Dans cette chronique saisissante d'une ville fantôme de Patagonie frappée par une épidémie de suicides de jeunes gens, Leila Guerriero, figure majeure du journalisme narratif en Amérique latine, mène l'enquête avec une empathie profonde pour trouver une explication à ce geste ultime et toujours incompréhensible. Est-ce une secte, l'ennui, l'alcool, la violence, la solitude, la religion, le climat ? Parcourant les rues désertes de ce bout du monde arasé par le vent et le froid, sorte de Far west moderne où viennent échouer les pionniers misérables du pétrole, elle pose en réalité la question de ce qui nous tient en vie. Sa réponse se situe du côté de la solidarité, du lien aux autres, à la communauté.
Qui est cette mystérieuse Marie de Magdala, Marie-Madeleine, qui apparaît peu dans les Evangiles mais dont la tradition chrétienne a fait l'une des figures majeures parmi les proches de Jésus ? Une prostituée, une pécheresse repentie, ainsi a-t-on voulu lire officiellement les Ecritures, tandis que les Gnostiques ont célébré en elle le modèle même de l'Initiée, interprétant son périple comme celui de l'âme prisonnière, éparpillée en ce monde de reflets et d'ombres.
Ici Marie-Madeleine parle et se souvient : de sa vie en Palestine, de son exil en Provence, et surtout de sa rencontre éblouissante avec Jésus dont elle partagea l'enseignement, la Passion et la Résurrection.
Après le temps du féminisme, mouvement social dont Annick de Souzenelle note à la fois la nécessité historique et les limites, et après le temps d'une féminité artificielle exploitée par la publicité, l'heure est venue d'explorer le sens du féminin.
À partir d'une lecture du texte biblique en hébreu, l'auteur nous introduit dans cette dimension essentielle. Scrutant la Genèse, elle s'inscrit en faux contre l'image d'une Ève « sortie de la côte d'Adam », pour mettre en évidence Isha, « l'autre côté d'Adam », la réalité féminine présente en chacun de nous. Elle réinterprète ensuite d'autres grandes figures de la Bible - Marie, Marie-Madeleine, Lot ou Lazare pour les replacer dans une perspective mystique dans laquelle l'âme de l'homme est une « fiancée » promise aux noces divines.
Inquisition ! Le mot seul charrie tout un imaginaire de peur, d'obscurantisme, de tortures insoutenables (la « question ») et de bûchers... Mais qu'était réellement l'Inquisition ? Un tribunal punissant l'hérésie pour préserver l'unité du monde catholique romain. Détenant son pouvoir du pape, qui contrôlait ainsi la régularité de son action, l'« inquisiteur » - du latin inquisitor (« celui qui examine, recherche ») - était d'abord chargé d'instruire des enquêtes. Secondé par les laïcs du district qui signalaient la présence de tel hérétique avéré ou suspect, il devait, dans l'exercice de sa fonction judiciaire, faire preuve d'honnêteté, de prudence, de fermeté certes, mais aussi d'érudition. Par-delà la légende noire héritée de l'historiographie romantique ou anticléricale du XIXe siècle, Marie-France Schmidt se propose de revisiter l'histoire d'une institution controversée en s'appuyant sur les travaux des historiens des XXe et XXIe siècles qui en ont beaucoup relativisé le caractère répressif.
Cet essai biographique se veut le plus à jour mais aussi le plus ouvert qui soit sur la plus haute figure féminine de l'Espagne, dont Thérèse est la patronne. Histoire, théologie, paysages d'Aragon de Castille et d'Andalousie, mais aussi toutes les questions liées à la féminité, à l'écriture et à la sainteté sont au coeur de cet ouvrage sur celle qui, en 1970, fut la première femme proclamée docteur de l'Eglise.
Cette fille d'un « hidalgo » qui cachait en fait des origines juives, partie à la conquête d'elle-même et du Ciel, sut mettre l'Amour au coeur de ses combats. Si elle fut contemporaine de l'Inquisition, qui la prit pour cible, de la Conquête de l'Amérique et d'un obscurantisme certain, elle n'en fut pas moins la voix féminine la plus forte du Siècle d'or. Impossible par ailleurs de dissocier sa présence de celle de Jean de la Croix, son disciple, de Cervantès ou de Lope de Vega qui préfigure Shakespeare.
