Dans "Femmes, Race et Classe", Angela Davis, historienne et militante, développe une analyse critique des liens parfois conflictuels ayant existé au cours des XIXe et du XXe siècles entre féminisme et luttes d'émancipation du peuple noir. Elle démontre que les luttes ont porté leurs fruits à chaque fois qu'elles ont été solidaires. Se refusant à mettre en concurrence les différents éléments constitutifs de sa propre identité, elle affirme que les oppressions spécifiques doivent être articulées à égalité pour dépasser les contradictions et mener un combat global contre le système capitaliste au fondement de toutes les exploitations.
Cet essai dense et fondateur, écrit en 1980, trouve aujourd'hui une actualité centrale avec les débats contemporains sur le féminisme dit « intersectionnel ».
Benoîte Groult analyse, dans Ainsi soit-elle, « l'infini servage » des femmes et lance la première protestation publique contre la pratique de l'excision. Livre simple et direct pour que tous comprennent, livre lucide et courageux où l'humour est aussi une arme dans un combat qui se veut toujours positif.
« Il faut que les femmes crient aujourd'hui. Et que les autres femmes - et les hommes - aient envie d'entendre ce cri. Qui n'est pas un cri de haine, à peine un cri de colère, mais un cri de vie. » B.G.
Du côté des petites filles est une analyse, fondée sur de très nombreuses observations de la vie de l'enfant selon qu'il est un garçon ou une fille, l'étude des fondements d'une éducation qui se transmet à l'identique, de manière presque inconsciente, automatique. L'auteure montre comment cette dernière est le résultat de toute une série de conditionnements passant par les jeux, les jouets, la littérature enfantine et critique les méthodes pédagogiques, le manque presque total de préparation des enseignants, les rapports toujours faussés de ces derniers avec les enfants. L'ouvrage connaît un immense succès en France (comme auparavant en Italie), il a été tiré à 250 000 exemplaires. « Qu'est-ce qu'un garçon peut tirer de positif de l'arrogante présomption d'appartenir à une caste supérieure, du seul fait qu'il est né garçon ? La mutilation qu'il subit est tout aussi catastrophique que celle de la petite fille persuadée de son infériorité du fait même d'appartenir au sexe féminin. » E.G.B.
Pinar Selek s'intéresse aux différentes étapes de la construction de la domination hégémonique masculine, essayant de « sonder les ténèbres qui font d'un bébé un assassin ». L'enquête de terrain initiale menée en 2007, l'avait conduite à rencontrer des hommes d'origines géographiques et de milieux sociaux très différents sur plusieurs générations ayant seulement en commun d'avoir été obligés de faire leur service militaire, obligatoire en Turquie. Ce fut l'objet d'un premier ouvrage, "Service militaire en Turquie et construction de la classe de sexe dominante - Devenir homme en rampant" (L'Harmattan, 2014). L'autrice y étudiait les différents mécanismes à l'oeuvre pour formater les individus : dépersonnalisation, violence, soumission, absurdité et arbitraire d'ordres auxquels les jeunes appelés ne peuvent se soustraire, nationalisme et culte du pouvoir, de la force. Avec ce nouveau livre qui réarticule les éléments de ses recherches précédentes, Pinar Selek élargit sa réflexion, nourrie de références philosophiques à nos sociétés toutes entières, régies par un capitalisme effréné et un mépris à l'égard des femmes dans un contexte mondial de guerres et une montée des régimes autocratiques. Un texte fort et nécessaire. C'est dans un cadre très particulier, celui du système répressif turc, que Pinar Selek a mené son enquête, défiant la censure omniprésente. Exilée en France depuis 2011, elle est victime d'un acharnement judiciaire de la part de l'État turc depuis 25 ans et menacée de mort.
4e opus des « Essais de féminologie » d'Antoinette Fouque, engagés avec Il y a deux sexes, ce volume rassemble plus d'une trentaine d'écrits (entretiens, interventions, conférences...) de 1975 à 2013, d'une grande diversité intellectuelle, révélateurs d'un engagement indéfectible et de combats solidaires en faveur des femmes.
