Changer de regard sur la jeunesse. Les jeunes seraient « paresseux », « incultes », voire « égoïstes et individualistes ». J'ai entendu mille fois ces accusations à l'égard de la jeunesse : dans des dîners de famille, à la volée chez un commerçant ou portées par des éditorialistes remontés à la télévision. Ces jugements négatifs sont non seulement infondés, mais aussi délétères pour toute la société. Entre le chômage, la dégradation de la situation économique, la pandémie et l'urgence écologique, les jeunes doivent composer avec des paramètres inédits. De plus, les défauts qu'on leur prête sont souvent le symptôme d'une profonde incompréhension - d'un désintérêt ? - pour leurs préoccupations et leurs pratiques.
La justice ne sait pas traiter les plaintes des femmes : 80 % des plaintes de femmes victimes de violences (viol, agressions, harcèlement, violences conjugales...) aboutissent à un classement sans suite. Jusqu'aux années 1920, les femmes n'avaient pas le droit de porter plainte. Le système judiciaire montre ainsi sa défaillance, incapable de garantir aux femmes, non pas seulement un procès équitable, mais tout simplement un procès. Que veut dire "porter plainte" aujourd'hui pour une femme victime de violence ? Quelle est la procédure et quels sont les écueils auxquels se préparer ? Comment expliquer cette réalité abrupte d'une justice absolument patriarcale ? Comment sortir de cette impasse indigne de notre pays ? Par Violaine De Filippis-Abate, avocate, porte- parole d'Osez le féminisme.
Un nouveau recueil inédit de la célèbre anarchiste sur les thèmes de l'action et de la violence politiques, dont le fameux discours qui lui valut d'être emprisonnée pour incitation à l'émeute.
Pour mieux agir contre les inégalités, il existe un nouvel outil qui nous vient du féminisme noir : l'intersectionnalité, qui révèle des discriminations parfois invisibles et pouvant se renforcer les unes les autres. Cette notion a été théorisée par une juriste, Kimberlé W. Crenshaw, dans deux célèbres essais de 1989 et 1991 qu'on trouvera rassemblés ici pour la première fois et dans une traduction inédite.
La reprise après le congé maternité est une période nébuleuse qui cristallise les inégalités (40 % des femmes changent alors leur activité professionnelle et souffrent une perte de revenu moyenne nette de 30 %).
Il est temps de lever le voile sur cette période si délicate :
- au plan intime, partager la réalité de la reprise afin d'éviter aux femmes l'isolement et la culpabilité trop souvent de mise ;
- au plan politique, dénoncer les inégalités et les discriminations qui s'opèrent en défaveur des jeunes mères et pèsent durablement sur leurs carrières et leurs revenus afin d'identifier des pistes concrètes pour les combattre efficacement.
Dans la lignée de Trois mois sous silence, une analyse politique et sociétale pour éveiller les consciences et apporter des solutions aux femmes.
L'un des textes les plus célèbres de la philosophie contemporaine. Cinquante ans après sa publication (en 1971), les pro et les anti continuent de s'affronter à partir de cet essai de philosophie morale sur la question du droit à la vie et du droit à disposer de son corps.
"Pour empêcher qu'on tuât, elle tuait", disait d'elle Clémenceau. "J'aimais le canon, l'odeur de la poudre et les éclats d'obus dans l'air, mais surtout, j'étais amoureuse de la révolution", aurait-elle pu lui répondre. A la tête d'une armée de femmes, Louise Michel fut de tous les combats de la Commune en 1871. Son récit est un passage obligé pour qui s'intéresse aux Communards. Il est suivi d'un texte d'Emma Goldman stigmatisant la violence des attaques masculines contre celle qu'on surnomma la « vierge rouge », attaques qui visaient à masquer l'importance de son action politique.
Le féminisme ne doit pas viser l'émancipation de quelques chanceuses, mais la libération de toutes les femmes. Il a besoin de l'anarchisme, qui s'oppose à toute relation de pouvoir, s'il ne veut pas devenir le privilège de quelques-unes (généralement blanches). Un essai radical d'une philosophe parmi les plus stimulantes actuellement,
Emma Goldman voyait en elle "la femme la plus douée et la plus brillante que l'Amérique ait jamais produite". Excellente oratrice, ardente combattante de la domination masculine, Voltairine de Cleyre (1866-1912) était plus littéraire que Goldman et surtout plus radicale dans son féminisme et son anarchisme. Ce recueil comprend "Pourquoi je suis anarchiste", "De l'action directe", "L'esclavage sexuel", "L'idée dominante", "L'anarchisme dans la littérature", ainsi qu'un portrait de Voltairine de Cleyre par Goldman.
