Les textes présentés dans ce recueil du Black Feminism, premier en France, explorent sur une période de trente ans les thèmes de l'identité, de l'expérience singulière, de la sexualité comme la place dans les institutions, les coalitions nécessaires, les alliances possibles, les formes culturelles de rébellion et de lutte. Pourquoi en France, ex-puissance coloniale, l'équivalent d'un féminisme noir n'a-t-il pas existé ?
Est-il possible de créer un nouvel internationalisme, sous la bannière du féminisme et de l'écologie ? La quête d'identité et de différence peut-elle être une plate-forme de résistance à la violence de la mondialisation de l'économie ? Deux femmes, confrontées aux mêmes questions fondamentales sur le sort des générations futures et de la survie de notre planète, l'une avec le regard venant du Sud, l'autre vivant " au coeur de la bête " dans le Nord, se démarquent radicalement de la pensée unique.
En France, environ 70 000 personnes ont été conçues par don de sperme ou d'ovocyte. Plus de 90 % ignorent pourtant leur mode de conception. Aux donneurs, il a été garanti l'anonymat. Aux parents, il a été recommandé le silence. Sans imaginer les conséquences de tels secrets pour les enfants. Alors que les débats entourant la procréation médicalement assistée animent régulièrement notre société, comme des millions de personnes à travers le monde, eux aussi ont réalisé des tests ADN récréatifs faisant voler en éclats l'anonymat du don. Ce livre apporte une trentaine de témoignages de celles et ceux qui vivent dans leur chair et dans leur vie la PMA avec don.
Soumission ! Soumission ! Ce terme a été mille et une fois entendu dans la bouche des détracteurs du féminisme à l'africaine. C'est ainsi que la lutte féministe se heurte brutalement à cette conception naturaliste des relations entre hommes et femmes. Dans cet essai, Manu Kahoyomo, par des analyses succinctes, met en lumière la lutte féministe placée sous le prisme du concept de soumission. Ce bras de fer persistant qui règne quand il s'agit de décrier les conditions des femmes. Selon les idéaux et les idéologies, les féministes en Afrique de l'Ouest, plus que des fauteuses de troubles, sont des « INSOUMISES ».
À travers une méthode d'étude phénoménologique, Morgan Lotz étudie les Iraniennes au travers d'un prisme historique et socio-anthropologique pour comprendre leur rôle et leur évolution, leur permanence et leur métamorphose dans la société iranienne. La nécessaire présence de la Femme, fondamentalement intrinsèque pour la société iranienne, ne peut être comprise qu'en étudiant attentivement les différentes périodes historiques de l'Iran, mais également les différents apports ethniques, culturels et spirituels qui forgent l'Iran du XXIe siècle. L'auteur y aborde aussi bien l'Histoire de la Femme iranienne que son étude sociologique depuis l'Antiquité jusqu'à l'actuelle République islamique, sans manquer d'analyser la question du voile, qu'il soit interdit ou obligatoire, afin d'en comprendre la signification et les enjeux. Il ne manque pas non plus de présenter les Femmes iraniennes officiant dans les domaines culturel, artistique et politique.
Au moment où la barbarie prend des formes planétaires inédites, la figure de celle qui a été pionnière de la psychanalyse en Argentine, Marie Langer (1910-1987) mérite d'être mieux connue du public français. Les valeurs qu'elle a défendues, les combats qu'elle a menés pour la liberté, la prise en compte de l'influence de la société sur l'individu, les droits des femmes ou encore la nécessité du dire, sont toujours d'une criante actualité. La conviction profonde de Marie Langer pourrait se résumer ainsi : la psychanalyse est l'une des meilleures armes de la civilisation contre la barbarie et l'oppression des minorités.
Pour affronter leur destin, les femmes africaines doivent pouvoir neutraliser les traditions qui continuent à leur imposer de se soumettre aux hommes, en faisant valoir une autre parité, la parité des femmes et des hommes dans l'usage du jugement. Elles doivent pouvoir faire reconnaître qu'elles partagent leur faculté de juger avec les hommes en raison de leur usage commun du langage.
La problématique envisagée ici n'est ni le commerce du sexe ni l'oppression d'une catégorie de femmes, mais les concepts mêmes de " prostitution " et de " prostituée ". Ces concepts sont des instruments sexistes de contrôle social. Les droits de l'ensemble des femmes sont indissolublement liés aux droits des prostituées parce que le stigmate de putain peut s'appliquer à n'importe quelle femme pour disqualifier sa revendication à la légitimité et peut jeter la suspicion sur n'importe quelle femme accusée d'avoir pris une initiative dans le domaine économique et/ou sexuel.
