Dans cet essai devenu culte, adapté d'une conférence TED qui a fait le tour du monde, la romancière Chimamanda Ngozi Adichie explore de manière unique, intime et profondément vivante la définition du féminisme de nos jours. Entre colère et espoir, elle puise dans ses expériences vécues tout autant que dans les réalités du monde actuel, pour nous dévoiler un remarquable regard sur ce qu'être une femme aujourd'hui implique et signifie. C'est aussi son cri du coeur qui résonne ici pour bâtir «un monde où les hommes et les femmes seront plus heureux et plus honnêtes envers eux-mêmes». Un monde où nous serons tous des féministes.
Surnommé «l'homme qui répare les femmes», le gynécologue et chirurgien Denis Mukwege a consacré sa vie aux femmes victimes de sévices sexuels en République démocratique du Congo. Dans une région où le viol collectif est considéré comme une arme de guerre, le docteur Denis Mukwege est chaque jour confronté aux monstruosités des violences sexuelles, contre lesquelles il se bat sans relâche, parfois au péril de sa vie. Dès 1999, il fonde l'hôpital de Panzi dans lequel il promeut une approche «holistique» de la prise en charge : médicale, psychologique, socio-économique et légale. Écrit à la première personne, La force des femmes retrace le combat de toute une vie en dépassant le genre autobiographique. L'héroïne du roman, c'est la femme composée de toutes ces femmes. L'auteur rend un véritable hommage à leur courage, leur lutte. Pour lui, il s'agit d'une lutte mondiale : «C'est vous, les femmes, qui portez l'humanité.» Ainsi, à travers le récit d'une vie consacrée à la médecine et dans un vrai cri de mobilisation, Denis Mukwege nous met face au fléau qui ravage son pays et nous invite à repenser le monde. La force des femmes clame haut et fort que guérison et espoir sont possibles pour toutes les survivantes.
«Et si le care devenait, enfin, l'affaire de tous ?»À la racine des inégalités de notre organisation sociale, il y a cette idée qu'une femme, c'est toujours un peu moins légitime, compétent, important qu'un homme. Voilà pourquoi on craint, à chaque soubresaut de l'histoire, que ne se réalise la prédiction de Simone de Beauvoir : «Il suffira d'une crise politique, économique ou religieuse, pour que les droits des femmes soient remis en question.» De fait, la parole d'expertise et de pouvoir des hommes a repris le dessus durant la crise, alors même que nous redécouvrions que le vaste peuple, aussi indispensable qu'invisible, des travailleurs qui prennent soin des autres était massivement constitué de femmes. De sorte que le combat féministe pour l'égalité peut s'identifier à la défense d'un projet de société qui, au nom de notre vulnérabilité commune, reconnaisse enfin une valeur au travail du soin et à la contribution de chacun plutôt qu'au pouvoir de quelques-uns. Telle est l'éthique démocratique du care.
Pourquoi, dans toutes les cultures, les femmes ont-elles été exclues de la chasse? Pourquoi n'ont-elles pu ni monter à bord des navires ni être soldat? Pourquoi leur a-t-on plutôt assigné les tâches de cueillir, de filer, de tisser, de tanner? Qu'est-ce qui expliquerait qu'il existe des façons masculines et des façons féminines de couper, de creuser et de travailler la terre?
Dans cet essai qui conjugue audace intellectuelle et rigueur scientifique, Alain Testart montre que ce sont les croyances qui expliquent la différenciation des activités masculines et féminines et fait remonter leur origine à la lointaine préhistoire. Ces croyances, même tacites et irrationnelles, ont des effets puissants sur la réalité et obéissent à une logique cachée : celle du sang périodique des femmes, perçu comme une grave perturbation qui affecte l'intérieur de leur corps et les exclut de tâches particulières.
Même si cette répartition traditionnelle des activités sera bientôt une chose du passé, elle ne laisse pas d'étonner par sa constance, sa quasi-universalité jusque dans les temps présents. Dans cet essai, Alain Testart nous entraîne pas à pas dans une réflexion d'une grande nouveauté sur le rôle du sang dans les représentations sociales et la constitution du genre.
L'identité n'est ni une notion molle, signifiant tout et n'importe quoi ni, à l'opposé, une réalité substantielle qu'il suffirait d'observer. S'appuyant sur la compilation de nombreux travaux produits dans différents domaines (anthropologie, sociologie, psychologie sociale, psychanalyse, histoire), cet ouvrage de synthèse montre qu'il s'agit d'une expérience à la fois importante et dûment structurée, ainsi que d'une notion parfaitement utilisable. Mais il faut pour cela s'abstenir de réduire la question de l'identité à un camp politique, ou à la seule dimension de l'identité nationale, ou encore à une conception essentialiste et unidimensionnelle : ce pourquoi la meilleure façon de comprendre l'identité est d'en passer par ce qu'elle n'est pas. Au terme d'une telle analyse, la notion d'identité apparaît comme non seulement compréhensible mais utile, en tant qu'elle permet de mettre en évidence les conditions d'une cohérence de soi dans les différents régimes d'existence, du plus individuel au plus collectif.
144 pages, sous couverture illustrée, 118 x 185 mm
Le phénomène «trans» est en expansion. En nombre croissant, des enfants et des adolescents expriment ce qui était naguère inexprimable, inaudible, insensé:la conviction d'être nés dans le mauvais corps. À la surprise des praticiens, les filles sont à présent majoritaires dans la demande de transition.Ce sont les tenants et aboutissants de ce phénomène émergent qu'interroge Claude Habib. Elle ne prétend pas en donner une interprétation, elle s'efforce d'en circonscrire le mystère, en examinant, sans polémique ni complaisance, les innombrables questions, tant théoriques que pratiques, qu'il soulève. Comment l'identité de genre est-elle devenue une affaire de choix personnel? À quelle source rapporter le projet de se recréer qui supplante, chez beaucoup de jeunes, l'acceptation du donné? Pourquoi la difficulté de supporter la condition sexuée, autrefois invisible, surgit-elle au grand jour? Peut-on reconnaître à des enfants la capacité de juger de leur futur destin social? Faut-il autoriser la participation des transgenres aux compétitions sportives féminines?Une question et des questions qui n'ont pas fini de nourrir le débat public et d'alimenter la réflexion.
