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Bouquins
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Retenir la vie : Itinéraire d'une femme engagée
Laure Adler
- Bouquins
- La Collection
- 21 Mars 2024
- 9782382925126
Un parcours de lecture engagé et vivant dans un demi-siècle d'histoire culturelle, ponctué de rencontres personnelles avec des personnalités majeures du monde de la culture et de la politique.
Rassemblant les pièces majeures d'une oeuvre très variée, cet ouvrage nous invite à redécouvrir un demi-siècle d'histoire culturelle, ponctué de rencontres avec des personnalités majeures du monde des arts et de la politique, des années 1970 à nos jours.
Le lecteur trouvera les portraits au vif brossés par Laure Adler, tirés de ses biographies de femmes, mais aussi l'intégralité de son premier essai, écrit à l'âge de vingt-neuf ans, aux origines de l'engagement d'une vie pour les droits des femmes. Elle explore les allées du pouvoir, notamment les années Mitterrand, dont elle fut conseillère culturelle de 1989 à 1993, et aborde des questions intimes et sociétales majeures, comme le deuil, la vieillesse et la fin de vie. Laure Adler nous ouvre ensuite grand les portes de la création, portée par sa passion pour toutes les formes de culture - à commencer par le théâtre, mais aussi la littérature, les arts visuels et la peinture, le cinéma, la mode.
Les nombreuses transcriptions d'entretiens radiophoniques nous permettent de retrouver le grain de voix et les inflexions de pensée d'une femme en mouvement, au plus près des enjeux de notre temps. Retenir la vie pour mieux la célébrer et continuer à se battre pour ce qui en fait la beauté. -
Écrits érotiques de femmes : Une nouvelle histoire du désir : De Marie de France à Virginie Despentes
Romain Enriquez, Camille Koskas
- Bouquins
- 4 Avril 2024
- 9782382925454
En réunissant près de 700 textes, de toutes les époques et de tous les genres, et plus de 200 autrices, ce volume se présente comme la plus ambitieuse des anthologies érotiques de littérature féminine.
Souvent réduite à la portion congrue dans les recueils existants, la littérature érotique produite par les femmes trouve enfin un espace d'analyse à la mesure de sa singularité et de sa diversité. Un travail de recherche considérable a permis aux auteurs de mettre au jour un corpus, souvent méconnu, d'une inépuisable richesse.
Plus de 200 autrices et près de 700 textes, de toutes les époques et de tous les genres (poème, roman, essai, théâtre, conte, etc.), illustrent la variété des approches et des styles en la matière. Au fil d'un parcours thématique (Éros mystique, tragique, ludique, politique...) favorisant les rapprochements saisissants s'esquisse une nouvelle histoire du désir. Les extraits réunis en explorent les nombreuses dimensions, embrassant toutes les sexualités et toutes les pratiques, loin parfois des thèmes attendus. On lira ainsi, parmi d'autres, des pages qui se distinguent par leur veine burlesque, militante ou onirique. En fin de compte, c'est la notion même d'érotisme, longtemps façonnée par un regard presque exclusivement masculin, qui se trouve redéfinie.
Les grands noms (Louise Labé, George Sand, Colette, Simone de Beauvoir) côtoient une foule d'écrivaines oubliées dont l'oeuvre est parfois rééditée ici pour la première fois. Qu'elles soient inconnues ou illustres, elles témoignent de la même volonté de s'affirmer par la littérature comme des sujets de désir à part entière : ce volume donne à entendre leurs voix. -
En ce début du XXIe siècle où la place et les droits des femmes régressent dans tant de pays, il est urgent de lire, de relire, Benoîte Groult. Grande romancière, traduite dans le monde entier, mais aussi grande féministe, elle fut une pionnière dans tous les combats pour les femmes.
Journaliste et romancière, Benoîte Groult a voué une grande partie de sa vie à défendre la cause des femmes. Puisé dans son expérience personnelle et dans son engagement, son féminisme est à figure humaine, sans concession mais sans haine, animé par un humour salvateur. Bien avant le mouvement #MeToo, Benoîte Groult écrivait : " Le féminisme n'a jamais tué personne. Le machisme tue tous les jours. " Elle fut la première à dénoncer l'excision, la première à remettre à l'honneur Olympe de Gouges. Son essai Ainsi soit-elle, publié en 1975 et vendu à plusieurs millions d'exemplaires, reste encore et toujours une bible du féminisme.