Cette évocation flamboyante, merveilleusement écrite, aussi passionnée que son sujet, mobilise toute l'érudition de l'auteur sur l'Espagne éternelle.
La révolution féministe en théologie, ce n'est pas écrire sur les femmes ou pour les femmes. Mais que les femmes, elles-mêmes, réécrivent la théologie. Déterminant.
Que nos sociétés, et l'Église tout particulièrement, soient en besoin impérieux d'accueillir le " signe de la femme ", voilà une conviction qui accompagne l'auteure de ce livre, relayé depuis sa parution par d'autres approfondissements (dont L'Église, des femmes avec des hommes, Cerf, 2019).
Une Église travaillée aujourd'hui par la nécessité de se réinventer en plus grande fidélité à l'Évangile doit recevoir de la vie vécue au féminin des enseignements fondateurs d'humanité et de fidélité vraie au Christ, en rompant avec le présupposé tacite que le masculin épuiserait le tout de la condition humaine et de la manière de connaître Dieu.
De quoi inspirer de nouvelles relations et des pratiques plus ajustées au sein du corps ecclésial.
Il est des moments innombrables où Dieu se tait. Où le cri de l'homme se heurte au silence, renvoyé par l'impla-cable écho. De ce silence de Dieu, de cette absence d'amour, le siècle passé comme celui qui s'ouvre portent les stigmates avec leur cohorte de charniers, de génocides et de catastrophes naturelles. Toujours à reprendre, le cri de Job révolté devant la souffrance, l'injustice et l'absurde demeure d'actualité. C'est le point de départ de ce texte où se croisent littérature et spiritualité, pour se mettre à l'écoute des échos de ce silence irradié de résonances...
Le mouvement des béguines est un élan religieux chrétien essentiellement féminin qui apparait dès la fin du XIIe siècle en Europe et qui implique des femmes d'origines les plus diverses.
Décidées à embrasser une vie évangélique, ces femmes, dont les plus connues sont Hadewijch (1200-1248), Mechthild de Magdeburg (1208-1282), Marguerite Porete (1250-1310), se consacrent à des oeuvres multiples, dont le soin des malades, à la prière et à la contemplation mystique mais sans passer par l'observance cléricale ou monastique.
Pour la première fois dans l'histoire, des femmes peuvent socialement exister sans être ni épouses, ni moniales. Par leur caractère d'indépendance face à l'autorité masculine, il s'agirait du premier mouvement féministe. L'est-il vraiment ? Admiré à sa naissance, il finit par s'attirer les foudres de l'église.
Pourtant, la grande richesse spirituelle surgie du courant béguinal a nourri les traités théologiques de noms célèbres, tels Maître Eckhart ou l'Admirable Ruysbroeck.
Le but de cet ouvrage est de faire connaître et de réhabiliter ce mouvement fécond en oeuvres et riche en spiritualité et de nous donner à comprendre qui étaient ces femmes qui cherchèrent la « sanctification dans la liberté ». Elles inspirent aujourd'hui de nombreuses autres femmes dans le monde entier.
La vie de la philosophe juive allemande née en 1891, morte comme carmélite à Auschwitz en 1942, canonisée comme sainte en 1998, dont on lira ou relira la fugurante biographie pour le centième anniversaire de sa conversion en 2021.
Juive, carmélite, sainte et martyre.
Fille d'Israël, disciple de Husserl, soeur du Carmel, victime de la Shoah, Docteur de l'Église et patronne de l'Europe : telle aura été la destinée d'Edith Stein dont la fulgurance éclaire et illumine le siècle des plus abyssales ténèbres. Mais son immense aura ne saurait pas plus plonger dans la pénombre l'enfant, l'adolescente et la femme qu'elle fut. Ce sont ces multiples dimensions que restitue ici Cécile Rastoin, en un portrait inégalé.