Ce corpus de pensée d'une densité exceptionnelle vient enrichir encore l'invention d'une science des femmes, qu'elle nomma loin de toute idéologie la féminologie, lieu d'investigation du génie des femmes, articulant un savoir forclos à l'expérience première de la gestation.
La géni(t)alité de l'espèce est à conquérir, et c'est l'enjeu du présent siècle : parvenir à une condition historique d'hommes et de femmes, capables de mémoire, de gratitude et de création.
« Je suis féministe, je voudrais faire quelque chose de concret mais je ne sais pas par où commencer. Vous avez des conseils ? ».
En voyant ce genre de message s'accumuler sur leurs réseaux sociaux, les deux activistes féministes Sarah Constantin et Elvire Duvelle-Charles ont compris qu'il manquait un livre. Un manuel pratique pour guider la nouvelle génération de féministes dans l'activisme. Leur expliquer comment transformer leurs idées en actions concrètes et leur montrer comment, chacune à son niveau, seule ou en groupe, que Sarah et Elvire avaient les moyens de faire évoluer la société.
Ce livre s'inscrit dans la ligne directe de ce qu'elles ont déjà commencé à bâtir avec leur série documentaire Clit Révolution, un road-trip autour du monde pour lever les tabous autour de la sexualité féminine. Ce travail leur a permis de donner corps à une communauté de femmes qui osent revendiquer leur sexualité pour changer les mentalités de la société et créer un débat public.
À leur contact, elles se sont enrichies de nouveaux savoirs et ont appris de nouvelles méthodes d'activisme toutes plus étonnantes et créatives les unes que les autres.
"Le féminisme irréductible - Discours sur la vie et sur la loi", essai majeur de la théoricienne et militante américaine Catherine MacKinnon, se porte aux racines de la misogynie et des violences exercées contre les femmes et éclaire de manière inédite la construction des rapports sociaux de sexe.
Pour l'autrice, la domination masculine est d'abord une domination sexuelle qui s'inscrit ensuite dans le champ social, légitimant et renforçant ainsi la hiérarchie entre les hommes et les femmes. Elle parle en ce sens de la violence sexuelle comme pratique sexuelle, des abus sexuels comme forme de terreur, de l'éventualité du viol comme une caractéristique de la vie courante des femmes, de la pornographie et de la prostitution comme instruments de soumission des femmes, des normes juridiques comme concourant au maintien du statu quo au bénéfice des hommes... Par la force de ces analyses et par son action, Catharine MacKinnon a largement fait évoluer le droit et la société américaine. Elle est ainsi, avec Andrea Dworkin, à l'origine aux États-Unis de la première loi sur le harcèlement sexuel qui qualifie celui-ci de discrimination de sexe, et de la reconnaissance de la pornographie et de la prostitution comme violences contre les femmes. Rassemblant des essais, élaborés à partir de conférences données dans les années 1980, ce recueil, aujourd'hui en poche et publié pour la première fois en France en 2005, reste d'une actualité brûlante et est incontournable pour quiconque « cherche des réponses aux grandes questions que pose la subordination des femmes aux hommes ».
« "La sexualité est au féminisme ce que le travail est au marxisme : rien ne nous appartient davantage, et pourtant il n'est rien dont on ne soit davantage dépossédées." [...] Depuis vingt-cinq ans, aux États-Unis, le droit se trouve ébranlé par cette proposition de la juriste Catharine A. MacKinnon. » Éric Fassin, 2005.