Benoîte Groult rencontre le succès dès la parution du Journal à quatre mains (1958), écrit avec sa soeur Flora. Les Vaisseaux du coeur (1988), où elle décrit une passion physique de façon très crue - chose rare à l'époque... pour une femme -, devenus un best-seller international, ont été adaptés au cinéma et au théâtre. Dans La Touche étoile (2006), son dernier roman, elle raconte comment son héroïne, 80 ans, s'est juré de ne pas se laisser déborder par la vieillesse dans un monde où " vieillir est un délit ". Ce plaidoyer sensible pour le droit de mourir dans la dignité dit son refus de se laisser confisquer sa mort, comme elle avait refusé de se laisser confisquer son ventre.
On découvrira également de larges extraits inédits de son journal intime dans lesquels apparaît parmi d'autres la figure de François Mitterrand, ami intime du couple qu'elle formait avec l'écrivain Paul Guimard.
Oui, plus que jamais il faut lire, relire Benoîte Groult, en ce début du XXIe siècle où les droits des femmes régressent dans tant de pays, et pas seulement à l'autre bout du monde.
Ce volume contient : Journal à quatre mains - Les Vaisseaux du coeur - La Touche étoile - Ainsi soit-elle - Le Féminisme au masculin - Olympe de Gouges, la première féministe moderne, des extraits du Journal inédit de Benoîte Groult, ainsi que ses préfaces à trois ouvrages traitant des mutilations sexuelles féminines et des femmes battues. -
Annie Le Brun est poète. Elle a écrit des essais consacrés, entre autres, au genre noir à la fin du XVIIIe siècle, au marquis de Sade, à la littérature, à la laideur et à la beauté. Cet ouvrage donne à lire la part essentielle de son oeuvre.
De ne m'être jamais prise pour un écrivain ni de n'avoir jamais projeté de faire oeuvre, j'ai écrit seulement pour savoir où j'allais. Il s'ensuit que façon d'être, façon de penser, façon d'écrire sont alors si imbriquées que tout y fait sens. Aucun soir ne ressemble à un autre, surtout quand la formulation d'une impression, d'une sensation et même d'une idée en dépend...
S'il m'est arrivé d'évoquer la dérive au long cours à laquelle j'ai souhaité que ma vie ressemble, alors les livres correspondent autant aux îles abordées qu'à la constitution de nouveaux atolls, les unes et les autres continuellement retravaillés par les vents et courants d'un enchevêtrement de temps courts et de temps longs. Comme s'il s'agissait de trouver la forme susceptible d'affronter le néant sinon de le conjurer. Sans doute n'ai-je jamais cédé sur le désir insistant, formulé dès le départ, de voir s'élargir l'horizon, mais je dois à une note tardive de Victor Hugo de supposer que je n'ai cessé d'y chercher ce qui pourrait bien ressembler à l'infini dans un contour.
A. L. B.
?Ce volume contient :
Ombre pour ombre ; Les Châteaux de la subversion ; Soudain un bloc d'abîme, Sade ; Appel d'air ; Surréalisme et subversion poétique ; Perspective dépravée ; Pour Aimé Césaire ; Du trop de réalité ; Si rien avait une forme, ce serait cela ; " Voici venir l'amour du fin fond des ténèbres " ; Ce qui n'a pas de prix. -
Michelle Perrot est une des plus grandes historiennes contemporaines. Ses travaux, pionniers en matière d'histoire sociale, d'histoire des marges, des femmes et du genre, ont puissamment contribué à renouveler la discipline et ses objets. Les trois séquences qui rythment ce volume correspondent à ses thèmes de prédilection : ouvriers, marges et murs, femmes.
S'intéressant à travers eux à des figures de dominés, longtemps ignorés par les chercheurs, elle explore les traces à demi effacées de vies ordinaires qui, elles aussi, ont fait l'histoire : celles des ouvriers en grève ou des détenus du XIXe siècle, celles des enfants des rues, vagabonds ou autres Apaches de la Belle Époque. Celles enfin des femmes, toujours inscrites dans la diversité de leurs parcours et saisies dans la variété de leurs lieux de vie : la chambre, l'atelier, l'usine, la maison bourgeoise, la rue.
