Un rabbin est confronté chaque jour au mystère de la mort. Pour accompagner les mourants et réconforter les endeuillés, il tente de transmuer l'inéluctable, d'y trouver du sens : « Je me tiens aux côtés de femmes et d'hommes qui, aux moments charnières de leurs vies, ont besoin de récits », écrit Delphine Horvilleur. Ce livre de consolation tresse étroitement trois fils - le conte, l'exégèse et la confession : la narration d'une existence interrompue, la manière de donner une signification à cette mort à travers les textes de la tradition, et l'évocation d'une blessure intime ou la remémoration d'un souvenir enfoui. Les textes sacrés ouvrent un passage entre les vivants et les défunts, et « le rôle d'un conteur est de se tenir à la porte pour s'assurer qu'elle reste ouverte », nous invitant ainsi à faire la paix avec nos disparus et avec notre propre histoire.Un essai lumineux et intime. Libération.Une réflexion éblouissante. L'Obs.Un puissant hymne à la vie. Le Monde.PRIX BABELIO NON-FICTION 2021.
«Nous commencerons par discuter les points de vue pris sur la femme par la biologie, la psychanalyse, le matérialisme historique. Nous essaierons de montrer ensuite positivement comment la réalité féminine s'est constituée, pourquoi la femme a été définie comme l'Autre et quelles en ont été les conséquences du point de vue des hommes. Alors nous décrirons du point de vue des femmes le monde tel qu'il leur est proposé ; et nous pourrons comprendre à quelles difficultés elles se heurtent au moment où, essayant de s'évader de la sphère qui leur a été jusqu'à présent assignée, elles prétendent participer au mitsein humain.»Simone de Beauvoir.
«Comment la femme fait-elle l'apprentissage de sa condition, comment l'éprouve-t-elle, dans quel univers se trouve-t-elle enfermée, quelles évasions lui sont permises, voilà ce que je chercherai à décrire. Alors seulement nous pourrons comprendre quels problèmes se posent aux femmes qui, héritant d'un lourd passé, s'efforcent de forger un avenir nouveau. Quand j'emploie les mots femme ou féminin je ne me réfère évidemment à aucun archétype, à aucune immuable essence ; après la plupart de mes affirmations il faut sous-entendre dans l'état actuel de l'éducation et des moeurs. Il ne s'agit pas ici d'énoncer des vérités éternelles mais de décrire le fond commun sur lequel s'élève toute existence féminine singulière.» Simone de Beauvoir.
Le 26 novembre 1974, la voix assurée de Simone Veil résonne dans l'hémicycle. Elle présente à l'Assemblée nationale son projet de loi en faveur de l'avortement. Une majorité de députés y sont opposés. Les débats seront longs, houleux, teintés d'une grande violence, mais l'éloquence magistrale de la ministre finira par emporter l'adhésion. Un discours historique qui a marqué un tournant pour les droits des femmes.
S'abîmer Absence Adorable Affirmation Altération Angoisse Annulation Ascèse Atopos Attente Cacher Casés Catastrophe Circonscrire Coeur Comblement Compassion Comprendre Conduite Connivence Contacts Contingences Corps Déclaration Dédicace Démons Dépendance Dépense Déréalité Drame Écorché Écrire Errance Étreinte Exil Fâcheux Fading Fautes Fête Fou Gêne Gradiva Habit Identification Image Inconnaissable Induction Informateur Insupportable Issues Jalousie Je-t-aime Langueur Lettre Loquèle Magie Monstrueux Mutisme Nuages Nuit Objets Obscène Pleurer Potin Pourquoi Ravissement Regretté Rencontre Retentissement Réveil Scène Seul Signes Souvenir Suicide Tel Tendresse Union Vérité Vouloir-saisir
Soutiens-gorge rembourrés pour fillettes, obsession de la minceur, banalisation de la chirurgie esthétique, prescription insistante du port de la jupe comme symbole de libération : la " tyrannie du look " affirme aujourd'hui son emprise pour imposer la féminité la plus stéréotypée. Décortiquant presse féminine, discours publicitaires, blogs, séries télévisées, témoignages de mannequins et enquêtes sociologiques, Mona Chollet montre dans ce livre comment les industries du " complexe mode-beauté " travaillent à maintenir, sur un mode insidieux et séduisant, la logique sexiste au coeur de la sphère culturelle.