Lorsqu'elle vivait à Amsterdam, Etty Hillesum avait accroché la photographie d'une adolescente marocaine au-dessus de sa table de travail. La jeune femme juive s'adressait parfois à cette figure orientale dans son Journal, écrit avant sa déportation et sa mort à Auschwitz en 1943.
Karima Berger redonne voix à cette « petite Marocaine au regard animal et serein », pour entrer en conversation avec Etty Hillesum. Une complicité intense se noue, à des années de distance et au-delà des différences culturelles, pour dire le monde et lui donner sens, même lorsqu'il paraît sombrer sous les coups des fanatiques. Dans ce va-et-vient entre la vie intérieure et la réalité d'un siècle de sang, un combat spirituel se fait jour, et la fécondité des paroles d'Etty Hillesum résonne plus que jamais dans ce dialogue rêvé entre deux Attentives.
A l'occasion du 150e anniversaire des apparitions de Lourdes, le livre-référence d'Anne Bernet est enfin disponible en tempus.
A l'occasion du 150e anniversaire des apparitions de Lourdes, cette biographie, qui fait référence, est enfin disponible en Tempus. C'est l'histoire d'une adolescente pauvre, analphabète, souffreteuse, qu'on déclare folle ou complice d'une escroquerie quand, en 1858, elle raconte avoir vu la Vierge dans la grotte de Massabielle, à Lourdes. Mais ses propos, suivis par les premières guérisons miraculeuses, suscitent une ferveur populaire telle qu'elle choisit de fuir son involontaire célébrité dans un couvent à Nevers, jusqu'à sa mort précoce, à 35 ans.
Anne Bernet a notamment publié une Enquête sur les anges.
Presse:
L'art du récit de l'auteur s'impose au fil de ces pages nourries de références.
Robert Migliorini, La Croix, 13 décembre 2007 Une biographie qui se lit comme un roman Le Figaro Hors-Série, Septembre
"Poète... vos papiers !" rassemble 27 textes d'auteur-e-s, poètes, journalistes français et étrangers, écrits en solidarité avec l'écrivaine et journaliste turque, Asli Erdogan, et en faveur de la liberté d'expression et de création. Tous les droits d'auteur et les bénéfices du livre lui seront reversés.
Avec les contributions de Paola Authier, journaliste, conseillère littéraire, Ella Balaert, écrivaine et critique littéraire, Christiane Baroche, écrivaine, Violaine Bérot, écrivaine, Gaëlle Bidan, éditrice, Veronika Boutinova, écrivaine, dramaturge, Georges-Olivier Châteaureynaud, écrivain, Chantal Chawaf, écrivaine, Didier Cornaille, auteur, Pierrette Fleutiaux, écrivaine, Cathy Fourez, universitaire, Antonis Georgiou, écrivain chypriote, Sylvie Germain, écrivaine, Nedim Gürsel, écrivain turc, Jean Jauniaux, écrivain, Charles Juliet, poète, Vénus Khoury-Ghata, poète franco-libanaise, Jacqueline Merville, écrivaine, poète, artiste plasticienne, Daniel Mesguich, comédien, metteur en scène, écrivain, Timour Muhidine, maître de conférence à l'INALCO, directeur de la collection « Lettres turques » chez Actes Sud, Emmanuel Pierrat, avocat, écrivain, président du Pen Club français, Anne Provoost, romancière, Susana Romano Sued, écrivaine et poète argentine, Inna Shevchenko, leader du Mouvement international FEMEN, essayiste, Romy Strassenburg, journaliste allemande, Lucien Suel, poète, Catherine Weinzaepflen, écrivaine et poète.
Préface de Guy Fontaine, créateur de la villa Marguerite Yourcenar et universitaire.
Dessin original d'Ernest Pignon-Ernest, artiste plasticien.
