Gallimard
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Les origines du totalitarisme - Eichmann à Jérusalem
Hannah Arendt
- Gallimard
- Quarto
- 29 Mai 2002
- 9782070758043
Dispersé jusqu'à présent en trois volumes, Les origines du totalitarisme retrouve son unité dans la réunion des trois parties qui le constituent. L'ensemble est accompagné d'un dossier critique qui donne à la fois des textes inédits préparatoires ou complémentaires aux Origines, comme «La révolution hongroise», un débat avec Eric Voegelin, des extraits de correspondances avec Blumenfeld et Jaspers.
Pour Eichmann à Jérusalem, rapport sur la banalité du mal, des correspondances avec Jaspers, Blücher, Mary McCarthy, Scholem éclairent l'arrière-plan de l'écriture de l'ouvrage et la violente polémique qu'il a suscitée. -
Huit études sur la mémoire et ses troubles
Sigmund Freud
- Gallimard
- Connaissance De L'inconscient
- 17 Mai 2010
- 9782070122059
Si Freud n'a pas construit à proprement parler une théorie de la mémoire, c'est sans doute parce que toute son oeuvre, des Études sur l'hystérie à L'homme Moïse, en passant par L'interprétation du rêve et Au-delà du principe de plaisir, ne traite que de la mémoire et de ses défaillances - oublis des noms propres, impressions de « déjà-vu », répétition prenant la place de la remémoration, amnésie infantile..
Comment rendre compte de la complexité de la mémoire humaine, de ses lacunes et de ses troubles, sinon en affirmant l'existence de différents « systèmes mnésiques », autrement dit de plusieurs mémoires ? Comment l'éphémère et l'indestructible peuvent-ils aller de pair ?
Ce volume contient les textes suivants :
- Sur le mécanisme psychique de la propension à l'oubli.
- Un trouble de mémoire surt l'Acropole.
- Sur la fausse reconnaissance (« déjà raconté ») pendant le travail psychanalytique.
- Sur les souvenirs-écrans.
- Éphémère destinée.
- Note sur le « bloc-notes magique ».
- Remémoration, répétition et perlaboration.
- Constructions en analyse.
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Oeuvres complètes Tome 4 ; écrits de Marseille (1941-1942) ; Grêce, Inde et Occitanie
Simone Weil
- Gallimard
- 3 Décembre 2009
- 9782070126804
A une exception près, tous les écrits rassemblés dans ce volume furent composés ou réunis durant les six derniers mois qui ont précédé le départ de Simone Weil pour les Etats-Unis, en mai 1942.
Ainsi une réelle unité préside à ce recueil de textes, dont certains furent publiés de façon dispersée dans La Source grecque (1953), Intuitions pré-chrétiennes (1951, 1985) et les Ecrits historiques et politiques (1960). Les éditions antérieures s'étant révélées parfois lourdement fautives, il a fallu défaire les amalgames malencontreux et redresser la chronologie. C'est ce que propose cette édition entièrement nouvelle, qui ajoute au corpus déjà constitué une ample moisson de textes inédits, ainsi que la matière de deux ouvrages que Simone Weil a copieusement annotés, le Timée de Platon et la Bhagavad - gita.
La richesse des traductions - même partielles - qu'elle proposait et l'intérêt des notes marginales justifiaient l'insertion de ces éléments nouveaux dans les oeuvres complètes. Simone Weil a longuement analysé, comme en témoignent les précédents volumes, les fondements de notre civilisation : le travail, la technique, la politique et la science. Dans les Cahiers apparaît la place prépondérante accordée à un autre élément, la spiritualité, sous la forme - Simone Weil n'en fait pas mystère - du christianisme.
Cependant, seule l'attention accordée à d'autres spiritualités était de nature à porter le catholicisme, auquel elle tend, au-delà de lui-même. L'hellénisme s'est prolongé dans le christianisme, mais l'Inde ou la Chine restent hors de la prétention du catholicisme à l'universalité. C'est pourquoi, outre les écrits qui se rapportent aux sources privilégiées que sont la Grèce, l'Inde et l'Occitanie, on découvrira un ensemble de commentaires relatifs à l'Egypte ancienne, à la Chine et au Japon.
