Nos pères, nos frères, nos amis est une enquête immersive, un livre essentiel pour comprendre un point aveugle de notre société.
« La petite graine de la violence, elle pousse, elle pousse, et je pense que cette graine est en moi depuis longtemps, elle fait partie de mon bagage, de ce que m'ont transmis mes parents. La violence surgit comme un instinct animal, et vous murmure à l'oreille : «C'est la faute de l'autre.» ».
Pendant quatre ans, le journaliste Mathieu Palain s'est rendu dans des groupes de parole, dans une Maison des femmes, à des auditions judiciaires. Il a eu accès à des histoires et des témoignages d'une rare puissance.
En octobre 2017, #MeToo se propageait sur les réseaux sociaux, et le monde ne serait plus jamais comme avant. Si l'on sait que ce mouvement marquera l'histoire, on peine encore à en mesurer toutes les conséquences, tant il est en évolution permanente et ouvre des fronts de lutte multiples.
Cinq ans plus tard, ce collectif dirigé par Rose Lamy réunit neuf femmes et autrices.
Elles sont journalistes, militantes, musiciennes, étudiantes, philosophes, chercheuses ou essayistes, d'origine et d'âge différents, et portent un regard singulier sur cette révolution féministe. Le mouvement a-t-il réellement commencé en 2017 ? Y a-t-il eu une « vague » en France ? A-t-il profit à toutes les femmes ? Que veulent les victimes de violences sexistes ? Quelles forces s'organisent contre #MeToo ?
À l'heure où le conservatisme reprend ses droits partout dans le monde, menaçant des acquis qu'on ne pensait plus avoir à défendre comme l'avortement, où le soupçon de mensonge ne cesse de peser sur les victimes, elles livrent chacune un point de vue documenté, urgent et passionné, au-delà du hashtag.
« Culture de l'inceste » ? C'est trop fort, trop violent ? Cette formule, adaptée de l'expression « culture du viol », elle-même définie dans les années 1970 par les féministes américaines, n'est pourtant pas une provocation. C'est une invitation à penser l'inceste en termes culturels et non individuels, à l'envisager non pas comme une exception pathologique, mais comme une pratique inscrite dans la norme qui la rend possible en la tolérant, voire en l'encourageant.
L'ampleur de la dévastation (une personne sur dix concernée en France) appelait ce livre urgent, vibrant, à vif parfois, qui rassemble des voix diverses, aussi bien militantes qu'universitaires. Un livre qui sort des témoignages et des débats psychanalytiques pour se concentrer sur une seule et unique question : pourquoi ? Quels sont les ressorts sociaux et anthropologiques de l'inceste ? Comment interroger nos représentations (dans la culture populaire, dans la pornographie) ? Comment faire le lien avec les dominations à l'oeuvre (des adultes sur les enfants, des hommes sur les femmes...) ? Avec la direction-coordination d'Iris Brey et de Juliet Drouar, les auteurices ont voulu proposer des pistes, créer des ouvertures, formuler des hypothèses : cet ouvrage offre l'amorce d'une réponse politisée et collective.
Charlotte Pudlowski a 26 ans quand sa mère lui apprend qu'elle-même, enfant, a subi un inceste. Pourquoi un si long silence ? Pourquoi sa mère, dont elle est si proche, ne lui avait-elle rien dit ? Et comment peut-on si mal connaître une violence qui concerne près de 10 % de la population ? Ce tabou familial est aussi le plus grand tabou social. Alors la journaliste mène l'enquête, questionne des experts, rencontre des victimes, et explore les mécanismes du trauma incestueux à travers un podcast bouleversant. Diffusé à l'automne 2020, il totalise près d'un million d'écoutes et déclenche un vif débat. Avec ce livre, elle approfondit son récit, saisissant les strates implacables du silence et montrant comment les mots peuvent être une arme. La parole est-elle enfin libérée ?Un ouvrage puissant, qui mêle analyses et témoignages, pour explorer encore les racines de cette violence. Le Journal du dimanche.Un livre essentiel. Elle.
Le 7 janvier 2015, Camille Emmanuelle accompagne son mari, Luz, alors dessinateur à Charlie Hebdo, pour un premier entretien psychologique à l'hôpital. Elle ne réalise pas l'impact que va avoir sur elle le fait d'être la compagne d'une victime d'attentat.
Cinq ans plus tard, sa vie, son couple, son rapport aux autres, ses valeurs ont été bouleversés, et elle s'interroge. Être un « ricochet », qu'est-ce que cela signifie exactement ?
