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Philippe Rey
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Un des plus grands romans de Joyce Maynard, très aimée en France. Une héroïne marquée par les tragédies de la vie, qui tente envers et contre tout de se reconstruire.
1970. Une explosion a lieu dans un sous-sol, à New York, causée par une bombe artisanale. Parmi les apprentis terroristes décédés : la mère de Joan, six ans. Dans l'espoir fou de mener une vie ordinaire, la grand-mère de la fillette précipite leur départ, loin du drame, et lui fait changer de prénom : Joan s'appellera désormais Amelia.
À l'âge adulte, devenue épouse, mère et artiste talentueuse, Amelia vit une seconde tragédie qui la pousse à fuir de nouveau. Elle trouve refuge à des centaines de kilomètres dans un pays d'Amérique centrale, entre les murs d'un hôtel délabré, accueillie par la chaleureuse propriétaire, Leila. Tout, ici, lui promet un lendemain meilleur : une nature luxuriante, un vaste lac au pied d'un volcan. Tandis qu'Amelia s'investit dans la rénovation de l'hôtel, elle croise la route d'hommes et de femmes marqués par la vie, venus comme elle se reconstruire dans ce lieu chargé de mystère. Mais la quiétude dépaysante et la chaleur amicale des habitants du village suffiront-elles à faire oublier à Amelia les gouffres du passé ? A-t-elle vraiment droit à une troisième chance ?
Dans ce roman foisonnant, Joyce Maynard, avec la virtuosité qu'on lui connaît, emporte les lecteurs sur quatre décennies. Riche en passions et en surprises, L'hôtel des Oiseaux explore le destin d'une femme attachante, dont la soif d'aimer n'a d'égale que celle, vibrante, de survivre. -
48 indices sur la disparition de ma soeur
Joyce Carol Oates
- Philippe Rey
- Roman Etranger
- 14 Mars 2024
- 9782384820740
Tandis qu'une jeune artiste disparaît mystérieusement, sa soeur cadette décide de rassembler les indices afin de faire la lumière sur son sort
Qu'est-il arrivé à Marguerite Fulmer ? Le 11 avril 1991, la jeune artiste à qui tout réussissait a quitté la demeure familiale, pour ne jamais revenir. Sans laisser la moindre explication, juste une chambre en désordre. Vingt-deux ans plus tard, sa soeur Georgene, mouton noir de la famille, entreprend de traquer en quarante-huit chapitres les maigres indices susceptibles d'élucider cette disparition : à commencer par une " robe-nuisette " Dior en soie blanche abandonnée sur le sol...
Peu à peu, Georgene résout une partie de l'énigme mais reste confrontée aux questions lancinantes : Marguerite s'est-elle enfuie pour échapper à l'un de ses soupirants ? A-t-elle été la victime d'un tueur en série local ? Ou assassinée par son mentor et collègue, le peintre Elke, qui a exploité sa mort dans une collection de tableaux macabres ? Mais les ruminations de la cadette révèlent aussi son caractère jaloux et instable. Serait-elle à l'origine de l'irréparable ?
Récit fragmenté où Joyce Carol Oates démontre une fois encore un art du suspense inégalé,
48 indices sur la disparition de ma soeur dresse les portraits kaléidoscopiques d'une femme, dont la mémoire est honorée de tous, et de sa soeur, élevée à l'ombre d'une idole trop vite façonnée. Un jeu de piste délicieusement féroce. -
Un thriller corrosif et brillamment orchestré aux frontières de l'horreur.
Hannah et Wes Jarrett forment l'une des familles les plus en vue de l'élite blanche et bourgeoise de Detroit, en cette fin des années 1970. Entre les galas caritatifs et les déplacements d'affaires, ils se croisent à peine, et n'ont plus en commun que leurs deux enfants, choyés par la gouvernante. Par ailleurs, depuis plusieurs semaines, des gros titres abominables font la une des journaux : des corps de garçons sont retrouvés nus, sans vie, comme exposés au public. Un meurtrier dont on ne sait rien, que les médias s'empressent de nommer Babysitter.
Alors que la peur couve dans les foyers, Hannah ne se reconnaît plus. Elle, l'épouse fidèle, recherche excitation et aventure auprès d'un mystérieux amant, dont elle ne connaît que les initiales : Y. K. Cependant qu'un piège dévastateur semble se refermer sur elle, les crimes de Babysitter se multiplient...
