« Le féminisme n'a jamais tué personne ». Cette phrase est brandie depuis des décennies par le discours féministe majoritaire. Comme si les féministes cherchaient à rassurer un patriarcat pétri d'angoisse, ou à appuyer l'idée - déjà bien répandue - qu'une femme ne peut pas faire peur, qu'une femme ne peut pas être dangereuse. Mais est-il vrai que le féminisme n'a jamais tué personne ? Elles s'appellent Maria, Noura, Judith, Diana, Christabel. Elles ont fait usage de la violence contre la patriarcat. Elles ont touché au grand tabou. Pour nourrir une réflexion sur la place de la violence dans la lutte contre le patriarcat, Irene nous raconte l'histoire de ces femmes violentes.
Parmi les livres les plus appréciés et les plus lus de bell hooks, À propos d'amour est un texte singulier. Avec sa perspicacité habituelle et ses talents de vulgarisatrice, l'autrice afroféministe s'y attaque à une thématique rarement abordée de front en théorie politique. Définissant l'amour comme un acte et non comme un sentiment, bell hooks démonte tous les obstacles que la culture patriarcale oppose à des relations d'amour saines, et envisage un art d'aimer qui ne se résume pas au frisson de l'attraction ou à la simple tendresse. Recourant à la philosophie morale comme à la psychologie, elle s'en prend au cynisme narquois qui entoure les discussions au sujet de l'amour, et s'attache à redonner toute sa noblesse à la possibilité de l'amour, dans une perspective féministe.
Si pour beaucoup d'hommes, le féminisme est une affaire de femmes, bell hooks s'attelle ici à démontrer le contraire. La culture patriarcale, pour fabriquer de « vrais hommes », exige d'eux un sacrifice. Malgré les avantages et le rôle de premier choix dont ils bénéficient, ces derniers doivent se faire violence et violenter leurs proches pour devenir des dominants, mutilant par là-même leur vie affective.
La volonté de changer est un des premiers ouvrages féministes à poser clairement la question de la masculinité. En abordant les préoccupations les plus courantes des hommes, de la peur de l'intimité au malheur amoureux, en passant par l'injonction au travail, à la virilité et à la performance sexuelle, bell hooks donne un aperçu saisissant de ce que pourrait être une masculinité libérée, donc féministe.
« Pour faire simple, le féminisme est un mouvement qui vise à mettre fin au sexisme, à l'exploitation et à l'oppression sexistes. » Ainsi débute cette efficace et accessible introduction à la théorie féministe, écrite par l'une de ses figures les plus influentes, la militante noire-américaine bell hooks.
Conçu pour pouvoir être lu par tout le monde, ce livre répond de manière simple et argumentée à la question « qu'est-ce que le féminisme ? », en soulignant l'importance du mouvement féministe aujourd'hui. Ce petit guide, à mettre entre toutes les mains, nous invite à rechercher des alternatives à la culture patriarcale, raciste et homophobe, et à bâtir ainsi un avenir différent.
Parler de théories féministes voyageuses, c'est nommer la nécessité de faire correspondre le féminisme eurocentré avec d'autres mouvements de par le monde. Parmi ces derniers, l'expérience des féminismes latino-américains est tout à fait précieuse, car elle jette une lumière nouvelle, décoloniale, sur des concepts centraux de la théorie féministe. En questionnant l'universalité du sujet « nous, les femmes », en réinventant la grève féministe contre le travail reproductif, en résistant à partir d'un corps lié à sa communauté, les mouvements féministes en Amérique du Sud démontrent qu'on peut à la fois tenir aux particularités d'un contexte national ou communautaire, et rester source d'inspiration pour le reste du monde. L'autrice verse une contribution majeure à la cartographie et au dialogue des luttes féministes internationales.
Un spectre hante l'histoire de la littérature : des femmes écrivent, et sont (parfois) lues. L'histoire, s'écrivant de mémoire d'hommes, délaisse, néglige et relègue dans l'oubli les productions des femmes. Toujours ramenés au témoignage, si possible doloriste, et critiqués parce que « victimaires », les textes féministes ont pourtant une histoire et, disons-le, du style. Cet essai propose, d'un point de vue qui pourrait être celui d'une féministe découvrant le féminisme, un parcours à travers des genres et des oeuvres littéraires où se construit quelque chose comme un feminist gaze. Plus engagé que le female gaze, il traduit en registres les émotions d'une vie de femme confrontée à la domination masculine, choisissant en réponse le rire, la révolte et l'utopie - toujours avec style.
