Tour à tour décrite comme artiste conceptuelle, photographe, vidéaste et même détective, Sophie Calle a développé une pratique immédiatement reconnaissable, alliant le texte à la photographie pour nourrir une narration qui lui est propre. Elle fait désormais partie des plus grandes artistes du XXIe siècle.
Surtout connue pour ses travaux en architecture, en urbanisme et en design de mobilier, Charlotte Perriand a pourtant développé, au cours de son oeuvre, une « parenthèse photographique » durant l'entre-deux-guerres. Pratiquée à titre personnel et dans le cadre de ses recherches, la photographie de Charlotte Perriand s'avère prolixe : clichés documentaires, photos brutes, photomontages militants ancrés dans les luttes politiques et sociales de son époque.
Aborder son oeuvre du point de vue de la photographie revisite l'histoire du médium en soi : Charlotte Perriand est de ces « non-photographes » qui annoncent l'avènement de l'image comme langage hégémonique et transversal de communication. Pionnière de la modernité, la photographie est pour Charlotte Perriand une machine à créer, à communiquer, économique, rapide, capable de traduire le regard de « l'homme nouveau », d'appréhender le monde et de l'exprimer ; pour elle, c'est une machine à révéler, à noter et à émouvoir.
Cette peintre étatsunienne méconnue en France a développé une oeuvre picturale très originale focalisée sur le monde végétal et les fleurs en particulier. Un nouvel engouement pour son travail se fait jour, pour preuve le succès incroyable de l'exposition temporaire que le Centre Pompidou lui a consacré en 2021. Dans la lignée de son remarqué "Apprendre à voir" (5 800 ventes - lauréat de la première édition du Prix de l'essai EcoloObs décerné ce 9 mai), l'historienne de l'art et naturaliste Estelle Zhong Mengual explique comment et pourquoi ces oeuvres nous donnent à voir les fleurs comme on ne les avait jamais vues et renouvellent profondément notre rapport à elles et, plus largement, au monde vivant.
Georgia O'Keeffe est l'une des plus grandes figures de l'art nord-américain du XXe siècle, amazone de l'art contemporain, artiste ho rs normes. Pour Estelle Zhong Mengual, Georgia O'Keeffe, qui peint les fleurs comme si elle zoomait avec un appareil photo, nous invite à changer de focale, et à faire l'expérience de la beauté du monde du point de vue d'une abeille ou d'un colibri.
Entre 1978 et 1981, Sophie Calle explore clandestinement l'hôtel du Palais d'Orsay, alors désaffecté. Elle choisit la chambre 501 comme point d'ancrage et, sans méthode préétablie, photographie les lieux abandonnés depuis cinq ans. Au fil de ses incursions, elle collecte des objets : numéros de chambres, fiches des clients, messages adressés à un certain "Oddo"...
40 ans plus tard, la chambre 501 a disparu : un ascenseur a pris sa place. Sur l'invitation de Donatien Grau, conservateur au Musée d'Orsay, Sophie Calle retourne explorer les lieux pendant le temps suspendu du confinement. Elle traque ici les fantômes du Palais d'Orsay avec l'archéologue Jean-Paul Demoule, qui livre ici deux interprétations de cette archive, l'une scientifique et l'autre, imaginaire.
Toujours en activité à 96 ans, Sabine Weiss a contribué de manière majeure au courant de la photographie humaniste française, qui rassemble des photographes comme Robert Doisneau, Willy Ronis ou encore Brassaï. Le goût de la rencontre, le souci de la technique et une curiosité vive et constante pour l'observation des gens - anonymes ou personnalités publiques - apparaissent comme les fils conducteurs d'une oeuvre très diverse.