Sous le prétendu culte de la beauté prospère une haine de soi et de son corps, entretenue par le matraquage de normes inatteignables. Un processus d'autodévalorisation qui alimente une anxiété constante au sujet du physique en même temps qu'il condamne les femmes à ne pas savoir exister autrement que par la séduction, les enfermant dans un état de subordination permanente. En ce sens, la question du corps pourrait bien constituer la clé d'une avancée des droits des femmes sur tous les autres plans, de la lutte contre les violences à celle contre les inégalités au travail.
« Je suis féministe, je voudrais faire quelque chose de concret mais je ne sais pas par où commencer. » En voyant ce type de message affluer sur les réseaux sociaux, Sarah Constantin et Elvire Duvelle-Charles ont compris ce qu'il manquait : un manuel pratique pour guider la nouvelle génération de féministes dans l'activisme. Construit en neuf chapitres, cet ouvrage se présente comme une boîte à outils qui recense ces diverses techniques. Il permet ainsi à chacune et à chacun de trouver le mode d'action qui lui convient le mieux.
Depuis leur entrée dans l'activisme, Sarah Constantin et Elvire Duvelle-Charles ont exploré divers modes d'action : happenings seins nus, parodie de clip de rap, collages... Leur dernier fait d'armes : Clit Révolution, un compte Instagram suivi par plus de 100 000 personnes et une série documentaire diffusée sur France TV Slash.
Le féminisme, c'est quoi ? Ça existe ? Aujourd'hui ça pourrait exister. Et pour quoi faire ? «Les femmes ont tout obtenu», répondent-ils, et même répondent-elles, quelquefois. Et pour quels résultats ? La solitude de fond de la féminité, et la déroute de nos mâles devant leurs égales. «La super woman» est épuisée. Quant au commun des hommes, sans le «miroir grossissant» que présentait, à ses exploits masculins, sa compagne d'antan, il se sent réduit de moitié. Donc grandeur nature. [...] Enfermée dans son rôle féminin, la femme ne mesure pas à quel point son oppresseur est lui-même prisonnier de son rôle viril. En se libérant, elle aide à la libération de l'homme. En participant à égalité à l'Histoire, elle la fait autre. Cela ressemble fort à une révolution tranquille, mais forte et sûre de l'avenir. Pourquoi le féminisme aujourd'hui ? Justement pour réussir là où l'égalité économique a échoué. Là où la culture patriarcale résiste. Le féminisme vient seulement de commencer sa longue marche. Dans vingt ans, dans cent ans, il aura changé la vie. Gisèle Halimi(1992).
« Ne suis-je pas une femme?? », telle est la question que Sojourner Truth, ancienne esclave, lança en 1851 lors d'un discours célèbre, interpellant féministes et abolitionnistes sur les diverses oppressions subies par les femmes noires : oppressions de classe, de race, de sexe. Héritière de ce geste, bell hooks décrit dans ce livre paru en 1981 aux États-Unis les processus de marginalisation des femmes noires. Elle livre une critique sans concession des féminismes blancs, des mouvements noirs de libération, et de leur difficulté à prendre en compte les oppressions croisées.
Un livre majeur du « Black Feminism », un outil nécessaire pour tou·te·s à l'heure où, en France, une nouvelle génération d'Afroféministes prend la parole.
Des entretiens qui frappent par leur franchise, leur spontanéité et une liberté de ton totale. Depuis six ans, Léa Salamé coanime la matinale de France Inter (7 millions d'auditeurschaque matin).
En 2021, elle coprésente avec Laurent Ruquier, « On est en direct » sur France 2.
Au commencement du monde régnait un peuple de guerrières où grandit l'Amazone Thêkla. Avide d'un destin digne de sa gloire, elle absorbe secrètement un philtre d'éternelle jeunesse. Devenue immortelle et éprise de liberté, elle sera de tous les combats : auprès des Vikings, d'Alexandre le Grand, de Léonard de Vinci ou d'Olympe de Gouges, jusqu'aux manifestants de Mai 68. Traversant les âges et les civilisations, Thêcla l'Amazone connaît de multiples amours, permises ou interdites, mais toujours entravées par une mort qui se refuse à elle. Sa quête absolue : devenir, enfin, une simple mortelle.
Soixante-dix ans de combats, de passion et d'engagement au service de la justice et de la cause des femmes. Et toujours la volonté de transmettre aux nouvelles générations le flambeau de la révolte. Parce que l'égalité entre hommes et femmes est loin d'être acquise. Et parce que naître femme reste une malédiction dans la plupart des pays du monde.
