PUF
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L'être et la mer : pour un existentialisme écologique
Corine Pelluchon
- PUF
- 11 Septembre 2024
- 9782130850434
Tout en soulignant l'actualité de l'existentialisme, à partir de L'Être et le néant de Sartre qui implique d'accepter la matérialité de notre condition et éclaire le lien entre contingence et liberté, indétermination du sens et responsabilité, Corine Pelluchon montre que l'écologie exige de l'enrichir. L'existentialisme écologique ne se réduit pas au coexistentialisme attestant notre appartenance à une communauté de vivants. Il suppose de rompre avec l'imaginaire terrestre et de penser l'humain en partant de la mer.
Reposant sur une ontologie liquide, il rompt avec l'obsession territoriale qui explique les contradictions du droit international de la mer, déchiré entre l'impératif de préservation d'un écosystème indispensable à notre survie, et les rivalités économiques et militaires conduisant à sa surexploitation.
Opposée à toute pensée de l'enracinement, cette phénoménologie de la vie marine met en évidence la fluidité du moi et conçoit notre immersion dans le monde commun, qui renvoie à la mémoire et à l'immémorial, à la mer-mère conçue dans sa préséance sur les terres.
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Les transclasses ou la non-reproduction : Le livre fondateur
Chantal Jaquet
- PUF
- Quadrige
- 16 Avril 2025
- 9782130880721
Paru en 2014, Chantal Jaquet a forgé dans cet ouvrage la notion de « transclasse », pour désigner les personnes qui passent d'un milieu social à un autre. Le concept s'est depuis largement imposé dans l'espace public.
Ce livre a voulu comprendre philosophiquement le passage exceptionnel d'une classe sociale à l'autre et pour cela a forgé une méthode d'approche des cas particuliers. Dans une première partie, l'autrice a mis en évidence les causes politiques, économiques, sociales, familiales, singulières, qui président à la non-reproduction sociale, et a analysé dans une seconde partie leurs effets sur la constitution des individus qui transitent d'une classe à l'autre et sont soumis à une logique fluctuante de l'entre-deux.
Cette démarche, qui a mis l'accent sur la dimension du passage « transclasse », a pensé un concours de causes, relevant aussi bien de l'histoire collective que de l'histoire intime, et a brisé l'isolement disciplinaire pour appréhender la singularité au carrefour de la philosophie, de la sociologie, de la psychologie sociale et de la littérature. C'est par la déconstruction des concepts d'identité sociale et personnelle que Chantal Jaquet a pu penser le métissage des déterminations.
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À l'heure de la transition écologique, ne pourra-t-on plus jamais voyager comme avant ? Faut-il limiter ses déplacements, voire renoncer aux voyages ? Ces questions n'ont rien inédit. Les philosophes de l'Antiquité, sans avoir ni l'avion, ni Internet, les avaient pour l'essentiel déjà posées. Car les voyages ont toujours eu un caractère ambigu et polémique.
A contre-courant des idées reçues, Juliette Morice propose de penser le voyage, depuis ses tout débuts jusqu'à l'ère du tourisme de masse. Ce que l'on découvre alors, ce ne sont pas tant les contradictions de cette pratique, que les nôtres propres, désir d'évasion et refus de l'inconnu, entre mensonges exotiques et besoin d'ailleurs.
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Sexe, genre et sexualités : introduction à la philosophie féministe
Elsa Dorlin
- PUF
- Quadrige
- 5 Avril 2023
- 9782130842569
Le sexe désigne communément le sexe biologique qui nous est assigné à la naissance (mâle ou femelle), le rôle ou le comportement sexuels qui sont censés lui correspondre (le genre) et, enfin, la sexualité. Les théories féministes s'attachent à la problématisation de ces trois acceptions mêlées du sexe. Elles travaillent à la fois sur les distinctions historiquement établies entre le sexe, le genre et la sexualité, sur leurs constructions et leurs relations. S'agit-il d'une relation de causalité : le sexe biologique détermine-t-il le genre et la sexualité ? D'une relation de simultanéité non contraignante entre le sexe biologique, d'une part, et l'identité sexuelle (de genre et de sexualité), d'autre part ? S'agit-il d'une relation de normalisation ? L'hétérosexualité reproductrice est-elle la norme légale, sociale, mais aussi médicale, à l'aune de laquelle les catégories de sexe comme de genre peuvent être déconstruites, voire contestées et bouleversées ?
