« Ne suis-je pas une femme?? », telle est la question que Sojourner Truth, ancienne esclave, lança en 1851 lors d'un discours célèbre, interpellant féministes et abolitionnistes sur les diverses oppressions subies par les femmes noires : oppressions de classe, de race, de sexe. Héritière de ce geste, bell hooks décrit dans ce livre paru en 1981 aux États-Unis les processus de marginalisation des femmes noires. Elle livre une critique sans concession des féminismes blancs, des mouvements noirs de libération, et de leur difficulté à prendre en compte les oppressions croisées.
Un livre majeur du « Black Feminism », un outil nécessaire pour tou·te·s à l'heure où, en France, une nouvelle génération d'Afroféministes prend la parole.
Engagées dans le Mouvement pour la santé des femmes dans les années 1970, Barbara Ehrenreich et Deirdre English enquêtent sur les racines historiques de la professionnalisation du corps médical. Portant un regard féministe sur les chasses aux sorcières en Europe et la suppression de la profession de sage-femme aux États-Unis, elles s'interrogent : et si, derrière ces événements, se cachait une véritable monopolisation politique et économique de la médecine par les hommes de la classe dominante, reléguant peu à peu les femmes à la fonction subalterne d'infirmière docile et maternelle??
Depuis sa parution aux États-Unis en 1973, cet essai concis et incisif a ouvert la voie à de nombreux travaux de recherche et prises de conscience. Cette traduction s'ouvre sur une préface inédite des deux autrices.
Ces tests entrepris au départ pour elle, dans un dialogue qui poursuivait les sous-entendus de nos face-à-face, je les ai continués pour mettre derrière moi ce qui m'a tellement bouleversée, quitter le ressassement du souvenir et des regrets, tourner la page par et avec les mots.
Quelques poèmes et un carnet de tests qui jouent avec les codes et l'imaginaire féministe, et revisitent les différentes étapes de l'état amoureux. Un questionnaire poétique, oulipien, drôle et engagé, auquel la lectrice, le lecteur est invitéE à répondre.
Dès 1965, avant le mouvement de « retour à la terre » des années 1970, Claudie et Francis Hunzinger, citadins tous les deux, choisissent de s'installer dans une bergerie des Vosges avec un troupeau de moutons. Ils s'orientent vite, non pas vers la vente des agneaux, mais vers le travail de la laine. Les saisons passent alors à teindre les toisons des brebis avec les plantes qui les entourent, puis à tisser tapis, coussins, gilets, objets-poèmes loin de tout savoir-faire artisanal. Bambois, la vie verte, publié en 1973, décrit un quotidien tout à la fois dur et insouciant qui fait écho aux aspirations de l'époque et rencontre rapidement un large lectorat. Lire Bambois aujourd'hui, premier récit d'une oeuvre prenant pour thèmes la forêt, la relation aux lieux et aux animaux, c'est revenir aux sources de l'inspiration de Claudie Hunzinger.
Épuisé depuis de nombreuses années, ce titre est le premier d'une toute nouvelle collection, Radeau, qui propose notamment de faire découvrir des expériences de vie bricolées en marge de la société de consommation.
Lucide et vivifiant, Rêver l'obscur - Femmes, magie et politique c ampe l es fondements de la pensée de l'activiste californienne Starhawk, figure majeure du mouvement écoféministe initié en France par Françoise d'Eaubonne dans les années 1970. Pionnière des mouvements anti-militariste et anti-nucléaire dans les années 70, elle a participé à de nombreux mouvements de lutte - blocus contre la centrale de Diablo Canyon, bataille de Seattle, etc.
- animant notamment des formations à l'action directe et à la non-violence. Plus de trente ans après sa parution aux États- Unis, cet essai n'a rien perdu de sa force dans un monde où l'être humain demeure coupé de la nature, coupé de ses semblables et de son propre corps.
Après le succès de Rêver l'obscur et dans la lignée de Quel monde voulons?, un nouvel essai de l'activiste écoféministe Starhawk qui met à profit ses trente années d'expérience dans l'organisation de divers collectifs pour proposer un véritable manuel à destination de celles et ceux qui veulent agir ensemble pour changer le monde existant.
Avec De la marge au centre, son deuxième essai paru aux États-Unis en 1984, bell hooks poursuit la réflexion initiée dans Ne suis-je pas une femme? Étudiant les succès et les manquements des mouvements féministes qui ont traversé le XXe siècle, elle constate l'échec de la création d'un féminisme de masse qui s'adresserait à toutes. Elle s'attache ainsi, dans un style toujours accessible, à bouleverser les représentations habituelles de la pensée féministe majoritaire en plaçant au centre de sa réflexion les femmes noires et/ou des milieux populaires, insistant sur le besoin profond d'une approche révolutionnaire de ces questionnements.
