«Comment la femme fait-elle l'apprentissage de sa condition, comment l'éprouve-t-elle, dans quel univers se trouve-t-elle enfermée, quelles évasions lui sont permises, voilà ce que je chercherai à décrire. Alors seulement nous pourrons comprendre quels problèmes se posent aux femmes qui, héritant d'un lourd passé, s'efforcent de forger un avenir nouveau. Quand j'emploie les mots "femme" ou "féminin" je ne me réfère évidemment à aucun archétype, à aucune immuable essence ; après la plupart de mes affirmations il faut sous-entendre "dans l'état actuel de l'éducation et des moeurs". Il ne s'agit pas ici d'énoncer des vérités éternelles mais de décrire le fond commun sur lequel s'élève toute existence féminine singulière.» Simone de Beauvoir.
Dans notre monde, l'homme est la mesure de toute chose. Littéralement. Malheureusement, cela pénalise au moins cinquante pour cent de l'humanité. Qui portera une ceinture lui permettant de survivre à un accident de voiture ? Qui aura accès à des médicaments adaptés ? Pourquoi considère-t'on certains sports comme masculins ? Pour qui une ville est-elle construite ? Pourquoi les femmes ont-elles plus souvent froid dans les bureaux ? Pourquoi les vêtements féminins sont-ils avant tout beaux et ceux des hommes pratiques ? En quoi les uniformes des policiers, des pompiers, le matériel agricole, les sièges des pilotes d'avion rendent-ils ces professions plus difficiles d'accès aux femmes ?
Rebekka Endler, dans cet essai lumineux et percutant, nous invite à ouvrir les yeux sur l'histoire de ces nombreux détails qui rendent au quotidien le monde inadapté aux femmes. Parce que pour avancer vers l'égalité, il faut aussi savoir prendre en compte nos différences, loin des stéréotypes.
De plus en plus de femmes assument d'être attirées par d'autres femmes. Pour des raisons ancestrales, qui concernent aussi le genre masculin. Mais aussi pour des raisons nouvelles, parce que l'émancipation du patriarcat passe aussi par là. La (re)découverte du clitoris et l'affirmation grandissante d'un droit à jouir pour toutes permet d'ouvrir de nouvelles conquêtes. Et si la bisexualité était une réponse à la crise du couple hétéro ? Tout n'est pas si simple, car être bi c'est assumer de ne pas se situer, de quitter les chapelles à l'heure où le genre est en train d'exploser sous l'effet des jeunes générations.
Sapiens décrivait la façon dont les humains ont conquis le monde par leur capacité unique de croire à des mythes collectifs tels que les dieux, l'argent, l'égalité et la liberté. Homo Deus, nous offre une vision de ce que le monde deviendra quand à ces mythes millénaires s'allieront des nouvelles technologies démiurgiques comme l'intelligence artificielle et la manipulation génétique.
Que deviendra la démocratie quand Google et Facebook connaîtront mieux que nous nos goûts et nos préférences politiques ? Qu'adviendra-t-il de l'Etat providence lorsque les humains seront évincés du marché de l'emploi par les ordinateurs ? Alors que l'Homo Sapiens devient un Homo Deus, quel nouveau destin sommes-nous en train de nous forger ? Ce livre nous donne un aperçu des rêves et des cauchemars qui façonneront le XXIè siècle.
Benoîte Groult Ainsi soit-elle On a longtemps pris la parole de l'homme pour la vérité universelle et la plus haute expression de l'intelligence, comme l'organe viril constituait la plus noble expression de la sexualité. Il faut que les femmes crient aujourd'hui. Et que les autres femmes - et les hommes - aient envie d'entendre ce cri. Qui n'est pas un cri de haine, à peine un cri de colère, car alors il devrait se retourner contre elles-mêmes. Mais un cri de vie. Il faut enfin guérir d'être femme. Non pas d'être née femme mais d'avoir été élevée femme dans un univers d'hommes, d'avoir vécu chaque étape et chaque acte de notre vie avec les yeux des hommes et les critères des hommes. Et ce n'est pas en continuant à écouter ce qu'ils disent, eux, en notre nom ou pour notre bien, que nous pourrons guérir. B. G.
Un papa, une maman, en couple : c'est le modèle de la famille que promeut notre société, et que transmet l'ensemble des récits et des fictions contemporaines autour de la grossesse, de l'enfantement et de l'exercice de la parentalité.
Pourtant, il y a bien d'autres modèles possibles.
On peut concevoir des enfants à un, à deux, à plus.