Marcelle Auclair, qui a traduit ses oeuvres complètes proposées ici et lui a consacré une biographie fameuse, l'appelait la Dame errante de Dieu : Thérèse d'Avila (1515-1582) s'impose comme une des grandes figures de la mystique et de la culture espagnole, qui va marquer à jamais la spiritualité du Carmel.Jusqu'à aujourd'hui, elle continue de fasciner les spécialistes du religieux, les psychanalystes ou les artistes par son excès mystique doublé d'un grand sens de l'action concrète, que traduiront ses nombreuses fondations de communautés de carmélites. Le premier tome des oeuvres complètes de Thérèse d'Avila permet de découvrir également une grande écriture, une capacité d'expression psychologique et spirituelle à la mesure de son expérience de Dieu.
Que de deuils dans une vie d'enfant, d'adolescent ! Les adultes se font une raison pour en avoir connu beaucoup. les enfants, non ! Cette intrusion de la mort dans la vie, surgit comme un événement inouï au sens propre du terme. Qu'il s'agisse d'un grand parent, d'un frère, d'une soeur, d'un camarade de classe, ou, drame absolu, d'une maman, et voilà un chagrin qui se love sur lui-même, inguérissable, plaie toujours ouverte.
Pour avoir été longtemps enseignante, et avoir été elle-même blessée de cette façon, Marie-Madeleine de Kergorlay, a appris à repérer ces détresses au point d'avoir été appelée par l'équipe pédagogique à relayer les adultes désemparés. Au fil des années et des confidences, elle s'est efforcée de passer de l'empathie à la compassion et de la compassion à l'écoute. C'est cette expérience qu'elle nous livre ici en un stimulant va et vient entre témoignages et réflexion.
Pour les enseignants, la famille, les éducateurs. pour tous ceux qui voudraient apprendre à ouvrir leur coeur et leur intelligence au lieu de hâter le pas et de détourner leur regard.
Loin de toute prétention littéraire, dès l'enfance, une femme se lance dans l'écriture, épouse la folie des mots.
Pour mieux sortir de la solitude, surmonter l'angoisse, elle trace des signes sur la page blanche et traduit ainsi les couleurs d'une existence. Trente-cinq ans d'écriture déjà. De parcours du combattant en connivence avec quelques-uns. De balisage obstiné le long des gouffres. Trente-cinq ans de prière parallèle qui perdure. De réconciliation avec l'aventure terrestre dans l'attente du passage de la maison du corps dans celle du Père.
Telle est, pour Catherine Paysan, le vrai sens de la prière parallèle, cette écriture qui jette un pont fragile entre les hommes et parle en creux d'un Autre, toujours inconnaissable.
Relire l'ensemble du corpus biblique avec le souci de prendre en compte la présence des deux sexes, ou des deux genres les femmes et les hommes, et cela à tous les moments de l'histoire biblique, tel est le travail exégétique entrepris par I. Fischer. Dans ce premier volume d'une trilogie qui étudie successivement les récits des origines d'Israël, les figures multiples de la prophétie, les développements de la sagesse, l'auteur analyse tous les textes où des femmes interviennent dans l'histoire naissante du peuple d'Israël. Au fur et à mesure de ce parcours, le lecteur prend conscience, non sans étonnement, que les femmes ne sont pas mentionnées pour l'anecdote, pour jouer les utilités domestiques : en même temps que les hommes, elles tiennent des rôles décisifs, qui fondent cette histoire. Alors, Dieu est-il le " Dieu d'Abraham "oe Oui, mais en même temps Dieu de Sara et d'Hagar. Dieu d'Isaac mais en même temps et plus encore Dieu de Rébecca. Dieu de Jacob oui, mais aussi et en même temps Dieu de Léa et de Rachel. Les promesses faites aux Pères sont des promesses faites aux "parents ancêtres ". Irmtraud Fischer le montre par une exégèse précise des textes. C'est ensemble qu'elles et ils sont les figures fondatrices.
Dans l'Ancien Testament, la société patriarcale, ancrée dans des traditions indélébiles, semble confiner, la population féminine au foyer et à la famille. Et pourtant. D'Eve à Marie, de grandes femmes vont influer sur le cours de l'histoire de la foi et de la croyance en Dieu. Peut-on ignorer les rôles essentiels joués par Sara et Agar dans l'histoire d'Abraham, ou ceux des autres matriarches, Rebecca, Léa et Rachel ? Tamar risque sa vie pour assurer sa descendance.
