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Témoignages
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Aucun de nous ne reviendra - Auschwitz et après I
Charlotte Delbo
- Éditions de Minuit
- Minuit Double
- 4 Octobre 2018
- 9782707344939
Aucun de nous ne reviendra est, plus qu'un récit, une suite de moments restitués. Ils se détachent sur le fond d'une réalité impossible à imaginer pour ceux qui ne l'ont pas vécue. Charlotte Delbo évoque les souffrances subies et parvient à les porter à un degré d'intensité au-delà duquel il ne reste que l'inconscience ou la mort. Elle n'a pas voulu raconter son histoire, non plus que celle de ses compagnes ; à peine parfois des prénoms. Car il n'est plus de place en ces lieux pour l'individu.
« Une voix qui chuchote, déchirante. Un chuchotement à fleur de vie et d'horreur. Cette voix une fois entendue vous obsède, ne vous quitte plus. Je ne connais pas d'oeuvre comparable à celle de Charlotte Delbo, sinon Guernica, sinon le film Nuit et brouillard, même pudeur, même déchirure, même atroce tendresse, chez cette femme, chez Alain Resnais. Cette douloureuse et bouleversante incantation est de ces livres rares qui laissent soudain le lecteur en pays étranger à lui-même. »
François Bott, L'Express, 1970 -
Micheline Maurel (1917-2009), résistante du réseau Parco Polo, a été déportée en Allemagne en août 1943.
Elle a passé vingt mois à Neubrandebourg, une succursale de Ravensbrück. C'était, dit-elle, « un petit camp très ordinaire », sans chambre à gaz ni crématoire (on se servait pour cela des installations voisines de Ravensbrück) : un simple bagne pour femmes. Un bagne comme il en existe probablement encore dans le monde. Et c'est pourquoi ce livre n'a pas de date, et nous concerne tous.
Il nous dit, ce livre, comment vivent dans un camp, du 1er janvier au 31 décembre, des femmes sans nom, sans appui et sans hommes, la vie en robes à croix, la vie tête tondue, sans maquillage, sans savon et sans vêtements de rechange, dehors par tous les temps, battues tous les jours, ne sachant jamais si elles retrouveront le soir leur couverture et si elles auront la force de grimper sur leur châlit.
François Mauriac dans sa préface écrivait : "Dans un livre comme celui-ci, la protestation de l'âme éclate avec une simplicité et une humilité bouleversantes au point que notre pitié s'écarte de la victime pour aller à ses bourreaux."