On peut concevoir des enfants en les portant, ou pas.
On peut allaiter des enfants, même si on ne les a pas portés.
On peut élever des enfants à un, à deux, à plus.
On peut être des parents en couple, ou des parents qui ne sont pas nos partenaires amoureux.
Si l'on décentre notre regard du modèle de la famille hétérosexuelle, on s'aperçoit en effet qu'il existe bien d'autres manières de faire famille, tout aussi épanouissantes pour les enfants et les parents.
Qu'on regarde ailleurs (dans le monde), avant (dans le temps), ou à côté (notamment du côté des parentalités queer), on se rend compte que notre modèle de la famille, fondée sur le couple hétérosexuel, au sein duquel s'exercent la domination masculine et les inégalités de genre, est une construction sociale. Et, bonne nouvelle : on peut se détacher !
En donnant à voir ces autres pratiques, et leur grande richesse, ce livre montre qu'elles ne sont pas utopiques : elles existent déjà, elles fonctionnent, et elles peuvent être adoptées par toustes.
Doit-on lire Zemmour ? Être fidèle, c'est ringard ? La liberté, ça coûte combien ?
Que faire de sa colère ? La révolution, c'est possible ? La faute à la cancel culture ?
Ces questions, ce sont celles que BINGE AUDIO explore dans tous ses podcasts : Programme B, Les Couilles sur la table, Kiffe ta race, On peut plus rien rdire....
Ces questions, et d'autres, ce sont celles que se posent toutes celles et ceux qui s'intéressent au monde en train de changer - et qui paraissent absurdes et lunaires aux réactionnaires de tous poils.
Ces questions, ce sont celles auxquelles on ne sait jamais comment répondre simplement - mais ça, c'était avant que Binge Audio décide d'en réunir enfin les réponses dans un livre.
Comment ? En allant les poser à des spécialistes qui y ont déjà beaucoup réfléchi, qu'iels soient artistes, chercheur·es, journalistes, militant·es : Rokhaya Diallo, Étienne Klein, Pauline Harmange, Catherine Corsini, Cécric Herrou, Océan, Olympe de G, Tal Madesta, et bien d'autres...
C'est ce que vous trouverez dans ce recueil : 30 questions aussi bien intimes que sociales et politiques, et leurs 30 réponses documentées, synthétiques et accessibles, dans une maquette lumineuse et moderne, fidèle à l'esprit graphique des ouvrages de Binge Audio Éditions.
Lucide et vivifiant, Rêver l'obscur - Femmes, magie et politique c ampe l es fondements de la pensée de l'activiste californienne Starhawk, figure majeure du mouvement écoféministe initié en France par Françoise d'Eaubonne dans les années 1970. Pionnière des mouvements anti-militariste et anti-nucléaire dans les années 70, elle a participé à de nombreux mouvements de lutte - blocus contre la centrale de Diablo Canyon, bataille de Seattle, etc.
- animant notamment des formations à l'action directe et à la non-violence. Plus de trente ans après sa parution aux États- Unis, cet essai n'a rien perdu de sa force dans un monde où l'être humain demeure coupé de la nature, coupé de ses semblables et de son propre corps.
Dans cette Petite Conférence, Delphine Horvilleur s'interroge sur la façon dont nous comprenons le monde, et pour cela, sur la façon dont nous le racontons. L'importance du récit, les rabbins la connaissent mieux que personne. Elle évoque donc son métier de femme rabbin. Elle le définit comme un geste d'écoute et d'ouverture envers les autres, à partir de l'étude des récits bibliques. Elle explique comment les récits, les contes, les mythologies, les textes religieux ont mille choses à nous raconter. Comment ils cherchent continuellement à établir du lien entre les générations, à nous dire que la nouvelle génération n'est pas la copie conforme de l'ancienne et que le monde a besoin d'une mise à jour. À chacun de trouver le sens qui lui semble être le bon, car nous pouvons reconstruire le sens de la phrase et le sens du monde, afin qu'il soit pertinent pour nous tous.
Essai concis et incisif sur les racines historiques de l'establishment médical, Sorcières, sages-femmes et infirmières s'inscrit au coeur de la seconde vague féministe.
Publié aux États-Unis en 1973, il est le fruit d'une indignation face aux maltraitances infligées aux femmes par le corps médical - diagnostics infondés, traitements aussi intensifs qu'hasardeux...
