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ACTES SUD
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Je m'empare du monde où qu'il soit
Sabrina Pisu, Letizia Battaglia, Eugenia Fano
- Actes Sud
- Peinture
- 22 Janvier 2025
- 9782330199692
Biographie de Letizia Battaglia (1935-2022), photojournaliste italienne, connue pour son travail sur les meurtres de la Cosa Nostra qui se sont intensifiés dans les années 1980-1990. La photographe raconte à son amie journaliste, Sabrina Pisu, sa vie intime, professionnelle et artistique. Elle explique le climat politique et social dans lequel ont été prises ses photographies. Dans la seconde partie de l'ouvrage, L'horreur et la beauté, Sabrina Pisu revient sur le monde du journalisme italien, la mafia et le contexte des années de plomb en Italie.
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Publié pour la première fois en 1994 et régulièrement réédité et enrichi depuis, «Des histoires vraies» revient cette année pour la huitième fois augmenté de trois récits inédits. Sophie Calle continue à nous raconter ses histoires, dans un langage précis et sobre, avec le souci du mot juste. Tantôt légères et drôles, tantôt sérieuses, dramatiques ou cruelles, ces histoires vraies, toutes accompagnées d'une image, livrent dans un work in progress les fragments d'une vie.
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Julia Margaret Cameron s'initie à la photographie. Avec autant de passion que de détermination. Le poulailler est transformé en studio, la cave à charbon en chambre noire. D'abord moquée par une critique qu'on peut soupçonner de misogynie, elle développe une pratique photographique bien éloignée des préoccupations de perfectionnement technique et de réalisme documentaire de ses contemporains. En effet, ses aspirations artistiques et picturales la conduisent à produire des portraits de grand format, des scènes bibliques comme des scènes de genre. Auteur prolixe, elle utilise comme modèle le cercle d'artistes et d'intellectuels qui l'entourent comme ses proches ou sa femme de chambre. Femme émancipée, elle fait de sa passion pour la photographie une activité professionnelle, exposant et commercialisant ses tirages. Photographe précurseur, par son soucis constant de la maîtrise de la lumière et du flou, par l'intensité émotionnelle de ses portraits, Julia Margaret Cameron suscite, dès le début du vingtième siècle, l'admiration d'Alvin Langdon Coburn ou d'Alfred Stieglitz, et inspire très largement le mouvement pictorialiste.
Introduction et chronologie de Pamela Glasson Roberts 62 photographies reproduites en quadrichromie notices biographique et bibliographique
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La photographe Céline Clanet mêle des prises de vue en noir et blanc, réalisées dans différentes forêts françaises, et des micrographies d'éléments organiques collectés sur ces mêmes territoires. Jouant avec les échelles, l'artiste explore la surface du monde et nous ouvre les portes d'un univers à la fois étrange et familier.
Dans les systèmes électriques et électroniques, un « ground noise » est une interférence sonore, un bruit parasite, considéré comme nuisible. Tel celui d'un insecte volant piégé dans une lampe, c'est un bruissement continu, un bourdonnement, une vibration qui cherche à s'échapper. Le monde foisonnant de la faune composée d'insectes et d'arthropodes éveille en nous des réactions primitives, et c'est précisément cet univers, rarement donné à voir, que la photographe nous dévoile. -
Et tant de choses ont été faites, et bien faites avec ça, bien fait pour toi, c'est épouvantable, et le tout a été inutile encore qu'on aurait du mal à préciser ce qui eût été utile, moins de faim, ça oui sans aucun doute, et moins de guerre et moins de discrimination raciale peut-être, la discrimination sexuelle passe encore mais mais mais mais - je veux dire, notre objectif est-il d'améliorer le monde ou de dire les choses comme elles sont ou de les dire comme elles ne sont pas comme elles devraient être ou comme elles auraient pu être ou alors comme rien au monde n'a jamais été ? n.
H.
