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Pourquoi Hamlet n'a-t-il pas été écrit par une femme ? À cette question, faussement naïve et vraiment provocante en 1929, Woolf répond : car une femme n'aurait pas eu «un lieu à elle» pour écrire. De quel lieu s'agit-il ? Espace concret de la pièce de travail où s'isoler ; espace temporel où les femmes sont libérées des tâches domestiques ; espace mental où elles sont libres de penser. Espace de liberté économique, aussi, qui leur permette de s'assumer seules. C'est enfin l'espace qui reste à créer dans la tête des hommes (et des femmes) pour admettre que oui, les femmes peuvent travailler, penser et écrire à l'égal des hommes. Impeccable démonstration historico-sociale sur les obstacles qui ont conduit les femmes à demeurer dans un état de minorité face aux hommes, Un lieu à soi est un texte hybride, tout à la fois essai, récit autobiographique, fiction utopique et manifeste idéologique. Woolf met sa finesse et son ironie au service d'une cause toujours actuelle.
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Écrit sous un pseudonyme masculin, paru en 1847, Hurlevent est le premier et le seul roman d'Emily Brontë, qui mourra un an plus tard. Ce livre aux péripéties violentes, qui fit scandale et fascina des générations d'écrivains - de Virginia Woolf à Patti Smith, en passant par Georges Bataille -, raconte l'histoire d'un amour maudit, dont l'échec pèse sur toute une famille et sur deux générations, jusqu'à l'apaisement final. «Emily était pareille à un petit volcan qui, endormi, aurait pourtant bouillonné sans arrêt et aurait craché sa lave dans les mots et les actions des personnages qu'elle avait choisis. [...] Son esprit sans entrave n'a pas créé un monde propret. En écrivant Hurlevent, elle n'a pas offert ce que les gens souhaitaient : elle a offert ce qu'elle avait.» Patti Smith.
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Mrs Dalloway et autres écrits
Virginia Woolf
- Gallimard
- Bibliothèque De La Pléiade
- 27 Février 2025
- 9782073098559
1925, 1928, 1929. Mrs. Dalloway, Orlando, Une pièce à soi. Un roman ; une biographie, autre forme de roman, surtout quand le personnage biographé est imaginaire ; un essai enfin, qui expose en particulier les raisons pour lesquelles la soeur de Shakespeare n'a pu écrire les pièces de son frère (ce n'est pas seulement parce qu'elle n'a pas existé), et, plus généralement, les conditions matérielles qui doivent être réunies pour qu'une femme puisse se consacrer à l'écriture.
Mrs. Dalloway et Orlando sont deux romans aussi différents que complémentaires. Le premier, que Woolf pensa longtemps intituler Les Heures, se déroule à Londres en un jour, qui est la grande journée de Clarissa Dalloway, et le dernier jour de Septimus Warren Smith. Le second, qui aurait pu s'intituler Les Siècles, court sur 350 ans, et jusqu'en Turquie. D'abord appelé à la cour d'Elizabeth Ire, un jeune aristocrate se réveille un jour femme, au siècle suivant ; à la fin du livre - en octobre 1928 -, elle est trentenaire, mariée, et elle a fait paraître «Le Chêne», un poème auquel elle - ou plutôt il puis elle - travaillait depuis 1586. «Dans chaque être humain se produit une oscillation d'un sexe à l'autre...»
Très vite, la France s'intéresse à ces romans. Louis Gillet prend prétexte d'Orlando pour consacrer à Woolf une étude dans la Revue des Deux Mondes. Il a compris à quel point la question de la création féminine lui importe, mais l'éloge a ses épines : le grand livre, selon lui, c'est Ulysse. (Woolf allait longtemps être comparée à Joyce, et plus encore à Proust, que le mari de Vita Sackville-West tenait d'ailleurs pour le plus grand des romanciers anglais.) «Orlando est un ravissant bibelot d'étagère, et jolies choses ou jolies femmes sont à leur place dans un salon.» Le hasard des dates est cruel : nous sommes en 1929, Gillet ignore encore qu'Une pièce à soi (une pièce qui n'est pas le salon) apporte une réponse cinglante à son appréciation. Mais cet essai est un manifeste littéraire aussi bien que social, et une composante essentielle de l'art poétique que Virginia Woolf construit texte après texte.
