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La découverte
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Le désir de nouveautés : L'obsolescence au coeur du capitalisme (XVe-XXIe siècle)
Jeanne Guien
- La découverte
- 6 Mars 2025
- 9782348083426
Jeanne Guien est docteure en philosophie et chercheuse indépendante, spécialiste de l'histoire du consumérisme, de l'obsolescence et des questions relatives aux déchets. Elle a publié de nombreux articles et deux ouvrages sur ces thématiques :
Le Consumérisme à travers ses objets. Gobelets, vitrines, mouchoirs, smartphones et déodorants (Divergences, 2021) et
Une histoire des produits menstruels (Divergences, 2023). -
Se défendre ; une philosophie de la violence
Elsa Dorlin
- La découverte
- Poche Sciences Humaines
- 3 Octobre 2019
- 9782348054693
En 1685, le Code noir défendait aux esclaves de porter aucune arme offensive ni de gros bâtons sous peine de fouet. Au XIXe siècle, en Algérie, l'État colonial interdisait les armes aux indigènes, tout en accordant aux colons le droit de s'armer. Aujourd'hui, certaines vies comptent si peu que l'on peut tirer dans le dos d'un adolescent noir au prétexte qu'il était menaçant .
Une ligne de partage oppose historiquement les corps dignes d'être défendus à ceux qui, désarmés ou rendus indéfendables, sont laissés sans défense. Ce désarmement organisé des subalternes pose directement, pour tout élan de libération, la question du recours à la violence pour sa propre défense.
Des résistances esclaves au ju-jitsu des suffragistes, de l'insurrection du ghetto de Varsovie aux Black Panthers ou aux patrouilles queer, Elsa Dorlin retrace une généalogie de l'autodéfense politique. Sous l'histoire officielle de la légitime défense affleurent des éthiques martiales de soi , pratiques ensevelies où le fait de se défendre en attaquant apparaît comme la condition de possibilité de sa survie comme de son devenir politique. Cette histoire de la violence éclaire la définition même de la subjectivité moderne, telle qu'elle est pensée dans et par les politiques de sécurité contemporaines, et implique une relecture critique de la philosophie politique, où Hobbes et Locke côtoient Frantz Fanon, Michel Foucault, Malcolm X, June Jordan ou Judith Butler. -
Dans l'ombre, les violences sexuelles sont le quotidien de chacun.e de nous. Depuis 2017, #MeToo les met en lumière de manière inédite. Du monde du travail jusqu'au coeur des couples et des familles, en passant par l'Église, les témoignages, rendus publics sur les réseaux sociaux, par des commissions ou lors de procès retentissants, attestent encore et encore de l'ampleur des violences sexuelles dans tous les milieux et les demandes de justice se font toujours plus pressantes. Cependant les débats politiques et médiatiques occultent bien souvent les enjeux les plus profonds : ces violences ne sont pas des actes isolés, elles participent d'une structuration sociale plus large. Alors comment les concevoir ? Et comment lutter contre ?
Si la philosophie a été historiquement muette sur le sujet, les féministes élaborent des réponses théoriques et pratiques à ces questions depuis des décennies. Dans les années 1970, ces mouvements font émerger les violences sexuelles comme un problème politique : elles seraient le fondement même du genre - de ce qui fait " des hommes " et " des femmes ". Mais ce modèle théorique est-il suffisant pour saisir l'ensemble de ces violences ? Comment l'articuler avec les autres logiques à l'oeuvre dans leur perpétuation, au premier rang desquelles l'âge ?
En relisant les rapports entre violences sexuelles et genre, cet ouvrage appréhende les premières en tant qu'injustices sociales structurelles et jette une lumière nouvelle sur la façon de les penser dans leur diversité. Il esquisse alors, depuis les pratiques féministes, les conditions d'une justice qui serait véritablement transformative - une justice qui sera féministe, ou ne sera pas. -
La communauté terrestre
Achille Mbembe
- La découverte
- Sciences Humaines
- 16 Février 2023
- 9782348072383
Traiter de la Terre, c'est avoir à l'esprit une chaîne symbiotique : celle du vivant, dans ses innombrables déploiements. Les humains, les espèces animales et végétales, les microbes, bactéries et virus, les corps inorganiques et les substances minérales ainsi que les dispositifs technologiques et autres appareillages artificiels font inséparablement partie de cette chaîne du vivant. Mais c'est aussi le cas, du moins dans les pensées animistes africaines, de toutes les forces invisibles, des génies, des esprits et des masques.
