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Buchet/Chastel
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De la chanteuse militante à la diva capricieuse, de l'actrice gouailleuse à la vedette traquée par la presse people, Aretha Franklin a débarqué dans notre quotidien, au coeur d'un été 1967 empreint de violence dans les ghettos de l'Amérique noire, en exigeant le R-E-S-P-E-C-T avec une force de conviction hors du commun.
Devenue rapidement la souveraine incontestée d'un genre enplein essor, la Queen of Soul accumula un palmarès inégalé depuis Elvis Presley. Près de quatre décennies plus tard, elle reste la figure de référence de la musique noire et plus généralement de la chanson au féminin, qu'elle chante Puccini avec Luciano Pavarotti ou se produise à la Maison-Blanche pour le gotha de la politique. Derrière ce parcours largement médiatisé, Aretha Louise Franklin dissimule pourtant une histoire méconnue, marquée par la figure hégémonique de son père, le révérend C.L.
Franklin, star du circuit gospel et compagnon de route de Martin Luther King. Façonnée par cet homme d'église, homme d'affaires et homme à femmes, qui lui inculqua un sens rétrograde de la hiérarchie entre les sexes tout en prêchant la tolérance raciale, Lady Soul a passé une bonne partie de sa vie à subir le machisme du ghetto. Jetée dans l'arène du spectacle à quatorze ans alors qu'elle devenait mère de famille, propulsée tout en haut de l'affiche à vingt-cinq, puis réduite au rôle de has been à trente-cinq, celle qui, dès l'arrivée de la gloire en 1967 reçut le surnom de natural woman, sut remonter la pente pour accéder au statut de mythe à la seule force de sa créativité.
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Idil biret, une pianiste turque en france
Dominique Xardel
- Buchet/Chastel
- 21 Septembre 2006
- 9782283022030
Alors qu'elle n'avait que quatre ans et ne savait pas lire la musique, Idil BIRET jouait au piano Mozart ou les préludes et fugues du Clavecin bien tempéré de Bach à partir de ce qu'elle entendait à la radio. Le sept juillet 1948, le Parlement turc votait la « loi Idil » : après avoir écouté l'enfant prodige jouer, le président de la République, Ismet Inonü, décidait que désormais, les enfants turcs particulièrement doués avaient le droit d'aller étudier à l'étranger. Idil avait sept ans. Wilhelm Kempff, Cortot et Nadia Boulanger seraient ses futurs maîtres. Etrange destin que celui de cette femme enviée, admirée mais aussi parfois violemment critiquée et pourtant si peu connue. Aujourd'hui, quelque deux millions de disques - plus que Glenn Gould - ont été diffusés dans le monde entier. Une culture et une curiosité sans limites, une mémoire inimaginable et sans faille, des concerts qui laissent des traces inoubliables. Chez Idil BIRET, chamanisme, christianisme, islamisme et soufisme coexistent dans son métissage culturel. Littérature et art occidental nourrissent en permanence sa pensée et son jeu. BIRET joue tout, absolument tout. Sa mémoire est un vaste grenier où se sont accumulés au fil des ans non seulement les compositeurs mais le jeu de leurs différents interprètes. À onze ans, à Paris au Théâtre des Champs-Élysées, elle jouait avec Wilhelm Kempff devant deux mille quatre cents personnes le Concerto pour deux piano de Mozart. Entre 1960 et 1980 se succèdent des centaines de concerts aux USA, en Australie, en Russie, en Europe, en Turquie. Son répertoire, qu'elle connaît par coeur, inclut bien sûr la musique contemporaine, plus de cent concertos, les transcriptions de Franz Liszt et des neuf symphonies de Beethoven mais aussi l'intégrale des oeuvres pour piano de Chopin, de Brahms et de Rachmaninov. À New York,elle enregistre une série d'oeuvre de compositeurs du vingtième siècle : Berg, Bartok, Boulez, Prokofiev, Stravinsky et Webern. Elle termine aussi un coffret rassemblant les 32 sonates et les 5 concertos de Beethoven ainsi que les transcriptions des 9 symphonies. D'autre part, Idil BIRET a joué sous la direction des chefs les plus prestigieux du vingtième siècle, notamment Pierre Monteux, Hermann Scherschen, Wiilhelm Furtwängler, Hans Knappertsbuch. La rédaction du présent ouvrage commença en automne 2002. Hormis les différents témoignages qu'il comporte, l'auteur, Dominique Xardel, posait des questions auxquelles Idil BIRET répondait spontanément. Rien n'est plus contraire à son tempérament que les hésitations, les ambiguïtés ou les malentendus. Aussi le lecteur est-il sans cesse tenu en haleine par la précision et la richesse des réponses. La musique sous toutes ses formes reste la respiration permanente d'Idil BIRET, sa nourriture principale. Persuadée de l'inutilité de tout effort autre que le dépassement de soi, elle poursuit et poursuivra encore longtemps, en véritable aventurière de la musique, sa propre quête.