La réforme des retraites est au coeur du deuxième quinquennat Macron. Mais c'est aussi une bataille féministe, comme le montre Christiane Marty, militante féministe et membre d'Attac. Notre système actuel a été conçu il y a 80 ans sur un modèle de famille patriarcal où l'homme bénéficie de droits directs, et où la femme, supposée « au foyer » ne jouit que de droits dérivés. Si ce système a en partie évolué, les réformes ont suivi une logique néolibérale, rendant illusoire une véritable disparition des inégalités entre les genres. La thèse de L'enjeu féministe des retraites est que, pour mettre Macron en échec, il ne sera pas suffisant de s'opposer à sa réforme mais qu'il faudra élaborer un autre modèle de société, radicalement féministe.
Teresa de Lauretis, figure importante des théories féministes et queer n'est connue en France qu'à travers la première édition aujourd'hui épuisée de ce livre qui rassemble des aspects fondamentaux de sa pensée. De Lauretis a été la première à utiliser le terme « Queer Theory ». Sa fréquentation de Freud, Gramsci, Foucault et Althusser, permet à de Lauretis de montrer le genre comme une représentation construite par des technologies sociales en même temps que subjectives par les individus. À partir de ses conceptions sur le genre, l'auteure a eu une forte influence sur les « cultural studies », en particulier pour le cinéma.
Sociologue, spécialiste du travail et du genre, Natacha Borgeaud-Garciandia nous invite à entrer dans l'intimité des travailleuses du care qui s'occupent à domicile des personnes âgées et dépendantes. En partant du regard que ces travailleuses portent sur leurs propres trajectoires et expériences, Dans l'intimité du care fait le récit d'une activité complexe aussi difficile et dévalorisée qu'essentielle. L'auteure montre comment ces travailleuses suppléaient aux déficiences des politiques sociales par un don de soi qui les emmène aux confins de la fragilité humaine et de leurs propres résistances.
Face au retrait de l'État social des campagnes, une « bande de femmes » participe à tenir les services essentiels. Elles sont aides-soignantes, assistantes maternelles, coiffeuses, aides à domicile et s'engagent dans l'animation des associations et des institutions locales. Qui sont ces femmes qui tiennent la campagne et qui tiennent à la campagne ? Comment comprendre leur engagement au service de la collectivité ? Ce livre donne à voir leur contribution au dynamisme des villages, à la solidarité intergénérationnelle et au marché du travail en zone rurale, mais encore les ressources qu'elles déploient pour résister aux dominations sociales et masculines.
Il paraît que les hommes changent et que la virilité est en crise. Le marché de l'emploi s'est féminisé, de grands patrons s'engagent en faveur de l'égalité professionnelle et des lois en garantissent son application. Pourtant, les inégalités résistent et le monde du travail n'en finit pas de prouver qu'il est une arène dominée par les hommes. Comment l'expliquer ? Dans les coulisses de la grande distribution, Haude Rivoal décortique les liens entre injonctions productives et fabrique des masculinités au travail. Elle démontre que si la domination masculinité résiste, c'est parce qu'elle se transforme à mesure que les attendus professionnels évoluent. se croisent sont nombreux, entre genre, classe et race, donnant tout son sens à une enquête de terrain, depuis les entrepôts jusqu'au siège social.
Le travail du care a été rendu plus visible par la pandémie. Mais connaissons-nous vraiment ces travailleurs. ses et la diversité de leurs expériences, pratiques et conditions de travail ? Dans cet ouvrage, Helena Hirata, sociologue de renommée internationale et directrice de recherches émérite au CNRS, explique de manière pédagogique et vivante les théories du care. La comparaison des trajectoires des travailleurs.
Ses et des politiques de soin en France, au Japon et au Brésil permet de comprendre les configurations différentes des rapports sociaux de sexe, de classe et de race dont dépendent la dévalorisation du travail de care. L'ouvrage est précédé d'une préface d'Evelyn Nakano Glenn, chercheuse pionnière et internationalement reconnue au sein des études du care.
