Première féministe française, Olympe de Gouges (1748-1793) réclame l'égalité des sexes devant l'Assemblée.
Dans ce manifeste, elle réécrit au féminin la Déclaration universelle des droits de l'homme et du citoyen : « La femme naît libre et demeure égale à l'homme en droits.» Le 3 novembre 1793, avant d'être guillotinée, elle aurait lancé : « Je suis certaine que nous triompherons un jour ».
Dans l'Irak rural d'aujourd'hui, alors que des combats sévissent, la narratrice a, en cachette, une relation amoureuse avec Mohammed. Celui-ci meurt sous les obus, elle est enceinte. Destin inéluctable : elle sera tuée par Amir, le frère aîné, dépositaire de l'autorité masculine depuis le décès du père. Un crime pour laver l'honneur de la famille, laquelle approuve en pleurs et en silence : la belle-soeur, épouse soumise ; le jeune Hassan qui aimerait fuir le pays ; la mère qui a bâti pour ses filles la même prison que pour elle ; Ali, tolérant mais lâche ; et la petite soeur, Layla, celle pour qui on tue, afin que cela serve d'exemple.
Résonnent en contrepoint la présence tutélaire de Gilgamesh et la poésie du Tigre, fleuve qui porte en lui la mémoire du pays et la perdition des hommes.
Vingt ans après sa déportation, une rescapée des camps de la mort rencontre un universitaire allemand qui a servi comme officier sous le régime nazi.À travers leur dialogue, qui oscille entre confrontation et séduction, la pièce interroge la mémoire de la Seconde Guerre mondiale et la responsabilité individuelle et collective face à l'une des pages les plus sombres de notre histoire.TOUT POUR COMPRENDRE - Notes lexicales - Biographie de l'autrice - Contexte historique - Genre de l'oeuvre - Pour mieux interpréter - ChronologieTOUT POUR RÉUSSIR - Questions sur l'oeuvre - Entraînement au brevet - Éducation aux médias et à l'information - Histoire des arts - Un livre, un filmGROUPEMENTS DE TEXTES - Agir dans la cité:s'engager et résister - Se raconter, se représenter:Françoise, double de Charlotte Delbo - L'expérience des camps racontée par Charlotte DelboCAHIER ICONOGRAPHIQUE.
1. El atasco del siglo / L'embouteillage du siècle, Isaac Rosa.
Madrid - et surtout la M30, son périphérique - est connue pour ses embouteillages quotidiens. Les médias annoncent régulièrement une naissance survenue dans un taxi ou une voiture coincée dans ces fameux embouteillages. L'auteur imagine dans ce texte le blocage total et inextricable de la ville et ses conséquences sur les habitants.
2. Jaboncillos Dos de Mayo / Savons Dos de Mayo, Marta Sanz.
La nouvelle se déroule dans le quartier de Malasaña, autour de la place principale Dos de Mayo, épicentre de la gentrification madrilène. Ce quartier, qui était il y a encore une dizaine d'années habité par des immigrés, des prostituées et des dealers, est devenu l'un des endroits les plus branchés de la ville. Les bars mal famés sont devenus des magasins de cupcakes ou des boutiques de savons artisanaux écologiques qui font le bonheur des jeunes Madrilènes aisés et des touristes. Mais cette transformation n'a pas eu que des effets positifs. C'est ce que révèle, avec malice, ce texte de Marta Sanz, à travers l'histoire du meurtre d'un propriétaire hipster d'une boutique de savons artisanaux, perpétré par un cocasse trio de commerçants « traditionnels » du quartier.
3. Extraits de Circular 07. Las afueras, Vicente Luis Mora.
« Circular » est le nom d'une ligne de métro madrilène qui encercle le centre de la capitale. Les extraits ont été choisis par l'auteur lui-même à partir de la thématique proposée. Il s'agit de 19 fragments qui portent tous le nom d'une rue de Madrid et qui sont autant de micro-récits évoquant de près ou de loin la vie dans la capitale.
Outre la grande romancière qu'on connaît, Virginia Woolf fut aussi une formidable essayiste. Comptes rendus, essais esthétiques, pièces plus expérimentales ou plus personnelles:ces textes nous dévoilent le dialogue ininterrompu de Woolf avec la littérature - celle de ses contemporains comme celle des classiques. On découvrira aussi une femme engagée - pour la cause des femmes, pour le monde ouvrier, contre la guerre. L'essai est pour Woolf un lieu de confrontation avec la tradition littéraire, la culture mais aussi la société. Elle y affute ses arguments, peaufine son style, travaille sa voix. Inlassablement, Woolf réinvente les possibles de l'écriture.
