dictature du goût artistique correspond une perte du sens commun, regretté par l'auteur qui - comme Jean Baudrillard - ose dénoncer le racket mental exercé par le discours officiel sur l'art. Le lecteur qui est sous la pression médiatique du système de l'art sera soulagé en lisant ces pages qui tissent un éloge intelligent du sens commun.
Raffaele La Capria, né à Naples en 1922, est écrivain, auteur entre autres du roman Blessé à mort, déjà traduit en français. Il est rédacteur de la page culturelle du Corriere della Sera de Milan.
« J'ai préféré partir de la fin : m'asseoir à ma table, et repenser le film, scène après scène. Il en est sorti un texte étrange qui est un peu mon interprétation personnelle de l'histoire... Ce n'est plus un canevas, pas non plus un récit. Il est très fidèle au film : il rend très précisément compte des cadrages, des mouvements de caméra, des dialogues, de la musique, des bruitages, etc. [...] Dans le film, il est question d'un rapport entre deux femmes (mère-fille) dont le combat métaphorique est presque mortel... Je commence à comprendre maintenant, le film terminé, que cette ambivalence maternelle... au fond, ce pourrait être ma mauvaise foi inconsciente... [...] J'ai voulu faire un film sur la subjectivité maternelle, et, ce qui est apparu, c'est une mère, vue à travers les yeux d'une fille. [...] Carla Gravina a interprété le rôle féminin de la mère... Nous avons fait ensemble un travail « sur le féminin », et elle est l'auteure de cette mère souterraine autant que moi. » G.G.