Elle se lance dans une enquête intense, à la fois personnelle et journalistique. Elle raconte un chemin chaotique et va à la rencontre d'autres proches de victimes mais aussi de psys, d'avocats, de sociologues pour tenter de comprendre cette notion de « ricochet ». Avec lucidité, émotion, humour même, elle décrypte une expérience de vie très particulière, et pourtant loin d'être unique. Éclairant et passionnant.Entre essai et récit personnel, coup de gueule et déclaration d'amour, Ricochets dit quelque chose de très fort, de très émouvant, sur la vie après. Les Inrockuptibles.
Dans le cadre de ses actions humanitaires, la Fondation Pierre Fabre, reconnue d'utilité publique, mène un programme ambitieux de soutien aux victimes de violences sexuelles : le projet NENGO (« dignité » en langue sango). Sur le modèle développé par le Dr. Mukwege, prix Nobel de la paix, il s'agit d'une prise en charge globale de la personne, médicale, psychologique, socio-économique et également juridique. Nick Danziger a été à la rencontre de dix-sept survivantes et survivants, pour faire leur portrait, écouter leur histoire et leur témoignage. Un livre-plaidoyer qui dépasse le cadre de la Centrafrique et qui parle de toutes les victimes de violences sexuelles et de leur cheminement vers une dignité retrouvée.
Une fille sur cinq, dans le monde, subit des violences sexuelles avant 18 ans. Des millions subissent des mutilations sexuelles, sont mariées avant 16 ans, sont tuées. En France, 40 % des viols et tentatives de viol concerneraient des mineures de moins de 15 ans. Au Royaume-Uni, 21 % des filles de moins de 16 ans ont été victimes d'abus sexuel. Pourquoi ? Sinon en raison d'un ordre de domination, écartant le légitime désir des filles de ne pas être violées, mutilées, maltraitées et d'accéder à leur propre désir ? Loin de se limiter à recenser des faits dans toute leur brutalité, Dominique Sigaud réunit pour la première fois des situations contemporaines affectant universellement les filles.
Une enquête terrible et indispensable. Il faut la lire pour connaître la réalité et réagir. Christilla Pellé-Douël, Psychologies magazine. Cette lecture devrait provoquer un raz-de-marée de décisions politiques, un état d'urgence pour enrayer ce mouvement mortel. Fabienne Faurie, La Montagne. Préface inédite. Edition mise à jour. Prix livre et droits de l'homme 2019.
Celles et ceux qui n'ont pas connu l'inceste le comprendront.
Celles et ceux qui en ont été victimes le reconnaîtront.
Florence Hirigoyen tombe un jour dans une brocante sur une poupée des années 1950 : elle croit reconnaître la silhouette de son père. Elle en achète plusieurs, pour recréer toute sa famille. Patiemment, pendant trois ans, elle ressuscite les décors de son enfance meurtrie. Cette maison de poupée compte autant de pièces que de moments-clés de sa vie. Grâce à ce petit théâtre, elle reconstitue son passé et raconte ce qu'elle porte depuis toujours.
A seize ans, harcelée sur les réseaux sociaux parce qu'elle est libre de ses idées, de ses choix, de sa façon d'être, une jeune fille riposte en critiquant l'islam et en se moquant du prophète.
Ce jour-là, Mila plonge dans un cauchemar : en quelques heures, des milliers de menaces de mort, de torture, de viol, déferlent du monde entier, mais aussi de son propre lycée.
Elle est condamnée à vivre cachée, sous protection policière, prisonnière au pays des lumières et de la laïcité.
Finis, l'école, les amis, l'insouciance, les rires.
Aujourd'hui, elle raconte son parcours. Décrit la violence d'une époque intoxiquée aux réseaux sociaux. Dénonce les bourreaux protégés par leur anonymat. Et appelle le pays à ne pas être lâche et fragile : à ne jamais renoncer.
Si vous croyez au combat sans cesse renouvelé pour nos vies libres, lisez ce livre.
Une étudiante humiliée par l'un de ses professeurs, un jeune homme manipulé par celle dont il est tombé amoureux, un enfant négligé par une mère absente ou encore un salarié sans cesse critiqué par son employeur... Nous pouvons tous, à un moment ou un autre de notre vie, être exposés à des violences psychologiques, ces souffrances invisibles qui peuvent passer inaperçues, parfois pendant longtemps, car elles sont plus difficiles à cerner que les violences physiques.
Cet ouvrage vous propose de décoder les mécanismes des violences psychologiques (chantage affectif, contrôle et emprise, mode passif-agressif, dépendance, harcèlement...). S'appuyant sur nombreux témoignages, il invite à se questionner sur ces relations destructrices et à mettre en place des stratégies efficaces pour s'en protéger ou y échapper.