Le présent volume porte sur les théories féministes de ces cinquante dernières années, dont la richesse et l'engagement font l'un des champs les plus novateurs de la recherche actuelle : le féminisme marxiste, l'épistémologie ou l'éthique féministes, l'histoire et la philosophie féministes des sciences, le black feminism, le féminisme « post-moderne » et la théorie queer. L'ensemble de ces pensées constitue aujourd'hui un véritable champ de la philosophie contemporaine, dont on trouvera ici une introduction et une problématisation particulièrement éclairantes. -
Au voleur ! anarchisme et philosophie : pour une nouvelle critique de la domination
Catherine Malabou
- PUF
- 5 Janvier 2022
- 9782130825449
L'ouvrage débute par une définition très précise des termes « anarchie » et « anarchisme » et de leur histoire, en même temps que par un tour d'horizon des enjeux politiques contemporains qui rendent nécessaire une nouvelle réflexion sur ces termes et leur potentiel émancipateur, trop vite enterré ou méprisé (les anarchistes sont des nihilistes, des terroristes, etc.). Catherine Malabou s'interroge sur la raison pour laquelle certains des philosophes les plus importants du XXe siècle ont élaboré des concepts d'anarchie décisifs pour comprendre la situation contemporaine de la pensée en matière d'éthique et de politique sans jamais toutefois se référer à l'anarchisme. Comme si l'anarchisme était quelque chose d'inavouable, qu'il faudrait cacher alors même qu'on lui vole l'essentiel : la critique de la domination et de la logique de gouvernement. Au fil de l'interprétation critique de chaque philosophe se dégagent les éléments d'une pensée du « non gouvernable », qui va bien au-delà d'un appel à la désobéissance ou d'une critique convenue du capitalisme. Le livre propose donc une réinterprétation de l'anarchisme.
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Histoire philosophique des arts : oeuvres, concepts, théories
Carole Talon-Hugon
- PUF
- 25 Octobre 2023
- 9782130833987
On a parfois reproché au philosophe sa méconnaissance de l'art et de son histoire. L'histoire de l'art, elle, n'a pas toujours mesuré que l'art n'est pas fait que d'oeuvres, mais aussi de mots pour les dire, de concepts pour les catégoriser, de théories pour les penser.
C'est de ce double constat qu'est né ce livre : retracer une histoire philosophique de l'art occidental, de l'Antiquité grecque jusqu'aujourd'hui, et suivre les développements des arts et la succession des styles en les mettant en relation avec l'atmosphère théorique où ils se sont produits. Se dessinent ainsi les grands paradigmes artistico-conceptuels qui ont fait l'histoire de l'art occidental. -
Passer à l'acte. Arrêter d'attendre. Se lancer sans filet. Dans la psychanalyse, la criminologie ou le langage courant, le passage à l'acte désigne toujours une sorte de saut dans le vide, un acte qui serait impulsif autant qu'irrationnel. Et si c'était le contraire ? Et s'il y avait dans le passage à l'acte quelque chose comme un véritable élan de pensée et de création, de réflexion et d'invention ? Et si le passage à l'acte était avant tout une manière d'accorder une puissance propre à l'étincelle de l'instant ou à l'intensité de l'appel d'air ?
