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Sciences sociales / Société
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Beauté fatale ; les nouveaux visages d'une aliénation féminine
Mona Chollet
- La découverte
- Poche Essais
- 23 Avril 2015
- 9782707185815
Soutiens-gorge rembourrés pour fillettes, obsession de la minceur, banalisation de la chirurgie esthétique, prescription insistante du port de la jupe comme symbole de libération : la " tyrannie du look " affirme aujourd'hui son emprise pour imposer la féminité la plus stéréotypée. Décortiquant presse féminine, discours publicitaires, blogs, séries télévisées, témoignages de mannequins et enquêtes sociologiques, Mona Chollet montre dans ce livre comment les industries du " complexe mode-beauté " travaillent à maintenir, sur un mode insidieux et séduisant, la logique sexiste au coeur de la sphère culturelle.
Sous le prétendu culte de la beauté prospère une haine de soi et de son corps, entretenue par le matraquage de normes inatteignables. Un processus d'auto-dévalorisation qui alimente une anxiété constante au sujet du physique en même temps qu'il condamne les femmes à ne pas savoir exister autrement que par la séduction, les enfermant dans un état de subordination permanente. En ce sens, la question du corps constitue bien la clé d'une avancée des droits des femmes sur tous les autres plans, de la lutte contre les violences à celle contre les inégalités au travail. -
Une étrange défaite : Sur le consentement à l'écrasement de Gaza
Didier Fassin
- La découverte
- 5 Septembre 2024
- 9782348085369
Avec le recul du temps, les événements qui, après l'attaque meurtrière du Hamas le 7 octobre 2023, se sont déroulés en Palestine et leur réception dans une grande partie des lieux de pouvoir, tant politiques
qu'intellectuels, de la planète apparaîtront à la lumière crue de leur signification : plus que l'abandon d'une partie de l'humanité, dont la réalpolitique internationale a donné maints exemples récents, c'est le soutien apporté à sa destruction que retiendra l'histoire.
Cet acquiescement à la dévastation de Gaza et au massacre de sa population par l'État d'Israël, à quoi s'ajoute la persécution des habitants de Cisjordanie, a suscité l'indignation de celles et ceux qui, tout en condamnant les actes sanglants ayant déclenché l'offensive, rappelaient les décennies de spoliation, de violence et d'humiliation qui les avait précédés et refusaient la poursuite de l'écrasement d'un peuple et de l'effacement de sa mémoire. Mais on les a stigmatisés et réprimés. Une police de la pensée s'est imposée. Le détournement des mots et l'inversion des valeurs ont mis à l'épreuve l'intelligence politique et le discernement moral. Ce livre propose une archive et une analyse de cette abdication historique. -
Chez soi ; une odyssée de l'espace domestique
Mona Chollet
- La découverte
- Poche Essais
- 13 Octobre 2016
- 9782707192196
La maison, le chez-soi : de ce sujet, on a souvent l'impression qu'il n'y a rien à dire. Pourtant, la maison est aussi une base arrière où l'on peut se protéger, refaire ses forces, se souvenir de ses désirs, résister à l'éparpillement et à la dissolution. Un bel essai, intelligent et sensible, par l'auteure de Beauté fatale.
Le foyer, un lieu de repli frileux où l'on s'avachit devant la télévision en pyjama informe ? Sans doute. Mais aussi, dans une époque dure et désorientée, une base arrière où l'on peut se protéger, refaire ses forces, se souvenir de ses désirs. Dans l'ardeur que l'on met à se blottir chez soi ou à rêver de l'habitation idéale s'exprime ce qu'il nous reste de vitalité, de foi en l'avenir.
Ce livre voudrait dire la sagesse des casaniers, injustement dénigrés. Mais il explore aussi la façon dont ce monde que l'on croyait fuir revient par la fenêtre. Difficultés à trouver un logement abordable, ou à profiter de son chez-soi dans l'état de " famine temporelle " qui nous caractérise. Ramifications passionnantes de la simple question " Qui fait le ménage ? ", persistance du modèle du bonheur familial, alors même que l'on rencontre des modes de vie bien plus inventifs...
Autant de préoccupations à la fois intimes et collectives, passées ici en revue comme on range et nettoie un intérieur empoussiéré : pour tenter d'y voir plus clair, et de se sentir mieux.