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Les mystères du rectangle ; essais sur la peinture
Siri Hustvedt
- Actes Sud
- 8 Novembre 2006
- 9782742763177
"la peinture est là tout d'un coup.
quand je lis un livre, quand j'écoute de la musique ou quand je vais au cinéma, c'est avec le temps que je découvre l'oeuvre. un roman, une symphonie, un film ne prennent leur sens que par la succession des mots, des notes et des images. les heures peuvent passer, un tableau ne gagnera ni ne perdra la moindre
parcelle de lui-même. il n'a ni commencement, ni milieu, ni fin. j'aime la peinture parce que dans son inaltérable immobilité elle paraît exister en dehors du temps d'une manière impossible à toute autre forme d'expression artistique.
plus j'avance dans mon existence, plus je voudrais mettre le monde en suspens et saisir le présent avant que, dévoré par la seconde suivante, il ne devienne le passé. un tableau crée l'illusion d'un présent éternel, d'un lieu oú mes yeux peuvent se reposer comme si le tic-tac de la pendule avait cessé par magie. " siri hustvedt (extrait de l'introduction).
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Dans cet ouvrage consacré à l'oeuvre de Sylvie Blocher se succèdent essais critiques et théoriques, rédigés par Enrico Lunghi (commissaire de l'exposition), mais aussi par Chantal Pontbriand et Geoffroy de Lagasnerie. Chacun s'attache à analyser le travail de la vidéaste qui porte la voix de communautés ou d'individus qu'elle rencontre et filme au fil de ses voyages. Au-delà de l'oeuvre, c'est toute la démarche qui expliquée ici, notamment grâce à un entretien inédit réalisé par Vincent Crapon et Christophe Gallois autour du nouveau projet participatif de l'artiste spécifiquement élaboré à l'occasion de l'exposition au Mudam Luxembourg.
Très richement illustré, ce livre présente également différentes productions récentes, parmi lesquelles la série Speeches, l'installation vidéo Change the Scenario (Conversation with Bruce Nauman) et quelques oeuvres réalisées pour son exposition au San Antonio Museum of Art (septembre à décembre 2014).
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Quand mâkhi xenakis s'est-elle autorisée à écrire ? on voudrait que ce soit quand louise bourgeois lui a donné comme viatique son poème ce qui compte, ce n'est pas ma voix, c'est ta voix.
En tout cas, louise bourgeois, l'aveugle guidant l'aveugle fut son livre fondateur. un premier texte, la petite fille, ouvre laisser venir les secrets. une petite fille qui veut ici exorciser "sa tête de cheval", qui sait que pour s'échapper de ses terreurs, de ses fantômes, elle devra d'abord se laisser dévorer par eux. suit jalousie. texte violent et brutal d'une femme blessée qui tente d'échapper à la douleur en cernant au plus près la sensation de la jalousie.
Depuis les folles d'enfer, mâkhi xenakis s'est inventé à son propre usage une nouvelle forme d'écriture : une prose scandée non ponctuée. dans ces deux textes qualifiés par elle de textes de douleur, mâkhi xenakis fait de nouveau entendre la singularité de voix dans toute sa plénitude. des oeuvres graphiques de l'auteur ponctuent le livre et nous dévoilent les liens cachés qui unissent écriture et dessin, oú peur, vertige et force de vie sont prégnants chez elle depuis toujours.
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Louise Bourgeois ; l'aveugle guidant l'aveugle
Mâkhi Xenakis
- Actes Sud
- 20 Février 2008
- 9782742773428
Lorsque j'ai proposé à Louise Bourgeois de photographier les lieux de son enfance, je n'imaginais pas dans quelle aventure inouïe j'allais être plongée. J'ai tenté dans ce livre de décrire pas à pas comment, d'un geste au départ amical et un peu nostalgique, je me suis petit à petit sentie projetée non seulement dans la mémoire de Louise mais dans le coeur même de son oeuvre et dans la complexité et les mystères du processus de création.