Dans cet essai élégant et sensible où se croisent des philosophes braqueurs de banque et des meurtrières au geste inexplicable, les oeuvres de Marguerite Duras, Chantal Akerman, Pierre Michon ou Francis Ponge et les idées de Michel Foucault, Jacques Lacan ou Gilles Deleuze, Léa Bismuth propose une réflexion inédite sur le rôle que jouent les crises, les bifurcations brusques, les explosions qu'il est devenu impossible de contenir dans des existences que nous croyons maîtriser. Et si l'art de passer à l'acte était avant tout l'art des commencements aventureux ? Et si l'art de passer à l'acte était l'art de vivre la vie elle-même ?
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Parallèlement aux corps frénétiques de la Revue Nègre et des corps hachés menus du Grand-Guignol, ceux des fakirs, qui se multiplient à Paris à la fin des années 1920, misent sur l'érotisme d'une enveloppe invincible et incorruptible. Dans les salles de music-hall, envahies de vapeurs d'encens et d'éther, les uns s'enterrent vivants tandis que les autres se percent les joues. Ces spectacles de douleur attirent les foules. À travers la figure quasi-légendaire de Tahra Bey, « homme aux yeux étranges » à la source du Ragdalam de Hergé, c'est tout un pan oublié de l'histoire des spectacles, de la starification et de l'occultisme qui se donne à voir : ce « fakir-docteur », excellent publiciste, se fait le prosélyte d'une nouvelle pseudo-science, la volonthérapie, et singe bien volontiers la Passion du Christ. C'est sans compter sur un irréductible cercle anti-fakir, mené par Paul Heuzé, qui se lance dans une guerre sans merci contre l'obscurantisme. Abus de la crédulité publique, escroqueries et fausses sciences marquent le parcours de ces fakirs, qui n'ont rien à envier à nos gourous contemporains.
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Le vivable et l'invivable
Judith Butler, Frédéric Worms
- PUF
- Questions De Soin
- 12 Mai 2021
- 9782130827450
Dans les épreuves et les violences du monde contemporain. l'invivable est la pointe extrême de la souffrance, de l'injustice, et du soin qui peut et doit y répondre. Mais qu'est-ce qui est invivable ? Puisqu'il exige immédiatement une action et un soin, comment s'en prémunir et le réparer? Judith Butler critique les normes qui rendent des vies « précaires » et « invivables » (depuis Trouble dans le genre ), mais sans pour autant la lier à une philosophie de « la vie » ou du « soin ». Frédéric Worms, de son côté revendique un « vitalisme critique », pour lequel tout ce qui cause la mort relève de la vie, mais d'une manière différenciée selon les vivants, de sorte que « l'invivable » qui tue quelque chose en nous, reste littéralement vital et révèle la spécificité des vivants humains.
Mais tous les deux voient dans la différence entre le vivable et l'invivable le fondement critique pour une pratique contemporaine du soin. Pour l'un et pour l'autre, le soin complet rendra la vie humaine vivable, « plus que vivante ». Il faut s'appuyer pour cela sur les pratiques concrètes des humains confrontés à l'invivable, les réfugiés dans le monde contemporain, les témoins et les écrivains des violations du passé. Ce sont eux qui nous apprennent et nous transmettent ce qui dans l'invivable est insoutenable, mais aussi indubitable, et ce qui permet d'y résister.
Un dialogue transcrit et traduit d'une séance tenue à l'Ecole normale supérieure.
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Penser avec Donna Haraway
Elsa Dorlin, Eva Rodriguez
- PUF
- Actuel Marx Confrontation
- 2 Juin 2012
- 9782130589808
Donna Haraway est une figure majeure du féminisme contemporain. Biologiste, philosophe et historienne des sciences, ses recherches interrogent les mythes contemporains. Héritière de la tradition marxiste, elle questionne les effets de pouvoir des grandes divisions catégorielles propres à la Modernité : nature et culture, animal et humain, homme et femme, organique et technique, biologique et social, sujet et objet... Célèbre pour la façon dont elle a détourné le « cyborg », Haraway a ouvert la voie à un féminisme post-humain, insolent et geek qui rompt avec une certaine tradition essentialiste et technophobe. Le cyborg devient ce personnage tragique et ambigu qui incarne nos conditions matérielles d'existence comme nos devenirs politiques.