Avec son amie Annick Cojean, la célèbre avocate revient sur les épisodes marquants de son parcours rebelle : son enfance en Tunisie dans une famille juive modeste ; son refus d'un destin assigné par son genre et son rêve de devenir avocate ; sa défense indéfectible des militants des indépendances tunisienne et algérienne soumis à la torture ; son association, Choisir la cause des femmes ; et, bien sûr, ses combats pour le droit à l'avortement, la répression du viol, la parité.Une farouche liberté laisse un dernier message: si on arrête, on est foutues. Magali Cartigny, Le Monde.Il est de ces voix et ces combats qui changent une société. Hélène Roussel, France Inter.
Le foyer, un lieu de repli frileux où l'on s'avachit devant la télévision en pyjama informe ? Sans doute. Mais aussi, dans une époque dure et désorientée, une base arrière où l'on peut se protéger, refaire ses forces, se souvenir de ses désirs. Dans l'ardeur que l'on met à se blottir chez soi ou à rêver de l'habitation idéale s'exprime ce qu'il nous reste de vitalité, de foi en l'avenir.
Ce livre voudrait montrer la sagesse des casaniers, injustement dénigrés. Mais il explore aussi la façon dont ce monde que l'on croyait fuir revient par la fenêtre. Difficultés à trouver un logement abordable, ou à profiter de son chez-soi dans l'état de « famine temporelle » qui nous caractérise. Ramifications passionnantes de la simple question : « Qui fait le ménage ? » ; persistance du modèle du bonheur familial, alors même que l'on rencontre des modes de vie bien plus inventifs...
Autant de préoccupations à la fois intimes et collectives, passées ici en revue comme on range et nettoie un intérieur empoussiéré : pour tenter d'y voir plus clair et de se sentir mieux.
Penseuse de génie, écrivaine prolifique et militante radicale, Françoise d'Eaubonne (1920-2005) a partagé les grands combats du XXe siècle : féministe, anticolonialiste, partisane des combats queer alors qu'elle n'était pas (à son grand regret !) lesbienne elle-même, écologiste et décroissante, elle a publié une centaine de livres. Pourtant, malgré une reconnaissance internationale, elle est rapidement tombée dans l'oubli. Sous la plume d'Élise Thiébaut, l'intime et le politique se mêlent pour donner chair à une femme hors du commun. Un portrait passionnant et sans tabou, plus indispensable que jamais, qui éclaire à la fois le génie et les dimensions les plus subversives de celle qui lança les mots phallocrate, écoféminisme et sexocide.
Non, les femmes préhistoriques ne consacraient pas tout leur temps à garder les enfants en attendant que les hommes reviennent de la chasse. Aucune donnée archéologique ne prouve que, dans les sociétés les plus anciennes, certaines activités leur étaient interdites, qu'elles étaient considérées comme inférieures et subordonnées aux hommes. Cette vision de la préhistoire procède des a priori des fondateurs de cette discipline qui naît au xixe siècle. S'appuyant sur les dernières découvertes en préhistoire et l'analyse des idées reçues que véhicule, jusqu'à notre époque, la littérature savante, Marylène Patou-Mathis pose un autre regard sur l'histoire de l'évolution et déconstruit les processus qui ont invisibilisé les femmes à travers les siècles.
Dans une société qui peine à lutter contre l'homophobie ambiante, la communauté gay est éreintée par ses luttes. Stigmatisée, insultée et tuée, elle est pourtant bien plus riche et complexe que les multiples préjugés à son encontre laissent penser.
Avec la volonté d'amorcer une prise de conscience, ce collectif de huit militants, journalistes, écrivains et artistes explore les homosexualités masculines contemporaines. Ensemble, ils imaginent une nouvelle solidarité au sein des luttes gays. Comment se libérer des normes établies par la société, tout en faisant partie d'une communauté teintée, elle aussi, de carcans patriarcaux, coloniaux et classistes ? Comment combattre les discriminations à l'extérieur comme à l'intérieur de la communauté gay ?
Reflet d'une génération qui se construit en dehors de l'hétéronormativité, cet ouvrage se veut pédagogique, politique et éclairant.
Sous la coordination de Florent Manelli Avec les textes de Jacques Boualem, Matthieu Foucher, Adrien Naselli, Julien Ribeiro, Ruben Tayupo, Nanténé Traoré et Anthony Vincent.
Et si notre civilisation s'effondrait ? Non pas dans plusieurs siècles, mais de notre vivant. Loin des prédictions Maya et autres eschatologies millénaristes, un nombre croissant d'auteurs, de scientifiques et d'institutions annoncent la fin de la civilisation industrielle, voire la fin des conditions propices à la vie telle que nous l'avons connue.