Portrait âpre et percutant d'une élite blanche américaine isolée du monde, Babysitter est un roman fiévreux et corrosif, brillamment orchestré. Corruption des forces de police, hypocrisie, prédation sexuelle, fureur et misogynie des hommes, Joyce Carol Oates n'épargne rien ni personne, et surtout pas les lecteurs. -
Drame familial intergénérationnel, l'histoire éblouissante de deux mères confrontées aux affres de la maternité, l'une en temps de Grande famine de la pomme de terre en Irlande, l'autre dans le New York contemporain, par l'autrice du roman au succès international American Dirt.
Majella vient de donner naissance à son premier enfant. Malgré l'amour qu'elle porte à sa fille, elle se sent étrangère à sa nouvelle vie. Épuisée et au bord de la folie dans la maison de son enfance du Queens, elle découvre au grenier le journal oublié d'une femme dont le nom, griffonné fiévreusement sur la couverture, lui est inconnu : Ginny Doyle. Tandis que Majella se plonge tout entière dans ce mystère, c'est
son histoire familiale qui se révèle à elle. Car en 1848, pour échapper à la Grande Famine de la pomme de terre, Ginny Doyle a fui l'Irlande et s'est embarquée vers l'Amérique dans des circonstances plus que troubles.
Décidée à découvrir la vérité sur son héritage, Majella explore le passé de Ginny et se retrouve confrontée à des secrets profondément enfouis. Tandis qu'elle-même renoue avec sa propre mère, elle apprend que Ginny a dû abandonner ses quatre jeunes enfants et accepter à plein temps un travail de femme de chambre pour sauver sa famille. Que s'est-il passé durant ces terribles années de famine ? Majella est assaillie de doutes : si Ginny est bien son aïeule, est-elle à son tour génétiquement condamnée à être une mauvaise mère ?
Avec un réel talent de conteuse, Jeanine Cummins donne voix à deux générations, entre l'Irlande du milieu du XIXe siècle et le New York des années 2010. Histoire de sacrifices, de vulnérabilité et de courage devant l'adversité,
La branche tordue fait le portrait bouleversant de deux femmes reliées par bien plus que le sang : par l'amour qu'elles portent à leurs enfants. -
Le terrifiant récit d'un médecin prêt à toutes les expérimentations dans un asile pour femmes au XIXe siècle pour se faire un nom dans la recherche médicale.
Humilié par une accusation mettant en cause son professionnalisme, le Dr Silas Weir, " père de la gyno-psychiatrie " au XIXe siècle, est contraint d'accepter un poste à l'Asile des femmes aliénées de Trenton, dans le New Jersey, où il sera autorisé à poursuivre sa pratique, sans contrôle pendant des décennies. Il s'impose rapidement comme un pionnier de la chirurgie, sans hésiter à soumettre les femmes aux modes d'expérimentation les plus abjects. L'ambition de Weir est exacerbée par son obsession pour une jeune servante irlandaise, nommée Brigit, qui devient non seulement sa principale patiente, mais aussi l'agent de sa destruction.
Raconté par le fils aîné de Silas Weir, qui a répudié l'héritage d'un père trop brutal à ses yeux,
Boucher est un voyage cauchemardesque allié à une histoire d'amour inattendue, dont la conclusion sera surprenante.
Appuyé sur d'authentiques documents historiques, ce roman envoûte et tourmente, confirmant le talent de Joyce Carol Oates pour explorer les régions les plus sombres de la psyché américaine. -
Un premier roman qui rend hommage aux rêves déraisonnables, au courage d'une héroïne quittant le Cameroun pour s'accomplir en France.
Née dans le village camerounais de Nyokon, Andoun est entourée du bruit des houes retournant la terre des cultures d'arachides. Mais ses rêves sont plus grands que cette vie dans les champs. À chaque instant, elle souhaite casser la routine dans laquelle son village entend l'installer. Entre une volonté d'étudier contrariée, une grossesse imprévue et une indépendance arrachée, chaque pas vers son destin produira une onde de choc, transformant définitivement la jeune femme, ses proches et tous ceux qui croiseront son chemin.
De Nyokon à Paris, en passant par Douala, Andoun devra affronter la résistance de sa famille très conservatrice. Tiraillée entre son envie d'appartenance et ses désirs de flamboyance, elle tentera de dépasser les préjugés des mondes traversés.