Prix essai des lecteurs de L'Hebdo 2015 -
Des corps disponibles : Comment la contraception façonne la sexualité hétérosexuelle
Cecile Thome
- La découverte
- 7 Novembre 2024
- 9782348083396
Plus d'un demi-siècle après la révolution sexuelle qu'aurait entraînée la légalisation de la contraception puis de l'avortement, femmes et hommes demeurent inégaux face à la sexualité. Qu'il s'agisse d'exprimer son désir ou d'éprouver du plaisir, l'expérience de la sexualité reste profondément genrée. Si la diffusion de la contraception médicale n'a pas libéré définitivement la sexualité, quelles ont alors été ses conséquences exactes sur les expériences intimes des hétérosexuel.les ?
Afin de répondre à cette interrogation, l'ouvrage explore, des années 1960 aux années 2020, les évolutions de la sexualité hétérosexuelle à l'aune de la contraception. Enthousiasmes ou déceptions, controverses sur les effets des hormones, promesses de la contraception masculine, dénonciation du travail contraceptif, diffusion des applications de suivi des cycles, évolution des masculinités et des féminités, persistance de la centralité de la pénétration dans le script sexuel... La contraception apparaît sous un double jour, entre condition de l'émancipation, notamment pour les femmes, et creuset des inégalités qui fondent et modèlent l'hétérosexualité.
Pour mener à bien cette enquête, Cécile Thomé s'appuie sur dix ans de recherches sociohistoriques, entraînant lectrices et lecteurs d'archives en entretiens, de résultats d'enquêtes nationales en forums Facebook. Confrontant une sexualité considérée comme naturelle, individuelle et intime aux conditions sociales et matérielles qui la rendent en fait possible, l'ouvrage éclaire la manière dont la contraception contribue à modeler les normes, les pratiques et les représentations de la sexualité hétéro ordinaire. -
Trouble dans le genre ; le féminisme et la subversion de l'identité
Judith Butler
- La Decouverte
- Poche Sciences Humaines
- 2 Novembre 2006
- 9782707150189
Dans cet ouvrage majeur publié en 1990 aux États-Unis, la philosophe Judith Butler invite à penser le trouble qui perturbe le genre pour définir une politique féministe sans le fondement d'une identité stable. Ce livre désormais classique est au principe de la théorie et de la politique queer : non pas solidifier la communauté d'une contre-culture, mais bousculer l'hétérosexualité obligatoire en la dénaturalisant. Il ne s'agit pas d'inversion, mais de subversion.
Judith Butler localise les failles qui témoignent, à la marge, du dérèglement plus général de ce régime de pouvoir. En même temps, elle questionne les injonctions normatives qui constituent les sujets sexuels. Jamais nous ne parvenons à nous conformer tout à fait aux normes : entre genre et sexualité, il y a toujours du jeu. Le pouvoir ne se contente pas de réprimer ; il ouvre en retour, dans ce jeu performatif, la possibilité d'inventer de nouvelles formations du sujet.
La philosophe relit Foucault, Freud, Lacan et Lévi-Strauss, mais aussi Beauvoir, Irigaray, Kristeva et Wittig, afin de penser, avec et contre eux, sexe, genre et sexualité - nos désirs et nos plaisirs. Pour jeter le trouble dans la pensée, Judith Butler donne à voir le trouble qui est déjà dans nos vies -
On aime à se dire qu'elle est essentielle. Mais, en réalité, l'amitié est souvent raillée, considérée comme futile ou invisibilisée. Dans les films, les livres, les imaginaires et les récits que l'on fait de nos parcours, elle passe presque toujours à l'arrière-plan : la jeunesse terminée, elle devrait s'éclipser au profit du couple et de la famille. Elle est ce lien que l'on sacrifie volontiers les années passant, quitte à abandonner une petite part de soi avec. Mais pourquoi le couple romantique représenterait-il l'unique façon de cheminer avec d'autres dans l'existence ?
Depuis quelques années, de plus en plus de personnes décident de revendiquer leurs amitiés et de s'engager pleinement dans ces relations. Elles y découvrent des lieux de joie, mais aussi de solidarité et de résistance face aux aliénations du système patriarcal, capitaliste et dans une période de grande incertitude écologique. Hétéros ou queers, entre femmes, entre hommes ou dans des groupes mixtes, elles et ils sont nombreux à réinventer, entre ami.es, des manières de militer, d'habiter, de consommer, de faire famille, de vieillir ensemble et, finalement, de prendre soin les un.es des autres.
