Pendant des siècles, la sexualité féminine fut considérée comme un sujet tabou, abordée du seul point de vue de la reproduction. Cependant, au cours des dernières décennies, l'accès à la contraception, la mise en place des lois sur l'I.V.G., la montée en puissance des mouvements féministes ont favorisé la libération sexuelle chez la femme et la prise en compte de son plaisir.
Néanmoins, les recherches sur ce fameux et tant désiré plaisir n'en sont encore qu'à leurs balbutiements. Aujourd'hui les femmes manquent toujours cruellement d'informations. Afin de répondre aux questions que lui posaient régulièrement ses patients en consultation, le docteur Causse a décidé de fournir aux femmes (mais aussi aux hommes) un manuel pratique et exhaustif sur la sexualité, facile d'accès et qui ne soit pas seulement destiné aux spécialistes. Partant des recherches scientifiques les plus récentes, l'ouvrage aborde dans un langage clair, simple et décomplexé les différentes composantes de la sexualité féminine, ses aspects anatomiques, physiologiques, psychologiques et pathologiques.
La sexualité féminine s'adresse au public le plus large : de la jeune femme qui découvre sa sexualité, à la trentenaire qui souhaite enrichir son répertoire, jusqu'à la femme plus âgée qui désire conserver une sexualité épanouie.
Et s'il fallait aujourd'hui s'appuyer sur de tout autres principes pour penser la sexualité et la lutte contre les violences sexuelles ?
C'est ce que propose Geoffroy de Lagasnerie dans ce texte qui se donne pour projet de transformer l'espace de la discussion sur les principaux enjeux de la politique de la sexualité : la domination sexuelle, le consentement, la zone grise, l'emprise, l'impunité, la parole des victimes...
Un livre qui pose les bases d'une conception renouvelée, pluraliste, libératrice et non répressive du corps, du désir et de la loi.
Querelle sur les manuels scolaires, opposition à l'ouverture du mariage aux couples de même sexe, débats sur la PMA et la GPA, mise en cause du droit à l'avortement. La pensée et les mobilisations conservatrices connaissent un regain de vigueur depuis les années 1990. En leur sein, les questions de genre, c'est-à-dire celles des normes relatives aux identités sexuées, aux orientations sexuelles et à leur hiérarchie, sont particulièrement saillantes. Le positionnement que l'on peut qualifier d'« anti-genre » fait aujourd'hui partie des postures intellectuelles et politiques qui sont celles des conservatismes de tout poil. En la matière, il s'agit de faire prévaloir un ordre naturel des corps (de celui des femmes en particulier), qui semblait avoir pourtant été largement déconstruit. Le caractère plurivoque du terme « nature », qui se situe au coeur de la bataille du genre, a en outre permis des convergences militantes parfois incongrues, autour notamment de l'écologie intégrale, mais nourrit aussi des malentendus.
En se centrant sur le cas français sans exclure des éclairages européens, le présent livre analyse ce moment de politisation et ses principaux ressorts qui se trouvent dans la panique morale alimentée par l'horizon de confusion des sexes et d'effondrement de la civilisation qu'il dessine.
Qu´est-ce que le genre ? Comment les identités sexuelles et les rapports entre hommes et femmes sont-ils construits, et comment se transforment-ils ? Quel rôle jouent, dans ces processus, la politique et les mobilisations collectives, l´économique et le social, mais aussi le langage et l´inconscient ? Historienne mondialement reconnue, Joan W. Scott a imposé l´idée selon laquelle le genre ne constitue pas seulement un domaine d´investigation : c´est un instrument critique destiné à transformer la réflexion dans tous les secteurs. Pour elle, il se situe au coeur de toute relation de pouvoir et traverse l´ensemble des dynamiques à l´oeuvre dans la société. Ce volume réunit les grands essais de Joan W. Scott sur le genre publiés entre 1986 et 2011. Ces textes renouvellent ainsi l´analyse de questions aussi diverses que le sécularisme, la laïcité, la démocratie, la représentation de l´État et de l´identité nationale, ou encore celle du marxisme et des classes sociales. À l´heure où les études sur le genre se multiplient, Joan W. Scott s´interroge sur l´avenir du féminisme. Elle s´inquiète de la manière dont cette catégorie est si souvent vidée de ses implications radicales. Et montre comment elle peut continuer à nous inciter à penser autrement.
La seconde moitié du XXe siècle a vu l'avènement des femmes dans la sphère publique sous le signe de leur égalité avec les hommes, valeur fondamentale en France comme en Europe. Ce formidable progrès connaît aujourd'hui des développements hasardeux. Dans le tumulte d'une époque où les passions prennent le pas sur la raison, à la revendication d'une égalité juste se substitue progressivement la quête utopique d'une égalité totale entre les individus, les sexes, les genres, qui implique l'éradication du patriarcat, source de tous les maux. Exit le père de famille, symbole de l'autorité, voici le règne de l'amour universel comme projet politique consacré par les lois. Étrange amour, qui tend à opposer l'homme et la femme, à produire de la violence, à fracturer la société, à détruire la beauté du monde.