Pablo Servigne et Raphaël Stevens décortiquent les ressorts d'un possible effondrement et proposent un tour d'horizon pluridisciplinaire de ce sujet qu'ils nomment la « collapsologie ». Aujourd'hui, l'utopie a changé de camp : est utopiste celui qui croit que tout peut continuer comme avant. L'effondrement est l'horizon de notre génération, c'est le début de son avenir. Qu'y aura-t-il après ? Tout cela reste à penser, à imaginer, et à vivre...
Notre vie quotidienne se nourrit de mythes : le catch, le striptease, l'auto, la publicité, le tourisme... qui bientôt nous débordent. Isolés de l'actualité qui les fait naître, ils apparaissent soudainement pour ce qu'ils sont : l'idéologie de la culture de masse moderne. Le mythologue Roland Barthes les décrypte ici avec le souci - formulé dans l'essai sur le mythe aujourd'hui qui clôt l'ouvrage - de réconcilier le réel et les hommes, la description et l'explication, l'objet et le savoir.
" Nous voguons sans cesse entre l'objet et sa démystification, impuissants à rendre sa totalité : car si nous pénétrons l'objet, nous le libérons mais nous le détruisons ; et si nous lui laissons son poids, nous le respectons, mais nous le restituons encore mystifié. " Roland Barthes
Qu'elle est véritablement l'image de la vieille fille ?
Aucune jeune femme, jamais, n'envisage de devenir vieille fille. À celle-ci, au mieux, on promet de finir dévorée par ses chats, dans l'indifférence générale. Alors que faire quand la vie vous retire du game ? Quand la société, à grands renforts de clichés, vous y colle ? L'autrice de ce livre, au mitan de la vie, manque un jour de se noyer. Elle qui vit seule et sans enfants s'interroge : n'y-a-t-il là rien à proposer, à inventer ? Et si la vieille fille , unanimement décriée dans l'Histoire, au cinéma, à la télé, était une manière d'échapper à la norme ? De retrouver, dans l'attente et la sérénité, un supplément de liberté ?
La vieille fille a mauvaise réputation. Marie Kock, dans un essai audacieux, la réhabilite avec superbe.
Livres Hebdo Une réflexion riche, originale et non dénuée d'humour.
Libération
C'est un carnet de voyage au pays que nous irons tous habiter un jour, cette contrée qu'on ne sait comment nommer : la vieillesse ? Les mots se dérobent. Aurait-on honte, dans notre société, de prendre de l'âge ?
Plus de cinquante après l'ouvrage magistral de Simone de Beauvoir sur la vieillesse, je tente de faire éprouver ce qui est l'essence même de notre finitude.
Ce livre n'est en aucun cas un guide pour bien vieillir, mais la description subjective de ce que veut dire vieillir, ainsi qu'un cri de colère contre ce que la société fait subir aux vieux. La vieillesse demeure un impensé. Simone de Beauvoir avait raison : c'est une question de civilisation. Continuons le combat !L. A.Une réflexion sensible et éclairée, un essai percutant. Marie Claire.Les mots de l'auteure sont apaisants. Une belle prose puissante et poétique. Lire.Laure Adler s'attaque à l'un des tabous les plus verrouillés de notre société contemporaine. Les Échos.
Programme du Bac
En France, les hommes représentent 84 % des auteurs d'accidents de la route mortels, 90 % des personnes condamnées par la justice, 86 % des mis en cause pour meurtre, 97 % des auteurs de violences sexuelles, etc.
Cette liste a un coût : direct pour l'État, qui dépense chaque année des dizaines de milliards d'euros en services de police, judiciaires, médicaux et éducatifs pour y faire face ; indirect pour la société, qui doit répondre aux souffrances des victimes.
Lucile Peytavin s'interroge sur les raisons de cette surreprésentation des hommes parmi les auteurs de violences et de comportements à risque, et tente d'estimer les conséquences financières de l'ensemble de ces préjudices. Quel est le coût des conséquences de la virilité érigée en idéologie dominante ? N'aurions-nous pas tous intérêt à nous comporter... comme les femmes ?!Lucile Peytavin a accompli une tâche colossale. Cosmopolitan.Éclairant. Le Huffington Post.
Un nouveau recueil inédit de la célèbre anarchiste sur les thèmes de l'action et de la violence politiques, dont le fameux discours qui lui valut d'être emprisonnée pour incitation à l'émeute.