Mobilisant de nombreux entretiens, des références culturelles, des études sociologiques aussi bien que des textes philosophiques, Alice Raybaud montre que l'amitié porte une dimension libératrice puissante, qu'elle peut être une force de dissidence et d'émancipation. Elle appelle ainsi à réinventer ce lien, intime et politique, et à remettre nos amitiés au centre de nos vies. -
Tes collègues lèvent les yeux au ciel en réunion dès que tu dis " sexisme " ou " racisme " ? Les blagues offensantes ne te font pas rire ? On te dit que tu es injuste quand tu signales une injustice ? L'atmosphère se tend dès que tu abordes certains sujets ? Si c'est le cas, tu es sans doute une rabatjoie féministe et ce manuel est fait pour toi !
Le terme " rabat-joie " est souvent utilisé pour critiquer les féministes : on pointe leur agressivité, leur tristesse, leur méchanceté, leurs frustrations, leur jalousie, leurs excès, leur impatience.
Les féministes voient le mal partout, détestent les hommes, ne savent pas s'amuser, cassent l'ambiance en soirée. En somme, elles pourrissent la vie des autres, elles " tuent " la joie de celles et ceux qui ne demandent qu'à vivre dans le bonheur.
Dans ce livre, Sara Ahmed prend au sérieux ces accusations et les retourne. Non. Le bonheur n'est pas toujours possible face à la brutalité envers les femmes, les queers, les personnes racisées et tant d'autres. Oui. Nous devons être prêt.es à déranger (y compris nos camarades féministes), à nous obliger les unes les autres à nous remettre en question. En s'apprenant à dire
non, les rabat-joies féministes s'engagent dans un projet créateur de mondes. S'inscrivant dans l'histoire des féminismes trans, queers, handis et racisés dont il tire force et inspiration, le féminisme d'Ahmed est une célébration des pratiques, des savoirs, des peines et des joies rabat-joies.
S'inspirant de sa vie, de celle de ses lecteurices et de ses proches, Sara Ahmed allie la profondeur de la pensée à l'honnêteté et à l'intimité.
Le Manuel rabat-joie féministe est à la fois le manifeste d'une communauté, un manuel de survie et une archive qui rassemble les voix de très nombreuses rabat-joies féministes. -
Séparations avec enfants
Marie-France Hirigoyen
- La Decouverte
- Cahiers Libres
- 1 Février 2024
- 9782348080500
Quand les parents se séparent, l'enfant, qui occupe une place majuscule au sein de la famille, devient souvent l'enjeu central des conflits. Sa souffrance n'est alors pas tant liée à la rupture elle-même qu'à la manière dont celle-ci se passe. Malgré leur bonne volonté, les parents, submergés par leurs propres émotions, peinent parfois à l'épargner. Les effets les plus néfastes s'observent quand, dans un contexte d'interaction conjugale violente, l'un des parents (parfois les deux) prend l'enfant à témoin, alimentant son sentiment d'impuissance.
Expérience clinique à l'appui, Marie-France Hirigoyen explique les dangers qui pèsent sur ceux qui se retrouvent au coeur du conflit et propose des solutions, tant au niveau familial que politique et juridique, pour mieux les préserver. Riche de nombreux témoignages, de descriptions de situations réelles, de conseils pratiques et d'analyses d'experts, ce livre s'adresse à tous les parents en cours de séparation ou séparés. Il se veut aussi un outil pour les professionnels, qu'ils soient avocats, magistrats, travailleurs sociaux, psychiatres ou psychologues. L'enjeu est de taille : protéger les enfants, les former à un mode de communication pacifié, c'est préserver l'avenir. -
Trahir et venger : Paradoxes des récits de transfuges de classe
Laélia Véron, Karine Abiven
- La Decouverte
- Cahiers Libres
- 4 Avril 2024
- 9782348082610
Les récits de transfuges de classe - c'est-à-dire des personnes ayant connu une forte mobilité sociale, souvent ascendante - se sont multipliés ces dernières années, dans des domaines divers (littéraire, sociologique, politique, médiatique) et sur des supports variés (livres, journaux, réseaux sociaux). Comment expliquer un tel succès ? C'est que le récit de transfuge traite aussi bien d'enjeux collectifs (la place des classes populaires, les injustices et les possibilités de réparations sociales) que d'enjeux personnels (le parcours de vie singulier, l'identité fractionnée, l'acceptation de soi), dans une perspective souvent présentée comme politique.
