Féminismes islamiques : un titre qui en fera sursauter beaucoup, y compris parmi celles et ceux qui se pensent à l'abri de tout préjugé.
C'est que le stéréotype « islam = oppression de la femme » croise partout comme un sousmarin, tantôt en surface et pavillon haut, tantôt dans les profondeurs de l'inconscient.
« Est-ce qu'une femme peut diriger un État musulman ? » demanda un jour Fatema Mernissi dans son épicerie de quartier. On lui rétorqua ce célèbre hadith : « Ne connaîtra jamais la prospérité le peuple qui confie ses affaires à une femme. »Comment en est-on arrivé là ? Lorsque naît l'islam en 622, l'intention du Prophète est d'instaurer une communauté religieuse et démocratique au sein de laquelle hommes et femmes discuteront les lois de la cité. Quels méandres ont mené jusqu'à la femme voilée, mise à l'écart de la vie politique, confinée dans l'espace privé au nom de la foi religieuse ?La sociologue a mené une véritable enquête policière à travers l'énorme masse de la littérature religieuse. Elle dresse l'état des lieux dans la Médine du viie siècle, lorsque les épouses du Prophète discutaient politique et allaient à la guerre... Fatema Mernissi (1940-2015) a été professeure de sociologie à l'université de Rabat et militante des Droits de l'Homme. Parmi ses publications, sont notamment parus, aux éditions Albin Michel, Sultanes oubliées et Islam et Démocratie.
Prix littéraire de la Grande Mosquée de Paris« Les femmes sont les gardiennes du secret de ce que Dieu garde secret », dit le Coran dans l'un de ses versets énigmatiques. À l'heure où l'injonction de la « vertu » ou celle de la « libération » tentent de s'imposer aux femmes musulmanes, Karima Berger déploie ici sa pensée du féminin, une pensée politique, spirituelle et poétique. En soulevant le voile des apparences, elle découvre l'intelligence des femmes qui est à l'oeuvre et qui irradie tout le corps de l'islam. Les héroïnes de la tradition (Layla, Hagar, Aïcha, Khadîdja, Fâtima, Marie...) donnent chair à la pensée, à la parole, à la beauté. Elles déploient ainsi tous les degrés de ce « secret » dont les femmes sont les Gardiennes.Mêlant sa vie et sa culture de femme d'Orient et d'Occident, l'auteure prolonge dans ces Gardiennes du secret la recherche qu'elle avait engagée avec Etty Hillesum dans Les Attentives (Albin Michel, 2019).
Alors que les courants salafistes et dhjihadistes imposent une lecture atemporelle du Coran, ce livre passionnant analyse le discours du Prophète à la lumière du contexte historique et anthropologique où vivait Mahomet : l'Arabie tribale et désertique du début du viie siècle. Jacqueline Chabbi montre ainsi que les trois caractéristiques du divin correspondent aux trois piliers de la société tribale : Dieu est représenté avant tout comme celui dont l'alliance, la guidance et le don répondent aux nécessités vitales imposées par l'environnement.
Cet éclairage inédit permet d'élucider un grand nombre de notions et renouvelle le sens de celles qui ont été figées par une certaine doctrine musulmane (djihâd, charia, etc.), tout en faisant apparaître combien elles ont pu évoluer au fil du temps et des transformations sociales.
« J'ai découvert que toute notre histoire était falsifiée, fabriquée de toutes pièces et que ceux qui avaient créé la civilisation arabe et sa grandeur furent bannis, condamnés, rejetés, voire crucifiés. Il faut relire cette civilisation et la revoir autrement : avec un nouveau regard et avec une nouvelle humanité ».
Dans ce livre d'entretiens, Adonis prolonge sa réflexion sur les thèmes abordés dans ses poèmes et dans nombre de ses essais - la religion, la radicalisation, les attentats, l'échec du Printemps arabe, la femme et la féminité... -, en plongeant avec audace dans les profondeurs de la culture arabe et en dénonçant les dérives des mouvements politico-religieux.