Loin d'être un phénomène purement biologique, les règles et plus généralement le cycle menstruel forment une expérience socialisée. Chaque société développe une culture menstruelle dominante, faite de pratiques, techniques et représentations plus ou moins acceptables. Ce livre étudie la culture menstruelle propre aux sociétés consuméristes, dans lesquelles toute expérience (notamment, toute expérience du corps) tend à être associée à des produits marchands. À travers l'histoire de trois produits menstruels - les serviettes jetables, les tampons jetables et les applications de monitoring des règles - l'auteure poursuit son enquête sur le consumérisme, les objets du quotidien et le dressage des corps « féminins. »
Nos corps sont des terrains de résistance car ils sont pour d'autres des terrains à conquérir. Dans cet ouvrage accessible et personnel, en discussion avec les mouvements féministes contemporains, Silvia Federici entreprend d'extirper nos corps des pouvoirs et des dispositifs technologiques qui les aliènent et les transforment.
Comment reprendre corps aujourd'hui alors que les publicitaires dictent à ce corps son allure, que les petits chefs l'épuisent au travail, que les médecins l'entourent de sa naissance à sa mort, et qu'on le marchandise jusqu'à la reproduction ? Comment le corps et le genre se forment-ils, entre histoire, luttes collectives, et politique de l'identité ?
De l'examen de ces questions brûlantes, il ressort un refus : celui de la transformation du corps en machine (ouvrière, procréatrice ou esclave). Et une affirmation : la nécessité d'écouter le langage du corps, afin de retrouver par-delà ses frontières la continuité magique qui nous relie aux autres êtres vivants qui peuplent la terre.
Qu'est ce que le consumérisme ? Comment s'habitue-t-on à surconsommer - au point d'en oublier comment faire sans, comment on faisait avant, comment on fera après ? Pour répondre à ces questions, Jeanne Guien se tourne vers des objets du quotidien : gobelets, vitrines, mouchoirs, déodorants, smartphones. Cinq objets auxquels nos gestes et nos sens ont été éduqués, cinq objets banals mais opaques, utilitaires mais surchargés de valeurs, sublimés mais bientôt jetés. En retraçant leur histoire, ce livre entend montrer comment naît le goût pour tout ce qui est neuf, rapide, personnalisé et payant. Car les industries qui fabriquent notre monde ne se contentent pas de créer des objets, elles créent aussi des comportements. Ainsi le consumérisme n'est-il pas tant le vice moral de sociétés gâtées qu'une affaire de production et de conception. Comprendre comment nos gestes sont déterminés par des produits apparemment anodins, c'est questionner la possibilité de les libérer.
La bonne épouse, la bonne mère, la bonne ménagère, une sorte de femme totale : voilà ce que donnent à voir les magazines et les journaux féminins depuis qu'ils existent. Il faut revenir au moment où émergent les codes de cette presse spécialisée pour comprendre comment ce corset de papier s'est formé, cloisonnant la féminité dans le dévouement aux hommes, seuls au pouvoir. Cependant, l'espace médiatique ouvert par l'essor de la presse féminine est aussi un lieu où s'expriment celles qui ne peuvent le faire par ailleurs, et où elles élaborent des tactiques d'émancipation.
C'est dans les coulisses de cet espace paradoxal que nous emmène cette palpitante enquête historique et sociale, espace dans lequel la représentation de la féminité émerge comme un champ de bataille politique.
Des mobilisations féministes massives éclosent sur tous les continents bouleversant les moeurs et les législations. Verónica Gago, figure majeure du féminisme latino-américain, observe avec un regard original l'émergence de cette internationale féministe. Mêlant analyse et manifeste politique, La Puissance féministe revient sur les débats féministes actuels et sur les controverses autour du modèle de développement néo-extractiviste.
Riche de son expérience au sein des mouvements radicaux, l'autrice questionne le lien étroit entre le genre et la race. Gago se demande à quoi pourrait ressembler une nouvelle théorie du pouvoir, fondée sur notre désir de tout changer.