Peut-on à la fois trahir les siens, en changeant de classe, en adoptant d'autres valeurs, voire une autre identité, tout en prétendant les venger, en leur offrant un espace de représentation, en leur rendant une parole publique dont ils et elles sont privées ? Tel est le principal paradoxe du discours de transfuge qui prétend porter une parole populaire mais qui peut être accusé de la confisquer.
En adoptant les outils de l'analyse du discours, ce livre interroge les ambitions du récit de transfuge de classe. Est-il un contre-récit, qui s'oppose aux récits dominants, ou bien est-il devenu, malgré lui, un récit mythique, récupéré par le storytelling médiatique et politique libéral ? -
Pute : Histoire d'un mot et d'un stigmate
Dominique Lagorgette
- La Decouverte
- 18 Avril 2024
- 9782348075858
Pute est sans doute l'insulte la plus proférée à l'encontre des femmes. Si elle renvoie en premier lieu aux travailleuses du sexe, de manière très péjorative, elle est employée contre toutes les femmes, ce qui contribue à assimiler les unes aux autres. Fortes de ce constat, nombreuses sont les femmes qui entendent retourner ce stigmate et revendiquent ?èrement être des putes, qu'elles soient travailleuses du sexe ou non. Mais d'où vient ce terme aussi vieux que le français ? Quelle est son histoire et celle des dizaines de mots qui gravitent autour de lui (
ribaude, ?llette, grande horizontale, cocotte, bitch, grue...) ? Que nous raconte son usage des moeurs, des mentalités, des tabous des différentes époques et des différents milieux sociaux ? Faut-il bannir ce mot et les autres insultes putophobes et misogynes ? A?n de répondre à ces questions, Dominique Lagorgette traque avec minutie les occurrences de
pute et de centaines de locutions, plus ou moins ?euries, qui renvoient aux travailleuses du sexe dans les dictionnaires d'argot, les archives criminelles, les textes de ?ction, les chansons ou les ?lms.
Foisonnant, drôle et engagé,
Pute. Histoire d'un mot et d'un stigmate décrypte les idéologies à l'oeuvre derrière les énoncés, du latin au français contemporain, et dessine un tableau assez édi?ant des représentations culturelles des femmes depuis le Moyen Âge. -
Le genre du capital
Céline Bessière, Sibylle Gollac
- La Decouverte
- Poche Sciences Humaines
- 22 Septembre 2022
- 9782348075803
On sait que le capitalisme au XXIe siècle est synonyme d'inégalités grandissantes entre les classes sociales. Ce que l'on sait moins, c'est que l'inégalité de richesse entre les hommes et les femmes augmente aussi, malgré des droits formellement égaux et la croyance selon laquelle, en accédant au marché du travail, les femmes auraient gagné leur autonomie. Pour comprendre pourquoi, il faut regarder ce qui se passe dans les familles, qui accumulent et transmettent le capital économique a?n de consolider leur position sociale d'une génération à la suivante. Fruit de vingt ans de recherches, ce livre analyse comment la société de classes se reproduit grâce à l'appropriation masculine du capital. Les autrices enquêtent sur les calculs, les partages et les con?its qui ont lieu au moment des séparations conjugales et des héritages, avec le concours des professions du droit. Des mères isolées du mouvement des Gilets jaunes au divorce de Jeff Bezos et MacKenzie Scott, des transmissions de petites entreprises à l'héritage de Johnny Hallyday, les mécanismes de contrôle et de distribution du capital varient selon les classes sociales, mais aboutissent toujours à la dépossession des femmes.
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Transfuges de sexe : Passer les frontières du genre
Emmanuel Beaubatie
- La Decouverte
- Poches Sciences
- 4 Janvier 2024
- 9782348082085
Qui sont les personnes trans' ? À quoi ressemblent leurs vies et leurs vies se ressemblent-elles ? À partir d'une enquête inédite auprès de la population trans', Emmanuel Beaubatie retrace les trajectoires plurielles, complexes, mais malgré tout ordinaires, de celles et ceux qui entreprennent de passer les frontières du genre.