Créée en 1982 par l'éditeur Robert Delpire, la collection Photo Poche compte aujourd'hui 159 titres. Quand une centaine sont consacrées à des hommes, seules une dizaine à des femmes, non par un choix délibéré mais bien par manque de reconnaissance accordée aux femmes photographes par les institutions et le marché de la photographie. Les "grands noms" qui s'imposent au fil des expositions et des publications sont bien majoritairement masculins. Pourtant, les femmes photographes existent dès la première heure et sont nombreuses ! Conscient de ces disparités, Robert Delpire souhaitait leur consacrer un coffret de trois volumes couvrant toute l'histoire de la photographie. La sélection des photographies a été réalisée par Sarah Moon.
Cette biographie, complétée d'un cahier photo inédit, rend hommage à une figure iconique du cinéma de la deuxième partie du XXe siècle : Margot Capelier, la reine du casting.
Publié pour la première fois en 1994 et régulièrement réédité et enrichi depuis, Des histoires vraies revient cette année pour la septième fois augmenté de six récits inédits. Sophie Calle continue à nous raconter ses histoires, dans un langage précis et sobre, avec le souci du motjuste. Tantôt légères et drôles, tantôt sérieuses, dramatiques ou cruelles, ces histoires vraies, toutes accompagnées d'une image, livrent dans un work in progress les fragments d'une vie.
Anticiper les basculements du médium photographique et l'évolution des nouvelles technologies, proposer à tous les publics de faire l'expérience de l'image : telles sont les ambitions des Rencontres d'Arles, qui cette année auront lieu du 4 juillet au 25 septembre, déployant divers champs :
Reconnaissance des femmes photographes ; nombreux seront les lieux d'exposition habités par leur rayonnement et leur créativité : de figures historiques de la photographie à la découverte d'artistes oubliées ou méconnues, jusqu'à l'émergence de jeunes talents / Présence de la danse / La mémoire du colonialisme et de ses traumatismes / La nature et la lutte des peuples pour protéger les terres ancestrales sont aussi à l'honneur.
Helen Levitt (1913-2009) a saisi la vitalité de l'aire de jeux informelle que constitue la rue. Elle témoigne de la coexistence, parfois heureuse parfois conflictuelle, des minorités ethniques, dans le Brooklyn de son enfance, ou dans le Lower East Side et les quartiers Nord de Manhattan - Harlem, Spanish Harlem - d'où proviennent la plupart des images prises à partir de 1936.
Entre les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, Madrid, la Suisse et l'école du Louvre à Paris, Martine Franck, belge d'origine, a connu des années de formation et d'études qui ont forgé sa vision transculturelle du monde et de sa diversité. De là, peut-être, son aptitude naturelle à appréhender l'universalité des conditions mais aussi, dans l'acception sartrienne du terme, la spécificité des situations.
La photographie, qu'elle commence à pratiquer dans sa vingt-cinquième année, comble et exacerbe cette disposition aux voyages, à l'observation et aux enquêtes. Dès cette période s'engage aussi son indéfectible complicité avec Arianne Mnouchkine et le Théâtre du Soleil dont elle partagera photographiquement les aventures en en construisant la mémoire visuelle. Après avoir été l'assistante de plusieurs photographes, elle entame une carrière de photographe indépendante et publie régulièrement dans la presse internationale avant de rejoindre Magnum en 1980.
Si l'on évoque parfois le classicisme de son style, c'est pour en souligner l'évidente rigueur comme l'exigence formelle qui s'y déploie. C'est dans ses célèbres portraits d'artistes, d'intellectuels ou de moines tibétains (univers avec lequel elle entretient de longue date une proximité revendiquée), et dans ses paysages d'Inde ou d'Irlande que s'affirme cette sérénité construite qui semble signer sa manière.
Réservée, elle confesse dans une correspondance avec l'écrivain John Berger : " J'ai souffert d'être timide... parler aux gens me coûtait ; tenir un appareil m'a donné une fonction, une raison d'être quelque part comme témoin " et précise : " L'appareil est en lui-même une frontière, une barrière telle qu'on la brise constamment pour se rapprocher du sujet. " Cette pudeur, adossée à une forte conviction, confère à ses reportages humanitaires - on pense par exemple à son exemplaire collaboration avec l'association Les petits frères des pauvres - une dimension particulière où Martine Franck, en évidente empathie avec les êtres qu'elle photographie, nous les restitue dans la digne plénitude de leur humanité.
