L'antiféminisme n'est pas une tare du passé. En ont récemment témoigné le « Printemps des pères », la « Manif pour tous », l'opposition à la « théorie du genre » ou encore, de manière tragique, l'attentat, à Toronto, d'un homme se réclamant du mouvement des « célibataires involontaires ». Ces phénomènes, pour être compris et combattus, doivent aujourd'hui être situés dans une perspective historique.
En analysant différentes expressions de l'antiféminisme depuis le XIXe siècle, dont celui porté par des femmes, les auteurs réunis autour de Christine Bard démontrent la vitalité historique du combat contre les droits des femmes et ses divers points de contact avec l'homophobie et le racisme. Une attention particulière est portée aux controverses provoquées par le masculinisme, volontiers victimaire, au sujet des « droits des pères » et des violences entre les sexes.
L'ensemble constitue une réponse inédite et nécessaire à un phénomène en pleine expansion.
Face à une réalité sociale qui, se transformant en profondeur, résiste toujours davantage à nos grilles d'analyse traditionnel et rend ainsi opaques des univers que l'on croyait jusque là familiers, chacun ressent intimement le besoin de faire à nouveau le pointeur ce que nous savons de l'être humain et de la société. C'est pour relever le défi de la compréhension du temps présent que nous avons voulu forger cet outil inédit, né de l'articulation et du croisement des différentes sciences humaines. (Sylvie Mesure, Patrick Savidan) Anthropologie, sociologie, psychologie, psychanalyse, droit, économie, linguistique, histoire, géographie, démographie, science politique, philosophie... toutes ces disciplines constituent et construisent les sciences humaines. Pour conduire cette vaste enquête et décrypter notre monde contemporain, 350 auteurs français et étrangers se sont mobilisés. Ils ont rédigé 565 articles, monographies, essais ou synthèses, qui reflètent les orientations et les enjeux, mais aussi la fécondité des travaux actuels. Des corrélats, pour chaque article, structurent un véritable logiciel de navigation qui conduit le lecteur dans un parcours de mémoire et d'aventure, introduisent des relations suggérant ainsi des approches inhabituelles. Deux index, l'un concernant plus de 2000 notions, l'autre plus de 1000 noms, enrichissent ce " Dictionnaire des sciences humaines ", passionnante interrogation, vivant témoignage " sur ce que nous sommes devenus, ce que nous cherchons à être ".
Le monde, l'économie, la société ont changé plus vite que notre système de protection sociale. Aujourd'hui, la pauvreté s'est déplacée des plus âgés vers les plus jeunes (surtout les moins qualifiés) et singulièrement les jeunes femmes seules avec enfant. Le chômage de masse semble irréductible tandis que ceux qui travaillent le font de manière de plus en plus intense.
Répondre à ces nouveaux enjeux n'est pas affaire de simples ajustements. Chez nos politiques pourtant, la quête sans fin de l'efficacité économique semble avoir escamoté la recherche d'une plus grande justice sociale.
Il faut repenser ensemble nos politiques sociales et économiques. S'appuyant sur des expériences menées dans d'autres pays et sur leur connaissance de notre système de protection sociale, les auteurs proposent un nouveau contrat économique et social fondé sur l'investissement social, c'est-à-dire sur une réorientation de nos politiques publiques vers « les femmes, les jeunes et les enfants d'abord ». Pour sortir de l'économie du low cost qui est la nôtre en augmentant la qualification de tous. Pour proposer une montée en gamme de l'économie et de la société française.
A partir d'une enquête par entretiens auprès de femmes en couple, cet ouvrage propose une analyse sociologique de la parentalité lesbienne appréhendée à partir de l'exercice du travail parental fourni par les mères. Au-delà des individus, ce sont les deux membres d'un couple qui ont été rencontrés; couples de même sexe et ayant élaboré un projet parental, conduisant à diverses configurations familiales organisées autour de l'adoption, la coparentalité, l'insémination artificielle avec donneur connu ou inconnu, ou encore un rapport hétérosexuel.
Sont publiés dans cette collection des essais d'actualité pour stimuler la réflexion en apportant des éléments favorisant le débat.
