Simone Veil accepte de se raconter à la première personne. Personnage au destin exceptionnel, elle est la femme politique dont la légitimité est la moins contestée, en France et à l'étranger ; son autobiographie est attendue depuis longtemps.
Elle s'y montre telle qu'elle est : libre, véhémente, sereine.
La crise de régime que nous vivons en France n'est pas qu'une affaire de droit constitutionnel. Elle touche les institutions, mais aussi les compromis sociaux et l'horizon de sens donné au pays. Sur ces trois dimensions, la Ve République accumule désormais les contradictions et les archaïsmes. Sa vulnérabilité augmente face aux tentations autoritaires. Un nouveau partage des pouvoirs serait salvateur, pour une République enfin sociale et écologique.
Au mieux méconnu, le plus souvent caricaturé, le mouvement antifasciste en France fait l'objet de nombreux fantasmes. Qu'ils soient politiques, médiatiques ou policiers, ils font tous de « l'antifa » soit un « casseur », voire un tueur de flics en puissance, soit un « jeune étudiant idéaliste en mal de sensations fortes », comme fut présenté Clément Méric au lendemain de son meurtre par des skinheads néonazis. Bien loin de ces préjugés, cet ouvrage retrace l'histoire récente du milieu antifasciste et la constitution de ses différentes tendances, met au clair la question épineuse de son rapport à la violence, et brosse le portrait de ces hommes et femmes, souvent jeunes, qui se mobilisent en son nom. Derrière les cagoules, les fumigènes et les slogans, Sébastien Bourdon, dont c'est là le premier livre, montre grâce à un accès inédit à cette mouvance qui sont réellement ses militants et militantes ; leurs combats et leurs façons de lutter ; et ce que représente cette nouvelle génération d'antifascistes. Images à l'appui, il permet également de découvrir les codes et représentations visuelles du milieu, de ses références historiques à ses revendications, en passant par ses détournements de la culture populaire.
En 2012-2013, en opposition à la loi ouvrant le mariage aux personnes de même sexe, dite "Loi Taubira", les Manifs pour tous ont fait déferler dans les rues de France une droite dont peu soupçonnaient la détermination, le nombre et la radicalité. Dans le sillage de cette mobilisation s'opèrent des rapprochements qui reconfigurent profondément le champ de la droite de la droite, notamment autour de la question de l'égalité des sexes. Si même Marine Le Pen ne peut plus aborder la condition des femmes comme le faisait son père, cette question devenue centrale est le point de départ de multiples prises de position aussi réactionnaires que déstabilisantes. Loin de se cantonner à des groupuscules inoffensifs, ces mouvements exercent au contraire une influence réelle.
Dans cet essai à mi-chemin entre le reportage et le témoignage, Marlène Schiappa nous dévoile les coulisses de la vie de ministre, fonction qui intrigue et fascine autant qu'elle agace les Français.
Comment est-on nommé au gouvernement?? À quoi ressemble le quotidien des ministres ? Quels sont leurs pouvoirs réels?? À quoi ressemblent leurs bureaux?? leurs journées?? leur vie amoureuse ? Ont-ils un garde du corps en permanence?? Quelles relations entretiennent-ils avec le Président?? Comment gèrent-ils les réseaux sociaux, les lois, les médias, les appels à la démission, et le paradoxe entre la détestation et la fascination éprouvée par les Français?? Autant de questions que se posent nombre de citoyens et auxquelles répond Marlène Schiappa, ministre atypique issue de la société civile, au caractère fort, qui s'est imposée comme figure politique incontournable. Peu habituée au protocole du gouvernement, elle a dû apprendre à se familiariser avec les codes parfois déconcertants de la fonction.
Au fil des pages, avec une sincérité rare, l'auteure nous invite à la suivre dans les tribulations du quotidien ministériel, dans tout ce qu'il comporte de cocasse, drôle, pénible ou émouvant. Sous ses airs légers, ce livre piquant n'en reste pas moins sérieux, afin de répondre à la curiosité et au scepticisme des Français vis-à-vis de cette fonction si singulière?: si elle confère honneurs et avantages évidents, elle est aussi source d'une responsabilité de chaque instant, et expose aux attaques violentes jusque dans sa vie privée.
Les raisons de se révolter ne manquent pas. Mais on ne se révolte pas n'importe comment : en
« Attentats, lutte antiterroriste, état d'urgence. comment, dans ce contexte, préserver les valeurs qui sont le socle de la République ?