Quant à Mrs. Dalloway, elle aurait donc cent ans. On a peine à le croire. Le livre, lui, est toujours aussi neuf, ce qui n'est pas le cas de tous les romans «expérimentaux». Il est vrai qu'il ne se résume pas à l'usage virtuose d'une technique narrative, si nouvelle soit-elle. Y coexistent la vie et la mort, la raison et la folie, la durée et les instants, «le temps qui se marque sur l'horloge et le temps qui réside dans l'esprit» (Orlando).
La lumineuse préface de Gilles Philippe éclaire les ouvrages ici réunis, trois moments forts dans une période d'écriture décisive pour Virginia Woolf. Une pièce à soi entre au catalogue de la Pléiade dans une traduction inédite de Laurent Bury. -
Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne ; 1ères générale et technologiques ; Parcours écrire et combattre pour l'égalité
Olympe de Gouges
- Flammarion
- Etonnants Classiques
- 30 Juin 2021
- 9782080253163
Parcours Écrire et combattre pour l'égalité.«La femme naît libre et demeure égale à l'homme en droits.Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l'utilité commune.»TOUT POUR COMPRENDRE- Notes lexicales- Biographie et contexte- Genèse et genre de l'oeuvre- Pour mieux interpréterÉCRIRE ET COMBATTRE POUR L'ÉGALITÉ- Analyse du parcours- Groupement de textes- Histoire des idéesVERS LE BAC- Explications linéaires guidées- Sujets de dissertation et de commentaire guidés- MéthodologieANNEXE- La Déclaration de 1789 annotéeCAHIER ICONOGRAPHIQUE
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La Divine Comédie
Dante Alighieri
- Gallimard
- Bibliotheque De La Pleiade
- 14 Octobre 2021
- 9782072888748
La lecture de La Divine Comédie est un voyage. Claudel le définit à merveille : «De celle qu'il aime, Dante n'a pas accepté d'être séparé, et son oeuvre n'est qu'une espèce d'effort immense de l'intelligence et de l'imagination pour réunir ce monde de l'épreuve où il se traîne, ce monde des effets, qui, vu d'où nous sommes, semble le domaine du hasard ou d'une mécanique incompréhensible, au monde des causes et des fins.» Le lecteur n'est jamais seul au cours de son ascension. Si Dante a besoin de guides - Virgile, Béatrice, saint Bernard -, il est lui-même l'accompagnateur et le complice de qui le lit. Les expériences qu'il évoque, il considère qu'elles sont communes à tous. Il apprivoise l'imagination en l'entourant d'objets familiers. Une fois encordé au poète, et captif de sa voix, on ne peut demeurer en arrière. «On n'avait pas entendu cette voix depuis l'Antiquité latine», disait Saint-John Perse. Plus qu'un autre sans doute, le lecteur du XXI? siècle est sensible à la conscience artistique qui habite Dante, à la manière dont il invente et manie d'un même geste la langue dont il use - «un acte qui vaut pour tous les temps, celui par lequel la poésie accède à soi» (Yves Bonnefoy). Dans cette édition, publiée à l'occasion du 700? anniversaire de la mort du poète, la traduction de Jacqueline Risset, d'une limpidité sans égale, voisine avec le texte original et bénéficie d'un appareil critique nouveau qui prend appui sur sept siècles de lectures aussi bien que sur les recherches les plus récentes.
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La Maison de Claudine : La Naissance du jour ; Sido
Colette
- Folio
- Folio Classique
- 2 Janvier 2025
- 9782073044723
Comment naît une écriture, en quel lieu mystérieux se forge-t-elle ? Pour Colette, la maison de son enfance, à Saint-Sauveur-en-Puisaye, dans l'Yonne, en est la source vive dont elle prend conscience après le succès remporté par Chéri en 1920. Des souvenirs qui lui reviennent, dans les nouvelles et les courts chapitres de La Maison de Claudine (1922) et de Sido (1930), émerge une figure lumineuse, celle de Sido, sa mère. Entre ces deux ouvrages, La Naissance du jour (1928) permet à Colette, relisant les nombreuses lettres de Sido, et les réécrivant parfois, de mettre au jour tout ce qu'elle doit à cette mère. En pleine maturité littéraire, elle réinvente patiemment le modèle et le miroir de son oeuvre. Trois livres, trois chefs-d'oeuvre, qui offrent en filigrane le récit d'une double quête de l'auteure : celle de ses origines et celle de son écriture.