Avec ce premier roman inspiré de l'histoire de sa grand-mère, la poétesse Kiyémis rend hommage aux rêves déraisonnables, à la témérité, à la capacité de renaître de celles qui choisissent de suivre leur destinée hors des sentiers tracés. -
2 novembre 1999. Luther Dunphy prend la route du Centre des femmes d'une petite ville de l'Ohio et, se sentant investi de la mission de soldat de Dieu, tire à bout portant sur le Dr Augustus Voorhees, l'un des « médecins avorteurs » du centre.
De façon éblouissante, Joyce Carol Oates dévoile les mécanismes qui ont mené à cet acte meurtrier. Luther Dunphy est à la fois un père rongé par la culpabilité car responsable de l'accident qui a causé la mort d'une de ses filles, et un mari démuni face à la dépression de sa femme. Pour ne pas sombrer, il se raccroche à son église où il fait la rencontre décisive du professeur Wohlman, activiste anti-avortement chez qui il croit entendre la voix de Dieu. Comme un sens enfin donné à sa vie, il se sent lui aussi chargé de défendre les enfants à naître, peu importe le prix à payer.
Dans un camp comme dans l'autre, chacun est convaincu du bien-fondé de ses actions. Mené par des idéaux humanistes, Augustus Voorhees, le docteur assassiné, a consacré sa vie entière à la défense du droit des femmes à disposer de leur corps. Les morts de Luther et d'Augustus laissent derrière eux femmes et enfants, en première ligne du virulent débat américain sur l'avortement. En particulier les filles des deux hommes, Naomi Voorhees et Dawn Dunphy, obsédées par la mémoire de leurs pères.
La puissance de ce livre réside dans l'humanité que l'auteure confère à chacun des personnages, qu'ils soient « pro-vie » ou « pro-choix ». Sans jamais prendre position, elle rend compte d'une réalité trop complexe pour reposer sur des oppositions binaires. Le lecteur est ainsi mis à l'épreuve car confronté à la question principale : entre les foetus avortés, les médecins assassinés ou les « soldats de Dieu » condamnés à la peine capitale, qui sont les véritables martyrs américains ?
Joyce Carol Oates offre le portrait acéré et remarquable d'une société ébranlée dans ses valeurs profondes face à l'avortement, sujet d'une brûlante actualité qui déchire avec violence le peuple américain.
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Douze nouvelles audacieuses et cruelles par la maîtresse du genre.
Une adolescente est tourmentée par sa soeur jumelle, qui grandit sous la forme d'une excroissance crânienne et s'efforce de prendre sa place ; une mère passe des heures à surveiller son nourrisson à travers un babyphone vidéo, jusqu'à l'obsession ; pourtant décidée à séduire son mentor, une brillante étudiante tombe en disgrâce ; des lycéennes créent un savant dispositif pour se venger de prédateurs sexuels ; une femme harcelée par un anonyme fait l'erreur de se confier à un ancien amant : les personnages de ce recueil de douze nouvelles, toutes plus troublantes et cruelles les unes que les autres, sont confrontés à une réalité mouvante et se livrent à de périlleuses manoeuvres.
Joyce Carol Oates explore avec un brio renouvelé la complexité du lien filial et la solitude des mères, les rapports de force entre les êtres et les aléas de la vie, ou imagine l'effondrement prochain de nos sociétés. Chacune de ces histoires agit comme un miroir grossissant de notre époque. En créant des mondes d'obsession érotique et d'idéalisme contrecarré, Joyce Carol Oates provoque, étonne, hypnotise. -
Le désastre de la maison des notables
Amira Ghenim
- Philippe Rey
- Roman Étranger
- 22 Août 2024
- 9782384820924
Un roman choral ambitieux, une fresque familiale sur plus d'un demi-siècle d'histoire et de combats pour les droits des femmes en Tunisie.
Tunisie, 1935. Dans un pays en pleine ébullition politique se croisent les destins de deux éminentes familles bourgeoises : les Naifer, rigides et conservateurs, et les Rassaa, libéraux et progressistes.
Une nuit de décembre, à Tunis, la jeune épouse de Mohsen Naifer, Zbeida Rassaa, est soupçonnée d'entretenir une liaison avec Tahar Haddad, intellectuel d'origine modeste connu pour son militantisme syndical et ses positions avant-gardistes, notamment en faveur des droits des femmes.