Avec son esprit pénétrant et sa plume inspirée, Jean-Michel Delacomptée examine la révolution des moeurs en cours, amplement importée des États-Unis, où s'invente une modernité aveugle aux conséquences de ses choix. Devant l'avenir qu'obscurcit le sectarisme de revendications sans limites, il se livre à une ardente défense de notre souveraineté morale, clé d'une indispensable préservation de l'humanisme et de la haute culture sur lesquels repose la fragile grandeur de notre civilisation.
C'est en 1957, sous la direction de Jean Delay, que Serge Leclaire soutint sa thèse de médecine intitulée Contribution à l'étude des principes d'une psychothérapie des psychoses. Il dédia son travail à son maître Jacques Lacan.
Soucieux d'aborder le traitement de la folie par la psychanalyse, Leclaire prend appui sur la théorie freudienne revisitée par Lacan afin de réfléchir aux moyens à mettre en oeuvre pour rétablir la communication avec le malade. Car c'est à cette condition seulement, affirme-t-il, que celui-ci sera maintenu dans la communauté des hommes.
Sans pour autant refuser les médicaments de l'esprit, qui doivent selon lui servir d'appoint à la cure par la parole, Leclaire revendique avec force le principe d'une psychothérapie qui s'éloignerait du modèle classique divan-fauteuil pour s'installer au coeur du dispositif psychiatrique.
Publié pour la première fois, ce texte, qui s'appuie sur des cas cliniques, est un modèle de clarté et de rigueur d'une évidente actualité.
Psychiatre de formation, Serge Leclaire (1924-1994) est l'une des plus belles figures du mouvement psychanalytique français. Il vint à la psychanalyse par Françoise Dolto. Sa fidélité à Jacques Lacan le conduisit à rompre avec l'International Psychoanalytical Association (IPA) en 1963 et à participer, l'année suivante, à la fondation de l'Ecole freudienne de Paris (EFP). Devenu le clinicien le plus respecté de la France freudienne, il ne renonça jamais au grand projet qui lui tenait tant à coeur : réunifier la communauté psychanalytique en proie à la dispersion et aux conflits.
Après avoir étudié, dans ses livres précédents, les grands changements qui ont transformé notre vie personnelle et collective, Alain Touraine choisit ici de se consacrer à la nécessaire transformation de notre manière de penser ces changements. Car l'idée même de société est en crise : la mondialisation sous toutes ses formes, les désirs libérés des interdits ont entraîné l'écroulement de l'édifice social. La définition du bien et du mal dans notre société n'est plus du ressort des institutions ; la conscience de soi l'emporte sur la conscience des règles : le sujet devient créateur de lui-même.
À partir d'une critique de ce qu'il nomme le Discours interprétatif dominant, qui a cherché à imposer, tout au long du XXe siècle, l'idée d'une société sans acteurs, soumise à des déterminismes surtout économiques, Alain Touraine invite le lecteur à découvrir que le seul principe permettant d'évaluer les conduites de chacun et les situations sociales est la reconnaissance des droits, politiques, sociaux et culturels, de tous les êtres humains, reconnus comme des êtres libres et égaux. Il appelle à repenser l'individu en tant que sujet, clé de voûte d'une sociologie reconstruite. Là où certains dénoncent l'individualisme, l'auteur vante la subjectivation, qui passe par la défense des droits de chacun contre tous les modes d'intégration sociale. L'unité des conduites sociales n'est plus imposée par la société ou la culture, mais par le sujet, porteur de droits universels vécus dans des situations sociales et culturelles particulières.
La dépendance des femmes, le rejet des minorités et les difficultés des jeunes à l'école et au travail sont les trois principaux domaines de la vie sociale dans lesquels le retournement nécessaire de la pensée sociale que propose Alain Touraine trouve ses champs d'application.
En trente ans, la biologie a élucidé les mystères de la procréation et de la filiation : la femme peut n'être mère que si elle le veut ; la paternité peut être scientifiquement prouvée. Dès lors, la famille n'obéit plus à la tradition ni même aux lois. Elle bouge et craque de l'intérieur, sous la poussée des désirs des individus qui se veulent autonomes. Ils investissent beaucoup dans le couple à la recherche du bonheur, mais sans engagement de durée. Comme jamais la société n'a autant considéré et flatté la sexualité (tout en la criminalisant davantage), les unions sont de plus en plus fragiles, les désunions, même avec enfants, de plus en plus nombreuses. Les juges ont longtemps confié les enfants à la mère (familles monoparentales). Depuis 2002, les deux parents se les partagent. Le centre de gravité de la famille n'est plus l'alliance du couple mais les liens inaltérables qui unissent l'enfant à ses parents, que ceux-ci soient ensemble ou séparés. Mais les enfants, eux, ne vont pas bien?