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La prestigieuse Manufacture de Sèvres a toujours su accueillir plasticiens et designers, de Boucher, Duplessis ou Falconet au XVIIIe siècle à Alechinsky, Zao Wou-Ki, Pierre Soulages ou Louise Bourgeois au XXe. Accompagnant la création la plus contemporaine, elle invite en 2010 Mâkhi Xenakis à concevoir une sculpture : Madame de Pompadour s'impose à l'artiste comme une évidence. Rencontre avec son «modèle» : La Pompadour, une femme libre, autoritaire, cultivée et courtisane à la fois, qui a rassemblé autour d'elle les grands hommes de son siècle et constitue la figure emblématique de l'institution née sous son égide en 1740 pour imposer la porcelaine française face aux productions de Saxe. Rencontre avec les savoir-faire ancestraux de Sèvres et leur capacité à s'adapter aux nouveaux désirs des artistes. Rencontre avec un siècle, le XVIIIe, qui, avant la Révolution, incarne le raffinement, l'élégance, la gourmandise et l'intelligence subtile des femmes. Rencontre avec les formes de l'histoire de l'art qui inspirent la création de Mâkhi Xenakis : les Vénus préhistoriques ou cycladiques, les sphinx de la mythologie antique, l'Olympia de Manet, les corps transformés de Francis Bacon ou de Louise Bourgeois.Rencontre avec un écrivain, Gilbert Lascault, qui a su saisir à la fois les aspects jubilatoires des sculptures de Mâkhi et la lignée historique dans laquelle elles s'inscrivent. Rencontre de l'artiste avec elle-même, confrontée aux questions de sens que pose toute oeuvre artistique. Elle revendique ici le caractère sexué de l'oeuvre, bien souvent nié, proposant une créature offerte, savoureuse, vulnérable, animale. Enfin, et renouvelée comme toujours, une nouvelle rencontre avec Louise Bourgeois. Un dialogue de rêve entre la prodigieuse Nature Study, figure androgyne que Louise Bourgeois réalisa en 2003 pour la Manufacture de Sèvres et l'insolente Pompadour.
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Venus d'ailleurs ; peintres et sculpteurs à Paris depuis 1945
Martine Franck, Germain Viatte
- Actes Sud
- Imprimerie Nationale
- 11 Septembre 2011
- 9782330000639
«Le seul trait qui soit commun à ces artistes, c'est d'avoir un jour désiré Paris, d'y avoir fait oeuvre, et de lui être resté, d'une manière ou d'une autre, profondément attaché. Ce sont des êtres de conviction et d'expérience auxquels Martine Franck rend visite. Leur apparence pourrait sembler ordinaire s'ils n'étaient pas totalement habités par le projet qui inspire leur vie. La photographe sait capter, pour chacun, ce qui fait signe : le regard, le langage des mains qui trahissent l'inquiétude ou le jeu qui est au coeur de toute oeuvre (.).
Certains de ces portraits affirment le vertige d'un éphémère éternel et toujours inattendu, comme ceux de Rebecca Horn ou de Yaacov Agam ; une violente détermination face à un réel qui s'impose pour Avigdor Arikha ou Raymond Mason ; la méditation de Lee Ufan sur l'acte de peindre, ou celle de Zoran Music face à la mémoire d'une humanité perdue. Martine Franck capte aussi bien Antonio Seguí, confondu dans l'alignement anthropomorphe de ses urnes funéraires précolombiennes, que la farce proliférante des créatures fictives qui semblent cerner Erró. Elle saisit l'acuité du regard de Vladimir Velickovic ou le défi de Dado face à la mort. Dans l'une de ces images, Fermín Aguayo, jeune encore, est atteint par la maladie et l'on comprend que sa fin est proche.
En acceptant de se livrer au portraitiste, le modèle propose ou accepte la pose qui pourra le caractériser. Au-delà de cette première approche, Martine Franck sait surprendre chez Léonor Fini, Valerio Adami, Gao Xingjian, Christian Jaccard, Judit Reigl ou Barthélémy Toguo des attitudes simples, éternelles, qui composent autant de figures emblématiques de l'inquiétude du créateur.
On y découvre rarement la nostalgie du pays perdu et l'évocation directe des aléas de l'existence comme chez Oscar Rabine. C'est sans doute l'intelligence d'un parcours accompli qui domine cette galerie de visages habités, mais aussi la modestie devant les surprises du destin, la lumière d'un entendement d'enfance ou d'une nostalgie surmontée, une ultime vivacité, le pétillement d'un regard qui affirme un possible avenir.» Germain Viatte