"De nombreux obstacles apparaissent et limitent le partage équitable des lieux communs, qu'il s'agisse des places publiques, des équipements de loisir ou encore des transports individuels et collectifs. Pourquoi ? Comment faciliter l'accès et le partage de l'espace public par tous et toutes ? Ce livre apporte des analyses concrètes et propose des réponses à ces questions. Il rassemble des contributions inédites de chercheurs (géographes, sociologues, etc.) et de spécialistes des questions de genre et d'urbanisme. Il prolonge de manière analytique les transformations les plus actuelles de la pensée et de l'aménagement des espaces publics. - "
Après la publication d'Entre femmes en 2015, Paula Dumont a continué de rechercher des livres mettant en scène des lesbiennes. Dans ce tome 2, elle publie le résultat de ce travail en résumant et commentant 250 ouvrages édités entre 1902 et 2018.
"L ouvrage de Nawal el Saadawi, célèbre médecin psychiatre, sociologue et romancière égyptienne, porte sur la défense des droits de la femme. Il expose le système patriarcal et ses retombées désastreuses sur la vie dramatique que mènent les femmes, victimes des sévices imposés par une société arabo-musulmane qui les réduit à un simple objet de jouissance et les confine dans leur rôle d esclave. À travers ses expériences en tant que médecin dans les années 50 et 60, l auteur retransmet ses altercations avec des parents et des jeunes filles ignorant presque tout de leur corps."
Cet ouvrage retrace l'histoire et met à jour les transformations récentes du travail domestique juvénile. Il décrit les structures d'organisation et d'évolution du marché spécifique de placement des "petites bonnes" et rend compte de la diversité des statuts de ces jeunes travailleuses. Enfin, l'exploration des pratiques et des rapports de travail entre les "patronnes" et les "filles" montre comment les rhétoriques familiales masquent des rapports sociaux de domination particulièrement durs.
La mémoire est vivante, sensible aux effets que le présent exerce sur elle. Avec le temps, elle travaille et fournit des récits diversement composés, des variations du roman familial, comme si l'on était plusieurs, successivement, à l'intérieur de soi. La psychanalyse est le lieu où l'on peut observer électivement le phénomène : ces modifications s'y produisent de façon plus rapide, sollicitées par la marche de la cure, comme a pu l'observer l'auteure. Mais elle a constaté aussi que chacun, pour peu qu'il soit attentif à ce qui évolue en lui, à ses remaniements internes, peut en prendre conscience au long des années.
Pour cette troisième édition, l'O.D.T. interroge la production et les figures queer dans les arts musicaux, littéraires, cinématographiques et plastiques. En posant son regard au-delà des frontières géographiques et genrées, cette somme d'articles tend à démontrer qu'il existe, dans la culture, des supports à l'élaboration d'une politique inclusive et non discriminante à l'égard de la diversité de genre.
Voici le parcours d'une femme engagée dans quelques-uns des combats émancipateurs du XXe siècle. Situé aux confins du récit de vie, de l'Histoire et de la fiction, l'ouvrage fait revivre une histoire collective vue à travers le prisme d'histoires singulières. Il recueille des fragments de notre histoire proche tels qu'ils ont été vécus tant au niveau personnel que général et collectif par des témoins ou acteurs engagés : les luttes de libération, la mouvance de Mai 68, le mouvement des femmes à son orée, la Conférence des femmes de Pékin, l'Espagne et le Chili sous dictature...
Au XVIIe siècle, quatre philosophes, à quelques décennies d'intervalle, formulent en des styles très différents la thèse selon laquelle l'égalité entre les hommes et les femmes est une évidence, une vérité indiscutable. Marie de Gournay, Anna Maria Van Schurman, François Poullain de la Barre et Gabrielle Suchon, estiment que si les interdictions et les discriminations frappant les femmes perdurent, c'est que la querelle entre les défenseurs et les pourfendeurs du " Beau Sexe " est biaisée : les présupposés de la différence sexuelle rendent la question de l'égalité ou de l'inégalité des sexes indécidable.