À l'automne 1918, la Première Guerre mondiale à peine terminée, les généraux cèdent la place aux hommes d'État qui doivent définir les termes de l'armistice et ouvrir les négociations de paix. Des femmes politiquement engagées, notamment dans le mouvement pour le suffrage des femmes, n'entendent pas laisser les hommes décider seuls et demandent qu'une délégation soit reçue et admise à la table des négociations alors que doit se tenir Conférence de la paix, à Paris. Le refus du président des États-Unis, Woodrow Wilson, et du Premier ministre britannique, David Lloyd George, n'entame en rien leur détermination à agir : les femmes s'organisent entre elles et se préparent à exiger l'égalité des sexes et la justice sociale ainsi que des mesures pour instaurer une paix durable dans le monde d'après-guerre. La Conférence de la paix de Paris suscite une vague de militantisme féminin sans précédent, attirant sur la scène internationale des femmes venues du monde entier pour défendre simultanément la paix, la démocratie et les droits des femmes. Tel est le point de départ de cet ouvrage, dont le fil rouge pourrait être que « Nul ne peut se croire autorisé à parler au nom des peuples tant que les femmes seront exclues de la vie politique des nations », selon la formule de la féministe et suffragiste française Marguerite de Witt Schlumberger.
Les femmes des pays engagés dans la Première Guerre mondiale, qui ont dû remplacer dans tous les domaines les hommes partis au front, ont « accompli de grandes choses » et pris conscience de leur valeur. Pour elles, « impossible de revenir en arrière ». La Conférence de la paix se devait de reconnaître pleinement leurs droits. Le combat sera long...
Très documenté et précis dans la relation des faits historiques, Artisanes de la Paix est parsemé de notations sur la personnalité et la vie des femmes dont Mona Siegel fait le portrait, retraçant leur parcours pour s'émanciper des normes imposées par la société et par leur milieu d'origine, mettant en valeur leur capacité à s'organiser dans leur lutte incessante pour les droits des femmes dans tous les domaines - droit de vote, travail salarié, travail domestique, etc. - tant au niveau national qu'au niveau international.
Le livre vient de recevoir aux États-Unis le prix Elise M. Boulding Prize in Peace History.
Voici enfin en édition de poche le deuxième recueil d'essais de féminologie d'Antoinette Fouque, paru initialement en 2007, après "Il y a deux sexes. Féminologie I" (Gallimard, coll. « Le Débat », 1995 - 2004 ; Folio 2015) et avant "Génésique. Féminologie III" (éditions des femmes-Antoinette Fouque, 2012) qui sort en même temps au même format de poche.
La pensée et l'action pionnières d'Antoinette Fouque ont imprégné le monde contemporain d'une conception positive de la différence des sexes et de l'existence des femmes, De tous ses livres, "Gravidanza" qui réunit plus d'une trentaine d'écrits, d'interventions, d'entretiens entre 1968 et 2007, est sans doute celui dans lequel la cofondatrice du Mouvement de libération des femmes développe le plus longuement ses propositions psychanalytiques. Elle y critique la théorie freudienne de « l'envie de pénis » chez les petites filles en affirmant l'existence d'une envie d'utérus chez les hommes qui se traduit notamment par la tentative de maîtriser et de contrôler ce qui leur échappe : la procréation. Elle y déconstruit l'affirmation d'une libido unique, mâle, qui donne lieu au célèbre postulat de Lacan « La femme n'existe pas », rappelle que les femmes, avec une sereine insistance, continuent le mouvement infini de l'humanité. Elle expose comment, au plan politique, une démocratie paritaire permettrait à l'humanité, enfin adulte et féconde, d'accéder à sa maturité.
« Au début, cette voix, je ne l'avais pas bien perçue, tant elle était couverte par le bruit des campagnes et des polémiques. Mais depuis ma première lecture de Il y a deux sexes, je l'ai constamment entendue, plus nette, plus audible que les autres. C'est une voix à la fois insistante et retenue, chargée de passion, pleine d'une imagination créatrice, et révélatrice de secrets, une voix que je n'ai trouvée que dans Rimbaud... Ce que j'essaie ici de dire va beaucoup plus loin que reconnaître l'importance d'une des tendances du féminisme ; il s'agit de percevoir le passage, faut-il dire la mutation, d'une culture à une autre, dans laquelle ce nouveau féminisme a joué un rôle central. » Alain Touraine (Préface)
Voici enfin en édition de poche le troisième recueil d'essais de féminologie d'Antoinette Fouque, paru initialement en 2012, après "Il y a deux sexes. Féminologie I" (Gallimard, coll. « Le Débat », 1995 -2004 ; Folio 2015) et "Gravidanza. Féminologie II" (éditions des femmes-Antoinette Fouque, 2007) qui paraît en même temps au même format de poche.
