Depuis la préhistoire, avec l'apparition des venus hottentotes, la femme a été le centre et le support de tous les fantasmes. Déesse ou putain, vierge ou sorcière, virago ou odalisque, elle a été mise en scène, allumée, surexposée : son corps, toutes les parties de son corps, et son visage, à travers un regard essentiellement masculin.
La première partie de cet ouvrage - La femme regardée - va jusqu'au moment où Courbet et Manet vont révolutionner le regard, la seconde - Les femmes qui nous regardent - jusqu'aux années 60 et la troisième - Ces femmes qui se regardent - débute avec les années 1970, quand s'est opérée une révolution majeure pour les femmes artistes qui désormais se représentent elles-mêmes. C'est donc aussi à une histoire de l'évolution du statut de la femme que ce livre convie, comme un voyage au Pays de l'émancipation sexuelle et politique, de Camille Claudel à Louise Bourgeois, et de Frida Kahlo à Cindy Sherman.
"JE SUIS UNE FEMME. TOUT ARTISTE EST UNE FEMME.».
PICASSO.
« Savoir que des sociétés de femmes existent et les découvrir constitue en soi une forme d'espoir. ».
Laure Adler.
«Dans nos sociétés dites modernes, l'égalité des sexes est loin d'être acquise. L'image des femmes reste encore trop souvent associée au «sexe faible». Pourtant, dans certains endroits du monde, il en va autrement. Pendant dix ans, je suis allée à la rencontre de femmes qui structurent la vie économique et sociale de leur communauté, tout en assurant la transmission de la lignée, du nom, du patrimoine et de la culture. Ce livre est une invitation à entrer dans ces dernières «sociétés de femmes» : un voyage à la rencontre de dix communautés aux quatre coins du monde, de la Bretagne à la Chine, ou encore des Comores au Mexique. Si chacune possède ses rituels imprégnés de l'histoire de son pays, elles ont un point commun : les femmes, les mères en sont le centre. Elles sont considérées comme les égales des hommes même si elles ne détiennent pas le pouvoir politique.
Elles ne sont donc pas à la tête... mais au centre.».
Nadia Ferroukhi.
« À nous deux Paris ! C'est ce qu'on dit dans les romans, dans les poèmes, dans les films, dans les chansons. De tout temps, jeunes Rastignac, venus de loin ou de tout près, on a rêvé cette ville avec la force de ceux qui se croient tout permis... À nous deux ! On s'y est écorché les genoux, râpé les mains, on s'y est émerveillé... On y a bu des cafés interminables pour faire durer les quelques sous qu'on avait en poche, on y a été fille, femme, on y a été amoureux... À nous deux ! On a remis des pièces dans le flipper, on a relevé les manches, fermé les poings, on a ouvert les bras, tendu les mains, on a lancé des pavés dans la mare, des mots dans l'arène, on a ri, on a pleuré, on a été meurtri parfois, déçu aussi. Alors on s'éloigne, on tourne les talons... Mais quand on revient, c'est toujours pareil, on se dit que c'est beau, que ça vaut le coup, qu'ailleurs ne vaut pas ici, et on soupire, et on replonge. C'est reparti pour un tour... »
"De Caron, dont nous restent si peu de disques, de Bréval, dont il n'en reste aucun, regardez les yeux qui flamboient et vous saisirez sinon la voix même, du moins son feu. Apprendre à compléter l'oreille par l'oeil, pour imaginativement plus à plein réincarner la tragédienne qui ne viendra plus. Le bel exercice ! Puisse, par contagion, nous en venir un peu de ce feu sacré dont l'histoire ne nous donne plus d'exemples. Voyez les visages, voyez les regards, complétez par les voix, si trace en reste ; ou des regards induisez le timbre et la vibration, et figurez-vous l'ensemble, le rapport magique. Et voici : les Tragédiennes sont revenues... " André Tuboeuf, extrait de la préface.
Au fil des pages, de ses souvenirs et des photos exceptionnelles, on découvre une femme franche, drôle, éprise de justice et déterminée.
Toute sa vie, Simone Signoret a lutté contre les apparences, acceptant les années qui passaient sur son visage et balayant d'un geste les critiques que le gotha de l'époque ne manquait pas de lui adresser. Plus que tout autre, Simone Signoret faisait de l'âge une force, gagnait en sagesse et talent ce qu'elle perdait en beauté.
Signoret, l'actrice, la femme, le mère, la militante n'a jamais transigé sur ces principes. Et qu'importent les railleurs, la « roulotte » trace...
Arriver la nuit dans une maison qu'on ne connaît pas.
Sauver une coccinelle. Confier un secret. Réciter un poème qu'on a soi-même écrit. Un inventaire joyeux de phrases et de photos sensibles pour évoquer des émotions, des souvenirs d'enfance. Et s'offrir de délicieux battements de coeur...