"J'adore apprendre plein de choses" est un livre qui mêle des anecdotes, des idées, des mémoires, des critiques concernant l'éducation nationale. La forme varie d'un chapitre à l'autre. Le texte est très rythmé, l'ensemble a été composé avec attention, et il faudrait en parler comme d'un collage plutôt qu'un poème ou un essai. Le livre commence par "Là-bas au fond, on se tait, s'il vous plaît."
Le corpus annoté :
Longtemps exclues de la sphère des idées, les femmes ont néanmoins toujours pris la parole et la plume pour défendre de nombreuses causes. Qu'il s'agisse de culture, d'environnement, de politique ou de société, des auteures - romancières, essayistes ou militantes - ont contribué par leur engagement et la force de leurs propos à faire avancer la société. Sont rassemblés ici seize textes du XIXe siècle à nos jours, de George Sand, Virginia Woolf, Maya Angelou, Anita Conti, Nathalie Sarraute, Anne Sylvestre ou encore Simone de Beauvoir.
Accompagnée d'un dossier sur l'argumentation, cette anthologie permet d'entrer au coeur des questionnements actuels et de conduire une réflexion sur les combats menés par les femmes.
Nouveaux programmes.
Dossier : Argumenter, persuader.
Par Sarah Maeght.
- Repères historiques et biographiques.
- Contexte socio-culturel.
- Guide de lecture.
- Analyse des textes.
Prolongements interdisciplinaires : histoire des arts / vers la dissertation.
Exercices écrits et oraux, questions de grammaire, groupement de textes, glossaire.
Dossier et notes réalisés par Jean-Luc Vincent. Lecture d'image par Agnès Verlet
L'enseignement de l'ignorance et ses conditions modernes En dépit des efforts de la propagande officielle, il est devenu difficile, aujourd'hui, de continuer à dissimuler le déclin continu de l'intelligence critique et du sens de la langue auquel ont conduit les réformes scolaires imposées, depuis trente ans, par la classe dominante et ses experts en « sciences de l'éducation ». Le grand public est cependant tenté de voir dans ce déclin un simple échec des réformes mises en oeuvre. L'idée lui vient encore assez peu que la production de ces effets est devenue progressivement la fonction première des réformes et que celles-ci sont donc en passe d'atteindre leur objectif véritable : la formation des individus qui, à un titre ou à un autre, devront être engagés dans la grande guerre économique mondiale du XXIe siècle.
Cette hypothèse, que certains trouveront invraisemblable, conduit à poser deux questions. Quelle étrange logique pousse les sociétés modernes, à partir d'un certain seuil de leur développement, à détruire les acquis les plus émancipateurs de la modernité elle-même oe Quel mystérieux hasard à répétition fait que ce sont toujours les révolutions culturelles accomplies par la Gauche qui permettent au capitalisme moderne d'opérer ses plus grands bonds en avant ?
Un petit paysan qui n'avait jamais quitté son village se retrouve un jour enfant de troupe. Dans ce récit, il relate ce que fut sa seconde année de jeune militaire, une année de découvertes et de bouleversements, qui le verra mourir à son enfance et s'éveiller à des réalités et des énigmes dont il ignorait tout.
La faim, le froid, les bagarres, son avide besoin d'affection, l'admiration qu'il voue à son chef de section, sa passion pour la boxe, les sévices que les anciens font subir aux bleus, la découverte de l'amour avec la femme de son chef, le sadisme de certains sous-officiers, la nostalgie qu'il a de son village, de sa chienne et de ses vaches, ses quinze jours de cachot, son renvoi de l'école puis sa réintégration, la hantise de mourir à dix-huit ans, là-bas, dans ces rizières où la guerre fait rage., c'est le récit d'une entrée en adolescence, avec ses révoltes et sa détresse, ses déchirements et ses ferveurs.
Ce livre a été porté à l'écran par Gérard Corbiau, sous le même titre.
Un livre contenant plus de 50 questions d'élèves pour alimenter la réflexion. Un message de tolérance, un dialogue sans tabou, pour relever le défi d'un vivre-ensemble et proposer une place et un avenir à chaque jeune.
Dans cet ouvrage, les réponses de Latifa Ibn Ziaten aux questions des élèves qu'elle a pu rencontrer dans leurs établissements :
« Pourquoi certains croient que c'est la religion qui leur demande de faire des attentats ? ».