Les changements de sexe ne se déroulent pas qu'à l'hôpital et au tribunal ; ils se jouent aussi en famille, en amour, au guichet, au travail et dans d'innombrables interactions sociales. Femmes ou hommes trans', jeunes ou moins jeunes, précaires ou privilégiés, soutenus par leurs proches ou isolés... toutes ces con?gurations forgent des parcours de transition variés. Elles déterminent les obstacles que les trans' doivent surmonter et les stratégies qu'ils peuvent déployer pour s'en sortir. La transition soulève de nombreux enjeux subjectifs et matériels pour toute personne qui s'y engage. Les parcours des trans' sont souvent réduits à une question d'identité, mais ils représentent aussi et peut-être surtout des expériences de mobilité sociale, faisant des trans' de véritables " transfuges de sexe ".
Naviguer en terrain trans' permet d'explorer la ?uidité et la multiplicité du genre, sans ignorer le poids toujours renouvelé de la domination masculine. Cet ouvrage invite ainsi les lecteurs et lectrices à repenser le genre tel qu'on le connaît - ou plutôt tel qu'on pense le connaître - aujourd'hui. -
Dans cet ouvrage, Rose-Marie Lagrave retrace en sociologue et féministe son parcours de ?lle de famille nombreuse, enracinée en milieu rural, que rien ne prédestinait à s'asseoir sur les bancs de la Sorbonne puis à devenir directrice d'études à l'EHESS : une migration sociale faite de multiples aléas et bifurcations, où dominations de classe et de genre s'entremêlent.
Mobilisant un vaste corpus théorique et littéraire, l'autrice ouvre sa malle à archives et la boîte à souvenirs. De ses expériences de boursière à ses engagements au MLF et sa pratique du métier de sociologue, sans oublier les membres de sa famille, elle exhume et interroge les traces des événements et rencontres qui l'ont construite, remettant en cause les récits dominants sur la méritocratie, le mythe d'un " ascenseur social " décollant par la grâce de talents exceptionnels et les stéréotypes sur les transfuges de classe. Parvenue à l'heure des bilans, elle questionne avec la même ténacité la vieillesse et la mort.
Contre les injonctions à " réussir " et à " rester soi ", cette enquête autobiographique invite à imaginer de nouvelles formes d'émancipation par la socioanalyse : se ressaisir, c'est acquérir un pouvoir d'agir permettant de critiquer les hiérarchies sociales et de les transgresser.
Prix de l'Écrit social 2021 -
Fin des sociétés paysannes, cuisines équipées, bétonisation des terres arables, effacement des savoir-faire et cosmogonies autochtones, ignorance des rythmes du monde vivant... Ces phénomènes divers que l'on apprend aujourd'hui à déplorer sont bel et bien liés, nous disent depuis un demi-siècle des théoriciennes écoféministes, critiques de la modernité industrielle. C'est à leurs pensées, méconnues en France, ainsi qu'aux leçons existentielles et politiques qu'il convient d'en tirer, qu'est consacré cet ouvrage.
L'auteure explore les alternatives écologiques et anticapitalistes contemporaines pour démontrer que sans politique du quotidien, sans reconstruction collective et radicale de notre subsistance, il n'y aura pas de société égalitaire ni écologique. Contrairement aux idées reçues, ce n'est pas la généralisation du salariat qui a permis d'accéder à la société de consommation et au confort appareillé, mais le colonialisme et le travail domestique assuré par les femmes. Une autre organisation politique de la vie et des rapports à la nature est possible. À condition d'être redistribué, ancré dans une communauté en prise avec un biotope et des usages, le travail de subsistance devient un facteur d'émancipation et la fabrique du quotidien apparaît alors pour ce qu'elle est : un enjeu révolutionnaire. -
Queer theory, une histoire graphique
Meg John Barker, Jules Scheele
- La découverte
- Cahiers Libres
- 9 Mars 2023
- 9782348078453
À quoi renvoie le " Q " qui complète désormais le plus souvent les quatre lettres du traditionnel sigle LGBT ? " Queer " : est-ce une identité de genre ? une orientation sexuelle ? un mouvement politique ? une théorie académique ?