« Les chiffres sont effrayants : seule une victime de violences sexuelles sur dix porte plainte, seul un agresseur sur cent sera condamné par la justice. Cette impunité est un fléau qui ronge notre société et se nourrit du silence des femmes, et surtout de leurs peurs. Peur de n'être pas crue, pas entendue, pas respectée. Peur de perdre leur emploi, leurs ami(e)s, leur famille. [...] Briser la loi du silence est un remède qui peut être douloureux au début, mais qui aide à se réconcilier avec soi-même, à être plus forte ensuite. [...] Il n'y a pas de plus puissant facteur de libération des femmes que de défier cette forme de domination et de dénoncer ce dont nous pouvons être victimes.
Parlons, sans haine et sans hargne, mais parlons. »
Pousser la porte d'un commissariat permettra à une femme de faire cesser les violences conjugales. Enclencher une procédure judiciaire lui garantira protection et équité.
Ça, c'est ce que l'on croit.
Car, en réalité, trop souvent, la femme qui trouve le courage de se tourner vers la justice signe pour un nouveau calvaire.
Céline Marcovici, avocate, connaît bien ces femmes qui osent dire stop mais se heurtent au labyrinthe de la justice, à ses rouages, à sa méconnaissance des violences conjugales, à son manque de moyens. Son livre est entrecoupé de témoignages bouleversants.
Beaucoup ont entendu cet étonnement dans le cadre d'un tribunal : « Mais Madame, il fallait partir ».
Tous les Grenelle du monde n'y changeront rien : le sort des femmes victimes de violences conjugales ne sera pas allégé tant que la justice ne sera pas réellement formée pour entendre leur souffrance, démultipliée au moment du confinement.
#MoiAussi, #MeToo, #BalanceTonPorc, ces mots-clics ont été écrits des milliers de fois sur les réseaux sociaux par des femmes - et aussi par des hommes - qui ont été victimes de violence sexuelle.
Ce mouvement international de dénonciation des crimes des harceleurs et des agresseurs sexuels a constitué une véritable vague de fond qui a ébranlé la domination masculine. Des hommes puissants ont été acculés au pied du mur et leur impunité a été mise à mal. Certains ont subi les foudres de la justice, d'autres non. Cependant, tous ont vu leur réputation entachée par l'accumulation des allégations les visant. Quand une première victime faisait état de son cas, plusieurs autres se décidaient à témoigner à leur tour. La libération de la parole des victimes a permis que la honte change de camp. Ce qui en soi constitue une véritable révolution.
Brigitte Paquette rappelle qu'avant #MoiAussi, il y a eu d'autres vagues de dénonciations importantes, puis elle décrit et analyse dans une perspective historique, sociale et internationale la déferlante #MoiAussi. Elle pose des éléments de réponse à cette question cruciale : pourquoi la vague de dénonciations #MoiAussi est-elle arrivée à ce moment-ci de l'histoire ? Enfin, elle examine ce que signifie pour les victimes cette reprise du pouvoir sur leur vie.
Le 5 janvier 2011, une femme prend la plume en rentrant de l'enterrement d'un jeune homme, Mohamed Bouazizi, 26 ans, qui vient de mourir de ses blessures dans un hôpital, près de Tunis, après s'être immolé par le feu quelques jours plus tôt devant la préfecture de Sidi Bouzid, une petite ville agricole pour protester contre la confiscation des fruits et légumes qu'il était en train de vendre dans la rue. Si cette femme prend la plume, c'est aussi parce que ce jour-là vient de naître sa petite fille, Yasmina, dont le nom signifie que le désespoir est une erreur...
Dans ce journal, au fil des évènements du Printemps arabe jusqu'à aujourd'hui, une femme de Carthage confie à sa petite fille qui grandit et qu'elle veut instruire dans la liberté et la fierté de son statut de femme, ce qu'a été le destin de toutes les femmes d'exception qui ont précédé sa venue sur cette Terre d'Islam. Page après page, l'auteur nous raconte comment ces femmes sont arrivées à un degré d'émancipation inégalé. Elle relate les destins de toutes ces figures de proue de la liberté, de l'Antiquité à nos jours. Elle met l'accès sur le rôle des femmes dans la lutte pour l'indépendance et pendant le Printemps arabe. De Didon aux bloggeuses militantes d'aujourd'hui, elle raconte le parcours des mères, des veuves et des martyres, de toutes ces femmes anonymes aussi grâce auxquelles son pays ne sera jamais soumis.
Grâce à la forme du journal et à un vrai talent de conteur, l'auteur suscite l'empathie. Ce récit est un appel aux femmes à ne jamais se soumettre aux intégrismes, quels qu'ils soient. Son propos est d'une actualité brûlante.
