Philosophie contemporaine
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Qu'est-ce qu'un début dans la vie ? C'est une ressource infatigable de nos récits familiaux, qui se réinvente chaque fois, et signe la marque du romanesque dans nos existences. Pourquoi recommence-t-on, et jusqu'à quand ? Qu'estce qui nous fait rechercher l'intensité du sentiment de vivre, l'impatience et l'innocence des commencements ? Et comment conserver cette ardeur au fil des épreuves ? Pour approfondir ce sujet, Claire Marin déploie toutes les nuances de son extraordinaire art de comprendre, en lectrice accomplie de nos tourments et de nos joies.
L'autrice explore avec finesse les incertitudes qui s'entrelacent autour des premiers instants. Pour les scruter, elle combine avec bonheur références philosophiques et romanesques. Roger Pol-Droit, Le Monde des livres.
Un essai passionnant. Anne-Claire Thérizols, Sciences humaines.
Une source de jouvence intérieure. Valérie Marin La Meslée, Le Point. -
«Je suis un cobaye volontaire, je rengaine mon envie de mettre mon tablier au mur et je recommence à brosser. Là, je me demande comment cela doit se passer pour mes soeurs qui n'ont nulle part où se réfugier en cas de révolte, qui sont obligées de rester nuit et jour en compagnie de telles bonnes femmes parce qu'elles ont un voyage à rembourser !» En 1962, Françoise Ega se fait embaucher comme femme de ménage au sein d'une famille de la bourgeoisie marseillaise. Cette dactylographe farouchement indépendante aurait pu choisir une autre voie. Mais elle veut vérifier de ses propres yeux les conditions de travail que lui décrivent des centaines de jeunes femmes débarquées des Antilles et placées comme domestiques dans les riches demeures de la cité phocéenne. Ce qu'elle découvre dépasse l'imagination. Françoise Ega organise alors la résistance... Ce journal, authentique, est la trace de ce combat.
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«Quand je dis que je travaille à un essai sur la vieillesse, le plus souvent on s'exclame : "Quelle idée ! Mais vous n'êtes pas vieille ! Quel sujet triste..." Voilà justement pourquoi j'écris ce livre : pour briser la conspiration du silence. À l'égard des personnes âgées, la société est non seulement coupable, mais criminelle. Abritée derrière les mythes de l'expansion et de l'abondance, elle traite les vieillards en parias. Pour concilier cette barbarie avec la morale humaniste qu'elle professe, la classe dominante prend le parti commode de ne pas les considérer comme des hommes ; si on entendait leur voix, on serait obligé de reconnaître que c'est une voix humaine. Devant l'image que les vieilles gens nous proposent de notre avenir, nous demeurons incrédules ; une voix en nous murmure absurdement que ça ne nous arrivera pas : ce ne sera plus nous quand ça arrivera. Avant qu'elle ne fonde sur nous, la vieillesse est une chose qui ne concerne que les autres. Ainsi peut-on comprendre que la société réussisse à nous détourner de voir dans les vieilles gens nos semblables. C'est l'exploitation des travailleurs, c'est l'atomisation de la société, c'est la misère d'une culture réservée à un mandarinat qui aboutissent à ces vieillesses déshumanisées. Elles montrent que tout est à reprendre, dès le départ. C'est pourquoi la question est si soigneusement passée sous silence ; c'est pourquoi il est nécessaire de briser ce silence : je demande à mes lecteurs de m'y aider.» Simone de Beauvoir.
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Grâce et beauté
Simone Weil
- Payot
- Petite Bibliothèque Payot ; Philosophie
- 8 Janvier 2025
- 9782228937108
La beauté, c'est ce qui nous rend supportable la monotonie ; la grâce, c'est ce à quoi on s'abandonne lorsqu'on à fait taire le moi. Ces deux thèmes traversent toute l'oeuvre de Simone Weil. Ce nouveau recueil de la philosophe, tiré principalement de ses célèbres cahiers, permet d'aborder les notions de contemplation, d'attention, de nature, d'esthétique, de religieux et de mystique.
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La splendeur du monde : Pourquoi nous ne savons plus voir
Laurence Devillairs
- Points
- Points Essais
- 23 Mai 2025
- 9791041423194
« Offrande, appel, révélation, saisissement, fureur... Devillairs ne craint pas de recourir à l'emphase pour cerner une expérience qu'elle envisage comme le dernier espace de consolation dont nous disposons. » Philosophie magazine
« C'est beau ». Que veulent dire ces trois mots que l'on prononce devant un tableau ou un paysage ? Qu'expriment-ils : un plaisir, un goût, une préférence ? Et si notre capacité à voir et à sentir la beauté était la manière la plus profonde que nous avons d'être vivants ?