Dans un entrelacement de secrets et de souvenirs, plusieurs membres des deux familles ainsi que leurs domestiques reviennent lors des décennies suivantes sur les répercussions désastreuses de cette funeste soirée. Comme dans un jeu de poupées russes, chaque récit en contient d'autres et renverse la perspective. Avec jubilation le lecteur rassemblera les pièces pour tenter de découvrir ce qui est réellement arrivé à Zbeida Rassaa.
Le désastre de la maison des notables transpose plus de cinquante ans d'histoire tunisienne - de la lutte pour l'indépendance jusqu'à la révolution de 2011 - et de combats pour les femmes. Remarquable de maîtrise, d'un style limpide, d'une construction astucieuse, cet éblouissant roman choral met en scène des personnages envoûtants et inoubliables. -
Le roman bouleversant de l'amour d'une femme pour son fils autiste. Une écriture à l'os, d'une sincérité qui ne peut qu'émouvoir. L'élu, c'est Éli. Il est autiste, ne parle pas. À travers des mots qu'il ne pourra jamais comprendre, sa mère Isabelle déploie leur quotidien étroit. Elle raconte les moments de joie et de poésie, de désespoir et de tendresse, la solidarité des proches, mais aussi leur incompréhension, l'inhumanité du système de santé malgré la bienveillance du personnel soignant.
Être la mère d'Éli n'offre aucun répit à Isabelle. Il lui faut éviter toute surcharge sensorielle, planifier un départ en vacances lorsque des travaux de construction ont lieu dans leur rue, vérifier chaque mois les piles du détecteur de fumée, car Éli se mutile en cas de bruits soudains. Elle veille à ne manquer de rien, surtout pas de choses indispensables au bonheur de son fils, dans la crainte qu'il hurle et se blesse des heures durant. Alors Isabelle est mère, à s'en oublier en tant que femme, à en négliger sa relation amoureuse avec Audrey, qui lui permettait pourtant de s'extraire du tourbillon de cette vie qu'elle aurait voulue autre. Jusqu'au jour où l'inenvisageable devient nécessité : pour leur sécurité à lui, à elle, Éli est hospitalisé et placé. Le désarroi est grand pour Isabelle, persuadée d'avoir abandonné son fils. À elle de réapprendre à vivre, soutenue et poussée en avant par ses parents, ses amies et ses tout jeunes élèves.
Avec humilité et sincérité, Catherine Perreault ouvre une fenêtre sur la difficile condition des enfants autistes et de leur entourage. Un premier roman à l'écriture maîtrisée, le récit rare d'un amour incommensurable, qui émeut et bouleverse à chaque page. -
Des nouvelles décapantes hantées par le deuil.
Seize nouvelles brutales et décapantes, parfois insoutenables. Certes, la prose de Joyce Carol Oates n'a jamais été recommandée comme berceuse mais, en ce qui concerne ce recueil, les enfants auront intérêt à aller se coucher encore plus tôt car, très vite, Oates se montre sans pitié pour eux. Bien entendu, les véritables aficionados en redemanderont.
Joyce Carol Oates a superbement disséqué le chagrin et le choc provoqués par la mort de son premier mari, et il n'est donc pas surprenant que la perte et le deuil soient les thèmes dominants de ce recueil rageur, dur et viscéralement dérangeant, écrit au lendemain du malheur. On y cherchera en vain la résignation de la veuve : Oates semble déterminée à nous convaincre que la femme en deuil est une sorte de coupable, une victime qui dans un sens mérite tout ce qui lui arrive (et ce n'est pas toujours tendre). La démonstration est réussie, et quel bonheur de lecture que ces pages qui font tomber les idoles et les clichés avec une santé, une énergie - et une plume - d'une jeunesse éblouissante. -
Abandonnée par une mère démente au milieu des marais des Adirondacks, Mudgirl, l'« enfant de la boue », est miraculeusement sauvée puis adoptée par un couple de quakers résolu à lui faire oublier son horrible histoire.
Devenue Meredith « M.R. » Neukirchen, première femme présidente d'une université de renom, Mudwoman, brillante et irréprochable, animée d'une ferveur morale intense, se dévoue entièrement à sa carrière. Mais, précisément épuisée par sa conception excessivement rigide des devoirs de sa charge, tourmentée par ses relations mal définies avec un amant secret et fuyant, inquiète de la crise grandissante que traversent les États-Unis à la veille d'une guerre avec l'Irak, confrontée à la malveillance sournoise des milieux académiques, en bref, rongée par trop de défis imprévisibles, M.R. vacille.