Longtemps étouffées ou inaudibles, les voix de ces femmes, ouvrières (« mot impie », selon Michelet) ou autrices (au premier rang desquelles George Sand), militantes ou anonymes, aux corps assujettis ou triomphants, exploités et désirés, sont restituées par la force d'un style singulier. Toutes semblent se rejoindre in fine dans la figure de Lucie Baud, « révoltée de la soie », meneuse de grève en Isère et inspiratrice de Mélancolie ouvrière, saisissant livre-enquête ici reproduit en intégralité.
Michelle Perrot a elle-même assuré la sélection, l'agencement et la présentation des textes retenus, portant un regard résolument lucide et personnel sur plus d'un demi-siècle de recherche et d'engagement. Ce volume permet d'en mesurer toute l'ampleur.
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Spécialiste des présocratiques, ces « philosophes » du Ve siècle avant J.-C. que Martin Heidegger désigne comme l'aurore de la pensée, Barbara Cassin raconte l'histoire de la philosophie en s'appuyant sur les sophistes, ces autres maîtres en culture et en démocratie.
Ce volume réunit des textes devenus souvent introuvables, des traductions - de Gorgias en particulier - et des ouvrages intégraux, parmi lesquels Parménide, la langue de l'être ?, Aristote, la décision du sens. Tous structurés autour d'une trame qui fait de cet ouvrage une oeuvre à part entière.
Sa rencontre avec René Char et Martin Heidegger a conduit Barbara Cassin à repenser le rapport entre philosophie et poésie. Que peut le langage, peut-on fabriquer le monde aussi avec des mots ? Et que nous apprend la diversité des langues à l'heure du mauvais anglais mondialisé qui raccourcit la pensée ?
L'Antiquité qu'explore Barbara Cassin est aussi d'une grande actualité. Elle ouvre sur le « peuple arc-en-ciel » et la commission Vérité et Réconciliation en Afrique du Sud, sur la psychanalyse ou le rapport entre sens et non-sens chez Freud et Lacan, sur la définition de la culture et de la démocratie avec Google-moi, sur l'hospitalité et la barbarie avec La Nostalgie. Elle livre les clefs du Dictionnaire des intraduisibles avec Plus d'une langue. Et partout, qu'il s'agisse de la toute première Initiation à l'explication de texte ou du récent Avec le plus petit et plus inapparent des corps, l'oeuvre de Barbara Cassin témoigne de cet amour du langage et de l'écriture qui ne requiert aucun savoir préalable et ne se laisse enfermer dans aucune discipline. -
Les Mémoires politiques très attendus d'une grande journaliste, témoin de premier plan de l'histoire de la Cinquième République de 1958 à nos jours. Ce premier volume couvre la période De Gaulle, Pompidou et Giscard jusqu'à l'élection de François Mitterrand.
Née dans la politique, Michèle Cotta y a grandi, vécu, avec la soif permanente de l'événement et la curiosité inlassable d'approcher ses principaux protagonistes.
C'est à vingt ans, le 13 mai 1958, jour du retour au pouvoir du général de Gaulle, que, stagiaire à l'Institut français de presse et se trouvant par hasard sur les bancs des journalistes à l'Assemblée nationale, elle est plongée d'un coup au coeur d'une actualité qui se confond avec la grande Histoire. Peu après, recrutée par le service politique de L'Express, Michèle Cotta deviendra familière de tous les acteurs de la vie politique, gaullistes ou pas, et plutôt de gauche. Leurs vies, leurs itinéraires politiques surtout, la passionnent et l'intriguent.
De 1965 et la première élection présidentielle au suffrage universel du général de Gaulle à 1981 et l'accession au pouvoir de Mitterrand, elle couvre dans ce premier volume tous les grands événements qui marquèrent les débuts de la Ve République : Mai 68, le référendum en 1969, les coulisses de la succession de Georges Pompidou, la relation Giscard-Chirac...