Déchéance de nationalité : peut-être est-ce faire trop de bruit pour peu de chose ? Peut-être serait-il plus raisonnable de laisser passer ?
Je ne suis sûre de rien, sauf de ne jamais trouver la paix si je m'avisais de bâillonner ma conscience. » Ch. T.
Christiane Taubira revient sur les tragiques événements de 2015, raconte comment ils ont été vécus au sommet de l'État, quelles sont les forces obscures qui structurent ce nouveau terrorisme, comment on embrigade de jeunes Français pour les transformer en tueurs.
Mais la République possède en elle-même la puissance de riposte nécessaire, une riposte qui ne requiert aucun reniement si elle s'inspire de l'histoire de ses combats. L'auteure appelle les citoyens à trouver dans la culture et la beauté les raisons de défendre avec la plus farouche détermination les valeurs de notre société.
Par ces temps troubles et incertains, les paroles de Christiane Taubira élèvent le débat et redonnent espoir à la jeunesse.
Paroles d'une femme de conviction, paroles d'une femme libre.
"En 2017, j'ai soutenu cet espoir nouveau que repre´sentait Emmanuel Macron et j'ai e´te´ e´lue de´pute´e a` l'Assemble´e nationale.
Les de´ceptions, petites et grandes, se sont tre`s vite accumule´es et, dans un re´flexe de survie, j'ai e´te´ une des premie`res a` quitter En marche. Aujourd'hui, apre`s avoir accompagne´ un temps Franc¸ois Bayrou, puis Emmanuel Macron, co^toye´ Alexis Kohler, E´douard Philippe, Vale´rie Pe´cresse et tant d'autres, j'ai de´cide´ d'abandonner toute e´tiquette politique.
Il est temps pour moi de te´moigner de ce que j'ai vu, entendu, ve´cu de l'inte´rieur qui mine notre vie de´mocratique, nos vies et nos espe´rances, et d'imaginer un nouveau chemin, celui d'un changement profond."
Mazarine Pingeot, de l'ombre à la lumière, du silence à l'écriture, et d'un président socialiste à l'autre...
Certaines femmes rejettent le féminisme et n'hésitent pas à se montrer racistes et homophobes. Comment expliquer cet apparent paradoxe ? Andrea Dworkin pense que les femmes de droite concluent ce qui leur paraît le marché le plus avantageux : en échange de leur conformité aux rôles traditionnels, la droite leur promet la sécurité, le respect, l'amour. Elles font le pari qu'il est préférable de prendre le parti du patriarcat plutôt que de combattre ce système dont la violence est trop souvent meurtrière. Mais la droite et l'antiféminisme se fondent sur le mépris des femmes et encouragent l'exploitation de leur sexualité. Une réflexion brutale et sans concession, qui appelle à la révolte féministe. Préface de Christine Delphy.
Ce livre porte la voix de jeunes femmes du monde arabe. Prenant la parole de Tunisie, du Maroc, d'Alge´rie et d'E´gypte, des villes et des campagnes, elles confient leurs luttes pour le droit a` la liberte´ sexuelle, a` l'inde´pendance, au respect, a` l'e´galite´ juridique, e´conomique et sociale.
"La meilleure fac¸on de changer les choses, c'est de re´ussir sa vie, d'arracher sa liberte´ et d'assumer son inde´pendance jusqu'au bout." E´tudiantes, ouvrie`res, architectes, journalistes, poe´tesses, agricultrices, etc., elles confient leurs re´volutions intimes, sans tabous, avec une e´nergie e´poustouflante.
"Sans re´volution sexuelle, il ne peut pas y avoir de re´volution." Re´sistantes au quotidien pluto^t que leaders de grands mouvements, elles s'engagent, parfois seules, via les re´seaux sociaux et les blogs. Facebook et Twitter sont leurs allie´s, outils incontro^lables par le patriarcat.
"Ici, la rue appartient aux hommes, sauf si tu de´cides de l'investir." Toutes pro^nent le droit a` de nouveaux fe´minismes, dont certains varient des codes occidentaux. Toutes se battent pour l'e´galite´ des sexes, indispensable a` l'instauration de re´elles de´mocraties.
"Je veux que mon pays accepte que la femme soit l'e´gale de l'homme. » Les E´gyptiennes sont le secret de la re´volution." Un livre plein d'espoir, d'e´nergie, et qui nous concerne tous.