Modeste ou grandiose, dans la nature ou dans les musées, dans les paroles ou les gestes, la beauté nous fait exister intensément, présents pleinement.
Mais nous passons souvent à côté. Il nous faut réapprendre à voir, et ne pas rater nos rencontres avec la splendeur du monde. -
Intelligence du rêve
Anne Dufourmantelle
- Rivages
- Rivages Poche ; Petite Bibliotheque
- 17 Avril 2024
- 9782743662578
On se hisse à mains nues au-dessus des remblais, et là, vertige. Le rêve commence. Le rêve a ce pouvoir d'annoncer ce qui arrive, et de mettre entre nos mains la possibilité d'y répondre. S'ouvrir à l'intelligence du rêve, à sa promesse, c'est d'abord le distinguer du fantasme et de ses dédales, c'est surtout l'envisager comme une révélation intime, le signe d'une possible liberté qui advient par la voie du désir. L'auteur interroge aussi les figures symboliques de l'ange, du génie poétique et du daimôn, mesagers de la parole comme le rêve l'est de notre plus secrète identité.
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Alors nous irons trouver la beauté ailleurs : gymnastique des confins
Corinne Morel-Darleux
- Libertalia
- La Petite Littéraire
- 6 Octobre 2023
- 9782377293001
« Alors nous irons trouver la beauté ailleurs est une déambulation littéraire, politique et géographique qui navigue entre l'essai, le récit de voyage et le journal. Elle parle d'Inde et de romans, de prison et de broderie, de tropiques et de subsistance, de folie, de décroissance et de rêves. Des vaches et des écureuils tigrés s'y promènent en toute liberté au milieu de réflexions sur l'activisme politique. Elle mélange allègrement les genres. J'espère qu'elle saura aussi brouiller les frontières. »
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Des paillettes sur le compost : écoféminismes au quotidien
Myriam Bahaffou
- Le Passager clandestin
- 17 Mai 2024
- 9782369355793
Tout à la fois récit, essai, mais aussi témoignage d'une époque et d'un engagement, Des paillettes sur le compost est une exploration sensible et politique du quotidien. Dans un style enlevé - parfois cru, souvent cri -, Myriam Bahaffou montre que c'est dans les replis de situations ordinaires (un rendez-vous chez l'esthéticienne, un déjeuner en terrasse) que se déploie la puissance des écoféminismes.
Loin d'être une philosophie désincarnée, l'écoféminisme se révèle en prise directe avec la réalité et la chair. Les mots de Donna Haraway, Audre Lorde et bell hooks se mêlent aux cris des combattantes du Rojava et aux incantations des fées et sorcières... dans ce livre qui, dans la pure tradition écoféministe, laisse joyeusement s'entrelacer les voix et les formes narratives. -
Gouverner : Loi, pouvoir et domination
Hannah Arendt
- Payot
- Payot Philosophie
- 6 Mars 2024
- 9782228935685
Qu'est-ce qui fait obéir un peuple ? Les révolutions sont-elles vouées à l'échec ? Y a-t-il une forme de gouvernement meilleure que les autres ? Deux essais d'Hannah Arendt ("La grande tradition" et "L'autorité au XXe siècle") sur l'art de gouverner et d'être gouverné, et sur les principales pensées politiques de l'histoire. Inédit poche.
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Simone Weil considère son année d'usine comme la plus décisive de sa vie et de sa pensée. L'intérêt de son Journal, écrit cette même année, est donc de nous renseigner sur la nature de ce bouleversement physique et intellectuel. Il n'exhibe pas ses premières réponses aux problèmes politiques et théoriques posés par l'année d'usine, il montre ce qui est en deçà de la philosophie et qui la réclame, exhibe ce contre quoi l'écriture à venir devra lutter, quel silence elle combat, et en quoi ce silence est peut-être le nôtre.
