Après l'ère du « progrès », place à l'âge de la résilience. Partant du constat que la Terre a été mise à mal par l'activité humaine au cours des derniers siècles, Jeremy Rifkin, essayiste renommé et auteur de très nombreux livres traduits en plus de 35 langues, invite à repenser la place de l'espèce humaine sur la planète. Dans ce livre, il dessine des manières pour les hommes de renouer des liens avec la nature qui les entoure et leur propre nature. Il appelle à faire grandir notre capacité de résilience pour imaginer des relations biophiles, qui traversent et dépassent les frontières administratives pour répondre au plus près aux transformations environnementales provoquées par le réchauffement climatique.
La société dans laquelle nous vivons est traversée par des crises économiques, sociales et écologiques qui se co-déterminent et s'en tremêlent. La crise sanitaire n'a fait que rendre encore plus visibles la fragilité des systèmes de production et la direction insoutenable de nos économies. Mais comment bifurquer démocratiquement vers une société plus écologique et solidaire ?
Flora Tristan, qui porte la voix des exclus du monde tant elle concentra sur elle tous les malheurs possibles, est l'une des mères du féminisme moderne. Un féminisme concret, pratique, comme en témoigne ce texte de 1835 qui prône l'entraide parmi les femmes.
"Et la planète mise au féminin reverdirait pour tous !".
Écrivaine libertaire et prolifique, militante chevronnée, pionnière du mouvement féministe et de la décroissance, Françoise d'Eaubonne (1920-2005) est à l'origine du concept d'écoféminisme. L'oppression patriarcale des femmes et l'exploitation capitaliste de la planète découleraient des mêmes mécanismes de domination et doivent donc être combattues ensemble.
Incompris voire tourné en dérision en France, son projet de muter vers une société autogestionnaire, fondée sur l'égalité des sexes, des peuples et la préservation de la nature fait largement écho aux idéaux de la décroissance.
Caroline Golbldum nous montre la pertinence et l'actualité des idées et modes d'action écoféministes dans un contexte d'urgence climatique.
Voici deux ouvrages en un qui s'adressent à toutes celles et ceux qui vont devenir mère, devenir père, à leurs familles et aux professionnels qui les accompagnent. Les psychologues Sophie Marinopoulos et Franck Stives proposent d'aborder de manière accessible et déculpabilisante cette période si particulière qu'est la grossesse. Avec leur regard de professionnel et leur ton bienveillant ils balayent et répondent à toutes les questions que peuvent se poser les mères et pères en devenir. À mettre entre les mains de tous les futurs parents !
Un ouvrage au format original, en tête-bêche (une partie devenir mère et une partie devenir père), accompagné d'illustrations humoristiques de Guillaume Florin.
En septembre 2010, à l'initiative de Bruno Latour débutait dans une salle de Sciences Po une étrange et heureuse expérience, qui ne s'est jamais arrêtée depuis. Une aventure pédagogique singulière prenait son élan, résultat d'une réflexion au croisement des sciences sociales, de la politique et des arts. Ce livre raconte l'évolution de l'École des arts politiques (aussitôt surnommée SPEAP), qui a largement participé à l'éclosion d'un riche débat intellectuel, français et international, autour du nouveau régime climatique compris non comme un « sujet » parmi d'autres mais comme l'occasion de réinterroger l'ensemble des manières de voir, de penser et d'agir.
Peuples et sociétés sont dépossédés de leurs moyens d'existence à travers le monde par la destruction de leur environnement. Face à cet écocide, comment repenser les droits de l'homme ?
L'écocide (fait de détruire la « maison Terre ») est désormais le crime premier, celui qui ruine les conditions mêmes d'habitabilité de la Terre. D'ores et déjà, les dérèglements en cours attisent injustices et tensions géopolitiques tandis que les saccageurs de la planète restent impunis.
Aussi est-il urgent de revendiquer de nouvelles formes de responsabilité et de solidarité. Urgent de redéfinir un nouveau sens et de nouveaux cadres à l'action humaine au sein des limites planétaires. Le droit international doit se métamorphoser et s'universaliser autour d'une nouvelle valeur pivot, l'écosystème Terre, en reconnaissant un cinquième crime international, le « crime d'écocide ».
Pour les Syriens aux prises avec la violence déchaînée qui suivit la révolution de 2011, le monde est ce qui a fait silence et détourné les yeux pendant le crime. Pour ceux qui furent livrés à un long abandon, politiquement concerté et socialement consenti, le monde est le lieu d'un dégoût sans fond : une coalition de nihilismes conduisant au pire, qui a réduit à rien leur combat, à l'image des villes fantômes et des corps pulvérisés sous les bombes. Composé de six textes écrits entre 2017 et 2022, ce livre adopte une approche anti-nihiliste face à ce monde défait, évoquant des formes différentes de destruction et de résistance.