Nouvelle édition revue et augmentée de ce classique de la collection Photo Poche consacré à l'oeuvre de la célèbre photographe et cinéaste.
Cet ouvrage et l'exposition éponyme ont vocation à montrer comment, autant que la règle ou le crayon, la photographie a été l'outil de prédilection de Charlotte Perriand dès les années 1920.
Farouchement libre et indépendante, l'Américaine Jane Evelyn Atwood, parisienne d'adoption, fait preuve depuis plus de trente ans d'une clarté radicale quant aux raisons qui l'ont conduite à devenir photographe.
L'acte photographique, pleinement imbriqué dans le réel qu'il documente, est, semble-t-il pour elle, un acte moral : il conjugue une prise de responsabilité et une prise de vue. L'engagement dans chaque nouveau travail est initialement vécu sur le mode de la nécessité et de l'empathie. Révélée au tournant des années 1970, Jane Evelyn Atwood, première lauréate du prestigieux prix de la fondation W. Eugene Smith en 1980, a imposé l'acuité de son regard et la spécificité de son mode opératoire à travers ses recherches et ses reportages consacrés aux légionnaires, aux "vieillesses", aux jeunes aveugles ou aux mutilés des mines antipersonnel.
Elle est l'une des premières à opter pour ce qu'il est convenu d'appeler un travail au long cours, ne pénétrant les univers qui la requièrent qu'après s'être longuement documentée sur eux, telle une cinéaste qui multiplierait les repérages. A l'instar d'un W. Eugene Smith ou d'un Lewis Hine, l'oeuvre de Jane Evelyn Atwood s'inscrit dans les temps forts de l'histoire de la photographie sociale.
"Je veux dessiner le dedans que je sens tellement, la vie fait tant d'effets !" Anouk Grinberg dévisage. Elle observe son entourage et dessine. A travers ses dessins surgissent des émotions enfouies, faisant du s pectateur le témoin de son propre étonnement.
Cet ouvrage est le premier consacré à l'oeuvre plastique d'Anouk Grinberg. Réunissant près de 200 oeuvres, encres, pastels, gouaches, broderies..., il révèle l'univers à la fois puissant, sensible, poétique et complexe d'une artiste aux multiples talents.
Récente directrice artistique du festival Photoquai, Françoise Huguier décrit son programme comme «un voyage à l'écoute du bruit du monde où la multiplicité des regards invite à la découverte d'autrui comme un autre soi-même», et présente les photographes de toutes origines choisis par ses soins comme «des veilleurs, des gardiens, nous empêchant de nous endormir». Il n'est pas impossible d'entendre aussi ces mots comme ceux de l'autoportrait involontaire de leur auteur. Car, chez Françoise Huguier, la photographie semble relever d'une forme d'énergie vitale, d'une manière innée d'être au monde, perpétuellement attentive aux multiples facettes de sa réalité, pour témoigner et rendre compte, bien sûr, mais, plus encore, pour y participer corps et âme.
Née en France, Françoise Huguier a grandi au Cambodge où son père dirigeait une vaste plantation. À l'âge de huit ans, elle et son frère sont pris en otages par des rebelles ; leur captivité durera huit mois. Une épreuve décisive qu'elle taira durant de longues années (J'avais huit ans, 2005). Profondément marquée par les luttes et les idéaux des années 1970, auxquels elle n'a peut-être jamais renoncé, Françoise Huguier tisse depuis bientôt quarante ans une oeuvre photographique dont l'éclectisme formel le dispute à l'unicité critique du regard. Successivement membre de l'agence VU' puis de Rapho, elle collabore de longue date à de nombreux organes de presse, notamment Libération, et acquiert une reconnaissance internationale.