Diplômées est une revue de l'Association Française des Femmes Diplômées de l'Université. Dans le cadre de ses actions l'association cherche à donner de la visibilité aux femmes dans tous les domaines et notamment de la recherche. Si le double-numéro précédent (260-261) interrogeait les migrations au féminin nous avons choisi d'aborder dans ce nouveau numéro, les violences faites aux femmes . Nous avons rassemblé des chercheuses de tous horizons : droit, histoire, médecine, philosophie, psychologie, sociologie,... Ce choix éditorial n'est pas anodin et il a été décidé bien avant l'actualité #balancetonporc ou #metoo . Si la parole sociale semble se déployer plus facilement aujourd'hui elle ne doit pas non plus masquer la réalité des violences que les femmes subissent chaque jour dans le monde. Ont participé à ce livre : Magalie Besse, Camille Boutron, Sonia Bressler, Isabelle Broué, Marie-Thérèse Cazenave, Sylvie Cromer, Liliane Daligand, Kiteri Garcia, Françoise Guyot, Marie-France Hirigoyen, Marine Lemant, Laura Loudcher, Erica Mancel Salino, Claude Mesmin, Sophie Mousset, Emmanuelle Piet, Catherine Raban, Hélène Romano, Maria Grazia Soldati, Catherine Vasselier-Novelli, Laetitia Vivien.
« Il suffit de voir une petite fille habillée de rouge, panier sur le bras, pour sentir la présence de la galette et du loup. Il suffit aussi, désormais, d'ouvrir un congélateur pour craindre la découverte d'une nurserie macabre, de croiser une joggeuse pour voir un halo en sursis fluo. Le cours de la Vologne nous inquiète tout autant qu'une maison de pain d'épices. Il y a le petit Poucet et le petit Grégory, la pantoufle de vair et le pull-over rouge. Les faits divers sont là. Dans nos vies, dans nos représentations, nos blagues, nos mots, nos craintes nos réflexes, dans nos imaginaires.
À première vue, tout semble avoir déjà été dit et redit sur eux. Bien des théories que l'on a proposées à son sujet (politiques, sociologiques, psychanalytiques, etc.), si brillantes soient-elles, parlent cependant de tout sauf d'une chose pourtant essentielle : la façon tout à fait originale dont les faits divers nous marquent, nous imprègnent une fois la sidération passée, la manière dont on les « vit » existentiellement, dont ils persistent. À force de regarder du côté des causes, des conséquences, de l'origine, de la structure, du rôle, de l'utilisation, on en vient à ne plus voir le fait divers tel qu'il fait effet. C'est pourquoi, il faut aussi décrire l'empreinte, l'écho, la fragrance que les faits divers laissent dans notre monde, en chacun de nous. C'est l'objet de ce livre qui à travers l'étude des objets, des héros, des lieux, du style des faits divers cherche à expliquer la place considérable qu'ils occupent dans notre existence. » Mara Goyet
A travers divers interviews accordés à des journalistes de la presse internationale et à quelques sites français, Hamid Zanaz nous donne les clés nécessaires à la compréhension de l'islamisme et son bras armé : le terrorisme. Ce spécialiste de l'islam déconstruit un mythe partagé en France par les médias et les politiques qui, par opportunisme et lâcheté, refusent de voir en l'islamisme l'ombre portée de l'islam.
L'auteur passe au scalpel le slogan du « rien à voir », démontrant aux journalistes algériens, russes, suisses, arabes, kurdes, italiens l'impossibilité d'adapter le dogme islamique aux exigences des temps modernes. Une pensée à contrecourant du politiquement correct français. Les réponses d'Hamid Zanaz aux questions posées apportent un nouveau regard sur les problèmes posés par l'islam à la laïcité, aux droits de l'homme, à la démocratie, au rôle de la femme, à l'esprit critique...
Au fil des interviews, l'auteur évoque nombre de questions brûlantes souvent esquivées ou censurées dans les débats médiatiques : l'islam peut-il être réformé ? La théorie du choc des civilisations est-elle fondée ? Est-il vrai que ce sont certains États arabes et d'autres pays musulmans qui islamisent les sociétés et enseignent l'intégrisme à l'école ?
Peut-on se demander si le djihad guerrier, loin d'être une déviance de l'islam, n'en serait pas le coeur ? Qu'en est-il des « révolutions arabes » : manipulation ou mouvement populaire récupéré ? Qu'en est-il enfin de la menace islamiste pesant sur l'Europe, des porteurs de valises français de l'intégrisme terroriste ?
À la différence de la plupart des chercheurs, l'auteur ne s'interdit pas de pointer dans l'islam les raisons endogènes qui facilitent l'apparition d'une religiosité violente.
Ce livre, comme les précédents livres d'Hamid Zanaz, est un manifeste libertaire contre la doxa imposée par la gauche et la droite pour tout ce qui touche à l'islam et à ses dérives sectaires en France et en Europe. Un livre qui s'attaque à la racine du mal islamiste et dénonce les illusions des peuples comme les rassurantes explications des élites au pouvoir.