Prenant fermement appui sur l'insondable richesse de ces pensées, Achille Mbembe propose dans cet essai une réflexion stimulante sur la Terre, ses devenirs, et surtout la sorte de communauté qu'elle forme avec la cohorte des espèces animées et inanimées qui l'habitent, y ont trouvé refuge ou y séjournent.
Il montre comment notre relation fondamentale à la Terre ne peut être que celle de l'habitant et du passant. C'est en tant qu'habitant et passant qu'elle nous accueille et nous abrite, qu'elle entretient les traces de notre passage, celles qui parlent en notre nom et en mémoire de qui nous aurons été, avec d'autres et au milieu d'eux. C'est à ce titre qu'elle est la toute dernière des utopies, la pierre angulaire d'une nouvelle conscience planétaire. -
Mouvementements.
Des mouvements en moi qui ne sont pas de moi, des mouvements par lesquels mes interdépendances avec les autres créatures terrestres remontent à ma conscience. Mouvements de ma respiration, mouvements de ma digestion, mouvements de ma posture qui s'ajuste perpétuellement à la gravité.
À passer du temps dans des studios de danse, voilà ce qu'on peut apprendre : nous, mammifères humaines, habitantes de Terra, sommes mouvementées par une multitude de forces. Loin d'être automobiles, loin d'être contenues ou contenables dans la petite usine de nos corps, nous débordons. Les écologies scientifiques nous en convainquent, les écologies politiques nous appellent à en faire une force insurrectionnelle. Et si nous apprenions, avec les écologies somatiques, à sentir et à célébrer nos débordements plus qu'humains ?
À l'heure où les soulèvements de la Terre se multiplient, ce livre examine la manière dont certaines formes de danse (improvisations collectives, pratiques somatiques, installations chorégraphiques) tentent d'élaborer, dans les plis du monde mondialisé, des antidotes à l'anesthésie. Des manières de nouer nos gestes au-delà des fausses frontières de l'individu et de l'humain. Des manières de danser-sentir-penser l'enchevêtrement de nos mouvements. -
Face à Gaïa ; huit conférences sur le nouveau régime climatique
Bruno Latour
- La découverte
- 8 Octobre 2015
- 9782359251081
À cause des effets imprévus de l'histoire humaine, ce que nous regroupions sous le nom de Nature quitte l'arrière-plan de notre décor séculaire et monte sur scène, au premier plan. L'air, les océans, les glaciers, le climat, les sols : tout ce que nous avons rendu instable, interagit avec nous. Gaïa est le nom du retour sur Terre de tout ce que nous avions envoyé off shore. Nous sommes ces Terriens, qui se définissent politiquement comme ceux qui se préparent à regarder Gaïa de face.
James Lovelock n'a pas eu de chance avec l'hypothèse Gaïa. En nommant par ce vieux mythe grec le système fragile et complexe par lequel les phénomènes vivants modifient la Terre, on a cru qu'il parlait d'un organisme unique, d'un thermostat géant, voire d'une Providence divine. Rien n'était plus éloigné de sa tentative. Gaïa n'est pas le Globe, n'est pas la Terre-Mère, n'est pas une déesse païenne, mais elle n'est pas non plus la Nature, telle qu'on l'imagine depuis le XVIIe siècle, cette Nature qui sert de pendant à la subjectivité humaine. La Nature constituait l'arrière-plan de nos actions.
Or, à cause des effets imprévus de l'histoire humaine, ce que nous regroupions sous le nom de Nature quitte l'arrière-plan et monte sur scène. L'air, les océans, les glaciers, le climat, les sols, tout ce que nous avons rendu instable, interagit avec nous. Nous sommes entrés dans la géohistoire. C'est l'époque de l'Anthropocène. Avec le risque d'une guerre de tous contre tous.
L'ancienne Nature disparaît et laisse la place à un être dont il est difficile de prévoir les manifestations. Cet être, loin d'être stable et rassurant, semble constitué d'un ensemble de boucles de rétroactions en perpétuel bouleversement. Gaïa est le nom qui lui convient le mieux.
En explorant les mille figures de Gaïa, on peut déplier tout ce que la notion de Nature avait confondu : une éthique, une politique, une étrange conception des sciences et, surtout, une économie et même une théologie. -
Pourquoi desobeir en democratie ?
Ogien/Laugier
- La découverte
- Textes A L'appui ; Philosophie Pratique
- 16 Septembre 2010
- 9782707165404
Les raisons de se révolter ne manquent pas. Mais on ne se révolte pas n'importe comment : en