Les discours religieux fondamentalistes expriment une obsession croissante de la pudeur des femmes. Réduite aux parties de son corps susceptibles d'éveiller le désir, la femme est « génitalisée » à outrance. Faut-il la renvoyer à son destin : le voilement ?
Delphine Horvilleur analyse les sens de la pudeur et de la nudité, l'obsession du corps de la femme pour proposer une autre interprétation des textes et de la tradition. Elle met à mal les lectures qui font de la femme un être tentateur, et de la pudeur l'instrument de sa domination.
Ainsi montre-t-elle comment la nudité recouverte d'Adam, d'Ève ou de Noé renvoie à une culture du désir et non à une volonté de le tuer. Comment le voile est à l'origine destiné à approcher l'autre. Comment les hommes endossent, dans la prière et la pratique, les attributs des femmes et du maternel.
Kahina Bahloul est une islamologue franco-algérienne. Première femme à se déclarer imam en France, elle est la co-fondatrice du projet d'association cultuelle La Mosquée Fatima, qui promeut un islam libéral.
Floriane Chinsky est une femme rabbin française. Elle fut tour à tour rabbine en Israël puis en Belgique et enfin en France. Elle participe au dialogue interconvictionnel.
Emmanuelle Seyboldt, née Carrière, est une pasteure française, présidente du conseil national de l'Église protestante unie de France.
Pourquoi un juif se couvre-t-il dans une synagogue alors qu'un chrétien se découvre dans une église ? Pourquoi juifs et musulmans ont-ils interdiction de consommer du porc ? Sur quels principes reposent la circoncision et le baptême ? Quelles différences entre Halakha, droit canon et charia ? La kabbale est-elle une secte ? Où se trouve l'arche de Noé ? La charité serait-elle l'apanage du christianisme ? Homme et femme ont-ils une âme ? Le plaisir sexuel est-il sacré ?
En répondant de façon objective et neutre à près de 200 questions essentielles, Isabelle Lévy explique avec clarté les origines, l'histoire, les dogmes, les croyances, les rites, les pratiques des trois religions monothéistes, et en expose avec clarté les convergences et les divergences. Elle aborde également de nombreux thèmes en résonance avec l'actualité, tels l'euthanasie, l'interruption de grossesse ou le don d'organes.
Remontant aux sources des traditions religieuses et s'appuyant sur de nombreux entretiens avec des spécialistes des trois religions, elle démontre que juifs, chrétiens et musulmans partagent aussi des valeurs communes.
Le grand défi de cette nouvelle biographie d'Etty Hillesum (1914-1943) est de nous présenter la jeune femme juive d'Amsterdam qu'elle était vraiment : une amoureuse de la vie et de ses mystères. À la fois sensuelle, voire libertine, profondément spirituelle dans tous les sens de ce mot, audacieuse et bienveillante, elle se révèle curieuse de tout avec un foisonnement intellectuel et créatif d'une intensité rare.
Le célèbre journal d'Etty, Une vie bouleversée, et sa correspondance, reflètent ce constant paradoxe entre passion et sérénité. Elle oscille entre un Dieu qui est totalement présent, à la fois personnel et universel. Son cheminement intérieur la mène à ouvrir largement les bras et à embrasser toutes ses contradictions pour vivre au mieux sa foi dans la grandeur de l'existence.
Elle découvre que c'est en descendant au coeur de soi-même que l'on peut trouver le courage de réussir sa vie tout en étant utile envers son prochain. Un véritable basculement s'opère en effet en elle lorsqu'elle prend pleinement conscience du projet nazi : elle est internée au camp de Westerbork en Hollande, de 1942 jusqu'à son départ définitif en septembre 1943. Souriante, elle aide et réconforte jusqu'au bout tous ceux qui se trouvent autour d'elle.
À l'âge de 29 ans elle est transférée à Auschwitz où elle décède fin novembre.
Papa, maman, la rue et moi : Quelle vie de famille pour les " sans-domicile " ? Au cours de sa vie, une personne sur vingt s'est retrouvée sans logement (Insee, 2009).
Français ou étrangers, salariés, chômeurs, retraités... : nul ne peut être sûr de garder ad vitam un toit sur sa tête. Pas même les mieux entourés. Car ces hommes et ces femmes sans " chez eux ", loin d'être isolés, ont souvent des enfants, des conjoints, des parents, des frères, des soeurs... Concrètement, qui sont les personnes mal logées ? Comment en sont-elles arrivées là ? Comment leur vie de famille résiste-t-elle à ce séisme ? Comment, sans maison, assument-elles sereinement leur rôle de mère, de père ? Quelles conséquences cette situation a -t-elle sur leurs enfants, sur leur santé, leur scolarité ? Sous forme de galerie de portraits, ce livre met en lumière les invisibles, ces familles entières qui viennent grossir les rangs des sans-logis.
Il révèle aussi la double peine dont sont victimes les plus précaires : sans toit à soi, le lien familial se délite...
Quatre témoins privilégiés issus du judaïsme, du christianisme et de l'islam, habitués du dialogue interreligieux, se penchent avec lucidité sur la difficile coexistence de ces trois grandes religions.
Chacun livre sa vision des autres religions, de sa propre histoire, de l'actualité éprouvante liée au dévoiement des croyances souvent récupérées par des manipulateurs dogmatiques.
Ensemble, ils prouvent qu'il est possible de dialoguer et de trouver des solutions fondées sur la connaissance et le respect de l'autre.
Du XVe au XVIIIe siècle, l'Europe chrétienne (catholique comme protestante) fut prise d'une brusque frénésie contre la sorcellerie. Des dizaines de lilliers de personnes, accusées à tort ou à raison de pratiques démoniaques, furent torturées avant de se retrouver dans les flammes des bûchers. La quasi-totalité des victimes furent des femmes. Ce ne peut être l'effet du hasard.
Dans ce pamphlet rageur, l'auteur replace ces trois siècles de chasse aux sorcières dans le contexte général de la misogynie fondamentale du christianisme pour lequel toute femme incarne peu ou prou le mal.