On connaît les apports décisifs d'Emmanuel Todd à l'anthropologie, particulièrement au rôle des types familiaux dans le temps.
Au commencement, il y eut la volonté de montrer que la diversité des structures familiales traditionnelles explique les trajectoires de modernisation. Ainsi, la carte du communisme recouvrait-elle celle de la famille communautaire, associant l'autorité du père à l'égalité des frères ; la famille nucléaire absolue anglaise, libérale pour ce qui concerne les rapports entre parents et enfants mais indifférente à l'idée d'égalité, fut le substrat nécessaire aux développements de l'individualisme et du libéralisme politique anglo-saxons ; la famille nucléaire égalitaire du Bassin parisien, structurée par les valeurs de liberté des enfants et d'égalité des frères, légitimait l'idée a priori d'une équivalence des hommes et des peuples ; la famille souche, système fondé sur l'autorité du père et l'inégalité des frères, fut en Allemagne et au Japon le socle d'idéologies ethnocentriques dans le contexte de la transition vers la modernité.
Pour autant, comment expliquer cette fragmentation de l'espèce humaine, sinon en remontant à l'unicité originaire, si elle avait jamais existé ? Au terme d'une enquête menée depuis plus de vingt ans, impliquant l'examen et la mise en fiche des organisations familiales de centaines de groupes humains préindustriels, Emmanuel Todd identifie et définit une forme originelle, commune à toute l'humanité : la famille nucléaire.
Il reconstitue le processus de différenciation qui a mené aux émergences, successives ou simultanées, des divers types anthropologiques observables à la veille du déracinement urbain et industriel. Pour cela, il recourt à une anthropologie diffusionniste et non plus structuraliste et il emprunte à la linguistique le principe du conservatisme des zones périphériques. Il apparaît alors que l'Europe, placée sur la périphérie de l'Ancien monde, est sur le plan familial un conservatoire de formes archaïques ; nous sommes restés, pour ce qui concerne l'organisation anthropologique, assez proche de la forme originelle.
Pour avoir ignoré des évolutions familiales paralysantes pour le développement technologique et économique, l'Europe a été, durant une brève période, « en tête » de la course au développement, bien que l'Occident n'ait inventé ni l'agriculture, ni la ville, ni le commerce, ni l'élevage, ni l'écriture, ni l'arithmétique.
Un même fil parcourt, à Minot, la tresse que forment les propos, les gestes et les fonctions des femmes. Il est fait des particularités de leur corps. Façons de dire et façons de faire se relaient et s'éclairent mutuellement pour dessiner une sphère de représentations et d'actions qui appartient en propre au monde féminin.Au coeur de ces représentations apparaît avant tout le rapport privilégié des femmes avec le temps ; chacune en prend la mesure par la périodicité de son corps, alternance qui la relie aux grands rythmes cosmiques. Les femmes et la lune battent la mesure du calendrier.Trois femmes : la couturière, la cuisinière, la femme-qui-aide. Trois fonctions : faire les jeunes filles et la mariée, faire les noces, faires les bébés et les morts. Trois techniques : coudre, cuisiner et laver. Trois moments de la vie : l'âge nubile, l'âge de la fécondité, l'âge de la ménopause. Jeux d'échos dont l'auteur a perçu la cohérence et qui, répercutant ce que l'on a coutume d'appeler propos de bonne femmes, livrent une façon de penser.
Les 3 et 4 juin 1993, le mouvement Choisir-La cause des femmes, que préside Gisèle Halimi, a organisé au palais de l'Unesco, à Paris, un colloque international pour la parité femmes-hommes dans toutes les instances politiques de notre pays.Ce colloque a rassemblé une soixantaine de personnalités de vingt-deux pays (dont la Chine) parmi lesquelles plus de quarante femmes ministres, anciennes ministres, députées, anciennes députées, ambassadrices, présidentes de Parlements, ainsi que des historiennes, écrivaines, sociologues, politologues, juristes, etc.Ce sont les minutes de ce colloque qui sont ici publiées. La diversité des intervenantes - de Simone Veil à la secrétaire d'État américaine Hazel O'Leary, de la ministre israélienne Shulamith Aloni à la diplomate palestinienne Hanan Ashraoui - réunies pour promouvoir une «autre démocratie» donne à ce livre un caractère exceptionnel qui fera date et marque une nouvelle étape dans le combat des femmes pour la parité qui est aujourd'hui «l'idée neuve en Europe».
Le renom de Pierre Bourdieu s'étend aujourd'hui bien au-delà de la sociologie, au-delà de l'Université, au-delà du public cultivé, au-delà de la France. Que s'est-il donc passé pour qu'un universitaire, fils de petits employés béarnais « monté » à Paris pour faire l'École normale supérieure, devienne, le temps d'une génération, ce phénomène international : « Bourdieu » ?
Ni hagiographie à l'usage des bourdieusiens, ni pamphlet à l'usage des anti-bourdieusiens, ni analyse épistémologique à l'usage des spécialistes, ni essai de vulgarisation à l'usage de profanes, ce portrait intellectuel brossé par une ex-disciple qui a pris, depuis, ses distances, est une tentative pour comprendre, avec les outils de la sociologie et à travers le témoignage en première personne, les raisons d'un tel succès.