Alors que l'on voit depuis quelques années le terme " queer " fleurir sur les pancartes lors des Marches des fiertés et se multiplier dans les ouvrages théoriques portant sur le genre et la sexualité ou encore dans les mots des activistes féministes, cet ouvrage entend aider les lecteurs et lectrices à y voir plus clair dans ce vaste champ des études et mouvements queers. Politiques des identités, rôles de genre, privilèges, exclusion, performance, normativité, liens entre sexualité, identité de genre, race et classe, influence de la pop culture...
Queer Theory, une histoire graphique revient sur les concepts clés, les penseurs et penseuses les plus importantes - souvent peu connues du lectorat francophone -, les débats emblématiques et les événements historiques qui ont participé à l'émergence et la construction de la théorie queer.
Engagé et drôle, ce livre à mi-chemin entre l'essai et la bande dessinée est un portrait unique de l'univers de la pensée queer, depuis sa naissance jusqu'à ses développements les plus actuels. -
FéminiSpunk est une fabulation à la Fi? Brindacier, qui raconte l'histoire, souterraine et infectieuse, des petites ?lles ayant choisi d'être pirates plutôt que de devenir des dames bien élevées. Désirantes indésirables, nous sommes des passeuses de contrebande. Telle est notre ?ction politique, le récit qui permet à l'émeute intérieure de transformer le monde en terrain de jeu. Aux logiques de pouvoir, nous opposons le rapport de forces. À la cooptation, nous préférons la contagion. Aux identités, nous répondons par des af?nités. Entre une désexualisation militante et une pansexualité des azimuts, ici, on appelle " ?lle " toute personne qui dynamite les catégories de l'étalon universel : meuf, queer, butch, trans, queen, drag, fem, witch, sista, freak... Ici, rien n'est vrai, mais tout est possible. Contre la mascarade féministe blanche néolibérale, FéminiSpunk mise sur la porosité des imaginaires, la complicité des intersections, et fabule une théorie du pied de nez. Irrécupérables !
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Femme, vie, liberté : échos d'un soulevement révolutionnaire en Iran
Chowra Makaremi
- La Decouverte
- Cahiers Libres
- 7 Septembre 2023
- 9782348080449
Depuis septembre 2022 des femmes et des hommes, souvent jeunes, se sont engagés en Iran dans un travail de conquête politique et d'ouverture des possibles qui nous remue à un endroit précis : celui de la possibilité, toujours, du soulèvement. Voici la chronique à distance d'une révolte qui s'est installée dans la durée avec surprise, audace et incertitude. Ce long automne insurrectionnel convoque aussi d'autres séquences de l'histoire iranienne, se trouve éclairé par d'autres mouvements, d'autres mémoires de luttes et de violences. Une histoire longue du pouvoir et de la résistance, que Chowra Makaremi connaît par son passé familial, par ses recherches également, en tant qu'anthropologue attentive aux contre-archives et aux émotions collectives.
L'autrice donne aux événements une profondeur de champ qui permet d'en identifier les genèses multiples, et de saisir le basculement révolutionnaire irréfutable qu'ils représentent. Elle compose une archive à la lumière orange des feux de rue, devenus le symbole d'une révolte qui se vit comme une combustion de colère, une profanation, une contagion. -
A l'école des compétences : De l'éducation à la fabrique de l'élève performant
Angélique Del Rey
- La découverte
- Poche Essais
- 29 Août 2024
- 9782348084904
La " compétence " est devenue au fil des années incontournable dans les contenus et les évaluations à l'Éducation nationale. Intriguée par cette réforme silencieuse, qui détricote peu à peu les fondements de la traditionnelle " transmission des savoirs ", l'autrice a voulu en savoir plus sur son origine. À sa grande surprise, elle a découvert l'omniprésence de l'" approche par compétences " dans l'éducation : depuis les années 1980, dans les pays du Nord comme du Sud, de la maternelle à l'université, celle-ci promeut une vision économiste de l'éducation, dans laquelle se former ou former, c'est " investir " sur du " capital cognitif ". La compétence soumet ainsi des pans entiers de notre culture à un impératif d'employabilité et de compétitivité économique à court terme.