Un voyage sur les lieux qui l'ont vue naître va la jeter dans une terrifiante collision psychique avec son enfance.
Cette impitoyable exploration des fantômes du passé, doublée du portrait intime d'une femme ayant percé le « plafond de verre », fait de ce livre, ainsi que l'a proclamé la critique, « un géant parmi les grands romans de Oates ».
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Un récit de deuil, juste et pudique, en forme d'hommage à ces animaux qui jouent un rôle plus important qu'on ne veut parfois l'admettre dans nos vies. Une célébration des vies minuscules en littérature.
Comment faire face à l'absence d'un animal disparu ? Combien de temps la douleur est-elle tolérée par les familles, les amis, les collègues ? Et de quoi cette douleur est-elle le nom ?
Quand son chat de onze ans succombe au mal qui le ronge, Pauline Le Gall est effondrée. Elle décide alors de prendre à bras-le-corps cette peine trop souvent méprisée, pour en rendre compte au plus près. Du cabinet du vétérinaire qui piquera le petit chat au massif de fleurs dans lequel il sera enterré, de la table de travail où il lui tenait compagnie à la flaque de soleil où il aimait se prélasser, c'est toute une cartographie intime qui s'écrit. Cherchant secours dans la littérature, la musique ou le cinéma, de Joan Didion à Joni Mitchell, Pauline Le Gall pose des mots délicats sur un amour que l'on dit peu. En filigrane se déploie la texture du quotidien : l'écriture, le couple, le déracinement, le rapport à la mort, mais aussi à la joie. -
L'histoire saisissante et vraie de Geertje Dircx, maîtresse désavouée du peintre Rembrandt, ici réhabilitée.
Un jour de juillet 1650, Geertje Dircx est arrêtée par la ville d'Amsterdam, poussée de force dans une voiture et conduite à la Spinhuis de Gouda, maison de correction pour femmes où elle restera enfermée douze ans. À l'origine de cette arrestation aussi brutale qu'inattendue, Rembrandt van Rijn, l'amant de Geertje. Jugée par contumace, elle revient depuis sa cellule sur les années qui ont précédé son arrestation et sur son idylle avec le célèbre peintre.
De milieu modeste, veuve à tout juste trente ans, Geertje entre au service de Rembrandt en tant que nourrice de son fils Titus. La femme du peintre, Saskia van Uylenburgh est alors alitée, souffrant selon toutes les apparences de la tuberculose, maladie dont elle ne se remettra pas. La mort de cette dernière laisse Geertje maîtresse de maison. La cohabitation laisse très vite place à l'amour, Rembrandt trouvant paix et réconfort dans les bras de la nourrice. Les deux amants vivent ainsi durant plusieurs années une liaison scandaleuse, hors mariage. Mais les belles choses ont une fin, dit-on, et Geertje en fera la douloureuse expérience avec l'arrivée de Hendrickje Stoffels dans la maisonnée, dont le charme éblouit Rembrandt...
S'appuyant sur des documents historiques et des sources sérieuses, La maîtresse du peintre redonne voix à Geertje Dircx, injustement désignée par l'histoire comme une profiteuse et une déséquilibrée. À l'encontre de l'image répandue d'un artiste visionnaire et intouchable, Simone van der Vlugt dresse de Rembrandt le portrait d'un homme sombre et manipulateur.
Un roman formidable et puissant qui redonne sa place à une femme réduite au silence car jugée trop gênante. -
Elles sont nées le même jour, dans le même hôpital, dans des familles on ne peut plus différentes.
Ruth est une artiste, une romantique, avec une vie imaginative riche et passionnée.
Dana est une scientifique, une réaliste, qui ne croit que ce qu'elle voit, entend ou touche.
Et pourtant ces deux femmes si dissemblables se battent de la même manière pour exister dans un monde auquel elles ne se sentent pas vraiment appartenir.
Situé dans le New Hampshire rural et raconté alternativement par Ruth et Dana, Les Filles de l'ouragan suit les itinéraires personnels de deux " soeurs de naissance ", des années 1950 à aujourd'hui. Avec la virtuosité qu'on lui connaît, Joyce Maynard raconte les voies étranges où s'entrecroisent les vies de ces deux femmes, de l'enfance et l'adolescence à l'âge adulte - les premières amours, la découverte du sexe, le mariage et la maternité, la mort des parents, le divorce, la perte d'un foyer et celle d'un être aimé - et jusqu'au moment inéluctable où un secret longtemps enfoui se révèle et bouleverse leur existence.
