Suzy Solidor incarne l'esprit débridé, moderne et festif des Années folles. Muse, rebelle, femme de la nuit qui règne sur son cabaret, elle séduit la France entière de sa voix rauque jusqu'à ce que la guerre éclate. Ouvertement bisexuelle, elle fascine de très nombreux artistes jusqu'à devenir la femme la plus peinte au monde. Foujita, Picabia, Lempicka, Cocteau, Bacon... plus de deux cents artistes ont été séduits par sa beauté à la fois anguleuse et charnelle.
Cette femme au parcours hors du commun rêvait de devenir mannequin chez Lanvin : la voici nue devant l'objectif de Man Ray, en robe de soirée récitant les poèmes de Cocteau, ou ivre de bonheur au bras de son amant, l'aviateur Jean Mermoz.
Après la guerre, après la fête, elle choisit la Provence pour ses vieux jours, et le monde l'oublie peu à peu.
Charlotte Duthoo fait entendre à nouveau la voix si particulière de Suzy Solidor et retrace ce destin unique, emporté par le tourbillon des amours et celui des arts. Un portrait de femme qui est aussi celui d'une époque éprise de liberté.
À chaque retour de reportage, en rentrant des territoires de guerre qu'elle photographiait en noir et blanc, Christine Spengler réalisait des photomontages aux couleurs flambloyantes pour exorciser sa douleur et célébrer la vie, l'amour et la sensualité.
En 1988, à la mort de sa mère, l'artiste surréaliste Huguette Spengler, elle entame une autre vie, « la vie en blanc ». Connaissant sa fascination pour Marguerite Duras, qu'il lui avait présentée, son ami le prince Costa Comnène lui remet alors une photographie de l'écrivaine enfant, à l'âge de son amour pour L'Amant. De ce portrait iconique, la photographe réalise une série de douze photomontages, déclinaisons chromatiques drapées de soie, incrustées de fleurs exotiques, de perles et de nacre qui évoquent l'univers durassien des années indochinoises. Elle offrira le premier à Marguerite Duras, qui le conservera jusqu'à sa mort dans son appartement de la rue Saint-Benoît.
Cette Série indochinoise associe les douze photomontages de Christine Spengler à autant d'extraits puisés dans l'oeuvre de Marguerite Duras. La rencontre inattendue de ces textes et de ces portraits enluminés met en évidence les correspondances entre les trajectoires de l'une et de l'autre, dont le destin commun fut marqué par la mort tragique d'un jeune frère. Ainsi entrent en résonance deux imaginaires artistiques et se recrée le mystère de l'alchimie durassienne.
L'Opéra du monde est une rétrospective du parcours photographique de Christine Spengler, correspondante de guerre de renommée internationale et artiste.
L'ouvrage réunit pour la première fois les deux facettes, apparemment contradictoires, de son oeuvre : ses photos de guerre et ses photos « enluminées ».
La facette « Années de guerre » égraine ses photos de guerre emblématiques, en noir et blanc, qui ont été publiées dans les plus grands magazines : Life, Time, Newsweek, Paris Match. En Irlande du Nord ou au Cambodge, au Liban ou en Irak, elle est toujours aux côtés des victimes et des opprimés. Son regard est constant : toujours tourné vers les survivants. Dans le monde arabe, en Afghanistan et en Iran, sa condition de femme lui permet de dissimuler son Nikon sous le voile qu'elle porte, de se fondre dans la foule, d'accéder ainsi à des scènes interdites aux hommes et de rapporter des images uniques.
La facette « Années lumière » dévoile ses photos multicolores, celles qu'elle a réalisées à chaque retour de reportage pour « exorciser la douleur », portraits flamboyants et visions oniriques peuplant un monde tout en couleurs. C'est là une palette qu'elle s'était longtemps interdite : autant d'oeuvres ardentes, inspirées à la fois par l'univers de sa mère (l'artiste surréaliste Huguette Spengler) et par les grands maîtres du Prado (qui l'ont subjuguée au temps de son enfance madrilène). Autant de célébrations lumineuses et réparatrices.
Après avoir photographié le deuil du monde, Christine Splengler offre des images de paix qui sont un véritable hymne à la vie.
Véritable star internationale des années soixante-dix grâce au succès d'Emmanuelle, Sylvia Kristel a connu le luxe, la vie facile. Elle a croisé les stars, Delon, Depardieu, a dansé avec le tout Hollywood. Mariée plusieurs fois, elle sera victime de son innocence, escroquée, dépossédée. Sa vie se dispersera comme un puzzle. L'alcool et le tabac seront alors l'unique moyen de supporter cette vie jusqu'à l'annonce de son cancer. Contre le sort, elle tente alors de recomposer son puzzle, sa vie. C'est son histoire, l'histoire d'une renaissance, que Sylvia Kristel nous raconte ici, avec une émotion à la hauteur de son optimisme.
Sylvia Kristel est née à Utrecht aux Pays-Bas. Mannequin à 17 ans, elle gagne le concours Miss Europe. Le film Emmanuelle, en 1975, qui reste l'un des films français ayant eu le plus de succès, lui apporte la notoriété internationale.
Soixante ethnies, réparties dans quatre aires culturelles, 500 kilomètres de côtes, quatre fleuves, une lagune unique: la diversité des populations et des paysages que regroupe le territoire de la Côte d'Ivoire lui confère une spécificité et une richesse exceptionnelles.
Si le monde entier connaît certains aspects de la culture ivoirienne, telles les célèbres statuaires baoulé ou sénoufo, on ignore souvent la multitude de traditions et de rites qui se sont développés et perdurent depuis des décennies dans ce pays. Tous s'accompagnent de créations spécifiques et uniques, que ce soit dans les arts vestimentaires et les infinies parures du corps, dans les objets utilisés au quotidien et les cérémonies, véritable artisanat d'art, ou dans la création artistique pure, sculpture et peinture.
Au-delà des conflits et de la crise qui secouent nombre d'États africains depuis des années, leur richesse historique, culturelle et artistique constitue un immense patrimoine que plusieurs institutions se sont donné pour mission de sauvegarder et valoriser. C'est pourquoi le Fonds des Nations unies pour la population en Côte d'Ivoire (UNFPA), avec l'appui du ministère de la Culture et de la Francophonie, a imaginé la publication de cet ouvrage.
Arts au féminin présente plus de 500 photographies inédites, rassemblées par Viviane Froger Fortaillier au gré des mois passés à la rencontre des femmes jusque dans les plus petits villages. Des textes parfaitement documentés, rédigés par Bernardine Biot Kouao et Martin Aka Kouadio sous la direction d'un comité de lecture constitué par l'UNFPA, accompagnent et éclairent ces documents superbes. C'est là un témoignage exceptionnel, unique, de la richesse de la culture et de la création ivoirienne, et du rôle essentiel dans la constitution de ce patrimoine des femmes ivoiriennes, artisanes ou artistes, toutes véritables créatrices du quotidien.