Le rap le plus vendu en France est sexiste, indiscutablement. Mais ce sexisme est-il présent dans l'ADN du rap français ? Si non, pourquoi le sexisme s'est-il imposé ? Quels sont les rapports entre sexisme, racisme et capitalisme ?
Quel est le but ultime du féminisme ? Les femmes se battent-elles pour l'égalité ou pour la liberté ? Emma Goldman, anarchiste russe née en 1869, développe une pensée féministe incroyablement contemporaine dans deux conférences méconnues en France : «Woman suffrage» [«Le Droit de vote des femmes»] et «The Tragedy of Woman's Emancipation» [«La Tragédie de l'émancipation féminine»], au cours desquelles elle rappelle que le but du combat féministe ne doit pas être seulement l'égalité formelle mais bien la liberté réelle : la liberté pour chaque femme de vivre une vie choisie, sans avoir à payer, par une vie de solitude et d'inconfort, le prix de ce combat et de ce choix, et sans avoir à renier ses désirs profonds (vie amoureuse, désir d'enfants, maternité, sexualité heureuse, etc.). Une pensée lumineuse et profondément humaniste, traduite et préfacée par Thibaut de Saint Maurice, chroniqueur de la « Petite philo du Quotidien » dans l'émission «Grand bien vous fasse» sur France Inter. Dans le même format que «La liberté d'être libre» de Hannah Arendt.
Un pamphlet moderne et drôle d'une des féministes les plus actives du XIXe siècle, qui consacra sa vie à la défense de la liberté d'expression et à la lutte contre l'inégalité faite aux femmes.
Issu du féminisme noir américain, le concept d'intersectionnalité est au coeur des mouvements féministes d'aujourd'hui. Il vise à révéler la pluralité des discriminations de classe, de sexe et de race. Ce livre, inédit en poche, propose une introduction à cette notion et à ses applications concrètes. Il comprend notamment la première traduction en France du célèbre article de Kimberlé Crenshaw qui est à l'origine de cette approche.
Comment résister aux stigmatisations ? Ce classique de la sociologue afro-américaine Patricia Hill Collins est une des principales références pour qui s'intéresse aux thèmes associant féminisme, genre et race, et donc à l'intersectionnalité.
Les mannequins dans un défilé, les danseuses d'un corps de ballet, la chaîne de montage des poupées Barbie : autant d'images interchangeables, dépersonnalisées. Elles ne se distinguent que par le détail d'un vêtement, d'une courbe, d'une teinte de cheveux. Toutes identiques, l'illusion de la perfection. Ces serial girls ne sont pas la mise en forme des filles telles qu'elles sont, mais bien telles que l'on souhaite qu'elles soient. Ce sont des femmes-objets, des femmes-ornements, des femmes-marchandises. Toutes (re) produites mécaniquement par l'usine ordinaire de la misogynie. Si elle dénonce le conformisme imposé aux femmes, Martine Delvaux expose aussi leur révolte : celle des Pussy Riot, des Femen, de Beyoncé. Leur force, celle du collectif. Dans la série s'incarne alors la résistance au féminin pluriel.
Contemporaine d'Olympe de Gouges, invisibilisée par son mari et restée dans l'ombre des trois penseurs auxquels elle eut affaire : Montesquieu, Rousseau et Voltaire, Louise Dupin (1706-1799) tenait pourtant, à Paris, l'un des plus fameux salons littéraires et philosophiques de son époque. Elle dénonçait les violences faites aux femmes, militait pour l'égalité professionnelle et l'accès des femmes à la politique, pour le divorce, pour la transmission du nom de la mère aux enfants, et critiquait le manque de considération envers les femmes dans les écrits des plus grands auteurs depuis l'Antiquité.