Barbara Ehrenreich et Deirdre English, engagées dans le Mouvement pour la santé des femmes, s'interrogent alors sur la diabolisation des guérisseuses populaires au XVIe et au X VIIe siècle en Europe, à la mise à l'écart des sages-femmes au XIXe et à la construction du personnage de l'infirmière façon Florence Nightingale. À qui ont profité ces chasses aux « sorcières » issues des milieux populaires ? Et si, derrière cette professionnalisation forcée, se cachait une véritable monopolisation politique et économique de la médecine par les hommes de la classe dominante, reléguant peu à peu les femmes à la fonction subalterne d'infirmière docile et maternelle ?
Où et comment l'intelligence artificielle est-elle fabriquée ? Qui la finance et qui sert-elle ? À travers une série d'enquêtes approfondies, Kate Crawford déploie une cartographie exhaustive de l'IA : ses coûts et ses impacts environnementaux, sociaux et politiques.
L'IA n'a en fait pas grand-chose d'« artificiel ». C'est une industrie vorace en ressources naturelles, matérielles, logistiques et humaines. Et on peut se demander si elle est vraiment « intelligente » : elle conserve les stigmates indélébiles des premières bases de données qui l'ont alimentée, et perpétue irrémédiablement toutes sortes de biais discriminatoires.
Développée et conçue sans contrôle ni évaluation, sans critères de justice ni d'éthique, l'IA renforce la toute-puissance des géants de la tech et des institutions qui l'adoptent. Elle est le reflet du pouvoir, l'expression d'un nouveau colonialisme. Kate Crawford nous le démontre avec brio !
La femme est-elle l'avenir de l'homme ? Au présent, elle a du mal à se faire entendre sans élever la voix... Qu'en était-il dans le passé ? Paléoanthropologue, Pascal Picq enquête ici sur la femme des origines.
Dans ce livre, il ne se contente pas de présenter ce que l'on sait des rapports entre hommes et femmes dans les premières sociétés humaines, il entend placer l'histoire et la préhistoire humaines dans la perspective de l'évolution. Pour embrasser le passé évolutif, il faut élargir le regard : explorer le passé, mais aussi comparer l'humain à ses plus proches cousins, singes et grands singes. Car nos points communs avec les espèces apparentées ne sont pas seulement biologiques, ils concernent également les comportements et la vie sociale, et jusqu'aux rapports entre les sexes.
La coercition envers les femmes est-elle une fatalité évolutive ou une invention culturelle ? Comment s'est instaurée la domination masculine, qui semble être devenue la règle pour notre espèce ?
Un livre qui bouscule les idées reçues pour penser autrement l'évolution des femmes et leur rôle dans l'évolution.
Du côté des petites filles est une analyse, fondée sur de très nombreuses observations de la vie de l'enfant selon qu'il est un garçon ou une fille, l'étude des fondements d'une éducation qui se transmet à l'identique, de manière presque inconsciente, automatique. L'auteure montre comment cette dernière est le résultat de toute une série de conditionnements passant par les jeux, les jouets, la littérature enfantine et critique les méthodes pédagogiques, le manque presque total de préparation des enseignants, les rapports toujours faussés de ces derniers avec les enfants. L'ouvrage connaît un immense succès en France (comme auparavant en Italie), il a été tiré à 250 000 exemplaires. « Qu'est-ce qu'un garçon peut tirer de positif de l'arrogante présomption d'appartenir à une caste supérieure, du seul fait qu'il est né garçon ? La mutilation qu'il subit est tout aussi catastrophique que celle de la petite fille persuadée de son infériorité du fait même d'appartenir au sexe féminin. » E.G.B.
Ne rien faire... Et s'il s'agissait là du seul véritable acte révolutionnaire contemporain, celui qui nous soustrait enfin à la tyrannie du temps libre passé sur écran. Dans un monde accro à des technologies conçues pour monnayer notre attention, où nous sommes sans cesse évalués à l'aune d'une productivité numérique dévorante, quel sens donner au temps libre ? Car ces moments accordés à nos vies digitales sont-il autre chose qu'un temps libre de consommer ? Ou de devenir nous-même un produit pour ceux qui monétisent notre temps de cerveau disponible ? Ce sont les questions que pose Jenny Odell dans cet essai lumineux qui interroge notre rapport à l'attention, notre place dans le monde et notre lien à la nature. Loin des recettes de détox numérique, ce texte invite le lecteur à un cheminement philosophique, poétique et érudit, entre essai et manifeste de résistance.