Ce livre restitue l'enquête conduisant à ces découvertes et explore les potentialités éducatives d'une
autre représentation de l'élève comme un être concret, situé, affecté, lié... bref,
vivant. L'autrice plaide pour qu'enseignants et parents encouragent, par leur éducation, les jeunes à " suivre leur chemin ", quitte à les mettre en conflit avec l'utilitarisme qui prévaut. C'est le prix pour qu'une transmission continue à être possible, et que les nouvelles générations parviennent, demain, à s'épanouir dans le monde tout en le transformant. -
Derrière les façades de luxueux immeubles parisiens, les immenses grilles de châteaux, les baies vitrées de vastes villas de la Côte d'Azur, se cache un personnel invisible mais présent quotidiennement au service des grandes fortunes. Gouvernantes, majordomes, femmes de chambre et de ménage, lingères, nannies, cuisiniers ou chauffeurs travaillent du matin au soir, et souvent la nuit, pour satisfaire les besoins et désirs des millionnaires qui les emploient à leur domicile.
En s'appuyant sur une enquête immersive de plusieurs années, ce livre lève le voile sur les relations quotidiennes entre ceux qui servent et ceux qui sont servis. Ce faisant, il éclaire les ressorts d'une cohabitation socialement improbable, faite de domination et de résistances. Elle-même prise dans ces relations, en travaillant un temps comme domestique, Alizée Delpierre montre comment une certaine " exploitation dorée " peut faire rêver des femmes et des hommes qui y voient une réelle opportunité d'ascension sociale. Du côté des grandes fortunes, déléguer toutes les tâches ingrates demeure essentiel pour consolider leur pouvoir et jouir à plein de leur capital. Elles sont prêtes à tout pour fidéliser leurs domestiques et conserver ce privilège de classe, pour le meilleur comme pour le pire. -
La subsistance au quotidien : Conter ce qui compte
Geneviève Pruvost
- La Decouverte
- L'horizon Des Possibles
- 8 Février 2024
- 9782348074202
Dans les sociétés de consommation-production où nous vivons, le travail de subsistance est devenu invisible et, avec lui, tous les circuits mondialisés dont nous dépendons. D'autres formes de vie s'épanouissent pourtant, qui mettent au centre les flux de matières, l'entraide, les circuits courts, et construisent pas à pas une autonomie écologique. Rien d'utopique dans ces manières d'exister mais un engagement entier et réfléchi, dont il importe aujourd'hui, face à l'évidente catastrophe environnementale, de cerner au plus près les conditions de possibilité.
Il a fallu pour cela inventer une forme inédite d'observation, en devenant graphomane du labeur quotidien. Sur fond de dix ans d'enquête auprès d'alternatives rurales, ce livre propose de zoomer sur une maisonnée, dans un bocage peuplé d'habitats légers : des boulangers-paysans y travaillent pour réenclencher des cycles d'abondance, les mains dans la terre, en synergie avec un biotope et tout un réseau de sédentaires et de nomades. Qui fait quoi, sur combien de mètres carrés, avec quelles techniques, quels moyens financiers, quelle formation, combien de personnes, d'animaux, de plantes, d'outils ? Tous les échanges en argent, en nature, en paroles ont été consignés, stylo et montre en main, pour
conter ce qui compte.
Voici le récit haletant de cette lutte feutrée qui politise le moindre geste. Car tel est bien l'enjeu : donner chair et réalité à un monde dont la radicalité est méconnue ; montrer que des alternatives à la " modernité capitaliste " résistent et qu'elles peuvent gagner du terrain.
Les droits issus de la vente de cet ouvrage seront entièrement reversés à la Via Campesina, un mouvement international qui défend l'agriculture paysanne. -
En France comme aux États-Unis ou au Brésil, le métissage fait l'objet d'une véritable obsession, entre haine raciste animée par la peur d'attenter à la " pureté de la race ", qui plonge ses racines dans l'histoire esclavagiste et coloniale occidentale, et discours bienheureux et pacificateur, qui voit en lui un espoir pour l'avènement de sociétés postraciales enfin débarrassées du racisme. Ces positions apparemment antagonistes sont en réalité les deux faces d'une même analyse : le métissage diluerait les identités raciales.