« La pensée qui m'a poussée à agir, en créant le Mouvement de libération des femmes en octobre 1968 avec Monique Wittig et Josiane Chanel, questionne [...] la compétence de procréation de toute femme comme productrice de richesse, comme moteur de l'évolution de l'Homo erectus à aujourd'hui », écrit Antoinette Fouque en introduction à "Génésique".
Dans cet ouvrage, qui regroupe des textes écrits entre 1974 et 2012, elle poursuit son questionnement sur ce qu'est une femme, à travers une pensée originale de la gestation comme « paradigme de l'éthique » c'est-à-dire de l'accueil de l'autre, de l'hospitalité charnelle.
De la gestation pour autrui comme levant « la forclusion sur le corps d'une femme comme producteur de vivant », à l'élaboration d'une écologie humaine qui n'oublie pas que le premier environnement de l'être humain est le corps d'une femme, et s'attache à souligner la transmission entre mère et fille, Antoinette Fouque pose les bases d'une alternative à l'économie phallique dominante et affirme : « Libérer la libido creandi de chaque femme, c'est donner sens, signification et orientation, à ce qui vient, à l'Avenir. Du creux du corps à la sculpture la plus accomplie, de l'oeuvre d'être à l'oeuvre d'art, la génésique, à la fois nature et culture, transcende la capacité spécifique des femmes en compétence symbolique, en mouvement de civilisation. »
Avec ce portrait passionnant et sensible, Benjamin Moser nous révèle, sans en altérer la part d'ombre, la troublante identité de celle qui pouvait dire « je suis si mystérieuse que je ne me comprends pas moi-même ». La petite fille née en Ukraine inventait des histoires magiques pour sauver sa mère, condamnée par les violences subies lors d'une terrible guerre civile. Écrivaine reconnue, Clarice Lispector n'abandonne pas sa croyance dans la force magique du langage. Elle place au coeur de son oeuvre la question des noms et de la nomination, proche en cela de la démarche des mystiques juifs. Elle ne cessa jamais de s'approprier les mots et d'en faire ressortir toute l'étrangeté jusqu'à devenir la « princesse de la langue portugaise ». Les nombreuses citations d'une oeuvre qui fut peut-être la « plus grande autobiographie spirituelle du XXe siècle » nous invitent à lire ou relire, inlassablement, la prose unique de Clarice Lispector.
Voici en collection de poche, « Qui êtes-vous, Antoinette Fouque ? », un livre d'entretiens avec le journaliste et essayiste Christophe Bourseiller, initialement paru en 2009 chez Bourin éditeur dans la collection « Qui êtes-vous ? ».
Cette collection a pour but de « questionner les rares penseurs inclassables qui éclairent l'époque présente ».
Facilement accessibles, courts et synthétiques, plus qu'une introduction à Antoinette Fouque, ces entretiens sont un témoignage unique sur la vie, la pensée et le parcours de l'une des plus importantes militantes et intellectuelles d'aujourd'hui. Ils permettent de découvrir ou de redécouvrir une des pensées contemporaines les plus anticonformistes et les plus créatrices sur le rôle des femmes dans le monde actuel et l'alternative dont elles sont porteuses à travers l'expérience de la procréation.
Christophe Bourseiller présente ainsi l'ouvrage « On sait que le mouvement des femmes se divise depuis l'origine en deux branches. La première privilégie le social et milite pour les droits des femmes. La seconde est plus philosophique. Elle s'interroge : qu'est-ce qu'une femme ? C'est tout le travail d'Antoinette Fouque. En quoi consiste l'être-femme ? [...] Tout se tient dans le saut qualitatif. On change de registre. On interroge la substance. [...] Peut-on concevoir recherche plus enthousiasmante ? Il en va de notre avenir à tous ».