C'est un roman sur la culture des fraises et la conscription pour le Vietnam ; sur l'élevage des chèvres et les rêves vains de fortune vite gagnée ; sur l'amour de la terre et l'amour d'un père ; sur des individus qui, sans cesser de se chérir, peuvent soudain se blesser profondément. Les Filles de l'ouragan est surtout une histoire sur les liens qui constituent une famille, un foyer, sur la force dévastatrice de l'amour qui s'achève, et l'apaisement qu'apporte le pardon.
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Doit-on être loyal à la justice ou loyal à sa famille ?
Rejetée par ses proches, Violet Rue Kerrigan revient sur son passé. Sa faute ? Avoir dénoncé pour meurtre ses grands frères, tortionnaires d'un jeune Africain-Américain. Lors de leur accès de violence raciste, elle avait douze ans.
Dans un récit émouvant, Violet se remémore son enfance en tant que cadette d'une fratrie dysfonctionnelle d'origine irlandaise, durant les années 70 dans l'État de New York. Une famille où la parole du père ne souffre aucune contestation et où les garçons ont plus de valeur que les filles. La jeune femme raconte comment elle est passée du meilleur au pire : elle était la préférée des sept enfants Kerrigan, elle est maintenant celle qui « a cafardé » et entraîné l'arrestation de ses frères. Une décision qui lui a valu d'être exilée, chassée par ses parents, ses frères et soeurs, son Église...
À partir de ce bannissement, Joyce Carol Oates analyse les souffrances de Violet, mais aussi comment elle s'est émancipée de l'emprise familiale pour partir en quête de sa propre identité. En définitive, c'est une vérité douloureuse qui parcourt ce roman sombre et sensible : les émotions les plus tendres peuvent changer en un instant. Vous pensez que vos parents vous aiment ? Êtes-vous bien certain que c'est vous qu'ils aiment, et pas juste l'enfant qui est le leur ?
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De son enfance, Abby garde le souvenir de nuits tourmentées, habitées par un cauchemar récurrent : un champ peuplé d'ossements humains dans lequel elle erre à l'infini. Aujourd'hui Abby a vingt ans et, tandis qu'elle pensait avoir vaincu ses démons, son mariage imminent ravive l'affreux cauchemar. Moins de vingt-quatre heures après la cérémonie, Abby s'engage sur la chaussée et se fait renverser par un bus.
Accident ou résultat d'un geste prémédité ? C'est ce qu'essaie de déterminer son mari, Willem, alors qu'un troublant faisceau d'indices se présente à lui : quelle est donc cette marque rouge autour du poignet droit d'Abby ? Pourquoi se réveille-t-elle en hurlant chaque nuit ?
De confession en confession, Abby partage avec Willem ce qu'elle n'a jamais avoué à personne : l'histoire de Nicola, sa mère perpétuellement terrifiée, et de Lew, son père jaloux, violent, vétéran de la guerre d'Irak, accro à toutes sortes de drogues. Entre les deux, une fillette prise en étau...
Porté par une écriture nerveuse oscillant entre le présent et l'enfance torturée d'Abby, à la poursuite de la surprenante vérité d'une famille, ce roman méticuleusement orchestré tient en haleine le lecteur jusqu'à la dernière seconde.
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Premier roman envoûtant, une exploration de la famille comme lieu d'apprentissage vers la rédemption.
Lorsque Doris et Tup se rencontrent dans les années 1930, l'avenir leur apparaît comme une évidence. À tout juste dix-huit ans, Doris troque ses rêves d'enseignante pour une vie d'amour et de labeur aux côtés de Tup dans la ferme laitière familiale du Maine. Là-bas, leurs journées suivent les rythmes de la terre ; un quotidien fait de joies simples, en communion avec la nature, qu'égayent bientôt trois enfants au caractère affirmé : Sonny, qui fait de sa chambre un musée consacré aux insectes uniques de la région ; Dodie, la cadette au grand coeur ; et Beston, le petit dernier, calme et dévoué. Une vie de découverte et de partage bien réglée, jusqu'au jour où survient une terrible tragédie, ébranlant à jamais les fondations familiales...