« Pourquoi je respecterais mes profs alors qu'eux ne me respectent pas ? ».
« Vous ne pensez pas que la réussite de chaque jeune est utopique quand on habite dans une cité ? ».
Ils s'appellent Kloé, Aïda, Abdelkrim, Sofian, Aurélie... Ils sont élèves de primaire, de collège ou de lycée. Dans le dialogue sans tabou qu'elle engage avec eux, elle leur délivre un message fort :
Non, la spirale de la violence au nom de la religion n'est pas une fatalité.
Oui, pratiquer sa foi dans la paix, le respect des valeurs républicaines et des convictions de l'autre est à notre portée.
Oui, il est possible de relever le défi d'un vivre-ensemble qui propose une place et un avenir à chaque jeune.
Latifa Ibn Ziaten est la mère d'Imad Ibn Ziaten, assassiné par Mohammed Merah le 11 mars 2012 à Toulouse.
Elle a fondé l'Association Imad Ibn Ziaten pour la jeunesse et la paix afin d'ouvrir un dialogue avec les jeunes tentés par les discours radicaux, conjuguer l'expression de leur foi, le dialogue avec l'autre et le respect des valeurs de la République.
Elle est l'auteure de Mort pour la France (Flammarion, 2013).
Cet ouvrage a été écrit en collaboration avec Anne Jouve.
L'enseignement ménager, rangé aujourd'hui au rayon des disciplines scolaires disparues, reflète les bouleversements culturels, idéologiques, économiques, démographiques, politiques et scolaires de 1880 à 1980. La redécouverte de ses contenus, de leur sélection et leur organisation, de sa doctrine pédagogique, de sa mise en ordre pour les enseignements primaire et secondaire, agricole et technique, permet de saisir les enjeux et les conditions d'existence des propositions contemporaines prônant la préparation à la vie dans la scolarité de base.
Avec le soutien de l'université Paris Descartes (ATP Transmettre, apprendre, savoir) et de l'Association européenne pour l'éducation technologique (AEET).
George Sand a quarante-deux ans quand elle écrit Isidora. Ce roman de la maturité est l'un des moins connus de son oeuvre, alors que, tant par sa composition que par son thème, il est particulièrement moderne et original. Il y a Julie l'ange et Isidora le démon. Jacques ne sait choisir entre l'une et l'autre jusqu'au jour où il découvre que Julie la vertueuse et Isidora la courtisane ne sont qu'une seule personne : reine et esclave, camélia blanc et rose enivrante, patricienne vêtue d'hermine, domino masqué de noir.
« La femme est-elle ou n'est-elle pas l'égale de l'homme dans les desseins, dans la pensée de Dieu ?... L'espèce humaine est-elle composée de deux êtres différents, l'homme et la femme ?... Comment régler les rapports de l'homme et de la femme dans la société, dans la famille, dans la politique ? » « Elle répare tout le mal que l'autre a fait, et par-dessus le marché, elle lui pardonne ce que l'autre, agitée de remords, ne pouvait plus se pardonner à elle-même... » G.S.
Éditorial Toute vérité n'est-elle pas bonne à dire ? Thierry Goguel d'Allondans / Si tu t'imagines... Roger Dadoun / Entretien avec... Jean-Yves Loude / Chronique La danse en prison David Le Breton / Écho du terrain Dessine-moi un emploi Patrick Macquaire / Dossier : École : "Peut mieux faire !" sous la direction de Bernard Montaclair / Coup de gueule La révolution silencieuse Georges Gouze / Initiatiques Francesca Cozzolino / [Re]Découvrir... Louise Bourgeois Roger Dadoun / Lu & Vu / Le Billet.
Daté du 28 juin 1838, ce manuscrit récemment redécouvert au Brontë Parsonage Museum et inédit en France offre un exemple fascinant des premiers textes de Charlotte Brontë, alors âgée de vingt-deux ans, une dizaine d'années avant la publication de son chef-d'oeuvre, Jane Eyre.
Cette novella, composée de plusieurs scènes d'une grande fraîcheur, se déroule dans un pays imaginaire, inventé collectivement par Charlotte, son frère et ses sueurs, pour leur propre distraction. Charlotte y laisse libre cours à son imagination en décrivant avec ironie les exploits et les intrigues des personnages décadents du royaume d'Angria, au centre duquel se détache la figure très byronienne du duc de Zamorna.
Texte étonnant par ses licences - on y voit décrit avec beaucoup de réalisme les effets dévastateurs de l'opium - et sa modernité formelle, L'Hôtel Stancliffe permet de redécouvrir une dimension méconnue de l'oeuvre d'une des plus grandes romancières anglaises.