Donna Haraway nous invite à expérimenter d'autres points de vue, d'autres manières de voir, à construire des politiques de coalitions, d'alliances et de coévolutions inédites. Les extensions technologiques, les espèces animales « domestiques », les primates, ou encore les êtres génétiquement modifiés comme la souris Oncomouse, sont autant de compagnons de route avec qui nous partageons le monde et qui sans cesse nous interpellent et nous engagent.
Cette perspective est pleinement exprimée dans son texte « Les promesses des monstres », pour la première fois traduit en français dans le présent volume promesses accompagnées d'une dizaine de contributions autour de l'oeuvre de Donna Haraway écrites par des philosophes, des historiens ou des sociologues situés dans différents champs et traditions de pensée.
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Métamorphoses de l'intelligence ; du QI à l'IA
Catherine Malabou
- PUF
- Quadrige
- 3 Mars 2021
- 9782130828907
A défaut de définir l'intelligence, les psychologues ont entrepris de la mesurer. Après l'échec des tests de mesure, les biologistes l'ont cherchée dans les gènes. La génétique demeurant silencieuse, c'est le cerveau et son développement épigénétique qui ont construit le nouveau laboratoire de l'esprit. Aujourd'hui, l'intelligence autorise sa propre simulation par les puces synaptiques. Les programmes Human Brain et Blue Brain entendent cartographier le cerveau humain dans son intégralité jusqu'à produire un jour une conscience artificielle capable de s'auto-transformer en accédant à son code source.
Laissant de côté toute déploration technophobe, Métamorphoses de l'intelligence engage le dialogue entre autonomie et automatisme, ouvrant ainsi à l'intelligence la voie prometteuse de la démocratie expérimentale.
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Cet ouvrage a pour objectif de comprendre comment l'oppression structure les corps, les psychismes ainsi que la manière de percevoir ou donner sens à son vécu. Pour y répondre, il interroge ce qu'on entend par « expérience » lorsque l'on parle d'expérience d'oppression et déploie une phénoménologie politique dans le sillage de Simone de Beauvoir et de Frantz Fanon. Pour saisir ce que signifie, dans la chair des rapports sociaux, l'oppression, il cherche à déplier les modalités typiques du vécu d'oppression (confusion épistémique, rapport au corps, au temps ou aux autres) afin de comprendre quelles formes d'opacification et de blocages celle-ci engendre dans l'expérience. Mais l'ouvrage n'en reste pas à la description d'expériences négatives : il se propose aussi d'élucider les possibilités de re-signification qui se logent au coeur des vécus d'oppression et trace la voie d'une phénoménologie des résistances politiques.
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Sexe, race, classe, pour une épistémologie de la domination
Elsa Dorlin
- PUF
- Actuel Marx Confrontation
- 31 Octobre 2009
- 9782130568384
La pensée féministe s'est historiquement attachée, depuis - voire en dehors de - la tradition matérialiste, à montrer que le rapport de classe n'épuise pas l'expérience de la domination vécue par les femmes et, plus généralement, par les minorités sexuelles.
Plus encore, en élaborant des outils d'analyse tels que le " mode de production domestique ", les " rapports sociaux de sexe " ou le " rapport de genre ", la pensée ; féministe a travaillé sur l'imbrication des rapports de pouvoir, dénaturalisant la catégorie de " sexe " à l'aune de ses déterminations historico-sociales. Depuis quelques années en France, la réflexion sur l'imbrication des rapports de pouvoir s'est complexifiée davantage, notamment sous l'influence des travaux nord et sud-américains, mais aussi caribéens ou indiens.