Jusqu'à aujourd'hui, aucune avancée scientifiquement étayée n'a pu prouver l'existence d'une psychopathologie spécifique dans le contexte de l'homosexualité et de l'homoparentalité.
Ce livre fait l'inventaire des études réalisées dans le passé et d'expériences cliniques avec des adultes et des enfants, ceci à partir de perspectives psychanalytiques, psychologiques et linguistiques. Avec Freud, nous voyons que le potentiel bisexuel est le propre de tout être humain, l'orientation hétérosexuelle ou homosexuelle de l'adulte résultant d'expériences et de fantasmes individuels. Les alertes données par des « psys » de tout bord quant aux « dangers » de l'homoparentalité sont dépourvues de toute évidence scientifique ou clinique ; elles se fondent sur des considérations purement morales voire idéologiques.
Nous présentons une lecture critique de la discussion actuelle dans ce contexte, ainsi que nos propres recherches et analyses.
La théorie du genre envahit les manuels scolaires en même temps qu´elle échauffe les esprits. C´est qu´elle bascule dans l´excès inverse de la thèse qu´elle prétend contrer?: le naturalisme, qui résume l´identité sexuelle à l´anatomie. Elle lui substitue une révolte contre la normativité sociétale, qui assignerait une manière codifiée et oppressive de vivre l´identité sexuelle au détriment de l´identité de genre.
L´expérience psychanalytique déconstruit cette lecture idéologique et restaure une compréhension de l´identité sexuelle dans laquelle la donnée corporelle compose avec les attentes des parents d´avoir un fils ou une fille et l´histoire intime de chaque individu avec son père et sa mère. L´éclairage qui en résulte peut permettre que l´enseignement de la gender theory aux jeunes des lycées ne dérive pas vers un endoctrinement.
Dans cet ouvrage, l'auteur développe une thèse originale sur un nouveau modèle de socialisation des enfants, organisé autour de ce qu'il appelle la " distance sociale ".
Le but de ce travail est d'interroger la manière dont se socialisent les enfants au contact, ou non, des adultes et d'utiliser l'enfance comme un analyseur des mutations de notre société. ainsi l'auteur explore l'enfance contemporaine, celle des pokemons et de harry potter. le travail d'enquêtes est réalisé à partir de trois champs d'observation : les enfants à l'école - la rue et les espaces publics - le foyer familial.
Le résultat de ces enquêtes conduit l'auteur à identifier des traits spécifiques de cet " enfant de la distance ", en parlant de l'enfant connecté (ce que l'auteur met en relation avec un changement bien plus général de la société), de l'enfant de l'amour (objet privilégié des protections des adultes et notamment des parents), enfin de l'enfant créatif (l'enfant ne s'ouvre pas au monde par frottement et programmation, mais par les compétences créatrices qu'il a su développer).
Sa conclusion est claire : dans la société française aujourd'hui, les enfants sont tenus à distance du monde, ils ne sont pas exclus du monde, mais préservés et protégés, dans une forme de " mise en tension sociale " selon l'auteur, par laquelle l'enfant est à la fois rapproché et écarté des adultes.
Quels liens, quelles énigmes se tissent entre le travail, la domination multiforme qu'il exerce et les subjectivités qui y sont confrontées ? Lorsque les contraintes du travail et de la domination sont à ce point extrêmes qu'elles envahissent chaque recoin de l'existence, et que leur pouvoir est tel qu'il semble à même d'annuler toute subjectivité propre, quels sont les décalages, les glissements, ces dissidences que les sujets opposent à cette belle mécanique ? Travail, domination, subjectivité, " servitude volontaire " et politique, ce sont là quelques mots sur lesquels se construit cette réflexion, née d'une recherche réalisée au Nicaragua auprès d'ouvrières et d'ouvriers des usines textiles de sous-traitance internationale.
En son sein, on retrouvera la problématique, aussi énigmatique qu'ancienne, des relations variées, surprenantes et imprévisibles entre domination et sujets.
La collection est dirigée par Georges Balandier, professeur émérite à l'Université de Paris Sorbonne, directeur d'études à l'EHESS. Les ouvrages publiés sont des travaux de jeunes chercheurs français en sciences sociales.