Nadia Saïkali est née en 1936 à Beyrouth.
Avant-gardiste, l'artiste s'est très rapidement détachée des modes de représentation dits conventionnels pour élaborer un langage propre dont la sophistication se nourrit à la fois d'éléments occidentaux et de réminiscences orientales. Collages, reliefs et mobiles lumino-cinétiques, autant de moyens d'expressions artistiques explorés par la peintre et jalonnant un parcours exceptionnel, qui aujourd'hui en revient aux techniques traditionnelles (huiles sur toile) et aux fondements de l'art. Dans la série Empreintes-Mémoire et Empreintes-Autoportraits, la peinture de Saïkali porte les traces des empreintes corporelles de l'artiste qui, comme la marque première sur la paroi des grottes de la préhistoire, tendent à exprimer un art qui se veut universel. Cet ouvrage retrace le riche parcours artistique de Nadia Saïkali dont chaque tableau est perçu par elle-même comme un fragment, un rivage, une île de son voyage immobile dans l'archipel du temps.
Geneviève Asse, artiste majeure de la scène contemporaine, expose depuis bientôt 60 ans. Ses toiles ont récemment été présentées à l'exposition "Elles@Beaubourg" aux côtés d'artistes à la renommée internationales telles que Frida Khalo, Louise Bourgeois et Annette Messager. Cette native de Bretagne s'est essayé au cours de sa carrière à divers mediums (gravure, dessin, livre d'artiste avec certains de ses amis poètes : Beckett, Pierre Lecuire...). Mais sa passion pour la peinture l'a emporté et c'est sur de grandes toiles très souvent bleues que Geneviève Asse donne libre cours à son inspiration. L'artiste dira de son art dans un article intitulé Geneviève Asse, le bleu et l'âme : "Mes surfaces varient comme l'océan. Mon sujet, c'est l'espace et la lumière. Il m'est en partie inspiré par le ciel et la mer que je regardais des heures durant, enfant, sur la plage dans le Golfe du Morbihan." L'ouvrage Geneviève Asse accompagne une exposition consacrée à cette grande artiste au musée des Beaux-Arts de Rouen.
Née à Paris en 1950, l'oeuvre de Najia Mehadji se singularise dès les années 1970 par une abstraction sensible, issue à la fois de la musique contemporaine et d'un travail sur le corps, que l'on retrouve sous la forme de performances intégrant dessin et son. Les années 1980 sont pour elle l'occasion d'un questionnement sur la pratique picturale par l'utilisation de medium inhabituels (gesso, papier transparent sur de grandes toiles brutes...). Les années 1990 marque une rupture dans son style et sa technique : des pastels à l'huile lui permettent de dessiner de longs traits continus sur la toile brute, à l'intérieur de sphères aux couleurs pures, rouges ou jaunes. Ses dernières oeuvres ont trait au cosmos et au végétal, notamment avec le symbole universel de la grenade, contrepoint logique aux formes géométriques de ses débuts. Depuis peu, elle explore aussi la technologie, à l'image de ses réalisations numériques dans lesquelles sont insérés des détails de plaques gravées de Goya sur les désastres de la guerre.
" Tu ne feras aucune image sculptée de rien qui ressemble à ce qui est dans les cieux là-haut ou sur la terre ici-bas, ou dans les eaux au-dessous de la terre. " Objet d'interprétations fondamentales, cet interdit fondateur, partagé par les trois religions du Livre, fut souvent respecté par les artistes juifs jusqu'à l'aube de la période moderne. A travers des oeuvres de maîtres de l'art moderne tels que Chagall, Freundlich, Kikoïne, Kisling, Lipchitz, Marcoussis, Modigliani, Chana Orloff, Pascin, Pissarro, Soutine, Zadkine ou de l'art contemporain tels que Lucian Freud, Pearlstein, Arikha, Alex Katz, ou Kitaj, Eliane Strosberg, s'appuyant sur sa culture esthétique et philosophique, propose une brillante remise en perspective de la représentation de la figure humaine au regard de l'expérience juive.
« Amener le chaos dans l'ordre » : tel est le pari poursuivi par Ode Bertrand à travers sa création. Élève, assistante et confident d'Aurélie Nemours pendant 35 ans, son oeuvre de peintre relève également de l'art « concret », mais sur des prémices différentes : là où Nemours explorait le plan et la couleur, Bertrand s'attache au trait, qu'elle utilise à la fois comme signe et structure pour subvertir des figures géométriques définies au tour du nombre d'or. Grille, labyrinthe, triangle... ses oeuvres qui au premier regard semblent épurées et ordonnées révèlent à l'observateur plus attentif un foisonnement insoupçonné et paraissent vibrer d'une vie intrinsèque.