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Dans le demi-monde parisien de la Belle Époque, un jeune homme fin et séduisant, que l'on surnomme Chéri, s'introduit chaque jour chez Léa de Lonval, une courtisane d'une cinquantaine d'années. Alors que les deux amants semblent inséparables, l'annonce du mariage de Chéri avec la jeune Edmée sonne le début de l'incompréhension mutuelle, aiguisant la conscience du passage du temps et la crainte d'une solitude irrémédiable. Publié en 1920, Chéri opère un tournant dans l'oeuvre de Colette, lui assurant reconnaissance et succès. Après l'avoir adapté pour le théâtre, avec la collaboration d'un jeune dramaturge, elle en imagine une suite en 1926 : La Fin de Chéri. Explorant les dégâts de la rupture amoureuse comme ceux de la Grande Guerre, ce second roman montre un homme incapable de goûter à la liesse des Années folles. De cet être désenchanté, Colette a fait l'une de ses plus célèbres créatures romanesques.
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La Mare au Diable est un lieu maudit où souffle l'angoisse. Près d'elle se déroule toute l'histoire. Un paysan, veuf avec ses enfants, cherche femme. Qui épousera-t-il ? celle qu'on lui a promise, ou une pauvre paysanne, harcelée par son patron ? Cette petite Marie est l'âme d'un paysage de rêve, et l'emblème de l'enfance éternelle.
Un roman d'amour, mais traversé par le cri des chiens fous, la nuée sanglotante des oiseaux, le fossoyeur épileptique. La voix de la terre s'y accorde avec celle de l'Âme enfantine : George Sand y parle avec force du sol natal et des premiers souvenirs. -
«Si vous deveniez auteur vous perdriez la bienveillance des femmes, l'appui des hommes, vous sortiriez de votre classe sans être admise dans la leur. Ils n'adopteront jamais une femme auteur à mérite égal, ils en seront plus jaloux que d'un homme. Ils ne nous permettront jamais de les égaler, ni dans les sciences, ni dans la littérature ; car, avec l'éducation que nous recevons, ce serait les surpasser.» «Gouverneur» des enfants d'Orléans avant la Révolution, Caroline-Stéphanie-Félicité du Crest, comtesse de Genlis (1746-1830), est l'auteur d'une oeuvre considérable, presque entièrement oubliée aujourd'hui à l'exception de ses célèbres Mémoires publiés en 1825. Dans La Femme auteur, nouvelle sentimentale parue sous l'Empire, elle met en garde les femmes qui souhaitent sortir de leur condition et devenir célèbres grâce à la littérature.
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Le Vote des femmes : et autres textes féministes
Hubertine Auclert
- Flammarion
- Champs
- 25 Septembre 2024
- 9782080445568
Surnommée la «suffragette française», Hubertine Auclert a milité en faveur des droits politiques des femmes et du droit de vote en particulier. Dans Le Vote des femmes, paru en 1908, elle défend la nécessité pour ces «dégradées civiques nées» de participer à la décision politique, afin de remettre en cause la hiérarchie entre les sexes et d'affirmer leur individualité. À cette mutation décisive, espérée, sans cesse repoussée, Hubertine Auclert a voué son existence. Pourtant, aujourd'hui, elle est singulièrement oubliée, gommée par l'effacement qui menace les femmes et le féminisme, quasiment hors-jeu de l'histoire. Michelle Perrot réhabilite avec talent ce texte incontournable et cette figure clef de notre matrimoine. Édition enrichie : discours et articles en annexe.