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En décembre 1934, Simone Weil entre comme «manoeuvre sur la machine» dans une usine. Professeur agrégé, elle ne se veut pas «en vadrouille dans la classe ouvrière», mais entend vivre la vocation qu'elle sent être sienne : s'exposer pour découvrir la vérité. Car la vérité n'est pas seulement le fruit d'une pensée pure, elle est vérité de quelque chose, expérimentale, «contact direct avec la réalité». Ce sera donc l'engagement en usine, l'épreuve de la solidarité des opprimés - non pas à leurs côtés, mais parmi eux. L'établissement en usine, comme, plus tard, l'engagement aux côtés des anarchistes espagnols ou encore dans les rangs de la France libre, est la réponse que Simone Weil a trouvée au mensonge de la politique, notamment celle des dirigeants bolcheviks qui prétendaient créer une classe ouvrière libre, alors qu'aucun «n'avait sans doute mis le pied dans une usine et par suite n'avait la plus faible idée des conditions réelles qui déterminent la servitude ou la liberté des ouvriers». Ce qui, toujours, a fait horreur à Simone Weil dans la guerre, qu'elle soit mondiale ou de classes, «c'est la situation de ceux qui se trouvent à l'arrière».
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Simone Weil est incontestablement l'une des plus grandes philosophes françaises du XXe siècle. Ce volume rassemble, outre un choix de ses pensées, certains de ses textes essentiels portant sur la liberté et l'oppression sociale, la place des partis politiques, le travail, la religion, ou encore la dignité et le bonheur.
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Petit manuel philosophique à l'intention des grands émotifs
Ilaria Gaspari, Romane Lafore
- Flammarion
- Champs
- 10 Mai 2023
- 9782080296313
À rebours du développement personnel, Ilaria Gaspari nous livre un guide philosophique des émotions. Nostalgie, angoisse, gratitude, etc. : les mots que nous mettons sur nos maux ont une histoire, des récits initiatiques d'Homère à Schopenhauer en passant par Spinoza. À travers ce voyage émotionnel dans le temps et la philosophie, elle partage son expérience personnelle et enjoint à se reconnaître et à s'assumer comme émotif. Car ce qu'il y a de plus intime est aussi universel : les émotions sont bien le signe de notre humanité.
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De la liberté : Quatre chansons sur le soin et la contrainte
Maggie Nelson
- Points
- Points Essais
- 8 Mars 2024
- 9791041416547
Passionnant, déroutant, nuancé et courageux, cet essai de Maggie Nelson interroge en profondeur nos contradictions.
Dès l'ouverture de son livre, Maggie Nelson souligne cette contradiction au centre de tous les débats actuels entre le soin (care) et la liberté. Quelle notion plus caractéristique des oppositions à l'oeuvre dans nos sociétés que celle de liberté, idéal revendiqué comme un cri de ralliement par des camps que tout oppose ? L'obsession collective pour la notion de liberté est-elle toujours synonyme d'émancipation, ou d'un nihilisme de plus en plus profond ?
Dans cette réflexion amplement documentée, articulée autour de quatre thématiques (l'art, la sexualité, l'addiction aux drogues et l'écologie), Maggie Nelson déploie une manière originale de penser et d'interroger notre propre liberté. Avec une écriture juste et singulière, elle nous invite à creuser et questionner nos propres évidences. -
A la folie, passionnément : Eloge philosophique du désir amoureux
Marianne Chaillan
- Points
- Points Essais
- 22 Mars 2024
- 9791041413874
« Au fond, nos amours sont pareilles au vent et ce dernier est sauvage, comme le chante Nina Simone dans sa sublime chanson Wild is the wind. Et nous, emportés dans sa fureur, nous sommes des créatures du vent. » Marianne Chaillan
Lorsque Marianne Chaillan annonce à ses élèves le cours sur le désir amoureux, tous se dressent et tendent l'oreille. Voici qu'on évoque enfin le sel de la vie ! Littérature, films, chansons : tous se nourrissent du désir amoureux. Et, pourtant, les philosophes lui opposent un rejet quasi unanime, considérant l'amour comme une maladie plus dangereuse que le pire des virus. Illusion, promesse de souffrance, il fait peser selon eux une grave menace sur notre existence. Ils ont beau nous alerter, rien n'y fait : on aime, on veut aimer, on veut vibrer. Avec précision et légèreté, Marianne Chaillan décortique et interroge ce point de vue : aimer à la folie, est-ce perdre la raison ou expérimenter le coeur de l'existence ?