Livre essentiel, avec lequel Fethi Benslama fait le point sur une vingtaine d'années de travail. Travail exemplaire qu'il n'y a que lui à mener, lequel consiste à ne pas tenir pour rien les aspects fondamentalement subjectifs qui président à tout conflit ; dans le cas présent aux conflits qui dévastent les terres d'Islam. Des Musulmans, comme il est trop communément convenu de dire en Occident, suffit-il de parler en termes historiques, sociaux, économiques, géo-politiques ? Autrement dit : de masses ? Que peut-on en apprendre de déterminant en se servant des outils de la psychanalyse, par exemple ? Outils dont Fethi Benslama use ici d'une façon qui fera date, comme a fait date son livre La Psychanalyse au risque de l'islam.
Pourquoi la question féminine cristallise-t-elle à ce point les passions dans le monde musulman ? Comment en est-elle venue à incarner toutes les peurs des milieux conservateurs face à la modernité ? Pour répondre à ces questions et, éventuellement, proposer des solutions, il ne suffit pas d'en rester au niveau de l'histoire des faits : il faut se plonger dans l'histoire des représentations, y compris les plus obscures et les plus inconscientes.
L'auteur explore ainsi l'image de la femme dans le discours orthodoxe, depuis le Coran jusqu'aux Codes de la famille contemporains : subalterne, tentatrice... Mais elle dévoile aussi un pan méconnu de la littérature musulmane : son « discours érotique religieux » qui révèle une femme « omnisexuelle, animale et insatiable » face à laquelle l'homme est réduit à un phallus à jamais insatisfaisant.
Mêlant analyse sociologique et science des textes, cette étude qui fit scandale lors de sa première parution est à nouveau disponible, dans une version mise à jour.
Le constat semble faire chaque jour l'unanimité : l'une des pires menaces qui pèserait sur l'Occident d'aujourd'hui résiderait dans l'islam politique. Le phénomène dicterait l'avenir des sociétés musulmanes, déstabiliserait l'ordre mondial et ruinerait les valeurs attachées à l'expérience historique occidentale - comme hier, au tournant des XIXe et XXe siècles, le panislamisme avait convaincu les chancelleries d'une inéluctable confrontation entre islam et civilisation.
Pour comprendre l'islam politique contemporain, il convient de revenir à ce que Nadine Picaudou définit comme le moment moderne de l'islam. Entre les années 1860 et 1930, l'islam devient un régime de croyances et de pratiques qui s'objectivent dans les univers politique et social : loin de s'accompagner d'un désenchantement du monde, la modernité musulmane rationalise le message révélé et l'émancipe de la scolastique du savoir établi. Référence disputée dans le débat public, l'islam entre dans de nouveaux dispositifs de gouvernement à l'heure où les pouvoirs sont confrontés à la nécessaire redéfinition des formes de la souveraineté, de la législation et de la légitimité. Enrôlé dans toutes les mobilisations politiques contre la domination étrangère, l'islam nourrit dans le même temps de nouveaux répertoires de l'action collective.
Le moment moderne de l'islam est ainsi celui de la transformation du religieux en idéologie, préalable à toutes les politisations contemporaines.
Rares sont les jours où la presse ne parle pas de l'islam, ne serait-ce que pour un fait divers, pointant alors la violence de cette religion, ou les rigidités de sa pratique. Karima Berger, Algérienne, musulmane, apporte un regard aigu sur ces bruits des médias qui viennent brouiller son propre itinéraire spirituel. Mais, de l'autre côté, les armes sont aussi affûtées : comment se dire musulmane et refuser de souscrire au repli communautaire, aux lectures réductrices du Coran, aux dérives ? Tout le talent de Karima Berger est de dire avec peu de mots toute la complexité d'une relation à l'islam. En témoigne cette scène à la Mosquée de Paris, où elle est allée prier, exceptionnellement, lors du Ramadan. Malgré toute l'attention qu'elle a mise à ressembler aux femmes autour d'elle, à s'habiller conformément à la tradition, à faire les gestes avec soin, une femme la coupe dans sa prière et lui dit en français qu'une mèche dépasse de son foulard. Karima Berger lui répond, en arabe, qu'il est interdit de troubler son voisin pendant la prière, surtout dans une langue étrangère.