Telle est l'unité des écrits réunis dans ce volume : le christianisme " doit contenir toutes les vocations ". Cependant, par cette expression, Simone Weil ne vise pas l'absorption des autres spiritualités par le christianisme ; elle formule l'exigence d'une extension de la spiritualité chrétienne par une reconnaissance de ce qu'il y a d'universel dans chacune des autres traditions.
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Paroles d'hommes
Jacques André
- Gallimard
- Connaissance De L'inconscient
- 12 Janvier 2012
- 9782070127849
«Le monde me paraît moins sûr. Pierre a perdu sa tranquillité. Le monde est devenu une terre étrangère. Il se découvre en homme inquiet, lui dont la qualité consistait jusque-là à exercer auprès de ses proches une présence rassurante. Ma mère est morte... il lui arrive de répéter ces mots à haute voix, comme une annonce venue d'ailleurs qui le laisserait incrédule. Sa mère est morte à un âge, un grand âge, où la mort n'est pas un événement. Lors de sa dernière visite, la veille, il l'avait trouvée mal en point. Et pourtant sa surprise avait été totale, un coup sur la tête assené par-derrière. Le téléphone lui apprenant la nouvelle était tombé de ses mains, et lui-même n'avait dû qu'au sofa qui se trouvait là de ne pas s'effondrer plus bas. Pierre n'est pas menacé par l'effondrement, celui que Winnicott décrit dans les configurations borderline. Mais quelque chose en lui s'en approche, une terre sur laquelle on ne sait plus marcher, une perte de substance, quelque chose qui n'arrive pas à se mettre au passé. Le monde est moins sûr.» Jacques André.
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éloge du visible ; fondements imaginaires de la science
Jean Clair
- Gallimard
- Connaissance De L'inconscient
- 24 Octobre 1996
- 9782070746750
Intelligere et eligere sont proches dans la langue. Choix dans le fouillis du visible, la distinction est compréhension et beauté. Intelligence et élégance ont partie liée. Voir, comprendre, distinguer sont une même chose. Le vieux mot français de mire, pour dire le médecin, atteste encore l'affinité entre l'art de l'artiste, qui produit des choses «admirables», et le savoir du savant, qui regarde et qui garde. La science et l'art prennent soin du monde.Dans ce dialogue entre l'art et la science, la psychanalyse, prise entre le verbe et l'image, joue un rôle majeur. Elle n'est pas seulement contemporaine de Bocklin et de Klinger. Questionnant un corpus iconographique particulier pour valider sa démarche, de Moïse à Léonard de Vinci, se voulant à l'occasion, dans la Traumdeutung, une «science» de l'image, elle est aussi l'héritière du Symbolisme, et peut-être sa prisonnière.Rappelant les privilèges de ce que Goethe appelait Die Welt des Auges, cette suite d'essais se développe comme un plaidoyer pour une science romantique.
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La mort spectacle ; enquête sur l'horreur-réalité
Michela Marzano
- Gallimard
- 30 Août 2007
- 9782070785827
Nous sommes quotidiennement envahis par des images d'une violence extrême, auxquelles l'Internet donne une diffusion à la fois immédiate et planétaire : des passages à tabac, des viols, des tortures, des exécutions le plus souvent filmés en direct par amateurs sans aucune distance critique. Pourquoi de telles scènes d'horreur, hier encore inconnues en Occident, rencontrent-elles tant d'intérêt aujourd'hui ? Quelle vision de l'homme expriment ces nouvelles pratiques ? Que nous apprennent-elles sur leurs auteurs, mais aussi sur nous-mêmes et sur l'évolution de nos sociétés ? A ces brûlantes questions, Michela Marzano tente d'apporter des réponses. Elle montre que la violence mise en image, construite sur un arrière-fond de haine - haine de soi, haine de l'autre -, anesthésie ceux qui la regardent et 'neutralise' tout sentiment d'humanité. La mort spectacle installe une nouvelle forme de barbarie : la barbarie de l'indifférence. après le règne de la 'télé-réalité' sommes-nous entrés dans celui de l''horreur-réalité' oe