La mère et la soeur de Moïse vont réussir à sauver l'enfant hébreu condamné à mort. Débora, unique femme parmi les Juges, verra sa prédiction accomplie par une autre femme. Ruth se fera aimer de Booz, et Bethsabée de David. Judith vaincra le général ennemi. Sans oublier Esther, Yaël, Rahab ou la reine de Saba. Amours, meurtres, ruses, mais aussi espoirs, promesses et prophéties... le récit de leurs aventures, resituées dans le contexte historique, géographique et économique du Proche-Orient ancien, montre la détermination et le courage de ces femmes quand il s'agit de la survie du peuple et de la foi.
La nuit n'est pas seulement l'autre versant du jour. Elle figure à la fois l'immensité et l'intimité. Elle déploie tout un monde fait de beauté, de silence, de douceur, mais aussi d'effroi et de maléfices. Tantôt elle procure la paix et le repos, tantôt elle suscite terreurs et délires et se fait annonciatrice de mort. La nuit veille sur l'amour, sur l'espace intérieur, sur la création artistique. Elle invite au recueillement et à la contemplation. Sans doute est-elle le manteau de l'invisible. Au royaume des nuits, on rencontre Schéhérazade, la conteuse de Bagdad, la Belle au bois dormant, Jacob, Joseph ou encore les Rois Mages visités de grands songes, on voit resurgir les amants du Cantique des Cantiques et, sous le ciel étoilé, Roméo et Juliette...
" Je prétends que la survivance de la foi ne concerne pas exclusivement le domaine de la religion..."
Pour Julia Kristeva, le besoin de croire est au coeur de la psychè humaine et de l'histoire de nos sociétés. Elle s'attaque à une question d'actualité : comment penser la place du religieux dans l'individu et nos sociétés postmodernes oe
Dans un entretien inédit et exceptionnel, elle analyse l'importance de ce besoin en l'homme, sa part d'ombre également. Elle parle librement de son histoire personnelle, et des événements récents (11 septembre, terrorisme, guerre des religions...). Elle aborde de nombreux exemples littéraires, philosophiques, culturels...
Elle nous donne des clés indispensables pour comprendre notre rapport intime et collectif au religieux. " Il est surprenant, dit-elle, que nos sociétés sécularisées aient négligé à ce point cet incroyable besoin de croire. "
L'aboutissement de sa réflexion est de nous proposer un nouvel idéal : la refondation de l'humanisme.
Ce long entretien est suivi de quelques textes portant sur la religion et jamais rassemblés dans un ouvrage : un entretien sur le christianisme et la souffrance, le texte revu et corrigé de sa conférence de Carême (2006), et 2 articles sur Jean-Paul II et la place du catholicisme dans le monde (parus dans La Croix).
"La recherche de la vérité traverse la vie et l'oeuvre d'Edith Stein.
Sa rencontre avec Dieu, puis son baptême, ont orienté résolument cette quête, et lui donnent tout son sens. De l'université de Gôttingen au Carmel d'Echt, sa vie et sa pensée s'enracinent dans une intériorité qui puise à la source de toute spiritualité, en Dieu lui-même.
Ce recueil de pensées se veut une invitation à la méditation et au silence intérieur, conditions préalables à un retour au plus profond de l'être, là où Dieu parle en secret à l'âme.
La mystique que nous propose Edith dans ces chemins vers le silence intérieur est un itinéraire spirituel praticable par tous. " Vincent Aucante.
Alina Reyes vit entre Paris et la montagne au-dessus de Lourdes. En s'adressant directement à Bernadette Soubirous, elle révèle dans ce petit livre romanesque et autobiographique son propre itinéraire spirituel sur les traces de la jeune sainte. Elle nous livre un portrait très personnel de la petite voyante de Lourdes, débarrassé des clichés pieux, de la mièvrerie traditionnelle et nous fait découvrir la jeune fille, la femme dans sa relation à Dieu, à la nature, au monde. Elle cherche, nous dit-elle, à rendre Bernadette à sa joie autant qu'à sa beauté charnelle. Personnage incarné, passionné, secret... Ces pages sont aussi une puissante évocation de Lourdes, de la grotte, et de la spiritualité des lieux, hantés par la Vierge et des millénaires de religiosité, d'inspiration.