Comment et pourquoi la famille s'est-elle ainsi transformée ? Que va-t-il en advenir ? Evelyne Sullerot, acteur et observateur critique de ces bouleversements, tente de répondre à ces questions dans un récit sans tabou, admirablement documenté, jamais moralisateur et volontiers impertinent.
La littérature et les différents domaines de la réflexion théorique ont souvent été des champs de bataille où les dissidents de l'ordre sexuel ont cherché à faire entendre leurs voix. Ce sont quelques-uns des moments de ce grand affrontement que Didier Eribon entend restituer ici, à travers des lectures de Gide et de Jouhandeau, de Foucault et de Dumézil notamment. Mais il décrit également comment les pensées novatrices ou hérétiques peuvent rester engluées dans les valeurs dominantes (comme chez Gide) et même, parfois, cohabiter chez un même auteur avec un discours réactionnaire voire raciste (comme chez Jouhandeau). C'est de cette complexité qu'il s'agit de rendre compte dans ce livre.
Ces discours « hérétiques » doivent bien sûr affronter la résistance acharnée des tenants de l'orthodoxie sociale et des défenseurs de l'ordre sexuel, toujours prompts à les renvoyer à la « folie » ou à la « perversion », à les accuser de « mettre en péril les fondements de la civilisation », comme on le voit, de manière quasi caricaturale, chez des idéologues comme Lacan et Mounier, et chez leurs héritiers. Il faut alors donner toute sa force à l'affirmation de Barthes selon laquelle « dans ce qu'il écrit, chacun défend sa sexualité ».
Ce livre se veut un plaidoyer en faveur de la pensée critique, de l'« hérésie », une incitation à élargir l'espace de la liberté et des modes de vie possibles face à tous les conformismes, à toutes les pensées rétrogrades et répressives, qu'elles s'avancent sous le masque de la morale, celui de la Raison ou celui de la Science.
En France, dans les années 1986-1997, l'ère Mitterrand voit se succéder des Premiers ministres Rocard, Cresson, Bérégovoy dans le climat délétère né des « affaires », tandis que la rivalité entre Jacques Chirac et Edouard Balladur, « amis » de trente ans, divise la droite, sur fonds de règlements de comptes et chausse-trapes.
Ailleurs, nous assistons à la chute du mur de Berlin, à la disparition de l'URSS, en passant par l'élargissement de l'Europe ou l'engagement militaire des Occidentaux au Moyen-Orient.
Jamais le talent de chroniqueuse de Michèle Cotta n'aura mieux convenu qu'à cette saga riche en témoignages inédits, en portraits colorés et anecdotes épicées.
Journaliste politique (presse, radio, télévision), dirigeante de chaîne publique, Michèle Cotta a été présidente de la Haute Autorité de l'Audiovisuel (ancêtre du CSA). Elle est aujourd'hui directrice générale de la holding JLA, éditorialiste au Nouvel économiste et à Direct soir. Le deuxième volume de ces Cahiers secrets de la Ve République (1977-1986) a reçu le Prix du Livre politique 2009.
J'ai fait des films, écrit des livres. J'ai pris des coups, souvent.L'hémiplégie a fait de moi un demi-cadavre, mais, de toutes les choses qui me sont arrivées...Christophe Rocancourt fut la pire.
C.B.
Catherine Breillat, cinéaste et écrivain,a mis en scène treize films, dont les fameux À ma soeur, Parfait Amour ou Romance. Elle a collaboré avec Federico Fellini et Maurice Pialat. En 2007, elle a représenté la France au Festival de Cannes avec Une vieille maîtresse. Elle a adapté pour Arte deux contes de Charles Perrault, Barbe bleue et La Belle au bois dormant.
A la question « Qui êtes-vous ? », les femmes d'aujourd'hui répondent successivement : « Je suis une femme », « Je me construis comme femme » et « Je le fais d'abord par la sexualité ».
Les femmes, comme le révèle l'enquête de terrain sur laquelle repose ici l'analyse, nourrie par ailleurs des débats les plus actuels, vivent dans un univers cohérent de représentations et de pratiques, qui apparaît profondément différent de celui des hommes parce qu'il est orienté vers la création de soi et la recomposition de la société, alors que les hommes avaient conquis le monde en concentrant les ressources dans les mains de certains d'entre eux et en réduisant les travailleurs, les colonisés, les femmes et les enfants à des figures de l'infériorité. Parce qu'elles n'avaient été définies que comme l'autre de l'homme, selon le mot de Simone de Beauvoir, elles cherchent maintenant à dépasser, pour elles-mêmes et pour les hommes, l'opposition du corps et de l'esprit, de la vie privée et de la vie publique, des hommes et des femmes.
Avec les femmes, la conquête du monde s'efface devant la construction de soi. Faut-il s'étonner, dans ces conditions, qu'elles assument avec tant d'évidence et de détermination l'avènement de cet univers à dominante culturelle qui s'impose à nos yeux ?