Ce qui la fascine chez les hommes politiques, avoue-t-elle, ce sont les fausses confidences, destinées à être répétées, les vraies, obtenues au moment où on ne s'y attend pas, les chemins suivis pour vaincre, les erreurs commises, les détours, les impasses. Les tourments de chacun, ses petits et grands secrets. Leur humanité, en bref, dont la grande observatrice qu'est Michèle Cotta nous livre des moments essentiels dans cette histoire personnelle et savoureuse de la Ve République, foisonnante de révélations, d'anecdotes, de choses vues et entendues. Le témoignage qu'on attendait. -
Ce volume contient :
- Bonjour tristesse (roman)
- Un certain sourire (roman)
- Dans un mois, dans un an (roman)
- Château en Suède (théâtre)
- Aimez-vous Brahms... (roman)
- Les Merveilleux Nuages (roman)
- La Chamade (roman)
- Le Garde du coeur (roman)
- Un peu de soleil dans l'eau froide (roman)
- Des bleus à l'âme (roman)
- Le lit défait (roman)
- Le Chien couchant (roman)
- La Femme fardée (roman)
- La Laisse (roman)
- Les Faux-Fuyants (roman) -
Issue, par son père, d'une vieille famille catholique de droite, Élisabeth de Fontenay a été élevée dans l'ignorance des racines juives de sa mère, convertie au catholicisme, dont la famille fut exterminée à Auschwitz. À vingt-deux ans, elle rompt avec la religion catholique pour se tourner vers le judaïsme et assumer son ascendance juive. À la fois détruite et construite, dit-elle, par le secret qui entoura ses origines. Dans toute son oeuvre, elle n'a cessé de s'interroger sur les devoirs que nous avons envers les êtres vulnérables et de chercher à combler le silence de sa mère, celui de son frère, celui aussi des animaux qu'on extermine. Élisabeth de Fontenay, inlassablement, s'est attachée à mettre la philosophie « à l'épreuve de l'animalité », sans pour autant « offenser le genre humain ». Elle dénonce une tradition philosophique responsable, à ses yeux, de la longue méconnaissance de l'animal au nom du « propre de l'homme », et rappelle avec force que l'attention portée aux animaux ne saurait entrer en contradiction avec celle que l'on porte aux êtres humains et à leur propre identité. Fragilité, animale ou humaine, stupeur face à la violence génocidaire, amour de la littérature, admiration et méfiance mêlées vis-à-vis des Lumières, mais passion pour Diderot, « inventeur d'un matérialisme enchanté », engagement politique, autant de thèmes qui s'entrelacent dans ce volume rassemblant l'essentiel d'une oeuvre sensible, dense et inclassable, qui fait autorité et assure à son auteur un grand rayonnement.
Ce volume contient : Actes de naissance - Gaspard de la nuit - En terrain miné (avec Alain Finkielkraut) - Une tout autre histoire - La Prière d'Esther - Diderot ou le matérialisme enchanté - « Flaubert, un pensum mystique » - « Barbey, cet absolu littéraire » - La Grâce et le progrès - Sans offenser le genre humain - « Lucrèce, la force de dissidence du poème » - « La raison du plus fort » - « Entretien avec Jean-Louis Poirier ».
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L'art dévoile-t-il ou dissimule-t-il le créateur ?
Une étudiante en histoire de l'art loue la maison d'un professeur dont elle suit les travaux de recherche. Il la prévient simplement que sa femme Agnes, qui est peintre, viendra occuper quelques jours l'atelier du premier étage.
Lorsque celle-ci arrive, une intimité se noue entre les deux femmes : au fil de leurs rencontres dans l'escalier, dans l'atelier ou au café, Agnes se confie sur sa jeunesse, sa famille, son mariage, ses enfants et son rapport à l'art. Il apparaît petit à petit qu'Agnes n'a plus d'autre endroit où aller. Les moments de sa vie racontés avec frénésie trahissent une personnalité dispersée et mouvante. Sa créativité, qui reste à l'état d'une peinture blanche sur une toile blanche, s'en ressent.
