« La vie des femmes est un éternel recommencement. Chaque jour elles doivent prouver la légitimité de leur existence à part entière avec l'autre sexe. Chaque matin elles doivent être à la fois mères, amantes, travailleuses en assumant la charge mentale que nécessite ce détriplement de personnalité. Chaque jour des hommes disent aux femmes : «Ça va mieux aujourd'hui qu'avant, non ? Alors de quoi vous plaignez-vous ?». Les hommes ont raison mais partiellement car, s'il est indéniable que les droits et les acquis des femmes ont fait un bond vertigineux depuis plus d'un siècle en Occident, il n'en reste pas moins que la lutte pour l'égalité femme/homme n'est pas un chemin pavé de roses où les droits les plus fondamentaux sont sanctuarisés et acquis pour toujours.Aujourd'hui l'art n'est plus un interdit lorsqu'on naît de sexe féminin mais ce n'est pas pour autant que les obstacles sont tous levés. Ces femmes ont des destins extraordinaires, la force morale et psychique dont elles ont du faire preuve pour continuer à créer malgré les épreuves force l'admiration comme le constat qu'elles n'ont pas mis leur énergie à se faire connaître mais plutôt à persévérer.»Laure Adler
À l'origine était la femme, plurielle par nature, tour à tour objet d'amour, de fascination et de crainte. De la Vénus de Willendorf, image d'un idéal féminin tout-puissant, à la Mariée de Niki de Saint-Phalle, offrant le regard de la femme artiste sur sa propre destinée, la quête de l'éternel féminin jalonne l'histoire de l'art depuis les temps les plus anciens. Figures mythiques et tutélaires, les héroïnes amoureuses, d'Eve à Rita Hayworth et de Bethsabée à Camille Claudel, se révèlent brutales ou tendres, ambitieuses parfois, mais toujours ensorceleuses : dangereuses pour les autres et pour elles-mêmes. Parcourant cette galerie des amantes fatales, Laure Adler et Élisa Lécosse proposent un décryptage passionnant d'une histoire trop longtemps laissée aux seuls mains et regards des hommes. Explorant les archétypes, les codes de l'histoire de l'art et leur détournement au fil des époques, elles analysent le lent basculement des femmes vers l'autonomie amoureuse et la reconnaissance du corps et du désir.
Personnalité fascinante, Rosa Bonheur (1822-1899) est l'artiste des paradoxes. Créatrice hors norme encore trop méconnue, elle fut pourtant la meilleure artiste animalière de son temps et sut imposer, dans ce XIX? siècle très corseté, sa liberté et son indépendance.Sans anthropomorphisme ni sentimentalisme, ses peintures et dessins insufflent la vie aux animaux qu'elle observait inlassablement. Plus que jamais, au XXI? siècle, regarder l'art de Rosa Bonheur nous permet une nouvelle rencontre avec le vivant, et nous aide à mieux habiter le monde.Réalisé à l'occasion du bicentenaire de la naissance de l'artiste, cet ouvrage polyphonique accueille de nombreux spécialistes à la croisée de divers champs disciplinaires afin de donner à voir toute la richesse et la modernité de Rosa Bonheur.
Pendant longtemps, la majorité des femmes surent lire, mais pas écrire, l'écrit restant, dans la répartition traditionnelle des tâches entre les sexes, la chasse gardée des hommes. Quand elles accédèrent enfin au droit à l'écriture, elles durent mener une lutte encore plus longue, celle de la reconnaissance de leur production écrite.Alors que la plupart de ces femmes aspiraient à une vie sans contrainte, où elles auraient pu exprimer librement leur art, les obstacles qui ne cessèrent en effet de se dresser devant elles - trouver du temps pour écrire constituant déjà une tâche en soi - les vouèrent à un anticonformisme qui les mettait en danger.À ces contraintes sociales s'ajouta une pression intérieure, une quête inconditionnelle d'authenticité qui, entravée, put les mener à la folie ou au suicide.Cet ouvrage dresse le portrait d'une cinquantaine de ces auteures, depuis le Moyen Âge avec Hildegarde de Bingen et Christine de Pisan, jusqu'à l'époque contemporaine avec Carson McCullers, Marguerite Yourcenar, Anaïs Nin, Simone de Beauvoir, Marguerite Duras, Françoise Sagan - ou plus récemment Toni Morrison, Isabel Allende ou Arundhati Roy - en passant par les incontournables soeurs Brontë, George Sand, Colette, Virginia Woolf ou Karen Blixen.
