NADA
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« Nous avons décidé de faire entendre notre voix dans le concert social et d'exiger notre part de plaisirs au banquet de la vie. Et comme nous ne voulons dépendre de personne, brandissons nous-mêmes l'étendard rouge et partons au combat... sans dieu ni patron ni mari. » Publié à Buenos Aires en 1896, La Voz de la Mujer est le premier journal anarchiste féministe. Dans ses pages, ses rédactrices proposent de fournir aux femmes prolétaires les outils, théoriques et pratiques, nécessaires à leur émancipation. Partisanes de l'amour libre, elles y expriment leur volonté d'en finir avec toutes formes d'oppressions, qu'elles soient religieuse, capitaliste ou patriarcale. Préface d'Hélène Finet.
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« L'anarchisme nourrit tous les domaines de l'activité humaine. La science, les arts, les lettres, le théâtre, le combat pour l'égalité économique, chaque lutte individuelle ou collective contre le désordre ambiant, en somme, est éclairée par la lumière spirituelle de l'anarchisme. C'est la philosophie de la souveraineté de l'individu. C'est la théorie de l'harmonie sociale. C'est une vague de vérité vivante et puissante qui déferle sur le monde et inaugurera une nouvelle aube. » Dans ces textes, inédits en français, Emma Goldman (1869-1940), active militante et éditrice de la revue Mother Earth livre sa définition de l'anarchisme : une philosophie révolutionnaire conciliant les intérêts de l'individu et ceux de la société.
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« Par anarchisme, j'entends un nouvel ordre social dans lequel aucun groupe ne pourra en gouverner un autre. La liberté individuelle prévaudra. La propriété privée sera abolie. Personne ne vivra du travail d'autrui. Chacun produira selon ses moyens et recevra selon ses besoins. Je consacrerai toute mon énergie à voir cet idéal se réaliser et, si nécessaire, je donnerai ma vie. » Condamnée par la démocratie américaine, emprisonnée par la dictature soviétique, inquiétée par le nazisme et pourchassée par le régime de Vichy, Mollie Steimer (1897-1980), militante anarchiste internationaliste juive russe, puis apatride, mena, tout au long de sa vie, une lutte sans concession contre tous les systèmes autoritaires.