Les thèses de Jenny Odell, à l'origine d'un phénomène viral outre-atlantique, sont rassemblées dans ce livre devenu un best-seller américain et considéré par Barack Obama comme une lecture indispensable.
Difficilement traduisibles en français, apparemment « importées » des États-Unis, les éthiques du care répondent à une préoccupation de plus en plus prégnante dans notre société, celle du soin, au sens ordinaire et non médicalisé du mot.
Or, si le care est largement étudié outre-Atlantique, il a fait l'objet de peu de publications en France jusqu'à présent, alors même que depuis plus de quinze ans un vrai travail interdisciplinaire a été mené par les chercheurs et chercheuses françaises (philosophes, sociologues, psychologues, politistes, etc.). Le rayonnement de ces travaux au niveau international faisant d'ailleurs que l'on parle désormais d'« école française du care ».
La perspective du care, encore peu connue, est un enjeu majeur de notre monde commun. Les autrices cherchent ici à en montrer les multiples aspects afin que chacun puisse en percevoir les contours pour, in fine, y prendre sa part.
" L'amour maternel est-il un instinct qui procéderait d'une " nature féminine ", ou bien relève-t-il largement d'un comportement social, variable selon les époques et les moeurs ? Tel est l'enjeu du débat qu'étudie Elisabeth Badinter, au fil d'une très précise enquête historique menée avec lucidité mais non sans passion.
L'Amour en plus, un livre passionnant, dérangeant. "
Trente ans après L'Amour en plus, le naturalisme - qui remet à l'honneur le concept bien usé d'instinct maternel - revient en force.
À force d'entendre répéter qu'une mère doit tout à son enfant, son lait, son temps et son énergie, il est inévitable que de plus en plus de femmes reculent devant l'obstacle. Si plus d'un quart des Allemandes restent sans enfant, c'est qu'elles trouvent à se réaliser ailleurs que dans la maternité telle qu'on la leur impose. Pour l'heure, les Françaises ont échappé à ce dilemme du tout ou rien. Tiendront-elles tête aux injonctions des « maternalistes » soutenus par les plus respectables institutions ? Jusqu'à quand sauront-elles imposer leurs désirs et leur volonté contre le discours rampant de la culpabilité ?Élisabeth Badinter met le doigt sur de vraies questions et fait mouche.
Weronika Zarachowicz, Télérama.
Comment comprendre la persistance des inégalités en France alors que l'égalité est proclamée centrale au pays des droits de l'H(h)omme ?
C'est à cette question que Réjane Sénac répond dans cet essai dérangeant, bousculant et original. Elle remet en cause la conception française de l'égalité, comme un mythe à déconstruire pour tendre vers une égalité sans condition : en deça du sexe, de l'origine sociale et ethno-raciale, de la religion et de l'orientation sexuelle. Autrement dit, nous ne serons égaux que si nous nous reconnaissons comme semblables et non comme complémentaires au regard d'identifiations figées et figeantes.
À travers une relecture critique de la devise républicaine, elle montre que l'égalité n'existera qu'en se libérant du récit de la performance de la mixité, incarné par des slogans tels que « la diversité, c'est bon pour le business » ou « la mixité est une valeur ajoutée », en particulier entre les femmes et les hommes. Si on ne veut pas vivre dans une société où même l'égalité devient une histoire de rentabilité et de success-story, il est urgent de se réveiller de ce « compte » de fée.
Avec une argumentation explosive, Réjane Sénac développe une pensée féministe novatrice et audacieuse. Des analyses de Thomas Piketty et de Raphaël Enthoven, en passant par le succès d'un rappeur comme Orelsan, elle montre comment on peut se dire pour l'égalité tout en participant à la reproduction des inégalités. Elle revient sur les combats actuels du féminisme français, de l'écriture inclusive aux polémiques suscitées par le mouvement #MeToo et les réunions non-mixtes féministes et anti-racistes.
Pourquoi, dans toutes les cultures, les femmes ont-elles été exclues de la chasse? Pourquoi n'ont-elles pu ni monter à bord des navires ni être soldat? Pourquoi leur a-t-on plutôt assigné les tâches de cueillir, de filer, de tisser, de tanner? Qu'est-ce qui expliquerait qu'il existe des façons masculines et des façons féminines de couper, de creuser et de travailler la terre?
Dans cet essai qui conjugue audace intellectuelle et rigueur scientifique, Alain Testart montre que ce sont les croyances qui expliquent la différenciation des activités masculines et féminines et fait remonter leur origine à la lointaine préhistoire. Ces croyances, même tacites et irrationnelles, ont des effets puissants sur la réalité et obéissent à une logique cachée : celle du sang périodique des femmes, perçu comme une grave perturbation qui affecte l'intérieur de leur corps et les exclut de tâches particulières.