Même si la plupart des humains disposent de la conscience d'avoir un moi unique et stable, ce dernier est plus fragmenté et plastique qu'on ne tend à le penser. Des sosies de Napoléon à Gary inventeur d'Ajar, de la cosplayeuse fan de Wonder Woman à l'amateur de devenir animal, du rôle d'acteur au jeu grandeur nature, en passant par l'anthropologue qui s'indigénise, David Berliner étudie un répertoire étonnant d'expériences identificatoires. En électrisant nos capacités de prise de perspective, d'empathie et d'imitation, ces formes spectaculaires du devenir autre sont autant de laboratoires de l'exploration du soi qui rendent possible l'émergence de la multiplicité et de la versatilité identitaires. On y est, notamment, amené à se découvrir soi-même comme un autre.
Et si être soi, c'était non seulement ressentir l'unité du moi, mais également éprouver son inconstance, le passage incessant entre ses diverses facettes et l'acquisition de nouvelles dimensions ? Si être soi-même, c'était à la fois être un et plusieurs, permanent et oscillant ?
Cet essai invite à étudier la gymnastique complexe du soi pour appréhender la nature hétérogène des identités ordinaires. Dans le même mouvement, il pose les bases d'une nécessaire discussion sur l'une des grandes controverses culturelles de notre époque : qui peut jouer à être qui ?
À l'opposé de l'air du temps et de la pré tendue « égalité-déjà-là », de l'illusion que des pratiques sexuelles pourraient être « naturelles » et de l'oubli des rapports de domination, Andrea Dworkin aborde le coït en l'intégrant dans les rapports de pouvoir. Elle parle de « la baise » dans un monde dominé par les hommes, une certaine forme de sexe outil et matière de la domination, l'anéantissement des femmes dans la sexualité masculine, l'inégalité sexualisée des unes et des autres.
L'auteure ne s'adresse pas à un auditoire timoré, passif ou avide de textes consensuels. Le Coït dans un monde d'hommes ( Intercourse en anglais) est un livre violent qui explore le monde sexué de la domination et de la soumission. « Il procède en cercles descen- dants plutôt qu'en ligne droite. Comme dans un tour- billon, chaque spire plonge plus profondément dans ce monde » (Andrea Dworkin).
Les titres des neuf chapitres ouvrent sur des analyses subversives, dérangeantes : « Répugnance », « À vif », « Stigma », « Communion », « Possession », « Virginité », « Occupation et collaboration », « Pouvoir, statut et haine », « La loi », « Saleté et mort ».
En 1988, le poète et chanteur canadien Leonard Cohen saluait sa lecture d'Andrea Dworkin en ces termes:
« La gamme complète des arguments exposés dans ce livre est assez radicale, complexe et magnifique.
Intercourse est le premier livre que j'ai lu par un au- teur, masculin ou féminin, qui affiche une défiance qui soit profondément subversive au sens sacré - ex- traterrestre. Elle dit que notre monde est entaché par des préjugés humains, que les hommes et les femmes ont des idées erronées - même si ces idées ont dix millions d'années et qu'elles viennent de la bouche de dieu, elles demeurent erronées ! La position qu'elle adopte dans ce livre est si provocante et passionnante qu'elle crée une autre réalité et pourrait arriver à l'actualiser. Dans la situation actuelle, c'est ce genre d'attitude qui crée de nouveaux mondes - j'ai une profonde admiration pour Andrea Dworkin ».
Andrea Dworkin n'euphémise pas la réalité. Cela ne signifie cependant pas qu'elle exagère. Son travail, écrit-elle, nous entraîne dans les profondeurs de la vie sociale, « aussi étrange, amère ou salissante que soit la plongée ».
Lire cette immense écrivaine féministe, c'est trou- ver autre chose que ce que l'on pense savoir déjà.
Enfin, comme le rappelle Christine Delphy, la di- rectrice de la collection « Nouvelles questions fémi- nistes », dans sa préface au recueil de l'auteure, Sou- venez-vous, résistez, ne cédez pas, précédemment publié (Syllepse/Remue-Ménage, 2017) chez les mêmes édi- teurs, « pour défendre sa dignité, il faut d'abord en avoir une ».
L'ouvrage traite, de façon comparative, du rapport qu'entretiennent les pratiques sexuelles, les normes sociales en général et, enfin, la procréation. La première partie critique le déni de l'anthropologie de la sexualité tout en montrant que la signification de celle-ci varie selon les cultures. La seconde se focalise sur l'Occident. Elle introduit une dimension historique.
L'Occident comme aire culturelle se distingue par une double rationalisation en matière de la procréation, perçue tantôt, selon la doctrine chrétienne, comme providence divine, tantôt, comme le résultat d'un appariement des individus qui se calque sur le modèle de l'élevage. La troisième partie soutient que les évolutions sociétales récentes consacrent ce dernier penchant, tout en imposant son refoulement collectif