Ces contradictions, apportées quotidiennement, l'amènent à revenir à ses racines, doubles, à se nourrir de la fécondité de son exil. Elle redécouvre alors, au-delà de l'épreuve, sa propre foi, et paradoxalement, l'enrichit en puisant à d'autres sources, celles des autres traditions, celles de la mystique. Telle Etty Hillesum en qui elle puise cette force de rejoindre son Dieu, Allah, en s'agenouillant.
Pourquoi le monde arabo-musulman a-t-il tant de mal à apprivoiser des acquis démocratiques comme l'égalité statutaire des individus, la reconnaissance du pluralisme, et la liberté de conscience ?
C'est cette énigme que la sociologue marocaine Fatema Mernissi tente ici de percer. Refusant le piège d'une prétendue incompatibilité entre Islam et démocratie, elle nous invite à pénétrer dans le territoire mental de la femme et de l'homme musulmans, pour comprendre leurs réseaux symboliques. Leur peur et leur fascination face aux défis de la démocratie venus d'Occident sont fatalement liés à l'usage que ce même Occident a fait et continue de faire de sa suprématie.
La femme, comme creuset de l'identitaire est au confluent de tous ces sentiments contradictoires. Elle a toujours servi de bouc émissaire dans les crises, politiques, économiques et autres. Mais aujourd'hui, avec sa récente émergence dans un monde arabe dynamisé par l'internet et les télévisions satellites, elle est amenée à jouer un rôle décisif dans l'ouverture démocratique. Fatema Mernissi nous offre une vision tonique de ces bouleversements.
Quelle est la véritable origine de l'intégrisme islamiste ? Pourquoi déteste-t-il l'Occident ? Pourquoi fait-il la guerre aux femmes ? Comment un pays musulman peut-il résister à l'intégrisme ? Ces questions occupent la scène médiatique depuis déjà une quinzaine d'années, mais se sont littéralement imposées comme des questions vitales pour chacun de nous le 11 septembre 2001.
Face à la montée du fanatisme dans le monde islamique et à ses retombées au coeur même de nos sociétés occidentales - déstabilisation, montée des haines et terrorisme -, comment allons-nous réagir si nous ne possédons pas les clés d'une compréhension en profondeur des événements ? Martine Gozlan répond ici de façon claire et pédagogique à ce besoin urgent d'information. Grand reporter à l'hebdomadaire Marianne, spécialiste du monde arabe et de l'Islam, elle nous donne un panorama précis de la nébuleuse islamiste, née dans les années 30 en Egypte, et qui a mis un demi-siècle pour devenir, de l'Iran au Maghreb et à l'Afghanistan, un phénomène politico-religieux d'une ampleur sans précédent.
En nous permettant de relier l'actualité à ses racines historiques et religieuses, ce livre nous aide à dépasser le stade de l'émotion, pour vraiment comprendre le nouveau monde dans lequel nous vivons.
«J'écris comme j'aime...» disait Isabelle Eberhardt (Genève, 1877 - Aïn Sefra, 1904) et, plus de cent ans après sa mort, ceux qui lisent les récits de son errance saharienne ressentent encore l'émotion qui accompagnait sa quête d'absolu. Charme particulier, ravissement du lecteur qui trouve sa source dans cette exigence d'une écriture du coeur pour dépeindre les personnages et les paysages de sa vie nomade, brutalement interrompue dans la crue d'un oued, à l'âge de vingt-sept ans. Première Européenne à vivre le soufisme au Maghreb et à en témoigner dans ses écrits, ce n'est pas la moindre des singularités de cette étrange jeune femme. Depuis un siècle, son oeuvre n'a cessé d'être redécouverte et republiée. Récits de vies, ses nouvelles ou ses notes de route permettent d'imaginer ce que fut le périple bref et intense qui l'amena très vite à rejoindre les zaouïas du Sud. Isabelle Eberhardt répond dans ses écrits, à sa manière libre et fervente, aux interrogations de notre temps. À travers Le voyage soufi d'Isabelle Eberhardt, Marie-Odile Delacour et Jean-René Huleu invitent le lecteur à suivre le tracé de son chemin spirituel au fil de son écriture.