La presse en a parlé « Antoinette Fouque mena un travail intense sur le terrain qui, loin d'attiser la guerre entre les sexes, voulait les réconcilier afin qu'ils vivent dans une société où l'indépendance sexuelle, économique et politique des femmes ne serait plus mise en question. (...) Un petit livre extrêmement riche parce qu'il dit l'essentiel. Il nous livre la trame d'une vie sur laquelle se sont fixés durablement tant de généreux motifs. » Edmonde Charles Roux, La Provence, Mai 2010 « J'ai trouvé ce livre aussi facile d'accès que passionnant. Il fait vivre de l'intérieur toute une atmosphère intellectuelle propre aux années 60, l'ébullition de mai 68 par le prisme de l'engagement du MLF, avec des aperçus sur l'évolution du panorama et des luttes politiques. (...) Une vie inspirante de femme de pensée autant que d'action. » G.C. Blog Chroniques de livres écrits par des femmes
« Comparable aux luttes pour l'avortement des années 70 et pour la parité, dans les années 90, le mouvement de protestation féminine récent déclenché par l'« affaire Weinstein » - véritable métaphore des agressions sexuelles et des liens entre jouissance et pouvoir - fait partie des moments d'Histoire, où se condensent les colères, où naissent les révoltes. C'est un acte collectif d'émancipation !
Au-delà de l'anecdote ou du fait divers, cet événement est pluriel, historique et politique : parce qu'il fait basculer l'un des hommes les plus puissants du monde (à la fois « chef » et « prédateur » ) ; parce qu'il a encouragé plusieurs milliers de femmes à demander justice et à remettre en cause un rapport de force ; enfin parce qu'il concerne aussi les hommes, leur masculinité et leur ressenti de la domination masculine.
À l'inverse des prises de position rétrogrades et culpabilisantes qui visent à inhiber ou à opposer, ce livre réunit les « prises de parole » et les « prises d'écriture » d'autrices et d'auteurs - militantes et militants, chercheuses et chercheurs, créatrices et créateurs, victimes ou non... -, qui, sans nier leurs divergences, s'accordent pour dénoncer les injustices et les violences réelles (professionnelles, économiques, sexuelles...) subies par les femmes aujourd'hui et réaffirment la nécessité de les penser et de les combattre.
Partant de la révélation de « l'affaire Weinstein » et des effets mondiaux de sa dissémination (#MeToo, #BalanceTonPorc, etc.), cet ouvrage pluridisciplinaire précise les enjeux des débats et des mobilisations, et les met en perspective au regard des réflexions récentes sur les violences de genre, le consentement, l'émancipation des femmes, et l'égalité des sexes. » S.L.
Avec les contributions de Asia Argento,? Alliance des femmes pour la démocratie, Fatima Benomar?, Natacha Chetcuti-Osorovitz, Wendy Delorme,? Catherine Deschamps,? Alicia Dujovne Ortiz,? Camille Froidevaux-Metterie, Valérie Gérard,? Mona Gerardin-Laverge, Charlotte Gonzalez,? Mélanie Gourarier,? He Yuhong,? Eva Illouz,? Kubra Khademi,? Catharine MacKinnon,? Michela Marzano,? Maïa Mazaurette, Jacqueline Merville?, Janine Mossuz-Lavau,? Émilie Notéris,? Patricia Paperman, Marie-Anne Paveau,? Michelle Perrot,? Élodie Petit,? Deborah de Robertis?, Sandrine Rousseau (Association Parler), Inna Shevchenko (FEMEN), ?Frank Smith,? Isabelle Steyer,? Élise Thiébaut,? Alain Viala.
De Christine de Pizan aux Femen, en passant par Olympe de Gouges, Virginia Woolf ou Antoinette Fouque, ce livre audio réunit des textes historiques et fondateurs des luttes des femmes lus par des comédiennes et des chanteuses.