Rousseau tomba amoureux d'elle, Louise Dupin l'éconduit puis l'engagea comme secrétaire. Ensemble, à Paris ou au château de Chenonceau, dont elle était propriétaire, ils travaillèrent à un grand livre féministe. Le résultat, ce sont des milliers de pages qui finiront, au XXe siècle, dispersées dans toute l'Europe et en Amérique. En les traquant pour les rassembler, Frédéric Marty a retrouvé un manuscrit formant comme une longue introduction à son grand-oeuvre, où sont formulées les idées de Louise Dupin sur l'égalité des sexes ; c'est ce texte totalement inédit que nous publions.
Ils sont tournés les uns vers les autres. Ils s'observent et s'écoutent. Ils s'échangent des idées, des armes, de l'argent ou des femmes. Dans cet univers clos réservé aux hommes, le pouvoir se relaie et se perpétue. Le boys club n'est pas une institution du passé. Il est bien vivant : État, Église, armée, université, fraternités, firmes... et la liste s'allonge. Des clubs privés londoniens à la Silicon Valley, Martine Delvaux met en lumière ces regroupements d'hommes qui ensemble se relaient le pouvoir et font en sorte de le conserver.
Au bureau comme à la maison, on attend des femmes qu'elles soient à l'écoute, disponibles, vigilantes et sensibles aux besoins matériels et psychologiques de leur entourage. Comme si cela allait de soi. Comme si elles étaient naturellement compatissantes. Or, à force de considérer comme naturel ce qui ne l'est pas, on en arrive à des situations dramatiques où les femmes se surmènent. Un jour, elles craquent, deviennent violentes, maltraitantes, ou simplement indifférentes...
Voici quinze itinéraires insolites, nostalgiques, métissés, conçus spécialement par deux célèbres sociologues pour donner à comprendre Paris dans sa diversité et faire partager un peu de la vie des habitants de chaque quartier.
Du Sentier à la rue Oberkampf, des villas de luxe au quartier de la Bibliothèque de France, du métro aux portes de la capitale, ces promenades commentées sont agrémentées de plans et de photographies, et proposent différents angles sociologiques : la mobilité, l'immigration, l'embourgeoisement, le rapport à la banlieue, les transformations architecturales.
Comment les femmes ont-elles été rayées de l'histoire littéraire ? Une enquête révoltante qui donne à découvrir des textes injustement oubliés du matrimoine.
La journaliste Isabelle Fiemeyer, qui côtoie depuis très longtemps le personnage de Coco Chanel, nous offre sous une plume romanesque un portrait très réaliste d'une figure du XXe siècle érigée en mythe pour le meilleur et pour le pire. Fruit de la seule enquête vraiment sérieuse sur la période de l'Occupation, ce livre réhabilite Coco tout en nous rappelant que le style Chanel fut synonyme d'émancipation des femmes. Edition augmentée. 13 500 ex vendus de l'édition précédente.
Devenir grand-mère aujourd'hui, c'est se sentir habitée d'une énergie nouvelle, c'est vivre un "deuxième printemps". C'est aussi, plus qu'on ne le croit, un moment de fragilité et de transformation intérieure, et la parole est capitale pour que chacun trouve sa place dans la famille : les grands-parents, les enfants devenus parents, les gendres, les belle-filles et, bien sûr, les petits-enfants. Les grands-mères d'aujourd'hui sont devenues des "passeuses d'histoires". Quelles valeurs et quels secrets doivent-elles apprendre à transmettre à leurs petits-enfants pour les propulser dans la vie ?
Cet essai novateur et subtil est le premier livre à s'attacher à l'intimité des lesbiennes en s'appuyant sur des récits de vie aussi bien hétérosexuels que lesbiens. Décrivant les trois parcours qui mènent à la construction de soi comme lesbienne, il s'intéresse au coming out, montrant en particulier que la mise en couple est une manière privilégiée de se dire et de se révéler socialement lesbienne. S'il étudie les modalités de la rencontre et les manières d'être en couple, il titre aussi son originalité de l'analyse des "scripts sexuels" des lesbiennes et comporte en outre un très utile petit glossaire du vocabulaire lesbien.
Pour la plupart des femmes (85 %), les trois premiers mois de la grossesse sont un enfer physique et psychologique : nausées, vomissements, fatigue extrême, état dépressif, fausse couche, le début de grossesse est marqué par l'insécurité permanente d'un corps qui met tout en place pour accueillir la vie alors que rien ne se voit au-dehors... Ce livre dénonce la non-prise en charge des femmes - RH, médicale, psychologique, affective... - et propose une analyse féministe de ce tabou systémique..