Aussi flamboyants qu'énigmatiques, lyriques mais aussi secrets, les poèmes d'Emily Dickinson allient une splendeur baroque à un minimalisme abstrait. Ce livre propose, d'une telle écriture du secret, une lecture exégétique, au fil d'un grand nombre de poèmes (dont les textes sont présentés en version bilingue, avec une traduction originale), au fil des lettres aussi, et tout en mettant en regard des textes essentiels, de Shakespeare ou Mallarmé, de la Bible ou de Kierkegaard. Apparaissent alors l'ambiguïté, la violence et la puissance de l'écriture dickinsonienne, riche d'inépuisables trésors métaphoriques, mais aussi de véritables mines critiques. Toute une grammaire poétique et analytique originale est ainsi mise à jour. C'est finalement le secret qui se laisse voir à l'ouvre, dans la simplicité de ses silences sublimes comme dans la complexité de ses traductions ironiques - révélant chez Dickinson, à côté d'une écriture silentiaire, une manière de drôlerie philosophique.
Ce numéro d'Anglophonia/Caliban propose une réflexion sur le rapport des femmes au pouvoir et aux conflits dans le monde anglophone, depuis les femmes pétitionnaires dans l'Angleterre du XVIe siècle jusqu'aux femmes impliquées dans le Mouvement des droits civiques aux Etats-Unis et à la Secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton. Il confronte ces trois concepts de féminité, de conflit et de pouvoir selon trois axes qui se croisent et qui structurent l'ensemble du volume : une réflexion sur la prise de pouvoir (ou la tentative de prise de pouvoir) à travers la prise de parole, une réflexion sur les femmes de pouvoir, parfois au pouvoir, et enfin une réflexion sur la représentation ou l'autoreprésentation du conflit et du pouvoir au féminin. Ce volume met ainsi en évidence des continuités et des ruptures dans le rapport particulier des femmes au pouvoir, à l'autorité et au conflit dans l'espace culturel anglophone.
Ce livre retrace le rapport orageux de l'auteur à l'école. Entre détestation et passion, terreur et allégresse, dégoût et exultation, c'est un parcours d'élève puis de professeur qui nous est conté. Parcours jalonné d'épisodes douloureux voire destructeurs mais aussi d'émerveillements purs, d'éblouissements aussi violents qu'inespérés. On passe d'une paisible école de campagne à un lycée huppé et réputé de centre-ville pour finir dans la tourmente d'un collège de banlieue. Le rapport n'est jamais institutionnel, il ne va jamais de soi, car l'auteur est inadaptable et il lui faut emprunter des chemins de traverse, inventer son propre mode d'être dans ce monde qu'est l'école puisque les modèles proposés la rebutent et la blessent. Le chemin de croix se mue finalement en adhésion lumineuse. On croise des figures de professeurs puis d'élèves, tous hors normes qui ont favorisé cette conversion. Aly, à qui il est rendu hommage dans le titre, est l'un de ces élèves d'exception. En filigrane, on apprend comment la souffrance endurée fut le creuset de l'écriture ainsi que l'épreuve nécessaire pour accéder à une joie tout à fait démesurée, une extase puisque c'est bien d'une relation d'amour et d'un retournement mystique dont il est question.
De Madame de Tencin, l'une des personnalités les plus fascinantes du XVIIIe siècle, Voltaire avait loué le talent romanesque et le style pur et naturel.
Le Siège de Calais se lit comme Les trois Mousquetaires, la passion anime les personnages, l'honneur leur dicte leur conduite face aux multiples aventures auxquelles ils se trouvent confrontés.
Monsieur de Canaple aime Madame de Granson qu'il croit indifférente à son égard. Madame de Granson aime Monsieur de Canaple, dont elle se croit méprisée ; le lecteur connaît les sentiments des personnages, mais eux vivent dans un quiproquo entretenu par les nombreuses circonstances auquelles ils doivent faire face.
L'intervention de Mademoiselle de Mailly et de Monsieur de Châlons, dont les aventures se mêlent à celles des deux principaux personnages, crée un chassé-croisé amoureux augmentant les malentendus que les guerres et les séparations s'ingénient à compliquer. Le lecteur est ainsi entraîné dans une série de péripéties passionnelles et héroïques dont le dénouement ne surviendra qu'à la fin du récit.
Bref, un scénario que l'on croirait écrit pour Hitchcock, avec en plus l'admirable écriture du XVIIIe siècle.