Les problématiques relatives aux identités sexuelles, aux régimes de sexualité, mais aussi celles articulant le genre et la nation, la religion et/ou la couleur, ont permis de développer un véritable champ de réflexion. La question cruciale de l'articulation du sexisme et du racisme, notamment, a ainsi renouvelé tout autant l'agenda des mouvements féministes que la recherche universitaire. Cet ouvrage a pour but d'interroger les différents outils critiques pour penser l'articulation des rapports de pouvoir.
Tout en interrogeant leur mode propre de catégorisation (les catégories de " sexe " et de " race " ont-elles méthodologiquement le même statut que la classe ? A quelles conditions utiliser la catégorie de " race " comme une catégorie d'analyse ? L'analyse en termes de classe a-t-elle été éclipsée par l'analyse croisée du sexisme et du racisme, après les avoir longtemps occultés ?...) cet ouvrage discute les différents modes de conceptualisation de ce que l'on pourrait appeler " l'hydre de la domination " : analogique, arithmétique, géométrique, généalogique.
A partir de différentes traditions disciplinaires (sociologie, science politique, philosophie, psychologie, littérature...), les contributions ici réunies présentent un état des lieux des diverses appréhensions de l'imbrication des rapports de pouvoir - " intersectionnalité ", " consubstantialité ", " mondialité ", " postcolonialité ", ... et, ce faisant, (re)dessinent les contours d'une véritable épistémologie de la domination.
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La collection "Pratiques théoriques", dirigée par Etienne Balibar, professeur à l'Université de Paris X-Nanterre, et Dominique Lecourt, professeur à l'Université de Paris VII, a pour but de présenter à un large public des ouvrages de théorie et d'analyse concrète éclairant la problématique du changement de société. Relevant de différentes disciplines des sciences humaines, ou d'une approche pluridisciplinaire, ces ouvrages concerneront notamment les formes de domination idéologique, les mouvements de masse, les rapports entre tendances économiques et structures politiques.
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Comment devrions-nous parler de sexe ? Du nôtre et de celui que l'on pratique ; un acte prétendument privé chargé de sens public ; une préférence personnelle façonnée par des forces extérieures ; un lieu où le plaisir et l'éthique peuvent se dissocier sauvagement. Depuis le mouvement #MeToo, beaucoup se sont attachés à la question du consentement comme cadre clé pour parvenir à la justice sexuelle. Pourtant, le consentement est un outil insuffisant. Pour appréhender le sexe dans toute sa complexité - ses ambivalences profondes, son rapport au genre, à la classe, à la race et au pouvoir - l'autrice souligne la nécessité d'aller au-delà du « oui et non », de l'acte voulu et du non désiré et interroge les relations tendues entre discrimination et préférence, pornographie et liberté, viol et injustice raciale, punition et responsabilité, plaisir et pouvoir, capitalisme et libération. Ainsi, elle repense le sexe en tant que phénomène politique. Incisif et très original, Le Droit au sexe est un examen historique de la politique et de l'éthique du sexe dans ce monde, animé par l'espoir d'une autre sexualité possible.
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Hannah Arendt ; totalitarisme et banalité du mal
Annabel Herzog
- PUF
- Debats Philosophiques
- 26 Novembre 2011
- 9782130590958
La floraison des études arendtiennes n'a pas de précédent en théorie politique. Pourtant, l'abondance de publications n'éclaircit pas toujours le propos de la philosophe. Certaines de ses formulations, comme la très discutée « banalité du mal », restent mal comprises. Ses concepts principaux, comme totalitarisme, autorité ou jugement, sont rarement expliqués en relations les uns avec les autres. Quant à la pertinence de sa pensée dans une réalité sociopolitique autre que celle qui fut la sienne, elle demeure largement impensée.
Le but de notre ouvrage sera d'interroger en profondeur la pensée d'Arendt tout en suggérant des perspectives nouvelles sur son oeuvre.