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Le blé en herbe et autres écrits
Colette, Antoine Compagnon
- Gallimard
- Bibliotheque De La Pleiade
- 23 Février 2023
- 9782073015785
Claudine à l'école est le grand succès de mars 1900. Le livre est signé Willy. On sait généralement qu'il s'agit du pseudonyme d'Henry Gauthier-Villars, qui l'utilise pour signer les productions de l'atelier qui lui écrit ses ouvrages. Cette fois, pourtant, le texte sort du lot. Il ne ressemble à rien de connu, la langue est nouvelle, le ton insolent, le propos scandaleux. C'est qu'il n'est pas de la plume d'un des scribes habituels de Willy : il est de sa jeune femme, Sidonie-Gabrielle, née Colette. Colette : il faudra attendre 1923 et Le Blé en herbe pour que ce nom apparaisse seul sur la couverture d'un livre. Avant cela, il y aura eu d'autres «Willy», des «Colette Willy» et même des «Colette (Colette Willy)». Mais on a vite compris. Catulle Mendès écrit à Colette : «vous avez créé un type». Claudine en effet est un type, et elle deviendra un mythe. Colette en créera d'autres : celui de Sido, sa mère, «le personnage principal de toute [s]a vie» ; celui de Gigi, jeune fille élevée pour devenir une femme entretenue et qui échappe à ce destin ; et celui de Colette elle-même, qui se construit au fil de plusieurs vies - elle fut danseuse, mime, actrice, journaliste, directrice d'un institut de beauté, publicitaire... comme si la littérature ne pouvait suffire à lui assurer l'indépendance et la liberté qui sont, avec l'aptitude au plaisir, ses valeurs les plus hautes. Des tenues succinctes portées sur la scène du Moulin Rouge à la croix de grand-officier de la Légion d'honneur reçue en 1953, la ligne droite n'est pas le chemin le plus court. Mais l'oeuvre de Colette s'est nourrie de ce sinueux parcours. Colette appelle «littérature» tout ce qu'elle n'ai me pas : l'emphase, la «ciselure» et les idées générales, qui lui vont aussi mal, dit-elle, que les chapeaux empanachés. L'année du Blé en herbe, elle déclare à Simenon : «Supprimez toute la littérature, et ça ira.» «C'est le conseil qui m'a le plus servi dans ma vie», dira le romancier. C'est aussi ce qui préserve l'oeuvre de Colette du vieillissement. L'ouverture de Chéri, en 1920, a époustouflé les lecteurs. Cent ans plus tard, on l'admire toujours. Mais le style ne serait rien s'il n'était au service d'un regard d'une extraordinaire sensibilité. Colette, nous dit Antoine Compagnon, rend présents «le monde de l'enfance, l'étoffe de la sensation, l'émotion de la mémoire». On la crédite aussi d'avoir été «la première femme qui ait vraiment écrit en femme» (A. Maurois), la première à explorer ainsi les amours adolescentes (Le Blé en herbe), à entretenir une réelle connivence avec la nature et «les bêtes», à poser ce qu'on appellera la question du «genre» (dans Le Pur et l'Impur, en 1941), etc. Mais ce sont ces trois domaines - l'enfance, la sensation, la mémoire - qu'il faut retenir si l'on veut lui rendre justice. Elle les partage avec Proust, dont elle admira
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This text is an updated edition of George Eliot's classic tale. The novel is a masterly evocation of diverse lives and changing fortunes in a provincial community.
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Shirley - Villette (1849-1853)
Charlotte Brontë
- Gallimard
- Bibliotheque De La Pleiade
- 22 Septembre 2022
- 9782070114962
L'immense succès de Jane Eyre (1847) fait de Charlotte Brontë une romancière reconnue. L'élaboration de son nouveau roman sera douloureuse : en l'espace de huit mois, Branwell, Emily et Anne disparaissent, faisant d'elle la seule survivante d'une exceptionnelle fratrie d'écrivains. Shirley paraît en 1849. En toile de fond, la lutte des ouvriers du textile contre la mécanisation. Au premier plan, deux héroïnes se disputant l'attention de Robert Moore : une héritière cultivée et fougueuse, et une orpheline douce et timide ; la première est inspirée d'Emily, la seconde d'Anne. L'ouvrage voit resurgir les héros des oeuvres de jeunesse (Napoléon, Nelson, Wellington), oeuvres dont on ne dira jamais assez l'importance. Il propose de magnifiques portraits de femmes cherchant leur place dans une Angleterre patriarcale.Pour Villette, qui suit en 1853, Charlotte fait appel aux souvenirs de son séjour à Bruxelles en 1842-1843. Élève puis professeur dans un pensionnat, elle avait été séduite (intellectuellement) par Constantin Heger, qui donnait des cours de rhétorique dans l'établissement tenu par son épouse. Elle transpose cette expérience dans le personnage de Lucy Snowe, qui s'éprend d'un confrère revêche. Certains contemporains ont jugé «pervers» l'humour de la romancière, mais le ton caustique et l'extraordinaire vivacité de la langue font aujourd'hui le charme du livre, où se mêlent réalisme et gothique - un gothique d'artifice, décalé. Aussi important que méconnu, Villette, qui fait la part belle aux non-dits et aux ellipses, et dont le dénouement est laissé à l'interprétation du lecteur, est un grand livre à la modernité troublante.