Cet ouvrage percutant a imposé bell hooks comme l'une des voix les plus influentes et stimulantes de la scène féministe.
Le propos de ce livre est de faire connaître à un public francophone des rencontres radicales qui visent à trans/former la conscience de personnes engagées dans des situations de conflit et en quête de changements politiques majeurs. Il s'agit de donner voix ensemble aux militant.e.s et aux théories et d'amener ainsi à reconsidérer une séparation allant trop souvent de soi entre les expériences et les savoirs. Trois types de textes qui se font écho : ceux de l'école pour la paix entre arabes et juif.ve.s, des textes de bell hooks sur l'éducation à /par l'émancipation et enfin un texte écrit par les participant.e.s de groupes de rencontre en Nouvelle-Calédonie/Kanaky.
Dans cet essai à la croisée de la philosophie et de la politique, l'intellectuelle et activiste mexicaine Sayak Valencia propose une nouvelle approche, résolument décoloniale et féministe, de la violence au Mexique et, plus largement, dans les pays du Sud. Critiquant les féminismes néolibéraux, elle entend donner une place aux minorités et faire évoluer la « masculinité » à partir des trajectoires d'hommes victimes de violences économiques, d'individus racisés, des minorités sexuelles, de femmes, etc. Proposant une "masculinité plurielle" qui s'oppose à la vision biologique des genres, elle invite à une désobéissance face aux normes hégémoniques particulièrement prégnantes dans les pays du Sud.
Voici enfin traduit en français Borderlands/La Frontera, le chef-d'oeuvre de la féministe chicana Gloria Anzaldúa, le livre fondateur de la pensée queer décoloniale étatsunienne.
Ce livre hybride mêle les genres (essai et poésie) et les langues (anglais, différentes formes d'espagnol et quelques touches de langue indigène aztèque), pour mieux évoquer l'existence méconnue et précaire de celleux qui vivent entre deux mondes, à la frontière entre les cultures et les langues : les Chicanx dans la culture anglo-saxonne, les femmes dans la culture hispanique, les lesbiennes dans le monde hétéronormé, etc. Pour Anzaldúa, la frontière ne délimite pas des espaces, géographiques ou symboliques. Au contraire, elle crée de nouveaux territoires, les Borderlands. Dans ces « Terres frontalières » se construit une identité autre, « la nouvelle mestiza », qui rend possibles des façons inédites d'être au monde.
Passage en poche de cet essai paru en 2018 dans lequel Cy Lecerf Maulpoix, journaliste engagé dans les luttes LGBTQI et dans les luttes pour la justice climatique, nous plonge dans les courants de pensées socialistes anglais du XIXe siècle et part à la recherche d'une histoire ignorée, celle des espaces, lieux et communautés dans lesquelles ont été expérimentées des modes de vies minoritaires qui sont autant de ressources pour aujourd'hui, où la question des minorités, notamment sexuelles, peine à être intégrée dans les mouvements écologiques.
Réédition en poche de l'ouvrage de Juliette Rousseau consacré aux luttes collectives: de la ZAD à la Palestine, de la marche pour le climat de New York aux camps de réfugié·es de La Chapelle, Juliette Rousseau part à la rencontre de collectifs féministes, antiracistes, LGBT, de justice climatique, etc., qui interrogent les différents rapports de domination liés à la classe, au genre, à la race ou encore à la condition physique et mentale, à l'oeuvre dans la société mais aussi dans les espaces militants. À partir de nombreux entretiens, ce livre invite à explorer les nouvelles formes d'organisation et de solidarité politique qui se nouent entre les personnes concernées par une même oppression et leurs allié·es ou complices.
Avec Petite nature, Stéphanie Garzanti nous offre un ensemble de courts textes ciselés, décalés et poétiques qui jouent avec les genres littéraires et les codes de l'autofiction. Des souvenirs d'enfance et d'adolescence se mêlent à des histoires fantastiques, on y trouve à la fois des paons qui mangent du popcorn, des personnages qui s'amalgament, du cyclisme, des métamorphoses, on y croise aussi bien Virginia Woolf ou Monique Wittig que Dalida, il y a beaucoup de chien.n.es et des lesbiennes à tous les étages.
Un premier texte littéraire extrêmement réussi et plein d'humour qui interroge l'acte d'écrire, le pouvoir des mots et leur capacité d'émancipation.
Le féminisme divinatoire est un lieu de passage pour celles qui inventent leurs propres lois ; pour celles qui développent une sensibilité hors des normes sociales ainsi que celles qui souhaitent profondément l'explosion de tout ordre établi.