Premier roman envoûtant,
Plus grands que le monde explore avec une tendresse et une compassion rares les chemins de reconstruction d'une famille endeuillée. Étendant le récit sur presque vingt ans, Meredith Hall rend compte du quotidien d'une famille américaine ordinaire au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, prise entre les tourments personnels et les bouleversements sociétaux. Mais c'est en dépit de tout un roman lumineux, au phrasé élégant et juste, qui jette sur l'amour - filial, parental, fraternel - une lueur neuve et habile. Bouleversant. -
La réédition d'un très beau roman de Joyce Maynard, qui allie profondeur psychologique et intrigue haletante.
Été 1979, Californie du Nord. Rachel, treize ans, et sa soeur Patty, onze ans, se préparent à passer leurs deux mois de vacances à vagabonder comme d'habitude dans la montagne. Livrées à elles-mêmes, sous l'oeil aimant mais distant d'une mère dépressive depuis son divorce, assurées de la tendre indulgence d'un père, le flamboyant inspecteur de police Torricelli amoureux de toutes les femmes - ses filles y compris -, les deux gamines inséparables rêvent aussi de l'inattendu qui pimenterait leur existence.
Et l'inattendu arrive. Horrible, cauchemardesque, une succession de meurtres dont les victimes sont des jeunes femmes, tuées dans la montagne... Des drames aux rebondissements ahurissants, qui vaudront au séduisant inspecteur, chargé de l'enquête, et à ses gamines à l'imagination fervente, un échec humiliant.
Cet échec, Rachel, devenue trente ans plus tard une romancière célèbre, le raconte, ainsi que l'été qui a bouleversé leurs vies. Elle s'est donné pour mission de retrouver le tueur, et la parution de son récit précipitera le dénouement de ce captivant roman. Superbement écrit, riche en passions de multiples sortes, L'homme de la montagne est un hymne magnifique à l'adolescence, à ses outrances et à ses rêves... -
Printemps 1972 : le New York Times Magazine publie un long article qui connaît un immense succès. La signataire de ce discours original sur la jeunesse, Joyce Maynard, dix-huit ans, en première année d'université à Yale, reçoit des centaines de lettres enthousiastes, parmi lesquelles celle de J. D. Salinger, cinquante-trois ans (dont elle n'a jamais lu une ligne). S'ensuit une correspondance soutenue entre la jeune étudiante et l'auteur culte de L'Attrapecoeurs. Très vite, sur les instances de celui-ci, Joyce abandonne Yale et ses études pour aller partager avec son admirateur une vie faite d'un splendide isolement et d'ascétisme alimentaire. Mais, au fil des mois, les problèmes se multiplient au sein de ce couple improbable. Acupuncture et homéopathie n'y pourront rien: laissée en proie à un désarroi total, Joyce est congédiée d'une manière aussi cruelle qu'inattendue.
Vingt-cinq ans plus tard, divorcée et mère de trois enfants, devenue ellemême un écrivain confirmé, elle tente de raconter cette histoire et d'y trouver une explication. Elle décrit son adolescence entre un père poète alcoolique et une mère décidée à faire de sa fille un prodige littéraire, mais surtout, avec une franchise parfois jugée choquante, elle analyse son combat désespéré pour retrouver son équilibre après que Salinger a mis fin à leur liaison. Une liaison étrange et dévastatrice dont le récit porte un éclairage peu banal sur l'idole des lettres américaines.
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Une oeuvre vive et exaltante, où Joyce Carol Oates donne accès aux coulisses de son écriture, à sa vie intérieure et à son quotidien
Large fragment d'autobiographie de l'un des plus grands auteurs américains, le
Journal de Joyce Carol Oates est un document littéraire de première importance. Elle l'entreprend à l'âge de trente-quatre ans, le 1er janvier 1973, tout en poursuivant ses oeuvres de fiction. Bien que détestant être qualifiée de prolifique, Oates écrit chaque jour avec une énergie fiévreuse : " Écrire est... une drogue, douce, irrésistible, et épuisante ", dit-elle.
De ces lignes rédigées " au fil de la plume et spontanément " émerge un portrait non expurgé de l'artiste en femme, écrivain, professeur, amie. Oates parle de manière franche et très émouvante de son mariage - si heureux - avec Raymond Smith, de sa vie d'enseignante (à Windsor puis à Princeton), de son manque d'instinct maternel et des heures qu'elle passe au piano. Sa réputation croissante dans le monde littéraire l'amène à des rencontres et des amitiés avec des écrivains comme Philip Roth, John Updike, Susan Sontag, Joan Didion et bien d'autres. Mais, peu à l'aise avec les signes de la célébrité, Oates ne cesse de se réfugier dans sa vie intérieure, à la poursuite de son oeuvre. Une oeuvre dont ce
Journal - qui égale celui de Virginia Woolf - est à coup sûr une pièce majeure.