Laïcité, égalité, écologie, féminisme... À quelques mois de la présidentielle, Anne Hidalgo défend les valeurs républicaines qui la nourrissent depuis toujours, et les combats qu'elle veut mener pour la France.
Fille d'ouvrier espagnol, arrivée à Lyon à l'âge de 2 ans, Anne Hidalgo, classée par le Time parmi les 100 personnalités les plus influentes du monde, est devenue l'une des femmes les plus puissantes de France, particulièrement attendue à moins d'un an de l'élection présidentielle. Destin exceptionnel ? Destin français, plutôt.
Celui d'une femme qui n'est ni héritière, ni haute fonctionnaire.
Nourrie par la passion d'une République laïque et sociale, elle a façonné sa vie comme des millions de femmes françaises, sous le double signe de la liberté et de l'égalité : liberté obtenue grâce à l'école, à la culture et au travail ; égalité conquise pour celle qui entre en politique au début des années 2000 et gagne Paris à deux reprises.
Aujourd'hui encore, ces valeurs animent les combats d'Anne Hidalgo : comment tenir la promesse républicaine sans la traduire dans une égalité réelle qui rendrait à tous les citoyens leur capacité à espérer dans la France ? Comment réussir la transition écologique sans mettre au coeur de celle-ci les nouvelles questions sociales et territoriales qui ont émergé avec les Gilets jaunes ? Comment, enfin, reconstruire notre pays après la pandémie sans accorder à chaque Français la considération due à tous ceux qui répondent du nom de « citoyen » ? Ceux-là ne rêvent pas d'un nouveau monde, ils demandent seulement à trouver leur place dans celui-ci.
Une quinzaine de philosophes parmi les plus importants se sont réunis à Londres, en mars 2009, pour une conférence organisée à l'initiative d'Alain Badiou et de Slavoj Zizek, intitulée " On the idea of Communism ".
Par-delà leurs différences spéculatives et politiques, tous y ont affirmé leur attachement inentamé au mot et à l'Idée du "communisme". Seul mot, seule idée à pouvoir selon eux désigner et penser les conditions d'une " alternative globale à la domination du capitalo-parlementarisme " (A. Badiou), d'une " réforme radicale de la structure même de la démocratie représentative" (S. Zizek). Le présent volume réunit la totalité des interventions prononcées à l'occasion de cette conférence, qui connut un succès considérable.
« J'ai fait un rêve », slogan repris à Martin Luther King, fut l'un des moteurs de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy. Tout a été dit sur cette victoire sauf peut-être l'essentiel : et si elle correspondait au triomphe d'une nouvelle forme d'imaginaire politique ?
Mona Chollet décortique les principaux éléments de l'univers sarkozyste : la « machine de guerre fictionnelle » que représente la success story, le mythe du self-made man, l'identification illusoire aux riches et aux puissants, le mépris des « perdants », l'individualisme borné, le triomphe de l'anecdote et du people...
Aux antipodes de la fascination béate et complaisante d'une Yasmina Reza, elle critique les impostures idéologiques du nouveau pouvoir : un démontage sans concession des valeurs de la droite bling bling, dans un style incisif, souvent drôle, toujours fin, mêlant l'enquête journalistique, l'écriture littéraire et la critique sociale.
Lucide, elle pointe également la faiblesse alarmante de l'imaginaire de gauche, radicalement incapable de relever le défi. Contre le cynisme et les renoncements, il est urgent de réinventer un nouvel imaginaire émancipateur, en commençant par se réapproprier l'aspiration légitime à l'épanouissement personnel, aujourd'hui fourvoyée dans les mirages de la « société-casino ».
Ce livre est une introduction à la philosophie de Rancière, par son versant qui est peut-être le plus important : son rapport à la politique. Qu'il s'agisse du rapport entre pouvoir et savoir, de l'exploration de la pensée ouvrière du XIXe siècle, de la distinction essentielle entre police (ou répartition entre bonnes mains des richesses et des places) et politique (la parole prise par les « sans-parts », les incomptés, le peuple en un mot), tout le travail de Rancière, jusqu'à ses écrits sur l'art et la littérature, est sous-tendu par la politique. Ce livre en retrace les grandes lignes, et facilite l'entrée dans une pensée tenue - à tort - pour difficile.