Si les islamistes ne représentent qu'une minorité des musulmans, leur stratégie consiste pourtant à se proclamer les porte-parole de cette communauté large et diversifiée. Multipliant les requétes au nom de l'islam en invoquant leur droit à la liberté de religion, récusant toute critique comme une manifestation d'intolérance et d'islamophobie, ils réussissent à se faire passer pour les défenseurs de leur foi et à réduire au silence leurs coreligionnaires.
Ils tirent même parti de la discrimination dont sont trop souvent victimes les immigrants musulmans pour favoriser un repli communautaire qui leur donne encore plus de pouvoir.
Cette stratégie des islamistes, Djemila Benhabib la connaît bien. Elle l'a vue appliquée en Algérie, en France et au Québec, et elle estime qu'il est temps que d'autres voix de culture musulmane se fassent entendre. Elle dénonce donc haut et fort les manoeuvres des islamistes, qu'elle expose ici dans un témoignage solidement documenté, auquel elle donne de touchants accents personnels, parce qu'il remue en elle une histoire encore douloureuse.
Jamais le droit des femmes et leur dignité n'a tant préoccupé nos contemporains. Pourtant, la mondialisation, le terrorisme et l'émergence de l'intolérance islamiste mettent en relief les injustices et les crimes qui frappent nombre d'entre elles à travers le monde. Président émérite de l'Association des Écrivains Catholiques de langue française, Daniel Raffard de Brienne établit ici ce que dit le Coran et professe Mahomet sur les femmes. L'islam prône-t-il la discrimination sexuelle ? Réduit-il le statut des femmes à celui de mineure à vie ? Prescrit-il le port du voile ? Réprime-t-il par la violence l'insoumission à l'homme ? Punit-il l'adultère par lapidation ? Pratique-t-il la spoliation partielle de leur héritage ? Par-delà les idées reçues, voici une quête de vérité pour servir un rapport égalitaire et civilisateur entre hommes et femmes.
Le 11 septembre 2001 a marqué l'irruption spectaculaire de la violence des soldats d'Allah en Amérique, dans le combat - le dijhad - qu'ils mènent depuis longtemps pour faire prévaloir une vision politique qui rejette bien des valeurs que les Occidentaux tiennent pour acquises : la séparation du politique et du religieux, l'égalité des hommes et des femmes, l'égalité de tous les citoyens face à la loi indépendamment de leurs convictions religieuses, etc.
Djemila Benhabib revient sur l'histoire des peuples de culture musulmane pour montrer comment l'islam politique en est venu à supplanter les mouvements démocratiques et féministes, qui étaient pourtant apparus au Moyen-Orient en même temps qu'en Occident. Elle souligne la part de responsabilité des États-Unis dans ce gâchis, eux qui ont renié leurs valeurs fondatrices pour s'assurer en approvisionnement stable en pétrole auprès de l'Arabie saoudite qui finance les réseaux islamiques les plus réactionnaires. Elle fait l'histoire de l'implantation en Europe et en Amérique des Frères musulmans et de leur stratégie pour imposer l'intégrisme islamique sur la place publique, en tirant parti des chartes des droits et de la promotion du multiculturalisme. Elle montre également comment les bien-pensants de gauche et autres partisans de la « laïcité ouverte » deviennent les alliés objectifs, les « idiots utiles », de ces dangereux militants antidémocratiques.
Passant du général au particulier, elle mêle l'analyse des idéologies aux exemples de leurs conséquences réelles sur les individus, en Égypte ou en Iran aussi bien qu'en France, au Québec ou en Belgique, Djemila Behabib lance ici un appel à la vigilance démocratique et un plaidoyer sans concession pour la laïcité.
Est-il permis de porter un regard critique sur l'islam ? A-t-on le droit de douter que le Coran puisse être une source de sagesse ?
