Dès le ixe siècle l'héroïne juive judith fut en europe l'un des sujets les plus prisés par les beaux-arts et la littérature ; elle lui demeura jusqu'au début du xxe siècle.
Son histoire fut souvent reprise dans toutes les langues du vieux continent et représentée un peu partout sous forme de mystère, de théâtre de rue et d'opéra. peintres, sculpteurs et graveurs, s'inspirant volontiers d'épisodes du liber judith, en ont tiré une importante tradition visuelle de la culture occidentale qui a produit des chefs-d'oeuvre d'une surprenante diversité. judith symbolisait une force politique et morale que les idéologies dominantes réinterprétèrent sans cesse, politiquement, certes, mais aussi sexuellement.
Bien que certaines oeuvres, comme celles d'artemisia gentileschi, aient donné lieu à maintes exégèses, le présent ouvrage est le premier à aborder une étude comparée des différentes judith à travers les cultures et les âges.
L'Académie de France à Rome - Villa Medici inaugurera le samedi 23 janvier 2010 l'exposition Tumulti de Beatrice Caracciolo, dont le commissariat est assuré par Olivier Berggruen. Cette exposition proposera un parcours à travers l'ensemble de l'oeuvre de Beatrice Caracciolo : dessins au trait, collages, zincs, Water Marks (mers), la série Kosova , ainsi que les Riots de ces dernières années. Les oeuvres, provenant de plusieurs collections privées, occuperont les principaux espaces de la Villa Médicis, les galeries et l'atelier du bosco. L'exposition « L'oeuvre de Beatrice Caracciolo est le résultat d'un processus complexe au cours duquel le support - la feuille de papier - est modifié par l'application de pigments blancs, ocres ou gris, puis trempé dans l'eau, avant d'être recouvert de lignes tracées au crayon gras. L'oeuvre fait ensuite l'objet d'autres manipulations, certains éléments se trouvant effacés. Les lignes qui surgissent ici et là sont nerveuses et mouvementées, rythmiques et chaotiques, d'une fluidité parfois interrompue, comme autant de convulsions du corps et de l'esprit. Dans ses collages, Beatrice Caracciolo laisse percer un parfum de vulnérabilité, lorsque les lignes enchevêtrées sont recouvertes d'éléments bandagés presque translucides. D'autres oeuvres révèlent une force plus directe et imposante, comme dans la série récente des Riots. Mais l'oeuvre n'est jamais pur geste; elle porte en elle la somme de toutes les épreuves et transmutations qui la constitue. L'oeuvre dévoile au travers de gestes spontanés - et cependant méthodiques et réfléchis - des niveaux d'énergie variables qui n'apparaissent dans toute leur clarté qu'au fur et à mesure du contact avec l'image, si bien que celle-ci semble être en flux. L'oeuvre porte la trace d'un processus, où les couches successives témoignent du passage du temps, couches dont l'accumulation est comme une somme d'expériences qui font et défont le temps. Ce qui relie ces oeuvres à d'autres, comme par exemple les sculptures en zinc, c'est la propension de l'artiste à utiliser des matériaux qui conservent la trace du passage du temps: strates successives, parfois à la limite du visible, qui constituent une archéologie de l'intervention artistique. » Olivier Berggruen L'artiste Beatrice Caracciolo a fait ses études aux Etats-Unis à la New York University, à la Columbia University et à la Sarah Laurence University, avant de poursuivre son apprentissage artistique à la New York Studio School . Elle vit et travaille principalement à Paris. Ses oeuvres ont été exposées à partir de 1996 chez Jean-René de Fleurieu à Paris puis chez Gracie Mansion et Charles Cowles à New York et, plus récemment, en Italie au Kaplan's Project no.3 de Naples et à la Nowhere Gallery de Milan. Sa série de dessins, intitulée Life Lines, a été montrée au Savannah Collège of Art and Design , en Géorgie (Etats-Unis) en 2002. Gustav Sobin, Donald Kuspit et Paul Ardenne, entre autres, lui ont consacré des textes importants. Le catalogue L'exposition Tumulti de Beatrice Caracciolo sera accompagnée d'un catalogue publié par les Editions du Regard, avec une préface d'Éric de Chassey et des textes d'Olivier Berggruen, Mario Codognato, Donald Kuspit et Paul Ardenne.
Une prostituée.
Si profondément déchue qu'elle fut élevée à la dignité de premier apôtre. Inondant les pieds du Christ de larmes, de cheveux et de caresses pendant le repas chez Simon qui tente de l'humilier, elle déborde d'amour ; hurlante, prostrée ou suppliante au pied de la croix, elle reçoit le sang divin ; silencieuse, face à Jean, elle équilibre les Pietà ; humble et divinement humaine, elle enserre dans ses mains, une dernière fois, les pieds du Bien-Aimé qui descend au tombeau ; fidèle entre tous, elle reçoit, la première, au jardin, Celui qui ne pouvait l'abandonner.
Le jour de la Pentecôte, elle reçoit le don des langues, ce qui la conduit avec sa soeur Marthe, jusqu'à Marseille où elle évangélise la population pour finir sa vie, en pénitente, à la Sainte Baume. Au moment de la Dormition de la Vierge, elle rejoint les apôtres pour recueillir le dernier souffle de Marie. Telles sont les étapes de la vie de Maria de Magdala retracées à la fois par les Evangiles et La Légende Dorée et très particulièrement par les artistes qui, à foison, ont osé exalter le corps amoureux de la patronne des filles perdues.
Que penser de ceci : le corps de la femme a été occulté dans la virginité du corps de Marie et réhabilité dans celui d'une prostituée ? La Vierge et Marie Madeleine ont établi cette dialectique autour du Fils de Dieu qui, dans son humanité, ne pouvant bannir l'une ou l'autre, a aimé les natures physiquement et psychiquement agonistiques du corps de la mère et de celui de l'amante.