Filtrer
Éditions des Équateurs
-
à la folie, passionnement : a-t-on raison de tomber amoureux ?
Marianne Chaillan
- Éditions des Équateurs
- Essais
- 29 Mars 2023
- 9782382844977
Lorsque Marianne Chaillan annonce à ses élèves le cours sur le désir amoureux, tous se redressent et tendent l'oreille ! Voilà qu'on va enfin parler de ce qui fait le sel de la vie !
De fait, que serions-nous sans nos passions ? Romans et poèmes, films et séries, chansons et opéras. : toutes les productions artistiques sont emplies et nourries du désir amoureux. « All you need is love ! » n'est pas seulement le titre d'une chanson légendaire mais une maxime largement partagée.
Et pourtant, les philosophes lui opposent un rejet quasi unanime. Si les philosophes épicuriens, par exemple - qu'on considère à tort comme des adeptes du plaisir - se trouvaient dans l'auditoire lorsque Marianne Chaillan commence son cours, ils rétorqueraient : « Quoi ? Nous allons parler de cette maladie plus dangereuse que le virus Ebola ? ». Illusion, promesse de souffrance, le désir amoureux est présenté par de nombreux sages comme une grave menace pesant sur notre existence. Les philosophes ont beau nous alerter, rien n'y fait. On aime, on veut aimer, on veut vibrer ! Devrions-nous les écouter ? Tomber amoureux, est-ce bel et bien perdre la raison et faudrait-il dès lors s'en garder ? Ou bien faut-il considérer, à l'inverse, que vivre sans cette folie ne serait pas si sage ?
Dans cet essai, Marianne Chaillan choisit son camp : l'affirmation du désir amoureux, pour le meilleur et pour le pire ! Pour cela, il faudra tordre le coup à quelques préjugés. Il faudra aussi apprendre à reconnaître et à aimer dans les élans tumultueux du désir, parfois sublimes, parfois douloureux, l'essence même de la vie. -
Portée par sa lecture du Journal d'un corps de Daniel Pennac il y a des années, Sophie Benard s'est donnée la mission de donner à son corps, et aux nôtres, une voix, le rôle principal : d'objet d'observation, il devient alors sujet, il prend la parole et tutoie la narratrice, qui à son tour lui octroie " l'honneur " de nouer un dialogue avec lui.
En effet, si le corps semble aujourd'hui au centre de nos préoccupations esthétiques, médicales, des trucs et astuces pour l'entretenir, l'empêcher de vieillir, le parfaire, le modeler, repousser ses limites, lui demander de se détendre à coups de séance de yoga et de respirations en pleine conscience, nous continuons à le tenir à distance de notre être profond, à vouloir nous en dissocier.
Il est pourtant un être à part entière, notre part entière : il est celui qui emmagasine nos émotions, qui guide nos pas, au quotidien comme à chaque étape de nos vies ; il est traversé par chacune de nos douleurs, mais aussi de nos joies, de nos couacs de santé, de nos évolutions biologiques. Sophie Benard nous guide ainsi à travers son corps et donc son histoire, et les nôtres : la perte de nos premières dents, le chagrin d'amour qui empêche aux poumons de se remplir d'air et aux jambes de se mouvoir, le deuil qui hante le corps comme les membres fantômes. A la manière d'un médecin légiste des lettres, elle dépèce le corps : chacun de ses muscles, de ses os du squelette jusqu'à ses dents, et toutes les histoires qui le hantent et nous composent.
Elle ne fait l'économie d'aucun état de son corps : le corps supplicié, le corps privé, le corps désirant, le corps meurtrier, le corps mort, le corps nié et le corps jaillissant, absolument puissant. Elle rend ainsi sa puissance et légitimité narrative au corps et nous invite à notre à nous observer, à nous tâter, à dépasser l'expérience physique, à cesser de penser notre corps comme un vulgaire vaisseau, mais comme notre être entier : en dehors et en dedans. La fin de psychanalyse : vive la corpus-analyse !