" Au-delà du simple témoignage, Joyce Carol Oates compose jour après jour un admirable manifeste à la gloire de l'imagination. " Augustin Trapenard,
ELLE -
Le roman sombre et superbe, plein de suspense, d'un crime ordinaire qui expose la violence d'une Amérique à bout de souffle.
Tout semble aller comme il se doit dans la petite ville de Carthage en ce début de juillet 2005, si ce n'est que Juliet Mayfield, la ravissante fille de l'ancien maire, a, pour des raisons peu claires, rompu ses fiançailles avec le caporal Brett Kincaid, héros de retour de la guerre d'Irak. Un héros très entamé dans sa chair et dans sa tête, dont pourtant Cressida, la jeune soeur rebelle de Juliet, est secrètement amoureuse. Or, ce soir-là, Cressida disparaît, ne laissant en fait de traces que quelques gouttes de son sang dans la jeep de Brett. Qui devient alors le suspect numéro 1 et, contre toute attente, avoue le meurtre...
Sept ans après, un étrange personnage surgit, qui va peut-être résoudre l'impossible mystère. C'est ce que vise Joyce Carol Oates qui est sur tous les fronts : violence, guerre, dérangement des esprits et des corps, amour, haine. Et même exploration inédite des couloirs de la mort... Un roman puissant et captivant. -
Une célèbre peinture d'Edward Hopper se transforme en histoire trouble : il est 11 heures, une femme nue, chaussée d'escarpins à talons hauts, le regard vide tourné vers une fenêtre, attend son mari. Au même moment, celui-ci se précipite pour honorer ce rituel mis en place quotidiennement, tandis que le lecteur pénètre l'esprit des deux amants, chacun empreint pour l'autre de désir, de dégoût et de haine...
Des six nouvelles intrigantes et mystérieuses qui composent ce recueil, Oates réussit à faire des prodiges de littérature. Une femme jalouse invite une étudiante, qu'elle croit être la maîtresse de son époux, à se joindre à eux pour le thé, et propose un jeu de roulette russe étrange et funeste : entre des tasses Wedgwood contenant une infusion corsée et un assortiment mortel de médicaments, qui boira quoi ? Dans un autre récit, un jeune marginal se croit hanté à la suite du décès de son père, torturé à mort. Dans un autre encore, le corps d'une enseignante, connue pour ses remarques déplacées envers ses étudiants, est retrouvé sans vie. Mais l'aveu du meurtre par l'un de ses élèves sème le doute : qui a vraiment tué cette femme ?
Joyce Carol Oates explore brillamment les thèmes de l'abus physique, psychologique et émotionnel. Chaque nouvelle se lit comme une flèche empoisonnée logée en plein coeur. Personne, ni les personnages ni les lecteurs, n'en sortira indemne.
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Le roman solaire de l'histoire d'amour entre Man Ray et la jeune Ady Fidelin.
Lorsque Man Ray, quarante-quatre ans, et Adrienne Fidelin, dix-neuf ans, se croisent au Bal colonial de la rue Blomet dans le Paris des Années folles, naît entre eux une histoire d'amour intense, qui durera quatre années avant d'être brutalement interrompue par la guerre. Des années de complicité et de passion qui les marqueront tous deux à vie.
Gisèle Pineau, par la voix d'Ady, fait revivre ce bonheur suspendu. Obligée de quitter sa Guadeloupe natale à l'âge de quinze ans pour s'installer à Paris, la jeune femme séduit bientôt Man Ray et se voit entraînée par le grand artiste américain dans la vie de bohème qu'il mène avec ses amis. Car, à Montparnasse, comme durant les étés à Mougins avec Paul et Nusch Éluard, Pablo Picasso et Dora Maar, Lee Miller et Roland Penrose, les instants sont d'une liberté sexuelle et intellectuelle sans pareille. C'est un âge d'or que raconte Ady, un temps de nouveauté et de création dont les protagonistes sont des géants de l'histoire de l'art.
Gisèle Pineau a écrit le roman vrai d'Ady, le " soleil noir " de Man Ray - une femme toute de grâce, dont Éluard aurait assuré qu'elle avait " des nuages dans les mains ".