Le féminisme divinatoire propose de désenclaver le féminisme radical de son rationalisme et de son absence totale de considération pour les traditions ésotériques telles que sont l'astrologie, l'alchimie, la magie cérémonielle, les arts divinatoires.
Le féminisme divinatoire est un syncrétisme qui s'inspire librement et avec humour du féminisme matérialiste et radical. Il s'agit d'une réalité considérée comme augmentée par les mouvements pro-sexe, post-porn, cyberféministes et n'excluant aucunement une dimension païenne, spirituelle ou ésotérique
En 1984, Donna Haraway publie un texte appelé à faire couler beaucoup d'encre, le Manifeste cyborg. ïan Larue revisite la figure de la cyborg en proposant une lecture des livres de science-fiction féministe cités à la fin du Manifeste. Pour Haraway comme pour ïan Larue, il s'agit de sortir la SF des marges de la contre-culture et de prendre au sérieux son pouvoir transformateur et émancipateur, vecteur de nouvelles formes d'hybridations, tant technologiques qu'animales.
Prenant au mot la formule féministe « Le personnel est politique », des activistes, sages-femmes et doulas des États-Unis accompagnent les expériences de grossesse et d'accouchement en leur redonnant leur dimension politique. Alana Apfel, l'une de ces activistes de la naissance, a recueilli leurs histoires et témoignages. Elle propose dans ce livre une nouvelle manière créative de penser les trajectoires reproductives. Le livre s'ouvre sur une préface de Silvia Federici.
Essai concis et incisif sur les racines historiques de l'establishment médical, Sorcières, sages-femmes et infirmières s'inscrit au coeur de la seconde vague féministe.
Publié aux États-Unis en 1973, il est le fruit d'une indignation face aux maltraitances infligées aux femmes par le corps médical - diagnostics infondés, traitements aussi intensifs qu'hasardeux...
Barbara Ehrenreich et Deirdre English, engagées dans le Mouvement pour la santé des femmes, s'interrogent alors sur la diabolisation des guérisseuses populaires au XVIe et au X VIIe siècle en Europe, à la mise à l'écart des sages-femmes au XIXe et à la construction du personnage de l'infirmière façon Florence Nightingale. À qui ont profité ces chasses aux « sorcières » issues des milieux populaires ? Et si, derrière cette professionnalisation forcée, se cachait une véritable monopolisation politique et économique de la médecine par les hommes de la classe dominante, reléguant peu à peu les femmes à la fonction subalterne d'infirmière docile et maternelle ?
Premier ouvrage pour les éditions Cambourakis d'Émilie Notéris, qui a entre autres traduit l'anthologie de l'écoféminisme «Reclaim», ce texte tout à la fois politique et expérimental, court, incisif et grinçant s'attache à établir un relevé des violences policières et sexuelles à l'ère Macron, par le prisme de leur traitement médiatique et des discours politiques qui nient ces mêmes violences. Une chronique particulièrement d'actualité de la séparation entre les corps politiques et la politique exercée sur les corps.
Les mouvements écologiques dans leur ensemble ont du mal à intégrer la question des minorités et notamment des minorités sexuelles. Certains adoptent même des discours ouvertement LGBTQIphobes, sur la PMA et la transidentité par exemple, qui les rapprochent des positions les plus réactionnaires. Nous plongeant dans les courants de pensées socialistes anglais du XIXe siècle, Cy Lecerf Maulpoix, journaliste engagé dans les luttes LGBTQI et dans les luttes pour la justice climatique, part à la recherche d'une histoire ignorée, celle des espaces, lieux et communautés dans lesquelles ont été expérimentées des modes de vies minoritaires qui sont autant de ressources pour aujourd'hui.
Le propos de ce livre est de faire connaître à un public francophone des rencontres radicales qui visent à trans/former la conscience de personnes engagées dans des situations de conflit et en quête de changements politiques majeurs. Un des objectifs de ce livre est de donner voix ensemble aux militant.e.s et aux théories et d'amener ainsi à reconsidérer une séparation allant trop souvent de soi entre les expériences et les savoirs. Le livre est composé de trois types de textes qui se font écho : ceux de l'école pour la paix entre arabes et juif.ve.s, des textes de bell hooks sur l'éducation à /par l'émancipation et enfin un texte écrit par les participant.e.s de groupes de rencontre en Nouvelle-Calédonie/Kanaky offrant un troisième point d'ancrage qui balise la circulation de textes et de modes de pensée traductibles en action. Ces textes et leurs lecteurs-trices qui engagent le dialogue offrent un répertoire de réflexion et d'action puissant et décapant au confluent du féminisme, de l'analyse de la colonialité et d'une radicalité revendiquée.