« Éphémère ? Superficiel ? Douloureux ? L'amour-passion aurait il déserté nos imaginaires ? La philosophe Marianne Chaillan souffle sur les braises dans un tonifiant plaidoyer » Elle
Enseignante à Marseille, icône de la pop-philosophie, Marianne Chaillan a notamment publié Ils vécurent philosophes et firent beaucoup d'heureux (Équateurs, 2017), Pensez-vous vraiment ce que vous croyez penser ? (Équateurs, 2018), In pop we trust (Équateurs, 2020) et Où donc est le bonheur ? (Équateurs, 2021, prix France Télévisions). -
Une philosophie des sanglots
Estelle Ferrarese
- Rivages
- Rivages Philosophie
- 12 Février 2025
- 9782743665548
Il existe des choses sur les larmes, mais rien sur les sanglots, qui sont une attaque du corps contre toutes les facultés (la parole, la pensée, la station debout) qui font de nous de nous des sujets. Les sanglots surviennent en général dans une situation d'impuissance (deuil, rupture, etc.), et le corps redouble cette impuissance en neutralisant ces facultés. Ce faisant, ils nous obligent à la regarder en face, cette impuissance, et la vanité de notre être sujet. Les corps qui sanglotent souvent sont des corps auxquels a été conféré d'office un statut de sujet qui est en même temps empêché, provisoire, conditionnel, sous probation.
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«Ceci est un réconfort. À tous ceux qui se sentent trop, ou peut-être pas assez. À tous ceux qui voudraient que leur journée rayonne sous un autre ciel. À tous ceux dont la gorge se serre à l'évocation d'un lieu, d'un nom, d'une pensée. À tous ceux qui ferment une porte derrière eux. À tous ceux qui ne savent plus comment faire. À tous ceux qui ne trouvent plus leur place sur cette curieuse terre. À tous ceux dont les ressources s'épuisent. À tous les coeurs enragés que rien n'arrête.» Chaque matin, depuis plus de cinq ans, Marie Robert écrit un texte qu'elle partage sur les réseaux sociaux. Cette pensée du jour est devenue un rendez-vous quotidien pour plus de 200000 personnes. Ce livre est un recueil de ses textes les plus intemporels pour habiter la journée avec philosophie.
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Nous autres réfugiés
Hannah Arendt
- Éditions Allia
- La Tres Petite Collection
- 3 Janvier 2019
- 9791030410211
Depuis la Seconde Guerre mondiale, le «réfugié» préfère en général l'appellation de «nouvel arrivant» ou d'«immigré», pour marquer un choix, afficher un optimisme hors pair vis-à-vis de sa nouvelle patrie. Il faut oublier le passé : sa langue, son métier ou, en l'occurrence, l'horreur des camps. Elle-même exilée aux États-Unis au moment où elle écrit ces lignes dans la langue de son pays d'adoption, Hannah Arendt exprime avec clarté la difficulté à évoquer ce passé tout récent, ce qui serait faire preuve d'un pessimisme inapproprié.
Pas d'histoires d'enfance ou de fantômes donc, mais le regard rivé sur l'avenir. Mais aux yeux de ces optimistes affichés, la mort paraît bien plus douce que toutes les horreurs qu'ils ont traversées. Comme une garantie de liberté humaine.
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Note sur la suppression générale des partis politiques
Simone Weil
- Éditions Allia
- La Tres Petite Collection
- 6 Octobre 2023
- 9791030430417
Ce réquisitoire balaie d'un revers de main la démocratie telle qu'elle a cours. Et, ose-t-on ajouter, telle qu'elle a encore cours. Son argumentation repose sur des réflexions philosophiques qui traitent de l'organisation idéale de la collectivité en démocratie, notamment le Contrat social de Rousseau. La raison seule est garante de la justice, et non les passions, nécessairement marquées par l'individualité. Or, les partis, puisqu'ils divisent, sont animés par les passions en même temps qu'ils en fabriquent. Ils défendent leurs intérêts propres au détriment du bien public. Pour Simone Weil, il faut se garder comme de la lèpre de ce mal qui ronge les milieux politiques mais aussi la pensée tout entière. Contre les passions collectives, elle brandit l'arme de la raison individuelle.
