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Villa Arson
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Féminisme et pédagogie au coeur des formations artistiques : 40 ans d'expérience
Sophie Orlando, Griselda Pollock
- Villa Arson
- 6 Janvier 2025
- 9782913689411
Féminisme et pédagogie au coeeur des formations artistiques : 40 ans d'expérience réunit deux conférences tenues en 1985 et 2022 par Griselda Pollock.
Dans sa conférence de 1985, Griselda Pollock formule une critique des politiques du genre présentes dans l'enseignement artistique au XXe siècle qui, selon elle, renforcent l'idéologie individualiste et masculiniste des conditions de production capitalistes de l'art. Elle associe le culte de l'auteur avec une absence de reconnaissance des femmes artistes, malgré leur participation flagrante à l'art moderne. Elle explore l'impact de la critique post-moderne et de l'engagement pour un art féministe sur les théories de la signification, de la subjectivité et sur l'image, quand elle se détache du modèle de « l'atelier ». Pour finir, elle plaide pour « une intervention féministe dans l'histoire des arts » à même de contester le modèle exclusivement centré sur l'homme artiste-héros ou sur l'hégémonie du formalisme dans la théorie de l'art.
Près de quarante ans plus tard, en 2022, Griselda Pollock revisite l'impact de 1968 et la révolution théorique provoquée par ce moment historique en resituant les tournants géopolitiques et idéologiques de 1989, 2001, et plus particulièrement 2007 (sortie de l'iPhone, liée à Internet et aux réseaux sociaux). Elle identifie une tendance post-2010 problématique qu'elle appelle (moyennant Derrida) « instagrammatologie » et défend une analyse critique de la grammaire des réseaux sociaux, qui réduisent selon elle le spectre de la pensée nuancée et performent la surveillance des idées. -
L'atelier pratique et théorique Situations post est une communauté d'artistes nourri·es par une pensée de l'art en situation politique, sociale, économique et affective. Nous y relions l'art collaboratif et participatif aux gestes de traduction et d'annotation. Nous empruntons donc le terme de « situation » à un héritage sociologique (école de Chicago, cultural studies, pédagogie critique), artistique (histoire de l'avant-garde situationniste) et à une pensée des subjectivités féministes et décoloniales (Hooks, Haraway, Ahmed). Ce livre ne s'inscrit ni dans la valorisation d'un art comme action politique directe, ni comme une catégorie esthétique construite à partir d'une relation « théorique » à l'autre mais comme une pratique artistique impliquant des gestes collectifs. Comme le dit Isabelle Stengers, « il est primordial de penser comment donner aux situations le pouvoir de faire penser ensemble » (Résister au désastre, 2019).
L'ouvrage permet à la fois de rendre public et tangible l'apport critique de l'atelier Situations post en tant qu'espace de travail initié à la Villa Arson (2014-2023) mais également la mise en mouvement d'un corpus de pratiques collectives, transversales, éphémères. Elles ont des caractéristiques collaboratives, pédagogiques ou encore inscrites dans la continuité des critiques institutionnelles. À partir d'invitations formulées à une génération d'artistes parmi lesquel·les figurent Flo*Souad Benaddi, Karima El Karmoudi, Filles de Blédards, Nelle Gevers, HaYoung, Sarah Netter, H·Alix Sanyas, Ghita Skali, Silina Syan, un échange prolixe se tisse entre les formes textuelles et visuelles des auteurices Sara Ahmed, Annie Ernaux, Stuart Hall, Marielle Macé, Bonaventure Ndikung, le collectif Qalqalah, Sayak Valencia ainsi que les artistes M'barek Bouhchichi, Jagna Ciuchta, Nikolaus Gansterer, Stella Geppert, Laïla Hida, Maya Mihindou, Samir Ramdani et Massinisa Selmani.