Cinéma, politique, société, mode - on sait sa longue collaboration avec le couturier Christian Lacroix -, la palette des centres d'intérêt de la photographe - et maintenant cinéaste - est aussi diverse et originale que ses pratiques photographiques qui alternent avec bonheur reportages au long cours, photographie documentaire, portraits ou paysages.
Mais c'est aussi à la découverte et à l'exploration de grandes régions du monde que la photographe ne cesse de se vouer. Les rives de certains grands fleuves nourriciers (Niger, Mékong, Neva), riches de peuples et de cultures multiples, exercent sur elle une attraction irrépressible. L'Afrique, qu'elle a longuement parcourue - et dont elle a passionnément révélé les talents, tels Seydou Keïta ou Malick Sidibé - du Mali au Burkina Faso en passant par l'Afrique du Sud, lui a inspiré deux grands livres (Sur les traces de l'Afrique fantôme, 1990, et Secrètes, 1996). De même la Russie postsoviétique, des confins sibériens glacés (En route pour Behring, 1993) à l'exiguïté des appartements communautaires de Saint-Pétersbourg (Kommunalki, 2008), requiert son extrême attention. Dans ses longues et fréquentes pérégrinations, on pourrait dire de Françoise Huguier qu'elle est son propre «fixeur», ce personnage particulier tout à la fois guide, interprète et informateur que s'attachent parfois les photoreporters. C'est solitairement qu'elle définit ses itinéraires, ses champs d'investigation, selon des critères intimes qui fondent une approche anthropologique et plastique en marge de la rumeur du monde, n'hésitant jamais à laisser l'inattendu et l'imprévu modifier son dessein originel. Parmi les innombrables rencontres que ses voyages engendrent et les fortes images qu'elle en rapporte, se détachent notamment des visages de femmes. Françoise Huguier porte sur celles-ci un regard véritablement unique, empreint d'une complicité inquiète et chaleureuse, qui nous offre des portraits admirables de mères, de soeurs, de jeunes filles, qu'une même condition universelle semble relier. Elle dit à ce propos : «Les femmes m'ont permis d'entrer à l'intérieur des maisons. Dans le secret des chambres, je parle, je laisse se dissiper les timidités et j'amène ma confidente, bientôt mon amie, là où la lumière sera la plus belle sur elle.» L'oeuvre de Françoise Huguier, dont ce nouveau titre de la collection «Photo Poche» entend rendre compte, est tout entière traversée par une lumineuse générosité.
Dans ce récit autobiographique, Julia Gat raconte une jeunesse affranchie des bancs de l'école traditionnelle. À travers une archive familiale centrée sur ses frères et soeurs, son écriture photographique s'affirme.
Pour chacun, un objet est devenu central et obsessionnel, le lien avec l'avant, la permanence de l'après. Au travers de témoignages recueillis auprès de personnes ayant subi la même agression, Louise Deschamps oeuvre, grâce aux collages fait à partir des photographies de ces objets, pour espérer oublier et vivre sans. Enfin !
Catalogue annuel de l'exposition d'été de la Collection Lambert, qui présente l'oeuvre d'Ann Veronica Jannsens, artiste plasticienne belge.
Parmi les métiers exercés par les cent sept femmes choisies par Sophie Calle :
une médiatrice familiale, une chercheuse en lexicométrie, une correctrice, une dessinatrice, une journaliste d'agence de presse, une juge, une normalienne, une sexologue, une psychanalyste, une publicitaire, une avocate, une commissaire de police, une assistante sociale pénitentiaire, une journaliste, une criminologue, une exégète talmudique, une ado, une chasseur de tête, une physicienne, une spécialiste de littérature française contemporaine, une philosophe, une philosophe morale, une anthropologue, une experte des droits des femmes à l'ONU, une graphiste, une chef d'édition, une écrivain pour la jeunesse, une institutrice, une élève, une romancière, une compositrice, une voyante, une officier DGSE, une psychiatre, une traductrice en langage SMS, une cruciverbiste, une sociologue, une joueuse d'échec, une comptable, une mère, une animatrice radio, des actrices, scénaristes, réalisatrices, chanteuses, musiciennes., et aussi une marionnette, une poupée de bunraku et un psittacidé.