«On ne naît pas artiste mais on le devient. Du plus loin qu'on s'en souvienne, l'histoire de l'art a été pensée, écrite, publiée, transmise par des hommes. Et quand on est née femme, être artiste, le prouver, y avoir accès, produire, montrer, continuer à le demeurer est un combat permanent, dangereux, épuisant physiquement, intellectuellement et psychiquement. Le temps semble aujourd'hui propice pour revisiter et regarder autrement les créations de celles qui ont eu le courage de défier les règles pour assouvir leur vocation.»
Les femmes ont longtemps été perçues par les artistes comme des objets de représentation et des muses. Aujourd'hui, les artistes femmes ne sont plus obligées de travailler dans l'anonymat ni de prendre des pseudonymes masculins, mais elles sont encore particulièrement absentes des musées et l'interrogation posée par les Guerrilla Girls, en 1989, dans les rues de New York, garde toute sa force : «Les femmes doivent-elles être nues pour entrer au Metropolitan Museum ?»Dans cet ouvrage, Flavia Frigeri met en lumière le travail remarquable d'artistes femmes et explore la vie d'une cinquantaine d'entre elles, du XVIe siècle à nos jours, parmi lesquelles Artemisia Gentileschi, Georgia O'Keeffe, Frida Kahlo ou encore Louise Bourgeois.Ce guide essentiel comprend en outre une fascinante chronologie des accomplissements réussis par des femmes depuis 1558 ; on y trouvera aussi des suggestions de lectures pour aller plus loin, ainsi qu'un index des artistes femmes du monde entier.
De Sofonisba Anguissola à Marina Abramovi ? en passant par Élisabeth Vigée-Lebrun, Camille Claudel et Georgia O'Keeffe, cet ouvrage explore à travers 60 chefs-d'oeuvre, les thèmes, les mouvements et les grands tournants qui ont façonné l'histoire des artistes femmes.Susie Hodge raconte les avancées réalisées pour obtenir une parité avec les artistes masculins, les importantes contributions faites aux mouvements artistiques et redécouvre des artistes oubliées ou éclipsées.Accessible, concis et richement illustré, le livre nous explique les quand, comment et pourquoi de la reconnaissance des artistes femmes.
She-Bam Pow Pop Wizz ! retrace l'histoire ouverte d'une génération de femmes européennes et nord-américaines qui ont contribué avec audace et flamboyance au pop international. Leurs oeuvres, à l'image des bandes dessinées, regorgent de couleurs arc-en-ciel et vibrantes. Par des voies plurielles, elles envisagent un monde autre, aux formes rêvées, et parient sur la construction d'un monde meilleur. Love is all we need !
Frida. L'artiste-peintre qu'on ne nomme que par son prénom est aussi chatoyante, dans ses robes traditionnelles colorées, que son langage est effronté. Mais elle est aussi sensible, abîmée et malade.Un accident de bus à 18 ans la plongea dans une souffrance physique constante. Depuis, Frida Kahlo ne cessa de vivre dans un «conflit entre une Frida morte et une Frida vivante», une dualité excessivement humaine que nous présente Hayden Herrera dans cette biographie intime et documentée.Jeune élève rebelle de l'École nationale préparatoire de Mexico, puis militante communiste, elle côtoya très tôt les muralistes et les artistes révolutionnaires. Elle créa un art singulier, comme un miroir de sa vie, qui suscita l'admiration de Pablo Picasso, Juan Miró ou encore Wassily Kandinsky.Nous découvrons aussi à travers de nombreuses lettres et extraits de son journal intime qu'elle fut l'amie de Nelson Rockefeller, de Tina Modotti ou encore d'André Breton et qu'elle vécut ses drames amoureux avec Trotski ou Nickolas Muray sous l'ombre maritale, irremplaçable et mythique de Diego Rivera.Près de soixante-dix ans après sa disparition, l'histoire de cette femme à l'humour et à l'imagination débordants reste aussi extraordinaire, aussi bouleversante que sa légende et que son univers pictural.
Façonnée par l'émergence du féminisme de la deuxième vague, la pratique artistique de Miriam Cahn affronte la matérialité du corps et nous confronte à des préoccupations sociopolitiques présentes dans l'actualité. À la fois obsédantes et ambiguës, les oeuvres de Miriam Cahn explorent différents aspects de notre réalité corporelle : abjection, vulnérabilité, ignobilité, et nous incitent à regarder en face des événements dont nous sommes si souvent désireux de détourner le regard. L'artiste dresse ainsi un éventail d'images contemporaines de notre humanité et introduit des réflexions à propos des systèmes de violence, du pouvoir, du nucléaire, du féminisme ou de la sexualité.La publication Miriam Cahn, Ma pensée sérielle accompagne la première grande exposition de cette artiste suisse en France. Il s'agit d'une collection de textes qui, plutôt que d'analyser et d'expliquer son oeuvre, lui laissent la parole ou permettent à d'autres d'y répondre.