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Le siècle des égarés : comment être soi sans tomber dans le piège identitaire
Julia de Funès
- J'ai Lu
- Document
- 18 Octobre 2023
- 9782290388419
Qui suis-je vraiment ? À quel point suis-je le résultat d'une culture, d'une descendance, d'une couleur de peau ou d'un genre ? Mes choix de vie sont-ils issus de ma volonté propre ou n'obéissent-ils qu'à des conventions sociales, familiales ? L'identité est devenue la valeur cardinale de notre modernité. Philosophiquement, l'identité est un concept dont la validité reste incertaine. Politiquement, les dogmatismes identitaires s'exacerbent au point de déstabiliser l'universalisme républicain. Individuellement, l'identité nous fige dans des postures qui nous éloignent de nous-mêmes. En faisant de l'identité une priorité, notre siècle s'égare. Si l'identité est à questionner, quelque chose de cette notion semble toutefois ne pas pouvoir se laisser abandonner : le désir d'être soi-même. Alors, comment parvenir au sentiment de soi sans tomber dans le piège identitaire ? Tel est l'enjeu de ce livre.
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la publication de l'origine des espèces, en 1859, a marqué une révolution intellectuelle comparable à celle qui est associée aux noms de copernic et galilée.
en proposant une théorie de la " descendance avec modification " et de la " sélection naturelle ". darwin apportait des réponses aux questions qui préoccupaient les naturalistes de son époque. le caractère radical de ces réponses aussi bien que les problèmes qu'elles laissaient en suspens ont alimenté d'emblée polémiques et controverses. de là les ajouts et les digressions qui, au gré des six éditions successives de l'oeuvre, en vinrent à obscurcir le propos d'origine.
en élaguant la traduction d'edmond barbier de ce qui ne figurait pas dans l'édition de 1859 et en y rétablissant ce qui en avait disparu, le présent volume permet au lecteur francophone de retrouver cette oeuvre dans sa fraîcheur initiale.
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L'illusion à laquelle Freud s'attaque ici est la religion. Selon le père de la psychanalyse, nous avons créé les dieux, la Providence et la morale divine pour répondre au désir archaïque et infantile d'être rassurés - contre l'incompréhensibilité du monde, l'angoisse de la mort et la violence des rapports humains. Toutefois, la religion n'a rendu les hommes ni plus moraux ni plus heureux. Pour Freud, elle a fait son temps : grâce à la science, l'humanité va sortir de l'enfance, et l'illusion s'écroulera.
Mais sur quoi fonder alors la moralité ? En privant l'homme des croyances religieuses, ne risque-t-on pas de basculer dans le chaos ? Enfin, la science n'apparaît-elle pas elle-même comme un nouvel objet de croyance ?
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Dans l'espace public comme dans notre quotidien, la colère affiche de multiples visages. Systématiquement discréditée, elle ne cesse pourtant de gronder - et nous redoutons son tumulte. Que faire de nos colères ?... Quand on nous incite à les étouffer et à cultiver une attitude docile, c'est au silence que l'on nous habitue, et, bien plus, au renoncement. Alors, pour nous défendre face aux agressions intimes et politiques, et pour garantir notre liberté, pourquoi ne pas apprendre à puiser dans ces colères créatrices, à écouter ce qu'elles ont à nous dire ? Certains artistes, certaines minorités en lutte, nous ouvrent le chemin vers cet apprentissage, d'autant plus essentiel que de cette émotion défendue pourrait bien dépendre notre vitalité.
La philosophe dénonce l'empire du bonheur obligatoire et de la fausse bienveillance. Figaro Madame.
Sophie Galabru réhabilite un affect redouté par les pouvoirs en place. Philosophie Magazine.
Un changement de regard complet. Le Monde. -
Après le cocktail
Tess Slesinger
- Rivages
- Rivages Poche ; Petite Bibliothèque
- 18 Septembre 2024
- 9782743664572
Dans « Après le cocktail », Tess Slesinger touche au sommet de son art en mariant satire sociale et modernisme littéraire avec l'humour, l'élan et la finesse qui caractérisent ses meilleures pages. Le cauchemar de la dépression (intime et économique) et le rêve de fête sont évoqués dans un style particulièrement rythmé et ciselé, d'une grande puissance visuelle, la scène du dernier cocktail ayant la fluidité d'un plan-séquence magistral.
Il est presque incroyable que Tess Slesinger n'ait encore jamais été traduite en français, car découvrir son oeuvre procure autant de plaisir que de lire Woolf ou Mansfield, avec un supplément d'enthousiasme pour son côté délicieusement caustique. Publier cette nouvelle est une façon de la présenter au lectorat francophone sous un de ses meilleurs jours.