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La bourgeoisie vue par le petit trou de la serrure et l'oeil de ses domestiques, qui ne valent pas mieux qu'elle. Si les maîtres sont des pantins, Célestine, la femme de chambre, est une catin, d'ailleurs assez gentille, et Joseph, le jardinier cocher, une fripouille antisémite. Ajoutez à cela quelques épices 1900, les étreintes passionnées de Célestine avec un jeune tuberculeux, un viol, un vieillard fétichiste (la fameuse scène des bottines si bien enlevée dans le film de Bunuel), et vous avez le chef-d'oeuvre de notre terrible Octave, «un personnage extraordinaire, disait Léautaud, d'une fougue, d'une hardiesse, d'un anarchisme littéraire et artistique unique à cette époque.»
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Mariée, au sortir de l'adolescence, à un vieux colonel, antipathique et autoritaire, Indiana est contrainte à une routine d'outre-tombe. Tout la disposait pourtant à être sauvée par l'amour : Raymon, par qui elle se laisse séduire, possède la jeunesse et la fougue que n'a plus son mari. Indiana se trouve prise dans les turpitudes de la passion, car le désir du jeune homme se révèle bientôt un appétit plus redoutable que la brutalité de son mari repu. Oppressée dans son mariage, Indiana cherche une aventure : celle-ci achèvera de l'opprimer. «J'ai écrit Indiana avec le sentiment non raisonné, mais profond et légitime, de l'injustice et de la barbarie des lois qui régissent encore l'existence de la femme dans le mariage, dans la famille et dans la société.» Paru en 1832, Indiana fut lu comme un pamphlet contre le mariage, et lança la carrière littéraire de l'auteure. Sand y expose les libérations illusoires qui enferrent les femmes dans une vie dont elles n'ont pas la clef. Son récit inverse le trajet habituel du roman : pour pouvoir être aimée, l'héroïne devra d'abord se libérer.
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«Le monstre se fit entendre. Un bruit effroyable, causé par le poids énorme de son corps, par le cliquetis terrible de ses écailles et par des hurlements affreux, annonça son arrivée. En voyant approcher la Bête, qu'elle ne put envisager sans frémir en elle-même, la Belle avança d'un pas ferme, et d'un air modeste salua fort respectueusement la Bête. Cette démarche plut au monstre. Se retournant vers la Belle, il lui dit : Bonsoir, la Belle.» Gabrielle-Suzanne de Villeneuve (1685-1755) est l'auteur de l'un des contes de fées les plus célèbres de la littérature française. Venue tardivement à la littérature, elle est également l'auteur de plusieurs autres contes et romans, parmi lesquels La Jardinière de Vincennes qui connut un grand succès.
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Le roman d'une femme amoureuse et libre, inspiré de la relation tumultueuse de Georges Sand avec Alfred de Musset.
« Je ne demande pas si votre amour serait pour moi le bonheur. Je sais seulement qu'il serait la vie, et que, bonne ou mauvaise, c'est cette vie-là ou la mort qu'il me faut. »
George Sand et Alfred de Musset vécurent ensemble une aventure passionnée. Réunis dans ce roman sous les traits de Thérèse, dévouée et angélique, et de Laurent, tourmenté et oisif, le couple se découvre, s'aime et se déchire. Du triomphe de la passion jusqu'à son triste déclin, la romancière raconte et examine toutes les phases d'une histoire d'amour, où la jalousie et la mort ne sont jamais loin des plus ardents désirs. -
En publiant un unique livre en 1555, Louise Labé a fait entendre une voix nouvelle. Un dialogue mythologique insolent et facétieux, trois élégies et vingt-quatre sonnets, le tout précédé d'une saisissante épître programmatrice et suivi de vingt-quatre poèmes de «divers Poètes» en son honneur : autant de manières de renouveler les représentations de l'amour transmises par la littérature et la société et de revendiquer pour les femmes le droit de penser et d'écrire.Cette nouvelle édition intégrale des Oeuvres de Louise Labé Lyonnaise donne à entendre cette voix pour les lecteurs d'aujourd'hui, notamment grâce à une double annotation qui éclaire à la fois les subtilités lexicales et les références d'une écriture originale et puissante. Dossier 1. La fabrique des «Écrits de divers Poètes» 2. Qui a participé aux Oeuvres de Louise Labé Lyonnaise ? 3. Dans l'atelier des sonnets : les sonnets II et III 4. Chronologie : Louise Labé à travers les archives 5. L'histoire du livre et de sa réception.