Dans ce roman empreint d'une atmosphère trouble et sensuelle, Ay?egül Sava?, d'une plume précise et subtile, plonge son lecteur dans le monde inquiétant de la création et interroge la figure de l'artiste: l'art dévoile-t-il ou dissimule-t-il le créateur ? -
Que signifie grandir, jouer, rêver au sein d'une humanité ravagée par le génocide ? Qu'en était-il de l'enfance et des enfants durant la Seconde Guerre mondiale, lorsque les nazis menaient leur guerre d'extermination contre les Juifs et leur politique d'épuration contre les Tsiganes ? Ecrits pendant ou après les événements, les textes rassemblés ici, rédigés en une dizaine de langues, dessinent ce que fut l'effondrement d'un monde aux yeux des plus jeunes, et disent l'incroyable vitalité qu'ils déployèrent dans les ghettos et les camps. Ils éclairent la perception que les enfants et les adolescents eurent de ce drame collectif et permettent de comprendre le regard, souvent sans concession, qu'ils portèrent sur les adultes.
Ces témoignages, ces poèmes et ces fables ne sont pas seulement des documents historiques : qu'ils prennent ou non forme littéraire, ils montrent l'importance qu'eut pour certains la possibilité de mettre en mots ce qu'ils vivaient et éprouvaient.
Les textes réunis ici, émanant de témoins inconnus autant que d'auteurs célèbres (Aharon Appelfeld, Imre Kertész, Primo Levi...), parfois inédits en français, ont été choisis et présentés par Catherine Coquio et Aurélia Kalisky, avec l'aide de plusieurs traducteurs et historiens. Ils forment un livre unique et bouleversant qui propose, pour la première fois à l'échelle de l'Europe, un témoignage sur la Catastrophe telle qu'elle fut vécue par les enfants : ceux qui grandirent dans la certitude quotidienne de leur condamnation, et qui, s'adaptant au monde où il leur fallait vivre, firent de ces récits ceux de la vie même. -
Le matin nous appartient-il encore ? Dans cette variation tout à la fois profonde et divertissante, il apparaît comme un enjeu résolument contemporain.
Le matin est représentatif de notre rapport schizophrène au temps, un temps que beaucoup préfèreraient passer à l'horizontal mais que de présumées bonnes moeurs - la morale, la religion ou la société capitaliste - ont imposé comme vertical ; où l'intimité du quotidien côtoie sans résistance le tumulte du monde.
Un temps également saturé d'images qui ont façonné nos comportements : la publicité, les séries télé, l'art ou la littérature ont construit des représentations d'un matin tantôt homogène, rassurant et familial tantôt solitaire, routinier et banal.
Travaillé ou contraint pour les uns ; amoureux ou créatif pour les autres : nous ne sommes pas tous égaux aux premières heures du jour, et entre " double journée " et walk of shame, les femmes semblent tout particulièrement touchées par les clichés tenaces et les injonctions contemporaines nouvelles.
Autour de la même table du petit-déjeuner, ce livre énergisant, le premier consacré au matin, réunit Georges Perec et les Chocopops, Albert Cohen et Angela Merkel, Marc Aurèle et Jean-Jacques Goldman, avec une ambition : montrer autrement ce que chacun de nous voit tous les jours sans jamais le voir véritablement.
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Alma grandit dans une maison hors du temps où règnent les non-dits. De ses parents, taciturnes et effacés, elle ne sait que peu de choses. Sous le vernis d'un foyer bien organisé, Alma ressent des failles. Au rythme des repas dominicaux, en présence d'un grand-père ancien combattant au corps meurtri par les séquelles de la guerre, la petite-fille perçoit autant d'échos d'un conflit qu'elle n'a pas connu et qui fi nit par s'inscrire dans sa propre chair.
Alma devient dessinatrice et rencontre un photographe, Friedrich, marqué lui aussi par une relation difficile avec son histoire familiale. Le couple donne naissance à Emil, un enfant qui souffre d'une maladie génétique rare : il est incapable de ressentir la douleur. Une notion qui lui restera étrangère, lui qui s'identifie aux super-héros, et autres êtres fabuleux de ses jeux d'enfant, habité par un sentiment d'invincibilité. Comme les deux faces inversées d'une même histoire, Emil et son arrière-grand-père, chacun marqué par sa propre infirmité, ont en commun d'être enfermés dans un monde qui les sépare de la vie ordinaire et des autres.
Entre précision incisive et poésie fantastique, Valerie Fritsch éclaire d'une lumière crue cet abîme insondable que l'Histoire peut creuser entre les générations.