Il célèbre, à l'occasion des cinquante ans de la naissance du Mouvement de libération des femmes (MLF) et du 8 Mars 2019, journée internationale des femmes, les infatigables combats des femmes et dénonce les injustices qui leurs sont faites. De grandes voix d'aujourd'hui portent et donnent à entendre ces discours, parfois gravés dans nos mémoires, parfois oubliés, mais toujours d'une évidente actualité. Ce choeur de femmes compose un retentissant appel à la révolte : debout, debout !
« Les mères, les filles, les soeurs, représentantes de la nation, demandent d'être constituées en assemblée nationale. Considérant que l'ignorance, l'oubli ou le mépris des droits de la femme, sont les seules causes des malheurs publics et de la corruption des gouvernements, ont résolu d'exposer dans une déclaration solennelle, les droits naturels, inaliénables et sacrés de la femme, [...] afin que les réclamations des citoyennes, fondées désormais sur des principes simples et incontestables, tournent toujours au maintien de la constitution, des bonnes moeurs et au bonheur de tous. » Déclarations des droits de la femme et de la citoyenne, Olympe de Gouges.
Ariane Ascaride, Marie-Christine Barrault, Isabelle Carré, Julie Debazac, Florence Delay, Lio et Dominique Reymond lisent Christine de Pizan, Louise Labé, Nicole Estienne, Jacquette Guillaume, Olympe de Gouges, Flora Tristan, Jeanne Deroin, Louise Michel, Marcelle Tinayre, Virginia Woolf, Benoîte Groult, Gisèle Halimi, Assia Djebar, Angela Davis, Naoual el Saadaoui, Antoinette Fouque,? Eve Ensler, le mouvement FEMEN...
Accompagnées de l'hymne du MLF chanté par Lio et un choeur de femmes.
Des mots pour agir est un recueil d'une cinquantaine de textes d'autrices et d'auteurs américains remarquables à qui Eve Ensler et Mollie Doyle ont demandé d'écrire des "Souvenirs, monologues, pamphlets et prières", pour être lus à l'occasion du festival de théâtre et du film « Until the Violence Stops » organisé, en juin 2006, à New York, pour soutenir le mouvement V-Day. L'objectif de ce mouvement, créé par Eve Ensler, est d'amener le problème des violences faites aux femmes sur le devant de la scène et de faire prendre conscience qu'elles sont un fléau mondial.
Ces textes forts, bouleversants, personnels souvent, parmi lesquels ceux de Eve Ensler et Mollie Doyle, Maya Angelou, Carol Gilligan, Robin Morgan, Alice Walker, Jane Fonda, sont accompagnés d'une « invitation à agir » sous forme de conseils pour organiser d'autres événements du même type.
L'édition française du recueil réalisée en 2009 est une version augmentée, avec des textes de Nicole Ameline, Taslima Nasreen, Rama Yade, Charles Berling et Antoinette Fouque.
« Premier ouvrage complet écrit par le mouvement international FEMEN, dévoilant les témoignages personnels de nos activistes dans différents pays et développant nos combats et nos idées, Rébellion s'empare de thématiques telles que la prostitution, la laïcité, les violences faites aux femmes, les droits LGBT, la montée des intégrismes et la liberté d'expression, emmenant les lectrices et les lecteurs au coeur de notre lutte. Nous sommes parties d'un constat on ne peut plus actuel : les politiques délaissant le peuple, c'est au peuple, et donc à nous, de prendre la parole. C'est aux femmes de faire leur révolution. Mener des actions politiques, pratiquer la désobéissance civile, prendre tout espace public, politique et discursif réservé aux hommes est impératif pour que la voix et les intérêts des femmes résonnent dans ce système de domination masculine.