À une époque où l'indépendance des femmes était radicalement proscrite par les normes sociales, Georgia O'Keeffe fait figure de liberté. Elle se déplace à sa guise d'une côte à l'autre des États-Unis, choisissant ses foyers entre l'activité débordante de New York avec son mari Alfred Stieglitz et l'autonomie réconfortante plus solitaire du Nouveau-Mexique. Elle met un point d'honneur à produire de l'art où qu'elle soit. Elle transforme les espaces et les objets que d'autres pensent connaître en chefs-d'oeuvre de lignes et de couleurs. Elle affirmait que regarder l'un de ses tableaux c'était voir comme elle voyait, et non de quelle manière elle vivait. Les aquarelles et les peintures de Georgia O'Keeffe, les photographies des plus grands artistes qui l'ont entourée tout au long de sa vie ainsi que les images d'archives de ses amis et de sa famille provenant du Georgia O'Keeffe Museum font la richesse de cette biographie.
Etudie l'histoire des mouvements artistiques apparus en France depuis 1965 et analyse leurs caractéristiques.
Louise Bourgeois est par excellence la femme-couteau, la femme sculpteur, celle qui découpe, tranche, cisaille, mais aussi celle qui incarne l'ambivalence féminin-masculin : la protection et la menace, la fragilité et la force, la tendresse et la violence.Née en 1911 à Paris, et ayant vécu à New York de 1938 jusqu'à sa mort en 2010, elle est devenue, après une reconnaissance tardive, l'une des artistes les plus emblématiques du XXe siècle. Son oeuvre polymorphe, composée de peintures, gravures, dessins,sculptures, installations, est profondément autobiographique et échappe à toute classification esthétique. En réactivant les souvenirs et les traumatismes de son enfance, Louise Bourgeois donne forme et corps à ses émotions, créant une oeuvre organique, sensuelle et érotique, dont le thème essentiel est la femme-maison. «La sculpture est le corps et mon corps est une sculpture.»Cette biographie ne retrace pas seulement le parcours d'une grande artiste, sa formation, ses influences ; c'est aussi le récit d'une vie de femme exceptionnelle, ayant connu les deux guerres, l'exil, épouse d'un célèbre historien de l'art, et mère de trois enfants. Elle s'appuie sur les archives personnelles inédites de l'artiste, ses journaux intimes, sa correspondance, ses écrits psychanalytiques, ainsi que sur ses interviews et des entretiens avec ses proches.
Présente dans une série d'articles thématiques classés de A à Z, les grands courants et les grands centres artistiques au Moyen Age, ainsi que l'évolution stylistique dans les domaines de l'architecture, de la peinture, des arts somptuaires, etc.
Rencontre avec dix femmes remarquables : Jeanne Added, Jehnny Beth, Lou Doillon, Brigitte Fontaine, Charlotte Gainsbourg, Françoise Hardy, Imany, Camélia Jordana, Elli Medeiros, Vanessa Paradis.
Catherine Panchout avait déjà photographié les ateliers des grandes artistes «pionnières» du XXe siècle.Elle a poursuivi ce travail avec les artistes de ce début du XXIe siècle.À travers les vues des ateliers, la documentation des activités, les portraits de vingt-cinq artistes majeures, elle nous livre une vision prenante de la diversité et de la vitalité de l'art aujourd'hui.Yves Michaud, philosophe et critique d'art, a rédigé les textes qui accompagnent ses photographies et permettent de situer chaque artiste.Les «Authentiques» ?Oui, par leur engagement, par leur peu d'intérêt pour les postures, pour la diversité de leurs choix.Et ce sont toutes... des artistes femmes dans un monde de l'art dont la mise à jour «gendrée» a bien avancé - et à laquelle ce livre contribue.Avec : Lydie Arickx, Élisabeth Ballet, Rina Banerjee, Valérie Belin, Carole Benzaken, Béatrice Casadesus, Hélène Delprat, Valérie Favre, Gloria Friedmann, Monique Frydman, Claire-Jeanne Jezequel, Marina Karella, Laurie Karp, Catherine Lopes-Curval, Federica Matta, Gabriela Morawetz, Shirin Neshat, Françoise Pétrovitch, Alexandra Roussopoulos, Michaële -Andrea Schatt, Kiki Smith, Barbara Thaden, Agnès Thurnauer, Tatiana Trouvé, Sophia Vari.