Peut-on s'interroger sur le fait que la morale de toute une communauté soit fondée sur les paroles et les actes d'un Prophète dont la biographie est remplie de violence ?
Née en Syrie, Wafa Sultan a subi les lois de l'islam pendant de nombreuses années. Puis, petit à petit, elle s'en est libérée, jusqu'à choisir l'exil. Elle s'est alors crue autorisée à affirmer sur la chaîne de télévision arabe Al Jazeera que l'islam n'était pas une religion de tolérance. Que c'était au contraire une religion de peur et de haine, et, en particulier, de haine des femmes.
Cette opinion lui a immédiatement valu d'être menacée de mort, sans que cela n'entame en rien sa détermination. Par deux fois encore elle a pu exprimer son point de vue avant d'être interdite d'antenne.
Ce livre est avant tout celui d'une femme courageuse qui, un jour, a décidé de faire le procès de son Dieu et qui n'hésite pas à jeter un éclairage cru sur les dérives totalitaires d'une religion qu'elle considère aujourd'hui comme une survivance de temps barbares.
Et plus rien ne saurait l'empêcher de dire sa vérité.
Martine Gozlan
Le Sexe d'Allah
« Pour moi, dès l'adolescence, l'Orient a été la patrie de la volupté, de l'amour, de la beauté. De la douceur de la mélopée arabe et du poème persan à la splendeur des coupoles, je me suis fait une certaine idée, mystique et charnelle, de la sensualité.
Plus tard, devenue journaliste, je suis allée explorer cet espace, du Maghreb à l'Iran, et le songe se changea, tragiquement, en sang. La grande nuit intégriste avait obscurci les aires de lumière. Je vis poètes et jeunes filles perdre le souffle et la vie. Je vis le deuil s'étendre sur la blancheur d'Alger et la peur faner les jardins de Téhéran. Je vis partout la lourde et terrible obsession sexuelle poignarder le gracieux Eros oriental. J'entendis les chants mourir sur les lèvres des femmes au motif que leur voix conduisait les hommes en enfer. Mais l'enfer, il leur était, à elles, chaque fois réservé.
Alors, je voulus comprendre comment la plume du calligraphe avait cédé la place à la lame du bourreau. Comment l'Islam des amants avait été chassé de l'azur et mené aux ténèbres. Comment les mille et une nuits de l'Islam étaient devenues les mille et une morts de l'islamisme.
Ce livre est le récit de cette métamorphose. »
M. G.
Depuis sa fondation, l'islam a été le théâtre de nombreux débats. Une seule question a résisté aux querelles et aux schismes : celle de la femme. Les hommes de l'islam et son élite savante n'ont pas éprouvé beaucoup de difficultés à formuler une parole unanime sur le destin des femmes, autour des lois et des dispositifs fixant leur statut, leur identité et leur image dans les relations sociales. Cette unanimité masculine, qui jusqu'à l'époque de la Nahdha a été très peu contestée, continue à dresser ce statut réservé aux femmes comme le noyau le plus résistant à la modernité. Face à cette réalité, Latifa Lakhdhar veut montrer qu'une réappropriation de l'histoire féminine par la raison moderne est possible, mais qu'elle suppose, à l'aide des outils de l'épistémologie moderne, un travail patient de déconstruction et de critique de ce bloc gigantesque que forme le savoir théologique islamique. Il s'agit de jeter un regard égalitaire sur une relation inégalitaire. Cet essai précis revient ainsi aux sources du droit musulman et de l'orthodoxie : Coran, hadith, exégèses des penseurs orthodoxes au cours des siècles. Un ouvrage savant et salutaire.
Professeur d'histoire contemporaine à l'université de Tunis, militante au sein d'associations tunisiennes, Latifa Lakhdhar est spécialiste de la pensée musulmane contemporaine. Déjà publié(s) : Aux éditions Ceres (Tunisie), en langue arabe : L'islam confrérique dans la Tunisie coloniale (1993), La femme d'Al Ijmaa (2001).