" Le bonheur que promet la religion, de quelle qualité est-il ? Consiste-t-il dans l'action, dans le repos ? Dans l'ignorance absolue, ou dans la connaissance claire de certaines vérités satisfaisantes dont la vision suffit pour rendre heureux ? C'est ce qu'on ne sait pas encore. Je peux donc le supposer tel qu'il me plaira d'imaginer. S'il consiste dans l'action, cette action doit avoir une fin, sans quoi elle serait une extravagance. Mais si le bonheur des justes est l'action, quel nom donnerait-on à la prérogative dont jouiraient certains êtres qui auraient la faculté de parvenir à n'importe quel but sans se mouvoir ? Le bonheur des saints gisant dans l'action n'est au plus qu'un plaisir dont l'usage est conditionnel, et, par conséquent, un plaisir imparfait. Or des êtres glorifiés par un dieu doivent être doués de toutes facultés dans le degré de la plus haute perfection. S'ils ne le sont pas, Dieu ne les a pas gratifiés des qualités les plus excellentes. Peut-être le repos perpétuel est-il la félicité dont jouissent les bienheureux. Mais un repos perpétuel, si l'on prend ce mot strictement, n'est point un bonheur. Le sentiment résulte d'un mouvement quelconque. Or, à moins que les chrétiens ne veuillent soutenir qu'il y a du plaisir à ne point sentir, on ne peut avancer que le bonheur des saints gît dans le repos. Si les saints sont dans le repos, ils éprouvent une mort éternelle, non absolue ; car pour que le repos fasse leur félicité, il faut qu'ils aient au moins le pouvoir de sentir qu'ils sont dans ce repos : autrement ce seraient des thermes inanimés, des corps spiritualisés, c'est-à-dire diaphanisés, qui dans le repos seraient privés de tous désirs, de toute satisfaction, et qui, en leur supposant l'usage de la parole, ne pourraient assurer s'ils sont heureux ou malheureux. " Nicolas Fréret (1688-1749).
L'Église est faite par les femmes et survit grâce à elles. Dans les paroisses, les aumôneries, les hôpitaux, on les trouve en première ligne. Elles transmettent la foi aux enfants du catéchisme, elles écrivent, parlent et organisent. Et pourtant, seuls les hommes peuvent être prêtres, évêques ou cardinaux. La femme, omniprésente dans l'institution, est tenue à l'écart de la hiérarchie.
Camille de Villeneuve, au terme d'une enquête au coeur de l'Église et d'une étude de sa pensée, détaille le regard qu'on y porte sur la femme. Pourquoi est-elle d'abord définie par son sexe ? Y a-t-il un Éternel féminin proche de Dieu, " sentinelle de l'invisible ", comme le proclamait Jean-Paul II ? La femme est-elle faite seulement pour être vierge (au service de Dieu) ou mère (au service de la famille) ? N'y a-t-il rien entre ces deux vocations? Pourquoi une moralisation constante de la sexualité ? Les grandes positions de l'Église en matière de contraception ou d'avortement prennent-elles en compte qu'il s'agit avant tout du corps féminin ? Pour quelles raisons les femmes ne peuvent-elles pas devenir prêtres ?
Qu'il s'agisse des femmes ayant entouré le Christ, des grandes figures féminines de l'histoire de la chrétienté ou des fidèles engagées aujourd'hui, ce livre montre qu'il y a de multiples manières d'être femme et chrétienne, que le catholicisme contient en lui-même les forces de se renouveler. Si le discours actuel est désuet, sa source, elle, n'est pas tarie et peut encore éclairer la modernité. L'Église saura-t-elle la faire vivre ? Avec l'aide des femmes, tout est possible.