Nous centrerons nos analyses sur deux concepts communément considérés comme centraux chez Arendt, le totalitarisme et le mal. À partir de là, nous retravaillerons ces concepts en allant au-delà des limites du modèle référentiel arendtien classique, soit des systèmes totalitaires du milieu du XXe siècle.
Annabel Herzog, Senior lecturer à l'École de sciences politiques de l'Université de Haïfa, Israël, est l'auteur de Penser autrement la politique (Kimé, 1997). Elle a publié des articles en français et en anglais dans des revues comme : Revue des études juives, Modern Judaism, Political Theory, Inquiry, Telos, etc.
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Pourquoi intervenir dans le débat sur sa nature et les problèmes qu'elle soulève ? d'abord la philosophie l'a longtemps délaissé ou abaissé.
La pensée religieuse, sans doute mal comprise, lui a prêté son concours : le corps, source de plaisir, et de péché, y était tenu alors en suspicion. le philosophe lui a toujours opposé l'esprit. il lui préfère " les états de conscience ". pour lui, il lui semble plus aisé de se connaître (l'ego) que le corps. il ne rompt pas facilement avec le mentalisme. il abandonne volontiers le corps aux anthropologues, aux ethnologues voire aux médecins, ou pis encore, mais afin de le diminuer un peu plus, aux anatomistes (l'aspect cadavérique).
La société contemporaine à la fois protège et exploite le corps. jusqu'à quel point ces interventions " technologiques " sont-elles acceptables ? comment éviter l'éclatement entre le corps subjectif et le corps objectif ? le philosophe se doit de revenir sur le corps " condition nécessaire de l'action ".
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Répondre, figures de la réponse et de la responsabilité
Jean-Louis Chrétien
- PUF
- 16 Octobre 2007
- 9782130562542
La collection est dirigée par Philippe Capelle, doyen de la Faculté de philosophie de l'Institut catholique de Paris, il préside le Conseil scientifique de la Chaire Etienne Gilson dont les membres sont : Rémi Brague, Philippe Capelle, Jean-François Courtine, Joseph Doré, Jean Greisch, Alain de Libera et Jean-Luc Marion. La Chaire de métaphysique Etienne Gilson a été créée lors de la célébration à l'Unesco du centenaire de la Faculté de philosophie de l'Institut catholique de Paris en 1995. Sous le patronage de celui qui restera le plus grand historien des idées médiévales du XXe siècle, une tâche et une méthode ont été définies : comprendre les auteurs de façon contextuelle, déterminer la nouveauté de développement apportée en faisant apparaître l'héritage dans lequel ils s'inscrivent, explorer la portée de plusieurs thèmes. Cette Chaire se propose d'être l'instrument d'une nouvelle interrogation portant sur la métaphysique, son histoire et son statut contemporain dans les diverses traditions philosophiques.
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À quel soin se fier ? conversations autour de Winnicott
Lazare Banaroyo, Claude Marin
- PUF
- Questions De Soin
- 21 Janvier 2015
- 9782130631453
Cet ouvrage offre une nouvelle édition d'une conférence du psychanalyste anglais Donald Winnicott, intitulée « Cure » qui fut prononcée en 1970 devant des soignants dans une église, et la fait suivre de plusieurs lectures, pensées comme des conversations entre l'auteur et des philosophes, anthropologues, sociologues et médecins. Ces lectures mettent en évidence la richesse de cette conférence et l'importance de cette réflexion sur l'articulation de la dépendance et de la fiabilité, que ce soit dans le cadre d'une relation médicale ou dans la perspective d'une anthropologie philosophique. Comment repenser la dépendance et la vulnérabilité ? Qu'est-ce qu'offrir un cadre professionnel à la confiance ? C'est la posture du soignant, sa capacité à se mettre à la place de l'autre sans se laisser envahir par sa souffrance, mais sans non plus la nier, qui est ici très finement analysée. Dans ce bref texte, Winnicott fait pivoter toute sa pensée autour de la question du soin.
