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Actes Sud
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A la rencontre de Simone Weil, philosophe, ouvrière, militante et résistante. De la guerre d'Espagne à l'usine, de l'exil à l'engagement au service de la "France libre", un itinéraire ardent et insoumis.
"Son nom est connu dans un cercle d'initiés qui la considèrent comme une icône de la pensée contemporaine et qui se ressourcent régulièrement dans ses écrits.
Je fais partie de ces personnes qui, par les hasards d'une amitié, à l'adolescence, ont eu la chance de tomber sur La Pesanteur et la Grâce, et, comme bon nombre d'étudiants, je le suppose, j'ai appris par coeur certains fragments qui résonnaient en moi comme des aphorismes de sagesse et de compréhension du monde. Pendant des années ce livre de chevet fut pour moi comme la boussole du marin au milieu de l'océan déchaîné.
Trente ans après, mes recherches sur Hannah Arendt me firent lire ou relire certains textes comme La Condition ouvrière et L'Enracinement. Je fus, de nouveau, frappée par sa profondeur d'analyse, son courage physique et intellectuel, la pertinence de ses propositions, son mystère aussi, ce mystère d'une vie brisée à trente-quatre ans dans le feu de la recherche de la vérité.
Aujourd'hui, nous avons besoin de la pensée de Simone Weil, de sa clairvoyance, de son courage, de ses propositions pour réformer la société, de ses fulgurances, de ses questionnements, de son désir de réenchanter le monde."
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Né à el-biar en 1930, jacques derrida a vécu en algérie jusqu'à l'âge de dix-neuf ans.
Il est issu d'une famille originaire de la péninsule ibérique qui habitait l'algérie depuis près de cinq cents ans. l'empreinte de ce pays, dans la vie comme dans l'oeuvre de derrida, méritait d'être mieux connue et explorée. tel est notamment le propos de ce livre, qui prolonge le colloque international "sur les traces de jacques derrida" qui s'est tenu à la bibliothèque nationale d'algérie en novembre 2006.
D'algérie, du brésil, des etats-unis, d'egypte ou de france, compagnons de toujours, alliés, traducteurs, tous nous font partager les grandes questions ouvertes par l'oeuvre de jacques derrida et éclairent la singularité de son regard sur le monde.
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Parce que mille maux nous menacent, parce que sont avérées tant notre finitude que la faiblesse de nos moyens, on pourrait (on devrait ?) être tenté d'abandonner la partie - la vie, ce jeu pipé dans lequel nos chances sont ridicules.
Pourtant, la plupart d'entre nous supportent ce que Cioran appelait "l'inconvénient d'être né" et relèvent le défi. Cette incroyable partie, l'humanité la joue. Et, parmi les moyens qu'il a su inventer pour panser les blessures que le réel prodigue avec une intarissable libéralité, l'humain en a créé qui sont des stratégies particulières - des jeux. S'ils s'exceptent de toute sphère productive, les jeux ici décrits n'en sont pas moins sérieux, dès lors qu'on les réfère à leur enjeu, colossal : comme à la roulette, à la corrida ou à la course automobile, c'est lui-même que le joueur lance, au risque de se perdre ou de se sauver.
Ces jeux nous engagent, quoique nous ignorions à l'avance - et parce que nous l'ignorons - l'issue de la partie. On trouvera ici de grands et réputés "joueurs", qui ont nom Descartes, Spinoza, Nietzsche, Anne Frank ou Casanova, mais aussi des joueurs plus secrets - et non moins exemplaires - en qui le lecteur pourra se reconnaître. Car l'une des vertus de ce roboratif "manuel d'imagination libre" est bien d'inviter chacun à se découvrir philosophe et à exploiter les ressources du ludique afin d'apaiser les souffrances de la vie, merveilleuse et infinie blessure.