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Paradoxe sur le comédien
Denis Diderot
- Des femmes
- Bibliotheque Des Voix
- 8 Octobre 2004
- 3328140020380
Écrit en plusieurs étapes, à partir de 1773, Le Paradoxe sur le comédien ne sera publié qu'en 1830. Sous la forme d'un dialogue, dissymétrique, entre deux interlocuteurs censés défendre une thèse opposée, Diderot développe une véritable réflexion sur l'art du comédien et, plus largement, sur la création artistique.
« Mais quoi ? dira-t-on, ces accents si plaintifs, si douloureux, que cette mère arrache du fond de ses entrailles, et dont les miennes sont si violemment secouées, ce n'est pas le sentiment actuel qui les produit, ce n'est pas le désespoir qui les inspire ? Nullement ; et la preuve, c'est qu'ils sont mesurés ; qu'ils font partie d'un système de déclamation ; que plus bas ou plus aigus de la vingtième partie d'un quart de ton, ils sont faux; qu'ils sont soumis à une loi d'unité ; [...] que pour être poussés juste, ils ont été répétés cent fois, et que malgré ces fréquentes répétitions, on les manque encore. » D.D.
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Contes de fées queer
Madame de Murat
- Rivages
- Rivages Poche ; Petite Bibliothèque
- 24 Janvier 2024
- 9782743661786
Les récits de Mme de Murat s'adressent à un public adulte, à même d'entrevoir derrière les voiles de l'humour ou du merveilleux, l'irrévérence et la transgression. Ce qui, dans sa vie réelle, suscite la désapprobation morale et sociale de ses contemporains (le choix de quitter un mari violent, de vivre seule à Paris, ses amours lesbiens) peut, dans ses fictions, se laisser dire, à travers les motifs récurrents du travestissement, du trouble de l'identité sexuelle, de l'inversion des rapports de domination entre hommes et femmes.
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C'est sous le pseudonyme de Rachilde que Marguerite Eymery (1860-1953) décide de se lancer dans la carrière littéraire. Après quelques publications trop confidentielles à son goût, elle décide de frapper fort : en 1884, âgée de vingt-quatre ans, elle publie, avec Francis Talman, un roman érotique : Monsieur Vénus. L'ouvrage fait scandale et ses auteurs sont condamnés. En 1889, elle en propose, sous son seul nom cette fois, une version révisée et définitive, quelque temps après lui avoir offert un pendant réaliste : Madame Adonis. Les deux romans ont de quoi surprendre : ils remettent en question les identités de genre, inversent les rôles traditionnellement attachés aux hommes et aux femmes, subvertissent la nature de leurs relations. Monsieur Vénus met en scène une relation passionnelle entre une aristocrate au comportement masculin et un jeune homme qu'elle réduit au rôle de «maîtresse». Dans Madame Adonis, une femme se lie avec un couple et tombe amoureuse à la fois du mari et de l'épouse. Par leur représentation de femmes fortes laissant libre cours à leurs fantasmes, ces deux romans vaudront à Rachilde une réputation scandaleuse qui marquera durablement une carrière unique en littérature.
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Ecrits féministes Tome 2 : de 1970 à nos jours
Dominique Brechemier
- Flammarion
- Champs Classiques
- 18 Octobre 2023
- 9782080282798
Du mouvement de libération de la femme des années 1970 à nos jours, cette anthologie rassemble plus de trente écrits de femmes d'exception qui ont consacré ou consacrent leur vie au combat féministe. Germaine Tillion et Michelle Perrot questionnent l'absence des femmes dans l'espace public, Manon Garcia s'intéresse au concept de soumission et Geneviève Fraisse nous parle de consentement. Tandis que Nadia Yala Kisukidi réfléchit à ce que cela signifie d'être une femme noire en France, Iris Brey et Alice Coffin condamnent la mainmise de l'homme sur l'art... Ces voix fortes et plurielles, en désaccord parfois, nous donnent les clés pour penser les débats d'aujourd'hui et construire un monde plus égalitaire.
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«La soif qu'elle éprouvait de vivre et de s'épanouir, comme une fleur longtemps privée d'air et de soleil, devenait de plus en plus ardente.»Revenue par hasard dans la ville de son enfance après dix ans d'absence, Laurence retrouve son amie Pauline, restée auprès de sa mère infirme. Celles qui se sont connues à quinze ans au pensionnat se redécouvrent l'une l'autre, non sans admiration réciproque. Mais quand un homme s'en mêle, l'harmonie est menacée... Leur amitié y survivra-t-elle ?