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Carol Gilligan et l'éthique du Care
Vanessa Nurock
- PUF
- Debats Philosophiques
- 3 Avril 2010
- 9782130573449
L'éthique du care, développée par la psychologue Carol Gilligan, permet de renouveler la question éthique du lien social. Elle a marqué un tournant dans l'Amérique des années 1980, au sein des champs universitaire et politique comme dans le monde professionnel. C. Gilligan invite à prendre en compte la manière dont les individus se préoccupent et s'occupent à la fois d'eux-mêmes et des autres. Elle offre une conception éthique qui n'est limitée ni à l'impartialité, ni à des principes abstraits de justice. Féministe, le care articule également l'éthique et le politique, au-delà des questions de genre, en ébranlant la dévalorisation traditionnelle des activités sociales tournées vers le soin. C'est ainsi à une meilleure prise en compte de la texture morale des relations humaines que nous invite l'éthique du care. Ouvrage coordonné par Vanessa Nurock, maître de conférences à l'Université Montpellier III. Elle est notamment l'auteur de Rawls, pour une démocratie juste (éditions Michalon).
Avec les contributions de Carol Gilligan, Sandra Laugier, Catherine Larrère, Pascale Molinier, Vanessa Nurock, Patricia Paperman, Sophie Richardot et Marie- Françoise Vermunt, Frédéric Worms.
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Emmanuel Levinas ; le sens de la transcendance, autrement
Francis Guibal
- PUF
- Philosophie D'aujourd'hui
- 20 Avril 2009
- 9782130573555
Ce livre met l'accent sur la cohérence originale d'une pensée attentive à une inspiration d'expérience habituellement tenue pour étrangère au logos conscient de soi. Il retrace le cheminement d'une pensée qui s'élève de l'aventure anthropologique de la temporalité à l'intrigue de responsabilité éthique qui s'y dessine, avant de se risquer à évoquer la signifiance théologique du témoignage prophétique inscrit dans les Écritures bibliques. Il montre que le sens éthique de la responsabilité, au coeur de l'oeuvre, est inséparable de son enracinement anthropologique et de ses prolongements métaphysico-religieux.
Francis GUIBAL est professeur émérite de philosophie à l'Université Marc Bloch de Strasbourg. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages, dont Emmanuel Levinas ou les intrigues du sens (PUF, 2005).
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« Publié en février 1926, Inhibition, symptôme et angoisse a été écrit au début de l'été 1925, avant d'être revu et corrigé en décembre : le déséquilibre du titre est un indice des difficultés rencontrées par Freud dans l'unification de son ouvrage. Inhibition, symptôme et angoisse est un texte sur l'angoisse, sur la théorie de l'angoisse ; le symptôme et surtout l'inhibition n'y occupent qu'une place réduite. Le recours aux « suppléments » - lesquels remettent à chaque fois en cause la totalité - ajoute à cette impression d'une insatisfaction au moins partielle devant les conclusions. Ce sentiment mitigé devant l'ouvrage, Freud le confie à Jones : «Il contient plusieurs choses nouvelles et d'importance, annule et corrige de nombreuses conclusions antérieures, et de façon générale n'est pas bon.» Sans doute faut-il faire dans ce jugement la part, courante chez Freud, de l'autodépréciation ; elle ne supprime cependant pas l'insatisfaction. » (J. André, Préface)
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L'UNITE DU CORPS ET DE L'ESPRIT ; AFFECTS, ACTIONS ET PASSIONS CHEZ SPINOZA
Chantal Jaquet
- PUF
- 12 Février 2004
- 9782130542049
Pourquoi de la part de nos modernes chercheurs, neurobilogistes mais aussi psychomotriciens, un tel engouement pour la conception spinoziste de l'union du corps et de l'esprit ? Cette actualité du modèle spinoziste invite à la réflexion ainsi qu'à reprendre la question des rapports entre l'esprit et le corps et de leurs modalités affectives chez Spinoza, sous un angle philosophique.