Mais qu'en est-il véritablement ? Prenant au sérieux une question restée sous-explorée dans les sciences sociales, cet ouvrage propose de plonger dans la vie quotidienne des familles " métissées " dans la France d'aujourd'hui. Qui sont ceux que l'on appelle les " couples mixtes " ? Comment se construisent leurs descendants, les " métis ", qui grandissent entre plusieurs appartenances, plusieurs identifications, parfois plusieurs langues ou plusieurs cultures ? De quelle manière ces familles sont-elles perçues au quotidien et se perçoivent-elles elles-mêmes ? Comment se transmettent les identités lorsque parents et enfants ne sont pas racialisés de la même manière ?
Grâce à une analyse à la fois sociologique et historique, Solène Brun interroge la négociation des catégorisations raciales et la construction de l'identité des personnes issues de " familles mixtes ". En confrontant le " mythe métis ", c'est-à-dire les discours et représentations entourant le métissage, à l'analyse sociologique de ces expériences intimes, cette enquête nous permet de mieux cerner la persistance des frontières raciales dans une société française encore réticente à aborder des questions qui la travaillent en profondeur. -
Écoféminisme : le mot, longtemps peu connu en France, suscite désormais un grand intérêt. Il fait également l'objet de critiques. Des féministes s'inquiètent d'un amalgame des femmes et de la nature, et du risque d'essentialisme qu'il comporte. Des écologistes ne voient pas pourquoi les femmes seraient plus portées à s'occuper d'une écologie qui est l'affaire de tous.
On peut parler d'écoféminisme là où se rencontrent luttes écologiques et luttes des femmes, un peu partout dans le monde. Ces mouvements sont tellement divers qu'il est impossible de leur attribuer une doctrine unique. Mais ils ne sont pas le fruit du hasard : ils répondent à la double oppression qui frappe les femmes et la nature. Enquêter sur ces mouvements conduit à étudier le cadre culturel et historique de cette double oppression. Les trois domaines concernés sont la nature, le social et la politique. Faire d'une association positive des femmes à la nature un objet de revendication et de lutte politique est au coeur de toutes les formes d'écoféminisme. -
Ceci est mon sang ; petite histoire des règles, de celles qui les ont et de ceux qui les font
Elise Thiébaut
- La Decouverte
- Poche Essais
- 14 Mars 2019
- 9782348042898
Avoir ses « ourses », ses « ragnagnas », ses « coquelicots » ou « l'Armée rouge dans sa culotte »... : quelle que soit la façon dont on l'appelle, ce phénomène naturel qui consiste, pour les femmes, à perdre un peu de sang tous les mois (sans en mourir !) reste un tabou dans toutes les sociétés.
Pour en finir avec cette injustice, Élise Thiébaut nous propose d'explorer les dessous des règles : elle nous fait découvrir les secrets de l'ovocyte kamikaze, l'histoire étonnante des protections périodiques, les mythes et superstitions véhiculés notamment par les religions... Et bien d'autres choses encore sur ce fluide qui, selon les dernières avancées de la science, pourrait bien nous sauver la vie.
Alors, l'heure est-elle venue de changer les règles ? La révolution menstruelle, en tout cas, est en marche. Et ce sera la première au monde à être à la fois sanglante et pacifique.
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La sociologie de la littérature
Gisèle Sapiro
- La découverte
- Reperes Decouverte
- 14 Novembre 2024
- 9782348085475
Public visé : Étudiants en sociologie, en littérature, en art, en histoire, en classes préparatoires, des IEP, journalistes...
Qu'est-ce qui explique la création littéraire ? La sociologie de la littérature, dont cette édition propose un état des lieux mis à jour, est un domaine en plein essor. Dépassant le clivage entre analyse interne et externe, elle explore les médiations entre les oeuvres et les conditions sociales de leur production sous trois angles : enjeux politico-économiques et mode de fonctionnement du champ littéraire ; sociologie des oeuvres ; conditions de leur réception. Les méthodes utilisées, qu'elles soient qualitatives (analyse textuelle, entretiens, observation) ou quantitatives (prosopographie, analyse de réseaux), sont illustrées par des exemples tirés d'enquêtes empiriques. Sans oublier les perspectives transnationales.
Inscrit dans un dialogue interdisciplinaire avec l'histoire de la littérature et les études littéraires, ce livre aborde aussi les intersections entre la sociologie de la littérature et d'autres spécialités : sociologie de l'art, de la culture, des rapports de classe, de genre et de " race ", des professions, des médias, de l'édition, de la traduction et de la mondialisation.