Ce catalogue d'exposition retrace le parcours de Cindy Sherman et rassemble plus de 250 reproductions de ses photographies qui sont présentées par séries et de façon chronologique.
Quels sont les secrets du chic de la Parisienne? L'auteur essaye de livrer toutes ses astuces de style, beauté, déco, ses adresses préférées et les 'bonnes' attitudes à adopter dans ce carnet.
Sonia Delaunay (1885-1979) est surtout connue comme l'épouse du peintre Robert Delaunay. Pourtant le rôle de cette femme artiste fut décisif, alors que se dessine cette révolution majeure qu'est l'abstraction. Dans le contexte de la Grande Guerre, puis durant les années folles et jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, elle prendra pleinement part aux recherches picturales sur le « simultanisme » dans un dialogue créatif avec Robert, tout en menant ses propres expérimentations sur une multitude de supports, affiches, reliures, mais surtout textiles et confection de vêtements. Sonia Delaunay prolonge la peinture vers les arts appliqués et la mode dans une volonté de réunir les arts, les rapprochant de la vie de tous les jours. Elle pousse cette démarche plus loin encore par son activité commerciale : elle lance sa marque, ouvre un atelier où elle emploie des ouvrières russes lui permettant de développer sa production et inaugure deux boutiques de luxe à Madrid puis à Paris. L'artiste porte une attention toute particulière à la diffusion de ses oeuvres par ses vitrines extraordinaires qui font de la devanture un art, ainsi que ses projets publicitaires pour Vogue et ses photographies de mode et de décoration intérieure qui lui permettent de susciter l'intérêt et la convoitise d'une clientèle cosmopolite et bourgeoise.
L'ouvrage, composé de neuf chapitres, éclaire la carrière de l'artiste d'un regard neuf en mettant l'accent sur la dynamique de création qui la fait passer sans cesse de la peinture aux arts appliqués, enrichissant chaque discipline des apports de l'autre.
Retrace la relation entre Pablo Picasso et la photographe Dora Maar de 1935 à 1937 et analyse l'influence respective entre les deux artistes et les échos de cette liaison dans leur oeuvre dans les années 1940.
Tout a été dit, écrit, filmé ou presque sur la vie et l'oeuvre de Coco Chanel sauf ce qui relève de l'intime, de son attachement au symbolisme, à l'ésotérisme et à la poésie, aux hommes qu'elle a aimés, à sa famille, André Palasse surtout, ce neveu qu'elle a élevé comme son propre fils. Gabrielle Labrunie, fille d'André Palasse et seule descendante directe de Coco Chanel qui lui fut proche et intime pendant plus de quarante ans, a accepté, par amitié, d'ouvrir ses portes et de partager ses souvenirs.
En cinq parties chronologiques, ténèbres, réalités invisibles, états poétiques, correspondances, résonances, le présent ouvrage dévoile l'univers secret et intime de Coco Chanel, une exploration au plus près du mystère. Les objets et documents montrés ici, le plus souvent inconnus et inédits, sont autant de fragments de cet univers : les cadeaux de son grand amour Boy Capel, ses bijoux préférés et ses talismans, sa garde-robe, ses photos de famille, les rares documents et lettres qu'elle avait conservés, elle qui détestait s'encombrer, les livres, dédicaces et manuscrits auxquels elle tenait, en premier lieu les manuscrits de Pierre Reverdy.
Hatchepsout, illustre pharaon au féminin, le premier en titre, gouverna l'Égypte pendant vingt ans. Maintenant la paix dans son royaume, la souveraine sera l'initiatrice de grands projets architecturaux, hauts lieux de ferveur religieuse et d'innovations artistiques, comme en témoigne son remarquable temple funéraire de Deir el Bahari. Mais cette magnificence ne peut cacher la disgrâce dans laquelle elle tomba après sa mort ; représentations systématiquement martelées, nom raye des documents officiels... La figure d'Hatchepsout se para alors de mystère ; elle reste aujourd'hui encore une énigme. De l'enquête minutieuse de Christiane Desroches Noblecourt émerge l'émouvante personnalité d'une femme à l'intelligence subtile et à l'indomptable volonté. L'ouvrage, riche en anecdotes et illustre avec soin, se lit comme un roman. « Se risquer a faire revivre l'aventure d'une souveraine égyptienne morte il y a plus de 3400 ans mais plus que jamais médiatique, écrit l'auteur, tel est le défi qu'a voulu relever cet ouvrage. »