Rébellion est l'expression des nouveaux combats à mener, des revendications féministes actuelles. Nous voulons donner aux lectrices et aux lecteurs le courage de s'insurger et les moyens de s'organiser pour résister au patriarcat de façon active, puissante et efficace. Nous voyons l'activisme comme une responsabilité civique. Il est pour nous l'une des principales formes que le féminisme doit prendre, impérative pour réaliser ce monde égalitaire auquel nous rêvons. » Le mouvement FEMEN
Ce livre est né d'une collaboration et d'une amitié entre deux femmes. L'une est indienne, l'autre est française et parle elle aussi les trois langues indispensables à toute connaissance approfondie de l'Inde. Elles nous transmettent, au fil des interviews, classées selon un axe de lecture destiné à faire pénétrer le lecteur de plus en plus profondément dans l'univers indien, des lignes de force spécifiques de la psyché de la femme indienne. Toutes deux ont découvert avec émotion une soif de parole, d'expression, un désir d'en finir avec les clichés occidentaux ou les tabous indiens, dont la marque se retrouve au sein de ce livre brûlant et parfois violent, imprégné de chaleur, de passion, d'espoir. Car Sita n'est pas l'unique modèle féminin : Devi ou Parvati, la déesse guerrière, salvatrice du cosmos en ses temps mythiques, la femme emblématique aux multiples noms et aux visages divers, semble se réincarner en ces femmes d'aujourd'hui pour créer l'Inde de demain.
Taslima Nasreen a écrit, à ce jour, plus de trente livres de poésie, essais, romans, nouvelles et mémoires, et ses oeuvres sont traduites dans plus de vingt langues.
« Je fais devant vous le serment de poursuivre mon combat pour la liberté des femmes, la libération des femmes, leurs avancées et leur essor. J'ignore si mes poèmes sont poétiques, si mes écrits sont littéraires et mes romans de bons romans. Ce que je sais, c'est que je n'ai pas écrit seulement avec ma plume mais avec mon coeur, en le coulant dans chacun de mes mots. J'ignore si ces mots iront droit au coeur des autres. Mais il y a une chose, une seule, dont je suis sûre, c'est que les femmes muettes de mon pays savent que j'ai écrit pour elles. » T.N. (Discours devant le Parlement international des écrivains à Lisbonne, septembre 1994)
C'est à la Foire du livre de Francfort en 1974 que nous avons découvert ces Lettres à une idiote espagnole, de Lidia Falcón, dont la destinataire est Eva Forest. Elle venait d'être arrêtée avec des d'autres camarades alors qu'elle préparait, malgré la dictature, le premier rassemblement féministe espagnol.
Lidia Falcón y met en scène des femmes de tous les milieux sociaux, et s'efforce de cerner de façon très concrète et sur un mode tantôt cocasse, tantôt ironique, tantôt amer, tantôt dramatique, l'oppression spécifique de chacune. Le livre s'achève sur un vigoureux cri de guerre : « Chère Eva, je t'écris aujourd'hui vraiment indignée... Guerre à mort... au mensonge, à l'hypocrisie, à l'imbécillité, à la tromperie, à l'abus... Guerre aux exploiteurs... Guerre Eva ! [...] Si nous devons être exploitées, trompées, escroquées, moquées, abandonnées, n'en soyons pas satisfaites... avec toute ma tendresse. » L.F.
Des portraits de femmes, Italiennes impliquées dans la lutte armée, des entretiens avec des partisanes antifascistes, des lettres de femmes allemandes engagées dans les groupes clandestins, des documents sur leurs conditions de détention...
Cet essai-document ne cherche pas à donner une interprétation du « terrorisme », mais veut expliciter le rapport du mouvement des femmes aux formes de violence « armée ». Il fournit des éléments pour comprendre comment s'articule violence d'État et violence masculine, lutte armée contre l'État et lutte des femmes contre le pouvoir masculin. L'ouvrage fait clairement apparaître les contradictions de celles qui ont choisi la lutte armée contre toute autre forme de lutte, de pensée, de prise en compte de la subjectivité.