Des espaces "souterrains" des faubourgs parisiens où l'on s'enfonçait dans l'oeuvre d'Hugo ou de Zola, à la banlieue de Paris du XXème siècle, l'anormalité d'une vie sociale viciée par des indicateurs de pauvreté et de souffrance s'avère dans les discours artistiques laïcisés une esthétique historiée. La femme des cités ouvrières, de la banlieue du cinéma populiste restera un agent vecteur de fonctions idéologiques. Cette étude interroge, enfin, de nouveaux modèles émergents où l'appartenance à une banlieue pourrait s'avérer inspiratrice et mobilisatrice.
Prenant appui sur des controverses récentes, ce dossier réunit des contributions de disciplines différentes et interroge les mobilisations autour de l'usage du langage non sexiste dans plusieurs pays. En éclairant les conditions politiques et sociales d'émergence de ces débats publics, il montre que ceux-ci réactivent le clivage entre partisan·es et opposant·es à la transformation des normes de genre. Il met ainsi en lumière la dimension agonistique du langage.
Les violences obstétricales constituent un nouvel axe de recherche pour analyser l'expérience de certaines femmes lors du suivi médical de grossesse et de l'accouchement. Analysées dans une perspective intersectionnelle, celles-ci sont avant tout des violences de genre inscrites dans la construction sociohistorique du corps reproducteur des femmes et dans le gouvernement descorps qui impose le contrôle et la surveillance des femmes par l'État, la société et l'institution médicale.
Sous prétexte de science médicale, une étude en cours, French Arrive, venue des États-Unis, veut déclencher l'accouchement, à 39 semaines, toutes les femmes en bonne santé, enceintes de leur premier enfant. Cette mécanisation du corps des femmes relève d'une idéologie patriarcale. Elle déshumanise la naissance et normalise la mise monde autant que le travail des soignants. Ce que démontrent les auteures du présent essai. Par la psychosociologie du travail, et l'approche interactionniste, elles valorisent la co-construction des soins, au service des femmes, de leurs ressources propres, dans le respect et le soutien de la construction de leur maternité.
Pour ou contre l'écriture inclusive ? Si certains d'entre nous répondons spontanément à cette question de manière non équivoque, savons-nous vraiment ce que représente ce concept ? D'où vient-il, que signifie-t-il, que contient-il, qui le supporte, qui le répudie, à qui sert-il et dans quel objectif ? C'est à toutes ces questions et à bien d'autres que veut répondre le présent livre qui propose un état des lieux de ce phénomène polarisant. Dix textes publiés entre 2017 et 2019 sont analysés afin d'en soutirer les définitions et les arguments qu'on accole au vocable « écriture inclusive ». À visée davantage observatrice que polémique, cette étude se veut un point de départ vers d'éventuelles recherches en genre et langage, sujet inépuisable depuis plus de cinquante ans !
Le masculin l'emporte toujours sur le féminin. Cette règle régit le parler de dizaines de millions de Français et de Françaises ; elle paraît naturelle, instinctive et immuable. Pourtant, elle ne l'est pas. Fruit d'une volonté politique, elle est l'illustration parfaite de la manière dont les autorités politiques, culturelles et morales exercent un pouvoir symbolique aux conséquences bien réelles. Comment la domination du masculin est-elle si ancrée qu'aujourd'hui, sa remise en cause peut être qualifiée de péril mortel ? Cet étonnement est le point de départ d'un cheminement qui mènera l'autrice à la sociologie, à la psychologie et à la philosophie politique pour démontrer que non, ce parler n'est pas plus naturel qu'un autre. Au bout de ce cheminement arrive la quête d'une alternative promouvant l'égalité, la représentation équitable et, in fine, l'inclusion.
Dès les années 1970, les manifestations féministes tout comme les travaux universitaires ont mis en évidence l'articulation entre genre et violences interpersonnelles, mais une telle perspective rencontre une nouvelle actualité, avec l'institutionnalisation de la question qui se voit confrontée à des résistances antiféministes.
Centré sur les féminismes matérialistes, leurs développements, différences et formes de renouvellement, ce numéro contribue à mettre au jour quelques-unes des tensions qui marquent actuellement la réflexion sur le genre ou les rapports sociaux de sexe, ainsi que leurs relations avec d'autres rapports de pouvoir (de classe, de race, de colonialité, de sexualité). Il s'agit de rendre visible l'apport de ces courants au processus plus général d'émancipation.