Le nombre de femmes qui tentent d'émigrer vers les pays riches augmente sensiblement depuis le début des années 1990.
Mais la littérature qui leur est consacrée se structure autour d'une distinction et d'un silence. La distinction est fondée sur l'opposition, infiniment problématique, entre une migration forcée et une migration volontaire. Le silence réside dans le fait que la violence et les persécutions ne sont envisagées que dans le pays d'origine ou le pays d'accueil. Jamais lors du voyage interdit. La question de la reconnaissance de ces violences spécifiques.
De la protection de ces femmes - pendant et après leur voyage - et des dispositifs juridiques et politiques nationaux et internationaux qu'elles nécessitent, se fait aujourd'hui plus nécessaire que damais. L'auteur nous propose des réflexions et des réponses originales pour comprendre et lutter contre ces violences et ces dénis d'humanité.
Le genre du monde est une série dirige par Danièle Kergoat. Sous ce label sont publiés des livres qui, en explorant les rapports hommes-femmes, contribuent à renouveler la compréhension des sociétés. Le féminisme pacifiste recèle de précieux potentiels d'émancipation et des formes trop peu connues de créativité politique. A partir du récit des mobilisations féministes pacifistes britanniques, puis de l'analyse du mouvement des Femmes en noir de Belgrade.
Cynthia Cockburn partage une réflexion passionnante sur les liens entre guerre et patriarcat, féminisme et antimilitarisme. Cynthia Cockburn, chercheure et militante dont les travaux sont internationalement reconnus et traduits en de nombreuses langues, répond à des questions lancinantes et fondamentales : pourquoi la guerre ? Est-elle un phénomène naturel, socialement construit ? Comment peut-on l'éviter ? Aux causes de la guerre bien répertoriées telles que les contextes économiques, l'environnement géopolitique, les injustices sociales, l'auteure ajoute un facteur décisif : celui du genre, qu'il convient d'analyser dans sa dimension spécifique.
Sur cette base, Cynthia Cockburn démontre que, pour défaire la guerre, il faut défier le patriarcat en même temps que le capitalisme et le nationalisme.
Factrices, ingénieures, magistrates, chirurgiennes, dessinatrices : dans le monde du travail, la mixité s'étend à des domaines d'activité de plus en plus variés.
Mais, si le recul de la ségrégation des emplois transforme la vie de millions de femmes, il ne signifie pas pour autant la disparition programmée de la domination masculine. le fait d'effectuer le même travail que les hommes n'épargne pas aux femmes d'être écartées des missions " nobles ", sous-payées et privées de réelles perspectives de carrière.
C'est ce que montre la sociologue sabine fortino en étudiant la manière dont sont organisés et vécus les rapports entre les sexes dans le quotidien des entreprises et des administrations.
Sur les nouvelles terres de la mixité, les différents acteurs sociaux oscillent entre reproduction des inégalités ou des stéréotypes de sexe et invention d'autres règles du jeu, obligeant chacun/chacune à redéfinir sa place et ses choix. toute avancée vers l'égalité hommes-femmes est donc à la fois un révélateur des contradictions et de la violence propres à notre société, et un levier pour nous en libérer.
L'écriture est pour ces femmes est une résistance au quotidien, un combat de tous les instants, parce qu'elle permet de grappiller du temps, de revendiquer une place et surtout d'exister comme individu. Pour écrire, pour publier, elles luttent encore souvent contre la tradition qui enferme les femmes dans le silence. Mais alors que le prix est si lourd, comment expliquer que, malgré tout, ces femmes persistent, et signent ? Et dans quelle mesure cette résistance à travers l'écriture est-elle efficace ?
Ce livre permet ainsi de mieux comprendre la complexité de la condition des femmes au Maghreb, mais également, de façon plus générale, les effets réels de l'art sur l'individu et, au-delà, de s'interroger sur les concepts de domination et de résistance.