« Au début, cette voix, je ne l'avais pas bien perçue, tant elle était couverte par le bruit des campagnes et des polémiques. Mais depuis ma première lecture de Il y a deux sexes, je l'ai constamment entendue, plus nette, plus audible que les autres. C'est une voix à la fois insistante et retenue, chargée de passion, pleine d'une imagination créatrice, et révélatrice de secrets, une voix que je n'ai trouvée que dans Rimbaud... Ce que j'essaie de dire ici va beaucoup plus loin que reconnaître l'importance d'une des tendances du féminisme ; il s'agit de percevoir le passage, faut-il dire la mutation, d'une culture à une autre, dans laquelle ce nouveau féminisme a joué un rôle central. » A.T.
Ces essais de féminologie reprennent les motifs les plus marquants d'un travail théorique engagé depuis 1968 et largement diffusé dans les débats, colloques et publications du MLF et de Psychanalyse et Politique.
Photos de Sophie Keir En mars 1979, en Iran, des milliers de femmes descendent dans la rue pour manifester leur libération du joug impérialiste et leur volonté de se libérer du joug de l'islam féodal. En Iran témoigne de ce moment décisif, que vécut Kate Millett, militante de la première heure du Women's lib américain, présente à Téhéran, à l'invitation du Comité pour la liberté des artistes et des intellectuels en Iran (CAIFI) dans lequel elle militait contre la torture et la collaboration de l'État américain avec le Shah.
Quatre militantes du MLF français, Sylvina Boissonnas, Claudine Mulard, Michelle Muller et Sylviane Rey, la retrouvent à Téhéran, en solidarité avec les Iraniennes à la suite de l'ordre donné aux femmes par l'Imam Khomeiny de porter impérativement un voile. Après ces journées historiques, Kate Millett, qui se verra expulsée par le gouvernement iranien, confiera aux éditions Des femmes la traduction française du livre qu'elle a écrit une fois rentrée aux États-Unis.
Après l'analyse de la fonction de l'interdiction de l'avortement, et celle du travail des femmes (domestique, professionnel) dans ses précédents ouvrages, Alice Schwarzer interroge ici la fonction de la sexualité dominante.
« Avec ce livre, je veux montrer aux femmes que leurs problèmes dits « personnels » sont dans une large mesure le résultat immanquable de l'oppression où les tient la société des hommes. C'est pourquoi j'ai choisi dans ces entretiens de mettre en évidence le rôle que joue la « normalité » sexuelle dans la vie des femmes. Horrifiées, soulagées et furieuses à la fois, les femmes se reconnaîtront dans ces portraits. Horrifiées d'entendre d'autres dire ce qu'elles-mêmes ne peuvent ou ne veulent pas s'avouer. Soulagées de ne plus être les seules, de voir tant d'autres femmes partager leurs problèmes. Et furieusement de se rendre compte que leur oppression et leur exploitation est bel et bien voulue par ceux qui en tirent profit. » A.S.
Elles avaient seize, vingt ou trente-trois ans en 1968. Venues de tous milieux, de divers pays, elles ont créé ou rejoint le MLF. Ce mouvement a transformé leur vie et celle de millions de femmes et d'hommes et engendré une mutation de notre civilisation.
Aujourd'hui, une cinquantaine d'entre elles se souviennent et, toujours en mouvement, imaginent les libérations à venir, affirment que les femmes sont la force émergente du XXIe siècle. Les témoignages sont accompagnés de documents d'époque et d'une chronologie inédite, de la naissance du MLF (octobre 1968) à nos jours.
Génération MLF a été élaboré sur un temps long, au rythme des réunions, rencontres, universités d'été séminaires, proposés, animés, dirigés par Antoinette Fouque. En ont assumé la responsabilité avec elle : Sylvina Boissonnas, Catherine Guyot, Michèle Idels, Marie France Llauro, Elisabeth Nicoli, Jacqueline Sag, avec Françoise Borie, Joëlle Guimier, Marie-José Le Magourou, Janine Manuceau, et bien d'autres militantes.