Visages de l'aube : une romancière et une photographe abordent simultanément le thème de la venue au monde.
Nancy Huston met en scène une nuit de garde dans une maternité et raconte, en contrepoint, le suicide d'une adolescente. Valérie Winckler interroge avec une sensibilité magnifique le premier regard des nouveau-nés.
LA DÉSOBÉISSANCE ÉTHIQUE Élisabeth Weissman Avril 2010, 304 pagesIls sont enseignants, conseillers Pôle Emploi, postiers, électriciens/gaziers, forestiers, hospitaliers, psychiatres, chercheurs, magistrats, policiers... Ils ne feront pas le « sale boulot » qu'on exige d'eux depuis que Nicolas Sarkozy a lancé la plus grande opération de déconstruction et de privatisation des services publics jamais menée.
Face à une politique d'asphyxie programmée qui érige en norme, l'évaluation et la compétition, le fichage et la répression, et qui menace les droits fondamentaux et la cohésion sociale, de plus en plus de professionnels refusent de voir leurs organismes transformés en machine à faire des actes et du cash, leur métier dénaturé et leur éthique piétinée.
Constatant la souffrance, la perte de sens et la régression qui en résulte pour eux comme pour les usagers, Ils mettent en oeuvre, diverses stratégies de résistance : désobéissance collective proclamée, opposition souterraine, insoumission, freinage subversif.
Ce livre, construit comme un abécédaire, s'adosse à une enquête de terrain : il donne à entendre des témoignages bouleversants d'hommes et de femmes pris dans la tourmente du saccage de leur mission de service public, qui veulent la défendre envers et contre tout au nom du bien collectif, des valeurs républicaine et du pacte social hérité du programme du Conseil national de la Résistance.
Depuis la révolution islamique de 1979, l'Iran est le pays qui suscite le plus la polémique en Occident. Dernière controverse en date : l'arme atomique qu'il serait sournoisement en train de fabriquer. Or que sait-on de ce pays ? Peu de choses en vérité tant les considérations géopolitiques, qu'il ne faut surtout pas minorer, rendent impossibles toute lecture approfondie de ce pays grand comme trois fois la France et qui ne se réduit pas à ses « patriarches » religieux.
Chargée de recherche au CNRS, Marie Ladier-Fouladi fait partie de ces rares observateurs qui examinent patiemment la société iranienne depuis de plusieurs années. Qu'a-t-elle vu de l'intérieur ? Ainsi, les jeunes, qui représentent 60 % de la population locale, n'adhèrent pas ou plus aux idéaux politico-religieux de l'État. Autre constatation : alors qu'elles ont largement participé à la révolution de 1979, les femmes n'ont jamais quitté l'espace public. Elles n'ont jamais cessé de revendiquer l'égalité des droits et de contester les lois et les traditions.
Dans une année décisive pour l'Iran - trentième anniversaire de sa révolution islamique et élection présidentielle en juin prochain -, c'est ce monde de paradoxes que nous décrit Marie Ladier-Fouladi dans un ouvrage clair et passionnant.
Les émotions sont-elles partout semblables ou sont-elles « cultivées » de manière particulière dans différentes sociétés ? Ce sont des femmes anthropologues qui ont posé cette question nouvelle et ont décidé d'enquêter. L'auteure a vécu pendant deux ans dans une communauté de Bédouins dans le désert égyptien à la frontière avec la Libye. Elle va découvrir un réseau intriqué de règles et de comportements grâce auquel une société extrêmement mobile de nomades sédentarisés réussit à préserver son identité et ses valeurs communautaires. Elle découvre qu'une des clefs de tout ce système est constituée par un art de la poésie (les ghinnawas - au sens littéral « petits chants ») qui fait à la fois penser par sa forme aux haïkus japonais et par son contenu émotionnel au blues américain. Dans cette société les émotions doivent être voilées... Ce qu'il est normal de garder "privé" ou de rendre "public" pourrait bien être très différent selon les cultures et être à l'origine de graves incompréhensions.
Le futur nous appartient ! Tel est le message délivré par cet ouvrage que Cécile Duflot écrit pour combattre « le poison du découragement ». À ses yeux, l'écologie n'est pas une roue de secours pour une gauche en mal d'idées, mais bel et bien le chemin qu'il faut emprunter pour en finir avec l'atonie.