Même si cette répartition traditionnelle des activités sera bientôt une chose du passé, elle ne laisse pas d'étonner par sa constance, sa quasi-universalité jusque dans les temps présents. Dans cet essai, Alain Testart nous entraîne pas à pas dans une réflexion d'une grande nouveauté sur le rôle du sang dans les représentations sociales et la constitution du genre.
Pour Florian Grandena et Pierre-Luc Landry, le queer est « un bouclier contre l'oppression ». Avec La guerre est dans les mots et il faut les crier, ils souhaitent « exprimer leur ras-lebol par rapport à certains discours médiatiques, culturels et sociaux entourant les luttes et les politiques identitaires LGBTQIA2S+ ». Afin de dénoncer des « stratégies assimilationnistes », révéler « une nouvelle homophobie » et « un conformisme grossier », ils adoptent une grande liberté de ton, à la fois érudit et populaire, tenant de la recherche aussi bien que de la création, le tout orné des illustrations d'Antoine Charbonneau-Demers. « Nous sommes pédés, tapettes, faggots, cocksuckers ; nous avons entendu toutes les insultes, et nous les récupérons ; nous sommes queers, et nous avons décidé que la guerre est dans les mots et qu'il faut les crier. » Sans hiérarchie ni jugement de valeur, il est question de Lizzo et d'Eurythmics, de Xavier Dolan et de Catherine Breillat, de Simone de Beauvoir et d'Edward Saïd, entre autres.
Nous avons écrit ce livre avec nos corps. Nous avons parfois failli y laisser notre peau. Nous avons parfois failli y laisser notre santé mentale, également, puisque nous avons choisi d'y creuser des sujets qui nous révoltent, nous obsèdent, nous font violence. Nous avons aussi été affectés par l'extérieur, par l'état actuel du monde, par les meurtres et agressions qui se sont produits pendant que nous rédigions le livre. Il n'était pas possible d'écrire sans dire « je », sans parler d'une même voix au « nous », tout en rendant cette voix fluide, fluctuante, insaisissable. Nous avons écrit à partir des effets politiques de ce que nous sommes, tout en brouillant les pistes - rien, ici,n'appartient plus à l'un qu'à l'autre. Nous écrivons ensemble.
Avril 2015 marquera le centenaire du génocide arménien. Une page noire de l'Histoire turque, toujours controversée, toujours taboue. Quel regard peut porter sur cette communauté et sur cet épisode une Turque née dans les années 70 ? Pinar Selek répond avec ce récit personnel et engagé, tissé de ses souvenirs, observations et rencontres. Avec elle, nous apprenons de l'intérieur ce que signifie se construire en récitant à l'école des slogans proclamant la supériorité nationale, en étudiant sur des manuels mensongers, en côtoyant des camarades craintifs et silencieux, en sillonnant une ville où les noms arméniens ont été effacés des enseignes, en militant dans des mouvements d'extrême gauche ayant intégré le déni.
Un témoignage sensible et polémique de la part d'une femme engagée dont la personnalité et les écrits continuent d'être marqués par la question arménienne.
L'opposition entre féminin et masculin est au coeur de nos sociétés.
Et si appréhender le genre de façon continue permettait d'éviter les inégalités, les discriminations et les injustices dont en sont victimes les individus ?
L'objectif de cet ouvrage est de penser la question du genre au-delà du dualisme classique opposant le féminin et le masculin. L'auteure montre que la compréhension de ce qu'est le sexe en biologie peut se révéler utile dans la recherche en sciences humaines et sociales.
Elle travaille à démontrer qu'aborder les questions de genre par l'idée de continuité plutôt que de binarité permet de penser le masculin et le féminin non pas sous l'angle de l'antagonisme, mais sous celui d'un rapprochement riche pour une meilleure compréhension de l'humain.
- Comment en finir avec cette exploitation radicale qu'est le travail domestique des femmes ?
- Pourquoi et comment 15 % du PIB sont fournis gratuitement par les femmes au profit des hommes ?
Selon l'Insee, 15 % du PIB valorisés à 292 milliards d'euros, ou encore 60 milliards d'heures travaillées, ont été, en France, fournis gratuitement. Le nom de cette activité ?
Le travail domestique assigné à une partie particulière de la population : les femmes.