Julia Margaret Cameron s'initie à la photographie. Avec autant de passion que de détermination. Le poulailler est transformé en studio, la cave à charbon en chambre noire. D'abord moquée par une critique qu'on peut soupçonner de misogynie, elle développe une pratique photographique bien éloignée des préoccupations de perfectionnement technique et de réalisme documentaire de ses contemporains. En effet, ses aspirations artistiques et picturales la conduisent à produire des portraits de grand format, des scènes bibliques comme des scènes de genre. Auteur prolixe, elle utilise comme modèle le cercle d'artistes et d'intellectuels qui l'entourent comme ses proches ou sa femme de chambre. Femme émancipée, elle fait de sa passion pour la photographie une activité professionnelle, exposant et commercialisant ses tirages. Photographe précurseur, par son soucis constant de la maîtrise de la lumière et du flou, par l'intensité émotionnelle de ses portraits, Julia Margaret Cameron suscite, dès le début du vingtième siècle, l'admiration d'Alvin Langdon Coburn ou d'Alfred Stieglitz, et inspire très largement le mouvement pictorialiste.
Introduction et chronologie de Pamela Glasson Roberts 62 photographies reproduites en quadrichromie notices biographique et bibliographique
Née en 1957 à México, Flor Garduño est une représentante exemplaire de la richesse et de la diversité de la photographie d'origine mexicaine dont la contribution à l'histoire de la photographie universelle est depuis longtemps établie.
Ses années d'études et de formation sont marquées par la fréquentation et la proximité de deux grands artistes : Kati Horna, la célèbre photographe anarchiste hongroise, mexicaine d'adoption, dont elle suit assidûment l'enseignement, et Manuel Álvarez Bravo, le grand maître de la photographie mexicaine dont elle sera l'assistante durant deux ans. C'est auprès de ce dernier qu'elle s'initiera aux subtilités de la chambre noire et à la technique des tirages complexes.
À vingt-cinq ans, Flor Garduño décide de se consacrer exclusivement à la photographie.
Au secrétariat à l'Éducation publique, où elle travaille sous la direction de la photographe Mariana Yampolsky, elle oeuvre à la publication de livres et manuels scolaires nourris de la mission documentaire qu'elle conduit à travers les campagnes mexicaines. C'est au cours de ces voyages dans la ruralité profonde que Flor Garduño forge son propre style. La vie et la condition des paysans, l'atmosphère des pueblos et la variété des paysages champêtres sont abordées sous son objectif de manière radicalement antifolklorique.
En 1985, la parution de son premier livre Magia del juego eterno («Magie du jeu éternel»), qui présente six années de ses recherches et travaux, dévoile sa puissante vision d'une culture indigène empreinte de mythologie et de religiosité, dont les pratiques et rituels confinent à la magie. De même, dans Bestiarium qu'elle publie deux ans plus tard, ses photographies d'animaux dialoguent avec la culture indienne ancestrale dans laquelle chaque animal se rattache à une divinité spécifique.
À partir des années 1990, Flor Garduño, poursuivant de nouvelles recherches formelles, se tourne vers la nature morte, l'étude du nu féminin et une approche plus intimiste de la photographie. Elle prolonge ainsi une oeuvre qui révèle une dimension poétique exceptionnelle, où chaque image semble habitée par un sens inné de la métaphore et une quête aux frontières de l'imaginaire.
Au milieu des années 1970, alors que le féminisme connaît un élan sans précédent aux États-Unis, les trois photographes américaines Eve Arnold, Abigail Heyman et Susan Meiselas publient des livres d'un genre nouveau. Associant témoignages et images, elles offrent un regard inédit sur la vie des femmes dans le monde du travail et l'existence quotidienne, jusque dans leur intimité. Femmes à l'oeuvre, ces trois photographes imposent leur signature et mettent les femmes à l'épreuve de l'image photographique, contournant les clichés pour dessiner des représentations alternatives.