Malgré la montée du Front national nourrie par le sentiment de dépossession, malgré le chômage de masse aggravé par une crise systémique, malgré les menaces que la dégradation de l'environnement fait peser sur notre avenir, la leader écologiste affirme qu'une sortie de crise est possible à condition que les citoyennes et les citoyens reprennent leur destin en main.
Oui, une autre politique est possible, qui refuse la société d'accaparement et fait le choix de l'égalité des territoires, de la relocalisation, du redressement écologique et de la démocratie augmentée. Cécile Duflot invite donc ses lectrices et ses lecteurs à se remobiliser pour faire prendre à nos sociétés le grand virage sans lequel nous irons droit dans le mur. Lucide, elle ne promet pas de grand soir écologique mais pose les jalons d'une écologie enfin majoritaire et appelle à la création d'une nouvelle force politique pour conduire le changement. Son mot d'ordre : n'attendons pas pour être heureux !
23 février 2002, sud de la Colombie : Ingrid Betancourt, candidate à la présidence de la République, est enlevée en pleine campagne électorale par un mouvement guérillero. Depuis ce jour, détenue quelque part dans la jungle, elle partage le sort de trois mille autres «kidnappés». Pions dans un vaste et tragique jeu de pouvoir, ils subissent une captivité qui peut les mener à la mort. Rien ne destinait Juan Carlos Lecompte, l'époux d'Ingrid, à ce combat quotidien pour faire libérer sa femme, «punie» pour avoir voulu faire entendre une autre voix, une voix citoyenne, une voix d'intégrité, là où on n'entend, le plus souvent, que le bruit des armes. C'est la chronique de ces années de lutte que nous livre Juan Carlos Lecompte. Son récit vibrant et passionné dessine en creux le portrait d'une femme d'exception et brosse le triste tableau d'un pays comme prédestiné à la tragédie. Mais ce cri lancé au nom d'Ingrid est aussi un cri d'espoir, pour elle comme pour tous les otages. Pour que cesse l'hypocrisie. Pour que s'ouvrent des négociations. Pour que ce cinquième anniversaire de son enlèvement soit aussi l'heure de sa libération.
Dans ce premier ouvrage sur les comportements politiques des pieds-noirs, l'auteur dresse un tableau vivant et complexe de leur histoire et de leur rapport à la politique, de 1871 à nos jours, avec la guerre d'Algérie et le retour en France comme moments clés.
Comment votait-on dans les départements français d'Algérie ? Quelles furent les conséquences de la guerre puis du rapatriement en France sur les comportements politiques des pieds-noirs ? Que reste-t-il du " vote pied-noir " aujourd'hui ou de leur proximité avec le Front national ? Ce livre permet de mieux comprendre comment les pieds-noirs se perçoivent aujourd'hui, ce qu'il reste du traumatisme, près de cinquante ans après la guerre d'Algérie, et quelle incidence celle-ci continue d'exercer sur leurs attitudes politiques.
Il montre également comment les enfants des rapatriés, conscients du traumatisme vécu par leurs parents, ont cependant décidé de tourner la page. Un livre qui manquait sur une période forte de la Cinquième République et sur une communauté finalement méconnue ; une contribution importante à l'analyse des processus de transmission des traumatismes passés.
Dans les démocraties, la Première dame, épouse du dirigeant politique, n'a aucun statut.
A l'inverse de la femme du Prince qui depuis l'Antiquité, en passant par la royauté et la Révolution, avait un pouvoir reconnu par les institutions, celle du chef de l'Etat est politiquement inexistante. D'Eleanor Roosevelt à Jacky Kennedy et Michelle Obama, d'Yvonne de Gaulle à Cécilia et Carla Sarkozy, les médias ont cependant contribué à donner une visibilité à celle qui n'est qu'apparence. Les hommes de pouvoir tirent bénéfice de l'exposition de leurs compagnes, lesquelles, refusant de jouer les "potiches", s'immiscent peu ou prou dans les affaires publiques.
Elle obtiennent ainsi une notoriété propre et par là même une certaine légitimité. Les médias alors s'interrogent: quel rôle, officieux à défaut d'être officiel, tiennent-elles du fait de cette situation maritale ? De plus en plus, ces personnages "dérivés" se trouvent en concurrence avec les femmes politiques, dont le nombre s'accroît et qui bénéficient de la légitimité démocratique. Effet de miroir qui, en retour, nous incite à envisager une problématique tout autre : qu'en est-il du rôle de leur époux ?